Le Mystérieux Docteur Cornélius – Tome II

CHAPITRE VII – Une mésaventure du baronFesse-Mathieu

Ce matin-là, Slugh et Sam Porter avaient étéfaire des fagots dans un des bois du domaine et ils achevaient deles décharger pour les empiler dans la cour du château, lorsqu’unadolescent vêtu de noir et qui n’était autre que le petit clerc deM. Denis Pasquier apparut à l’entrée de la cour. Il déposa unegrande enveloppe jaune entre les mains de Slugh, puis il disparut,en courant aussi vite que si le diable l’eût emporté.

– Qu’est-ce encore que cela ?grommela le baronnet, en relevant son bonnet de peau de lièvre pourmieux assujettir sur son nez une vénérable paire de lunettes àmonture de corne qui avait dû être fabriquée à l’époque de la mortdu général Montcalm.

Mais, sitôt qu’il eut jeté un coup d’œil surle papier que renfermait l’enveloppe, il eut un geste de colère etse mit à marcher avec agitation de long en large dans la vastecour.

Slugh et Sam Porter se faisaient du bon sangen regardant le manège de l’avare, et, de temps en temps, l’un oul’autre des deux bandits passait derrière la charrette de fagotspour s’esclaffer tout à son aise. Une demi-heure s’écoula de cettefaçon ; mais tout à coup Tom et Fanor jetèrent des aboiementsfurieux, et Slugh eut beaucoup de mal à les empêcher de s’élancersur une jeune fille de mise simple et modeste, mais d’une éclatantebeauté, qui sortait de l’avenue de sapins et s’avançait vers lechâteau.

– C’est assommant, grommela l’avare. Icion est dérangé à chaque instant. On n’est plus chez soi, maparole.

Cette réflexion eût paru d’autant plushumoristique à un témoin impartial que le baronnet, que tous lesgens du pays fuyaient comme la peste, restait quelquefois un moisentier sans recevoir la plus insignifiante visite.

L’avare s’était avancé au-devant de lavisiteuse.

– Que désirez-vous ? fit-il d’unevoix aigrelette. Je n’ai pas de temps à perdre en bavardages.

La jeune fille rougit d’un accueil aussidiscourtois, mais elle s’était sans doute armée de courage, carelle répondit, sans montrer aucune émotion :

– Monsieur le baron, il faut absolumentque je vous parle.

Et elle ajouta avec une noblesimplicité :

– Je suis miss Ophélia, la fiancée devotre fils Noël.

L’avare eut un geste de rage.

– Alors, s’écria-t-il en mettant presqueson poing sous le nez de la jeune fille, notre conversation seravite finie. Vous connaissez mes intentions ? Je n’ai paschangé d’opinion à votre sujet et je n’en changerai jamais !Je vous trouve passablement effrontée de venir me relancer jusquechez moi !

Et il pirouetta sur ses talons, fit mine demonter les marches du perron délabré. Mais Ophélia avait faitprovision d’une dose d’intrépidité extraordinaire.

– Monsieur le baron, murmura-t-elle, jesavais que votre décision était immuable, mais la situationmaintenant n’est plus la même.

Le vieux Juif errant se retourna avec laprestesse d’un écureuil et une espèce de sourire se dessina sur sonvisage émacié par le jeûne.

– Auriez-vous hérité, ma belleenfant ? dit-il gracieusement.

– Non, monsieur le baron, réponditOphélia dont le visage se couvrit de la rougeur de la honte. Maisvotre fils m’a rendue mère, et c’est aujourd’hui pour vous undevoir de ne plus vous opposer à notre union.

Cette révélation produisit sur le vieillard lemême effet que s’il eût tout à coup mis la main sur une pileélectrique. Il bondit, au risque de déchirer le pantalon qu’ilportait depuis plusieurs lustres ; il tirailla les touffes desa longue barbe blanche, comme s’il eût voulu l’arracher parpoignées à la façon des prophètes hébreux quand il se produisaitquelque calamité publique ; puis il leva les bras au ciel et,montrant d’un doigt aussi décharné que celui d’un squelettel’entrée de l’avenue :

– Allez-vous-en, coureuse, fille dejoie ! hurla-t-il. Ce n’est donc pas assez d’avoir débauchémon fils Noël, de l’avoir brouillé avec moi, vous voulez encorequ’il reconnaisse le bâtard que vous allez mettre aujour !

Ophélia, épouvantée de cette grossièreté,s’enfuit en sanglotant. Slugh et Sam Porter, qui avaient assisté deloin à cette scène, demeuraient en proie à la plus vivesurprise.

