La San-Felice – Tome V

CLIV – OÙ RUFFO FAIT SON DEVOIR D’HONNÊTEHOMME ET SIR WILLIAM HAMILTON SON MÉTIER DE DIPLOMATE

En moins de vingt minutes, les deux jeunesgens furent à la porte de la petite maison que le cardinal occupaitprès du pont de la Madeleine.

De Cesare servit d’introducteur à Salvato, quiparvint ainsi sans difficulté jusqu’auprès du cardinal.

Ruffo le reconnut, se leva en l’apercevant, etfit un pas vers lui.

– Heureux de vous revoir, général, luidit-il.

– Et moi aussi, répondit Salvato, maisdésespéré de rapporter un refus absolu à Votre Éminence.

Et il lui remit sa propre lettre avecl’apostille de Mejean.

Ruffo la lut et haussa les épaules.

– Le misérable ! dit-il.

– Votre Éminence le connaît donc ?demanda Salvato.

– Il m’a offert de me livrer le fortSaint-Elme pour cinq cent mille francs, et j’ai refusé.

– Cinq cent mille francs ! dit en riantSalvato, il paraît que c’est son chiffre.

– Ah ! vous avez eu affaire àlui ?

– Oui : pour la même somme, il nous aoffert de combattre contre vous.

– Et… ?

– Et nous avons refusé.

– Laissons de côté ces coquins, – ils neméritent pas que d’honnêtes gens s’occupent d’eux, – et revenons àvos amis, à qui je voudrais pouvoir persuader qu’ils sont aussi lesmiens.

– J’avoue, dit en riant Salvato, et cela à mongrand regret, que ce sera chose difficile.

– Peut-être pas tant que vous le croyez, sivous voulez être mon interprète auprès d’eux, d’autant plus que jevais agir envers vous comme j’ai fait à notre première entrevue. Jeferai même plus. À notre première entrevue, j’ai affirméseulement ; aujourd’hui, je vous donnerai des preuves.

– Je vous ai cru sur parole, monsieur lecardinal.

– N’importe ! les preuves ne nuisentpoint quand il s’agit de la tête et de l’honneur. Asseyez-vous prèsde moi, général, et mesurez ce que je vais faire à sa valeur. Pourrester fidèle à ma parole, je trahis, je ne dis pas les intérêts, –je crois, au contraire, que je les sers, – mais les ordres de monroi.

Salvato s’inclina, et, obéissant àl’invitation de Ruffo, il s’assit près de lui.

Le cardinal tira une clef de sa poche, et,posant la main sur le bras de Salvato :

– Les pièces que vous allez voir, dit-il, cen’est point moi qui vous les ai montrées ; elles sontparvenues à votre connaissance n’importe comment ; vousinventerez une fable quelconque, et, si vous n’en trouvez pas, vousaurez recours aux roseaux du roi Midas.

Et, ouvrant son tiroir et présentant à Salvatola lettre de sir William Hamilton :

– Lisez d’abord cette pièce ; elle esttout entière de la main de l’ambassadeur d’Angleterre.

– Oh ! fit Salvato après avoir lu, jereconnais bien là la foi punique. « Comptons les canonsd’abord, et, si nous sommes les plus forts, plus de traités. »Eh bien, après ?

– Après ? Ne voulant point discuter uneaffaire d’une telle importance avec de simples capitaines devaisseau, je me suis rendu en personne à bord duFoudroyant, où j’ai eu une discussion d’une heure avec sirWilliam et lord Nelson. Le résultat de cette discussion, danslaquelle j’ai refusé toute transaction avec ce que je crois mondevoir, a été cette pièce, comme vous le voyez, écrite tout entièrede la main de milord Nelson.

Et il remit à Salvato la pièce qui commencepar ces mots : « Le grand amiral Nelson est arrivé le 24juin, » et qui se termine par ceux-ci : « Traitéqui, selon son opinion, ne peut avoir lieu sans la ratification deLeurs Majestés Siciliennes. »

– Votre Éminence a raison, dit Salvato enrendant le papier au cardinal, et voilà, en effet, des pièces d’unehaute importance historique.

