La San-Felice – Tome V

CLXXV – LA FEMME ET LE MARI –

On se rappelle comment le prince de Calabreavait eu vent des nouvelles qu’il venait d’apporter à sa mère.

Un homme à lui, se trouvant à lapolice, avait entendu répéter quelques paroles dites en l’air parle capitaine Skinner au directeur de la Salute.

Le capitaine avait-il dit ces paroles avecintention ou au hasard ? C’est ce que lui seul eût puexpliquer.

Cet homme à lui, dont parlait le ducde Calabre, n’était autre que le chevalier San-Felice, qui, avecune recommandation du prince, allait demander au préfet de policeune autorisation de pénétrer jusqu’à la malheureuseprisonnière.

Cette autorisation, il l’avait obtenue, maisen promettant la plus entière discrétion, la prisonnière étantrecommandée à la sévérité du préfet par le roi lui-même.

Aussi était-ce pendant l’obscurité, entre dixet onze heures, que le chevalier devait être introduit dans laprison de sa femme.

En rentrant au palais sénatorial, qu’habitait,comme nous l’avons dit, le prince royal, le chevalier raconta à SonAltesse ce qu’il avait entendu répéter à la police des propos tenuspar un officier américain sur la rencontre que celui-ci auraitfaite en mer du général Bonaparte.

Le prince avait la vue longue, et il avait àl’instant même deviné les conséquences d’un pareil retour. Aussi lanouvelle lui avait-elle paru des plus importantes, et, pour envérifier le degré de vérité, il avait prié le chevalier San-Felicede se faire conduire à l’instant même a bord du bâtimentaméricain.

San-Felice eût dans tous les temps obéi auprince avec la rapidité du dévouement ; mais, ce jour même, leprince l’avait comblé de bontés, et il regrettait de n’avoir, pourlui rendre service, qu’un ordre si simple à exécuter.

Le chevalier, le cas échéant, était chargé deramener au prince le capitaine américain.

Il s’était donc, à l’instant même, rendu surle port et, serrant soigneusement dans son portefeuille son ordred’entrer dans la prison, il avait pris une de ces barques qui fontdes courses dans la rade et avait invité, avec sa douceurordinaire, les mariniers qui la montaient à le conduire à lagoëlette américaine.

Si vulgaire et si fréquent que soitl’événement, l’entrée d’un navire dans un port est toujours unévénement. Aussi à peine le chevalier San-Felice eût-il annoncé lebut de sa course, que les mariniers, secondant ses désirs, mirentle cap sur le petit bâtiment, dont les deux mâts, gracieusementpenchés en arrière, juraient par leur hauteur avec l’exiguïté de sacoque.

Une garde assez sévère se faisait à bord de lagoëlette ; car à peine le matelot de quart eut-il aperçu labarque et jugé qu’elle se dirigeait vers le petit bâtiment, que lecapitaine, rentré depuis une heure à peine de la Salute,fut prévenu de l’incident et monta rapidement sur le pont, suivi deson lieutenant, jeune homme de vingt-six à vingt-huit ans. Mais àpeine eurent-ils jeté un coup d’œil rapide sur la barque, qu’avecl’accent de l’étonnement et de l’inquiétude, ils échangèrentquelques paroles, et que le jeune homme disparut par l’escalier quiconduisait au salon.

Le capitaine attendit seul.

Le chevalier San-Felice, quoiqu’il n’y eût quedeux marches à franchir pour monter sur le pont, crut devoirdemander en anglais, au capitaine, la permission d’entrer à sonbord. Mais celui-ci répondit par un cri de surprise, l’attira à luiet l’entraîna tout étonné sur une petite plate-forme située àl’arrière, entourée d’une balustrade de cuivre et formanttillac.

Le chevalier ne savait que penser de cetteréception, qui, au reste, n’avait rien d’hostile, et il regardal’Américain d’un œil interrogateur.

Mais, alors, celui-ci, en excellentitalien :

– Je vous remercie de ne pas me reconnaître,chevalier, lui dit-il ; cela prouve que mon déguisement estbon, quoique l’œil d’un ami soit souvent moins perçant que celuid’un ennemi.

Le chevalier continuait de regarder lecapitaine, tâchant de rassembler ses souvenirs, mais ne serappelant pas où il avait pu voir cette physionomie loyale etvigoureuse.

– Je vais entrer dans votre vie, monsieur, luidit le faux Américain, par un triste mais noble souvenir. J’étaisau tribunal de Monte-Oliveto le jour où vous êtes venu sauver lavie à votre femme. C’est moi qui vous ai suivi et abordé au sortirdu tribunal. Je portais alors l’habit d’un moine bénédictin.

San-Felice fit un pas en arrière et pâlitlégèrement.

– Alors, murmura-t-il, vous êtes lepère ?