– Maintenant, qu’avais-je à faire etqu’eussiez-vous fait à ma place ? Ce que j’ai fait ; carles honnêtes gens n’ont pas deux manières de procéder. Vous eussiezécrit, n’est-ce pas ? aux commandants des châteaux,c’est-à-dire à vos ennemis, pour leur donner avis de ce qui sepassait. Voici ma lettre : est-elle claire ?contient-elle plus ou moins que ce qu’à ma place vous eussiez écritvous-même ? Elle est ce qu’elle doit être, c’est-à-dire un bonconseil donné par un ennemi loyal.

– Je dois dire, monsieur le cardinal, puisquevous voulez bien me prendre pour juge, que, jusqu’ici, votreconduite est aussi digne que celle de milord Nelson est…

– Inexplicable, interrompit Ruffo.

– Ce n’est pas tout à faitinexplicable, que j’allais dire, reprit Salvato ensouriant.

– Et moi, mon cher général, dit Ruffo avec unabandon qui était un des entraînements de cette puissanteorganisation, moi, j’ai dit inexplicable,parcequ’inexplicable, en effet, pour vous qui ne connaissez pasl’amiral, elle est explicable pour moi. Écoutez-moi enphilosophe, c’est-à-dire en homme qui aime lasagesse ; car la sagesse n’est rien autre chose que lavérité, et la vérité, je vais vous la dire sur Nelson. Puisse, pourson honneur, mon jugement être celui de la postérité !

– J’écoute Votre Éminence, dit Salvato, et jen’ai pas besoin de lui dire que c’est avec le plus grandintérêt.

Le cardinal reprit :

– Nelson n’est point, mon cher général, unhomme de cour comme moi, ni un homme d’éducation comme vous.Excepté son état de marin, il ne connaît rien au monde ;seulement, il a le génie de la mer. Non : Nelson, c’est unpaysan, un bouledogue de la vieille Angleterre, un grossier marin,fils d’un simple pasteur de village, qui, toujours isolé du mondesur son bâtiment, n’est jamais entré ou plutôt n’était jamaisentré, avant Aboukir, dans un palais, n’avait jamais salué un roi,mis un genou en terre devant une reine. Il est arrivé à Naples,lui, le navigateur des terres australes, habitué à disputer auxours blancs leurs cavernes de glace ; il a été ébloui parl’éclat du soleil, aveuglé par le feu des diamants. Lui, l’épouxd’une bourgeoise, d’une mistress Nisbeth, il a vu la reine luidonner sa main et une ambassadrice ses lèvres à baiser, – et nonpas une reine et une ambassadrice, je me trompe ; non pas deuxfemmes, deux sirènes ! – alors, il est devenu purement etsimplement l’esclave de l’une et le serviteur de l’autre. Toutesles notions du bien et du mal ont été confondues dans ce pauvrecerveau ; les intérêts des peuples ont disparu devant lesdroits fictifs ou réels des souverains. Il s’est fait l’Apôtre dudespotisme, le séide de la royauté. Si vous l’aviez vu hier,pendant cette conférence où la royauté était représentée par ce quel’Ecclésiaste appelle l’Étrangère, par cette VenusAstarté, par cette impure Lesbienne ! Ses yeux, ou plutôt sonœil ne quittait point ses yeux : la haine et la vengeanceparlaient par la bouche muette de cette ambassadrice de la mort.J’avais pitié, je vous le jure, de cet autre Adamastor, mettantvolontairement sa tête sous le pied d’une femme. Au reste, tous lesgrands hommes, – et, à tout prendre, Nelson est un grand homme, –tous les grands hommes ont de ces défaillances-là, d’Hercule àSamson et de Samson à Marc-Antoine. J’ai dit.

– Mais, répondit Salvato, quel que soit lesentiment qui fait agir Nelson, il n’en est pas moins un adversairemortel pour nous. Que compte faire Votre Éminence pour neutralisercette force brutale inaccessible à toute raison ?

– Ce que je compte faire, mon chergénéral ? Vous allez le voir.

Le cardinal prit une feuille de papier qu’iltira devant lui, une plume qu’il trempa dans l’encre, etécrivit :

« Si milord Nelson ne veut pasreconnaître le traité signé par le cardinal Ruffo avec lescommandants des châteaux de Naples, traité auquel est intervenu, aunom du roi de la Grande-Bretagne, un officier anglais, toute laresponsabilité de la rupture lui en restera. En conséquence, pourempêcher autant qu’il sera en lui la rupture de ce traité, lecardinal Fabrizzio Ruffo prévient milord Nelson qu’il remettral’ennemi dans l’état où il était avant la signature du traité,c’est-à-dire qu’il retirera ses troupes des positions occupéesdepuis la capitulation et se retranchera dans un camp avec touteson armée, laissant les Anglais combattre et vaincre l’ennemi avecleurs propres forces. »

Et il signa.

Puis il passa le papier à Salvato enl’invitant à le lire.

Le cardinal suivait des yeux sur le visage dujeune homme l’effet produit par cette lecture.

Puis, quand elle fut terminée :

– Eh bien ? demanda-t-il.

– Le cardinal de Richelieu n’eût pas fait sibien ; Bayard n’eût pas fait mieux, répondit Salvato.

Et il rendit le papier au cardinal ens’inclinant devant lui.

Le cardinal sonna ; son valet de chambreentra.

– Faites venir Micheroux, dit-il.

Cinq minutes après, Micheroux entra.

– Tenez, mon cher chevalier, dit-il, Nelsonm’a donné son ultimatum ; voici le mien. Allez, pour ladixième fois, au Foudroyant ;seulement, je puis vouspromettre une chose, c’est que ce voyage sera le dernier.

Micheroux prit la dépêche tout ouverte, avecl’autorisation de Ruffo, la lut, salua et sortit.

– Montez donc avec moi sur la terrasse de lamaison, général, dit Ruffo ; on a de là une vuemagnifique.

Salvato suivit le cardinal ; car ilpensait que ce n’était pas sans raison que celui-ci l’invitait àvenir contempler une vue qu’il devait parfaitement connaître.

Une fois arrivé sur la terrasse de la maison,il distinguait en effet, à sa droite, le quai de Marinella, lastrada Nuova, la strada del Piliere et le môle ; à sa gauche,Portici, Torre-del-Greco, Castellamare, le cap Campana,Capri ; en face de lui, la pointe de Procida et d’Ischia, et,dans l’intervalle compris entre ces îles, Capri et le rivage surlequel était bâtie la maison habitée par le cardinal, toute laflotte anglaise, ses pavillons au vent et ses artilleurs sepromenant mèche allumée derrière leurs canons.

Au milieu des bâtiments anglais, comme unmonarque au milieu de ses sujets, s’élevait le Foudroyant,géant de quatre-vingt-dix canons, qui dépassait les autresbâtiments de toute la hauteur de ses mâts de perroquet sur l’undesquels, il portait le pavillon amiral.

Au milieu de ce grand et solennel spectacle,les détails n’échappaient point à l’œil exercé de Salvato. Enconséquence, il vit une barque se détacher de la plage et s’avancerrapidement sous l’action de quatre vigoureux rameurs.

Cette barque, qui portait le chevalierMicheroux, se dirigeait droit vers le Foudroyant, qu’elleeut joint en moins de vingt minute. Le Foudroyant, aureste, était, de tous les bâtiments, celui qui se tenait le plusrapproché du Château-Neuf. En supposant que les hostilitésrecommençassent, il pouvait ouvrir immédiatement le feu, étant àpeine à trois quarts de portée de canon.

Salvato vit la barque tourner autour de laproue du Foudroyantpour aborder le colosse par sonescalier de tribord.

Alors, le cardinal se tourna versSalvato :

– Si la vue a été selon vos désirs,général, dit-il, rapportez à vos compagnons ce que vous avezvu, et tâchez de les amener à suivre mon conseil. Vous aurez,pour en arriver là, j’espère, l’éloquence de la conviction.

Salvato salua le cardinal et pressa avec uncertain respect la main que celui-ci lui tendait.