– Oui. Vous souvenez-vous de ce que vous medîtes lorsque je vous fis cette demi-confidence ?

– Je vous dis : « Faisons tout ceque nous pourrons pour la sauver. »

– Et aujourd’hui ?

– Oh ! aujourd’hui, de tout cœur, je vousrépète la même chose.

– Eh bien, moi, dit le faux Américain, je suisici pour cela.

– Et moi, dit le chevalier, j’ai l’espoir d’yréussir cette nuit.

– Voudrez-vous me tenir au courant de vostentatives ?

– Je vous le promets.

– Maintenant, qui vous conduit vers moi,puisque vous ne m’avez pas reconnu ?

– L’ordre du prince royal. Le bruit s’estrépandu que vous apportiez des nouvelles très-graves, et le princem’envoie à vous avec l’intention de vous conduire au roi.Répugnez-vous à être présenté à Sa Majesté.

– Je ne répugne à rien de ce qui peut servirvos projets et ne demande pas mieux que de détourner les regards dela police du véritable but qui m’amène ici. – Au reste, je doutequ’elle reconnaisse, sous ce costume et dans cette condition lefrère Joseph, chirurgien du couvent du Mont-Cassin. Etreconnût-elle le frère Joseph, chirurgien du Mont-Cassin, qu’elleserait à cent lieues de se douter de ce qu’il vient faire àPalerme.

– Écoutez-moi donc, alors.

– J’écoute.

– Tandis qu’avec le prince royal, vous irez aupalais, et tandis que le roi vous y recevra, moi, avec unepermission de la police, je pénétrerai jusqu’auprès de laprisonnière. Je vais lui faire part d’un projet arrêté aujourd’huientre le duc, la duchesse de Calabre et moi. Si notre projetréussit, et je vous dirai ce soir quel est ce projet, vous n’avezplus rien à faire : la malheureuse est sauvée et l’exilremplace pour elle la peine capitale. Or, l’exil pour elle, c’estle bonheur : que Dieu lui donne donc l’exil ! Si notreprojet échoue, elle n’aura plus, je vous le déclare, d’espoir qu’envous. Ce moment venu, vous me direz ce que vous désirez de moi.Coopération active ou simples prières, vous avez le droit de toutexiger. J’ai déjà fait le sacrifice de mon bonheur au sien :je suis prêt à faire le sacrifice de ma vie à la sienne.

– Oh ! oui, nous savons cela : vousêtes l’ange du dévouement.

– Je fais ce que je dois, et c’est dans cetteville même que j’ai pris l’engagement que je remplis aujourd’hui.Maintenant, vous sortirez du palais à la même heure à peu près oùje sortirai de la prison ; le premier libre attendra l’autre àla place des Quatre-Cantons.

– C’est convenu.

– Alors, venez.

– Un ordre à donner, et je suis à vous.

On comprend le sentiment de délicatesse quiavait éloigné Salvato au moment où le chevalier était monté ;mais son père, jugeant de quelles angoisses il devait être agité,voulait, en s’éloignant de la goëlette, lui dire ce qu’il ne savaitque très-superficiellement, c’est-à-dire les conditions danslesquelles les choses se trouvaient.

Donc, tout était pour le mieux : Luisaétait prisonnière mais vivante, et le chevalier San-Felice, le ducet la duchesse de Calabre conspiraient pour elle.

Il était impossible qu’avec de pareillesprotections, on ne parvînt pas à la sauver.

D’ailleurs, si l’on échouait, il serait là,lui, pour tenter, avec son père, quelque coup désespéré dans legenre de celui qui l’avait sauvé lui-même.

Joseph Palmieri remonta : le chevalierl’attendait dans le canot qui l’avait amené. Le faux capitainedonna, en effet, très-haut quelques ordres en américain, et pritplace près du chevalier.

Nous avons vu comment les choses s’étaientpassées au palais, et quelles nouvelles apportait le propriétairede la goëlette ; il nous reste à voir maintenant ce qui,pendant ce temps-là, s’était passé dans la prison, et quel était leprojet qui avait été arrêté entre le chevalier et ses deuxpuissants protecteurs, le duc et la duchesse de Calabre.

À dix heures précises, le chevalier frappait àla porte de la forteresse.

Ce mot de forteresse indique que la prisondans laquelle était renfermée la malheureuse Luisa était plusqu’une prison ordinaire : c’était un donjon d’État.

Ce fut donc au gouverneur que le chevalier futconduit.

En général, les militaires sont exempts de cespetites passions qui, dans les prisons civiles, se mettent auservice des haines de la puissance. Le colonel qui remplissait lacharge de gouverneur reçut et salua poliment le chevalier, pritconnaissance de l’autorisation qu’il avait de communiquer avec laprisonnière, fit appeler le geôlier en chef et lui ordonna deconduire le chevalier à la chambre de la personne qu’il avait lapermission de visiter.