Mais, tout à coup, au moment où il allaitprendre congé de lui :

– Ah ! pardon, dit-il, j’oubliais derendre compte à Votre Éminence d’une importante commission dontelle m’a chargé.

– Laquelle ?

– L’amiral Caracciolo…

– Ah ! c’est vrai ! interrompitRuffo avec une vivacité prouvant l’intérêt qu’il prenait à ce queSalvato allait dire. Parlez : j’écoute.

– L’amiral Caracciolo, reprit Salvato, n’étaitni sur la flottille, ni dans aucun des châteaux ; depuis lematin, il s’était dérobé, déguisé en marin, disant qu’il avait chezun de ses serviteurs un asile sûr.

– Puisse-t-il avoir dit vrai ! reprit lecardinal ; car, s’il tombe entre les mains de ses ennemis, samort est jurée d’avance ; c’est vous dire, mon cher général,que, si vous avez quelque moyen de communiquer avec lui…

– Je n’en ai aucun.

– Alors, que Dieu le garde !

Cette fois, Salvato prit congé du cardinal,et, toujours escorté par de Cesare, reprit le chemin duChâteau-Neuf, où, comme on le comprend bien, ses compagnonsl’attendaient avec impatience.

L’ultimatum de Ruffo mettait Nelson dans unimmense embarras. L’amiral anglais n’avait à sa disposition que peude troupes de débarquement. Si le cardinal se retirait, selon lamenace qu’il avait faite, Nelson tombait dans une impuissanced’autant plus ridicule qu’il avait parlé avec plus d’autorité.Après avoir pris lecture de la dépêche du cardinal, il se contentadonc de répondre qu’il aviserait, et renvoya le chevalier Micherouxsans lui rien dire de positif.

Nelson, nous l’avons dit, à part son génievraiment merveilleux pour conduire une flotte dans un combat, étaitsur tous les autres points un homme fort médiocre. Cetteréponse : « J’aviserai, » signifiait enréalité : « Je consulterai ma pythie Emma, et mon oracleHamilton. »

Aussi, à peine Micheroux avait-il le pied dansla barque qui le ramenait à terre, que Nelson faisait prier sirWilliam et lady Hamilton de passer chez lui.

Cinq minutes après, letrium-feminavirat était réuni dans la cabine del’amiral.

Une dernière espérance restait à Nelson :c’est que, comme la dépêche était en français et que, pour qu’il lacomprît, Micheroux avait été obligé de la lui lire en anglais, letraducteur ou n’avait pas donné aux mots leur valeur réelle, ouavait fait quelque erreur importante.

Il remit donc la dépêche du cardinal à sirWilliam, en l’invitant à la lire et à la lui traduire denouveau.

Micheroux, contre l’habitude des traducteurs,avait été d’une exactitude parfaite. Il en résulta que la situationapparut aux deux Hamilton avec la même gravité qu’elle avait apparuà l’amiral.

Les deux hommes se tournèrent à la fois etd’un même mouvement du côté de lady Hamilton, dépositaire desvolontés suprêmes de la reine : après que Nelson avait donnéson ultimatum et le cardinal le sien, il fallait savoir quel étaitle dernier mot de la reine.

Emma Lyonna comprit l’interrogation, si muettequ’elle fût.

– Rompre le traité signé, répondit-elle, et,le traité rompu, réduire les rebelles par la force, s’ils ne serendent point de bonne volonté.

– Je suis prêt à obéir, dit Nelson ;mais, abandonné à mes seules ressources, je ne puis répondre que demon dévouement, sans pouvoir affirmer que ce dévouement nousconduira au but que la reine se propose.

– Milord ! milord ! dit Emma d’unton de reproche.

– Trouvez le moyen, dit l’amiral, je me chargede le mettre à exécution.

Sir William réfléchit un instant. Sa figuresombre s’éclaira peu à peu : ce moyen, il l’avait trouvé.

Nous laissons à la postérité la tâche de jugerl’amiral, le ministre et la favorite, qui ne craignirent point,soit pour servir leurs vengeances particulières, soit poursatisfaire les haines royales, d’user du subterfuge que nous allonsraconter.

Après que sir William eut exposé son moyen,qu’Emma l’eut soutenu, que Nelson l’eut adopté, voici mot à mot lalettre que sir William écrivit au cardinal.

Nous ne craignons pas de commettre une erreurde traduction, le texte est en français.

La voici ; écrite probablement dansl’instant qui suivit la visite de Micheroux, elle porte le date dulendemain :

« À bord du Foudroyant, dans legolfe de Naples.

» Éminence,

» Milord Nelson me prie d’assurer VotreÉminence qu’il est résolu à ne rien faire qui puisse romprel’armistice que Votre Éminence a accordé aux châteaux deNaples.

» J’ai l’honneur de, etc.

» W. Hamilton. »

La lettre fut, comme d’habitude, portée aucardinal par MM. les capitaines Troubridge et Ball,ambassadeurs ordinaires de Nelson.

Le cardinal la lut, et, au premier moment,parut ravi qu’on lui eût cédé la victoire ; mais, craignantquelque sens caché, quelque réticence, quelque piège enfin, ildemanda aux deux officiers s’ils n’avaient pas quelquecommunication particulière à lui faire.

– Nous sommes autorisés, répondit Troubridge,à confirmer, au nom de l’amiral, les paroles écrites parl’ambassadeur.

– Me donnerez-vous une explication écrite dece que signifie le texte de la lettre, et, à sa clarté, qui, s’ilne s’agissait que de mon propre salut, paraîtrait suffisante,ajouterez-vous quelques mots qui me rassurent sur celui despatriotes ?

– Nous affirmons, au nom de milord Nelson, àVotre Éminence, qu’il ne s’opposera en aucune façon àl’embarquement des rebelles.

– Auriez-vous, dit le cardinal, qui nepouvait, à son avis, prendre trop de précautions, auriez-vousquelque répugnance à me renouveler par écrit l’assurance que vousvenez de me donner de vive voix ?

Sans aucune difficulté, Ball prit la plume etécrivit sur un carré de papier les lignes suivantes :

Les capitaines Troubridge et Ball ontautorité, de la part de milord Nelson, pour déclarer à Son Éminenceque milord ne s’opposera point à l’embarquement des rebelles et desgens qui composent la garnison du Château-Neuf et du château del’Œuf.

Rien n’était plus clair, ou du moins neparaissait plus clair, que cette note : aussi, comme lecardinal ne demandait rien de plus, pria-t-il ces messieurs designer au-dessous de la dernière ligne.

Mais Troubridge s’y refusa, disant qu’iln’avait point pouvoir.

Ruffo mit sous les yeux du capitaineTroubridge la lettre écrite le 24 juin, c’est-à-dire la surveille,par sir William, et dont une phrase semblait, au contraire, donneraux deux ambassadeurs les pouvoirs les plus étendus.

Mais Troubridge répondit :

– Nous avons, en effet, pouvoir de traiterpour les affaires militaires, mais non pour les affairesdiplomatiques. Maintenant, qu’importe notre signature, puisque lanote est écrite de notre main ?

Ruffo n’insista point davantage ; ilcroyait avoir pris toutes ses précautions.

En conséquence, confiant dans la lettre écritepar l’ambassadeur, laquelle disait que milord était résolu à nerien faire qui pût rompre l’armistice ; – confiant dansla note des capitaines Troubridge et Ball, qui déclaraientà Son Éminence que milord ne s’opposerait point àl’embarquement des rebelles, – mais voulant, cependant, malgrécette double assurance, se dégager de toute responsabilité, ilchargea Micheroux de conduire les deux capitaines aux châteaux, etde donner à leurs commandants connaissance de la lettre qu’ilvenait de recevoir et de la note qu’il venait d’exiger, et, si cesdeux assurances leur suffisaient, de s’entendre immédiatement aveceux pour l’exécution des articles de la capitulation.

Deux heures après, Micheroux revint et dit aucardinal que, grâce au ciel, tout s’était terminé à l’amiable etd’un commun accord.

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