Puis, remarquant que la permission avait étédélivrée sur la demande du prince et reconnaissant San-Felice pourêtre un des familiers du palais :

– Je prie Votre Excellence, dit-il en prenantcongé du chevalier, de mettre mes respects et mes hommages auxpieds de Son Altesse royale.

Le chevalier, touché de rencontrer cettecourtoisie là où il craignait de se heurter à quelque brutalité,promit non-seulement de s’acquitter de la commission, mais encorede dire à Son Altesse royale combien le gouverneur avait eud’égards à sa recommandation.

De son côté, le geôlier en chef, voyant lacourtoisie avec laquelle le gouverneur parlait au chevalier, jugeaque le chevalier était un très-grand personnage, et se hâta de leconduire avec toute sorte de saluts à la chambre de Luisa, situéeau second étage d’une des tours.

Au fur et à mesure qu’il montait, le chevaliersentait sa poitrine s’oppresser. Comme nous l’avons dit, il n’avaitpas revu Luisa depuis la séance du tribunal, et ce n’était pointsans une profonde émotion qu’il allait se trouver en face d’elle.Aussi, en arrivant à la porte de la chambre, et au moment où legeôlier allait mettre la clef dans la serrure, il lui posa la mainsur l’épaule en murmurant :

– Par grâce, mon ami, un instant !

Le geôlier s’arrêta. Le chevalier s’appuyacontre la muraille, les jambes lui manquaient.

Mais les sens des prisonniers acquièrent, dansle silence, dans la solitude et dans la nuit, une acuité touteparticulière. Luisa avait entendu des pas dans l’escalier, et avaitreconnu que ces pas s’arrêtaient à sa porte.

Or, ce n’était pas l’heure à laquelle on avaitl’habitude d’entrer dans sa prison. Inquiète, elle était descenduede son lit, où elle s’était jetée tout habillée ; l’oreilletendue, les bras allongés, elle s’était rapprochée de la porte dansl’espoir de saisir quelque bruit qui lui permît de deviner dansquel but on venait la visiter au tiers de la nuit.

Elle savait que, jusqu’à l’heure de sonaccouchement, sa vie était sauvegardée par l’ange protecteurqu’elle portait dans son sein ; mais elle comptait les joursavec terreur ; elle allait accomplir son septième mois.

Pendant que le chevalier, appuyé à la murailleextérieure, et la main sur sa poitrine, tâchait de calmer lesbattements de son cœur, elle, de l’autre côté de la porte, écoutaitdonc, haletante et pleine d’angoisses.

Le chevalier comprit qu’il ne pouvait resterainsi éternellement. Il fit un appel à ses forces, et, d’une voixassez ferme :

– Ouvrez maintenant, mon ami, dit-il augeôlier.

Ces paroles étaient à peine prononcées qu’illui sembla, de l’autre côté de la porte, entendre un faiblecri ; mais ce cri, si c’en était un, fut immédiatement étouffépar le grincement de la clef dans la serrure.

La porte s’ouvrit ; le chevalier s’arrêtasur le seuil.

À deux pas, dans l’intérieur de la chambre,baignée tout entière par un rayon de la lune qui passait à traversla fenêtre grillée, mais sans vitres, Luisa était agenouillée,blanche, les cheveux épars, les mains allongées sur ses genoux etpareille à la Madeleine de Canova.

Elle avait, à travers la porte, reconnu lavoix de son mari, et elle l’attendait dans l’attitude où la femmeadultère attendait le Christ.

Le chevalier, à son tour, poussa un cri, lasouleva entre ses bras, et, à demi évanouie, l’emporta sur sonlit.

Le geôlier referma la porte endisant :

– Quand Votre Excellence entendra sonner onzeheures…

– C’est bien, lui répondit San-Felice ne luidonnant pas le temps d’achever sa phrase.

La chambre demeura sans autre lumière que lerayon de lune qui, suivant le mouvement de la nocturne planète, serapprochait lentement des deux époux. Nous eussions dû dire :de ce père et de cette fille. Rien n’était plus paternel, en effet,que ce baiser dont Luciano couvrait le front pâle de Luisa ;rien n’était plus filial que cette étreinte dont les brastremblants de Luisa serraient Luciano.

Ni l’un ni l’autre ne disaient uneparole : on entendait seulement des sanglots étouffés.

Le chevalier comprenait que la honte n’étaitpas la seule cause des sanglots de Luisa. Elle n’avait pas revuSalvato, elle avait entendu prononcer sa condamnation, elle nesavait pas ce qu’il était devenu.

Elle n’osait faire une question, et, par unsentiment d’exquise délicatesse, le chevalier n’osait répondre à sapensée.

En ce moment, les angoisses de la mère setraduisaient par un mouvement si violent de l’enfant, que Luisapoussa un cri.

Le chevalier l’avait senti, et un frissonavait passé par tous ses membres ; mais, de sa voixdouce :

– Tranquillise-toi, innocente créature,dit-il : ton père vit, il est libre et ne court aucundanger.

– Oh ! Luciano ! Luciano !s’écria Luisa en se laissant glisser aux pieds de San-Felice.

– Mais, continua vivement le chevalier, jesuis venu pour autre chose : je suis venu pour parler de toi,avec toi, mon enfant chéri.

– De moi ?

– Oui, nous voulons te sauver, ma fillebien-aimée.

Luisa secoua la tête en signe qu’elle croyaitla chose impossible.

– Je le sais, répondit San-Felice répondant àsa pensée, le roi t’a condamnée ; mais nous avons un moyend’obtenir ta grâce.

– Ma grâce ! un moyen ! répétaLuisa ; vous connaissez un moyen d’obtenir ma grâce ?

Et elle secoua la tête une seconde fois.

– Oui, reprit San-Felice, et ce moyen, je vaiste le dire. La princesse est grosse.

– Heureuse mère ! s’écria Luisa, ellen’attend pas avec terreur le jour où elle embrassera sonenfant !

Et elle se renversa en arrière, sanglotant etse tordant les bras.

– Attends, attends, dit le chevalier, et priepour sa délivrance : le jour de sa délivrance sera celui de taliberté.

– Je vous écoute, dit Luisa, ramenant sa têteen avant et la laissant tomber sur la poitrine de son mari.

– Tu sais, continua San-Felice, que, quand laprincesse royale de Naples accouche d’un garçon, elle a droit àtrois grâces, qui ne lui sont jamais refusées ?

– Oui, je sais cela.

– Eh bien, le jour où la princesse royaleaccouchera, au lieu de trois grâces, elle n’en demandera qu’une, etcette grâce sera la tienne.

– Mais, dit Luisa, si elle accouche d’unefille ?

– D’une fille ! d’une fille !s’écria San-Felice, à la pensée duquel cette alternative ne s’étaitpas présentée. C’est impossible ! Dieu ne le permettrapas !

– Dieu a bien permis que je fusse injustementcondamnée, dit Luisa avec un douloureux sourire.

– C’est une épreuve ! s’écria lechevalier, et nous sommes sur une terre d’épreuves.

– Ainsi, c’est votre seul espoir !demanda Luisa.

– Hélas ! oui, répondit San-Felice ;mais n’importe ! Tiens (il tira un papier de sa poche), voiciune supplique rédigée par le duc de Calabre, écrite par sa femme,signe-la, et fions-nous en Dieu.

– Mais je n’ai ni plume ni encre.

– J’en ai, moi, répondit le chevalier.

Et, tirant un encrier de sa poche, il y trempaune plume ; puis, soutenant Luisa, il la conduisit près de lafenêtre, pour que, éclairée par le rayon de la lune, elle pûtsigner.

Luisa signa.

– La ! dit-il en relevant la tête, jevais te laisser cette plume, cette encre et un cahier depapier ; tu trouveras bien moyen de les cacher quelquepart : ils peuvent t’être utiles.

– Oh ! oui, oui, donnez, mon ami !dit Luisa. Oh ! comme vous êtes bon et comme vous pensez àtout ! Mais qu’avez-vous, et que regardez-vous ?

En effet, les regards du chevalier s’étaient,à travers les doubles barreaux de la fenêtre, fixés sur la partiedu port que l’on pouvait apercevoir par l’ouverture.

À trente ou quarante mètres du pied de latour, se balançait la goëlette du capitaine Skinner.

– Miracle du ciel ! murmura le chevalier.Allons ! je commence à croire que c’est lui qui est destiné àte sauver.

Un homme se promenait de long en large sur lepont, et, de temps en temps, jetait un regard avide sur le fort,comme s’il eût voulu en sonder les murailles.

En ce moment, la clef grinça dans laserrure : onze heures sonnaient.

Le chevalier prit la tête de Luisa entre sesdeux mains et dirigea son regard vers le pont du petitbâtiment.

– Vois-tu cet homme ? lui dit-il à voixbasse.

– Oui, je le vois. Eh bien, après ?

– Eh bien, Luisa, cet homme, c’est lui.

– Qui, lui ? demanda la jeune femme toutefrissonnante.

– Celui qui te sauvera si je ne te sauve pas,moi. Mais (il lui prit la tête et lui baisa passionnément le frontet les yeux) je te sauverai ! je te sauverai ! je tesauverai !

Et il s’élança hors de la prison, dont laporte se referma sans que Luisa s’en aperçût.

Toute son âme était passée dans ses yeux, etses yeux dévoraient de leur regard cet homme qui se promenait surle pont de la goëlette.

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