Le baronnet était dans un tel étatd’exaspération que, rompant avec toutes ses habitudes de discrétionet d’égoïsme, il s’avança vers ses deux domestiques pour leur fairepartager son indignation.

– Quelle guigne, s’écria-t-il, je suisvraiment bien malheureux ! Mon fils mène une conduite indigne.Il me déshonore… Et si ce n’était que cela, ajouta-t-il, enbrandissant la lettre qu’il venait de recevoir. Mais voilà qu’unescroc, qu’un bandit, qui a pris le nom de lord Burydan, monparent, un malfaiteur recherché par la police de New York, un fou,un chenapan de la pire espèce, veut me chasser de mon château, mevoler mes domaines !…

Slugh et Sam Porter avaient échangé un regardsingulier.

– Mais, dit Slugh d’un air de componctionpresque attendrie, il faut espérer que ce bandit ne réussirapas.

– Mais c’est que je n’en sais rien. Toutle monde, paraît-il, a pris son parti en Angleterre. Il est défendupar ce Denis Pasquier, qui est un de mes ennemis personnels. Quevoulez-vous que fasse un pauvre vieillard contre tantd’ennemis ? Ah ! si je savais seulement où il est, lecoquin !

– Monsieur le baron, répondit Slugh, avecune hypocrite compassion, vous savez que je vous suis profondémentdévoué. Je vous regarde comme mon bienfaiteur.

– Je sais que vous êtes de braves garçonstous les deux, murmura l’avare avec attendrissement.

– Eh bien, monsieur le baron, voulez-vousme permettre de vous donner, en même temps qu’un utilerenseignement, un excellent conseil : en allant hier àWinnipeg, où vous m’avez envoyé, j’ai pu apprendre bien deschoses.

– Parlez vite.

– Eh bien, ce pseudo-lord Burydan quivous fait tant de misères, savez-vous où il habite ? À unedemi-heure d’ici, de l’autre côté du torrent, dans le cottage de laMaison Bleue, qui lui a été loué ou prêté par l’homme de loiPasquier.

– Diable ! murmura l’avare avec unegrimace, l’ennemi est à nos portes.

– C’est précisément une circonstance dontvous pouvez tirer le plus grand parti. Cet escroc est recherché parla police américaine. Il a commis un meurtre, il a pillé une maisonde santé.

– Eh bien ?

– Il vous suffirait de le dénoncer, pourqu’il soit mis en prison, condamné, ce qui changerait rudement laface des choses.

Le visage de l’avare s’épanouit en un vastesourire ; il rayonnait.

– Slugh, balbutia-t-il, vous êtes le plusdévoué et le plus intelligent des serviteurs, et, foi degentilhomme, je vous coucherai sur mon testament. Je cours de cepas à Winnipeg.

Lorsque la falote silhouette du vieillard eutdisparu entre les arbres de l’avenue, Slugh et Sam Porter eurent unbruyant éclat de rire. Ils se tenaient les côtes et se tapaient surla cuisse comme si cette hilarité ne dût jamais prendre fin.

– Il est réussi, le vieux, fit Slugh. Jeme souviendrai toujours du temps que nous avons passé dans cechâteau. C’est un des bonheurs de ma vie.

– Possible, grommela Sam Porter, mais sinous n’avions pas eu nos provisions à nous, il y a longtemps quenous serions morts de faim…

Et il ajouta d’un ton plus sérieux :

– Mais quel est donc ton projet, aveccette histoire de dénonciation ?

– C’est tout simple. Lord Burydan, lebossu – qu’entre parenthèses tu as été assez maladroit pour manquerl’autre jour –, le Peau-Rouge et l’autre vont être arrêtés, etnaturellement nous aiderons à cette arrestation. Ils feront de larésistance, c’est certain. Il faudrait être bien malchanceux sinous ne les tuions pas tous les quatre à la faveur de labagarre.

– Ah ! je comprends !…

– On nous reprochera peut-être d’avoirmontré trop de zèle, mais, somme toute, on nous félicitera. Nousaurons eu dans cette affaire les policemen comme collaborateurs etla Main Rouge ne sera en rien compromise ni même soupçonnée.Ensuite, nous nous occuperons du coffre-fort.

– Cela n’a pas l’air d’être si commodeque cela. Ce vieux grigou est méfiant comme un renard. Son revolverne le quitte jamais. Et, chaque soir, il s’enferme dans sa chambrebardée de fer, dont nous avons vainement essayé de forcer la porte.Toi qui disais que ça serait si facile !

Tout en discutant le meilleur moyen de mettrela main sur le trésor de l’avare, les deux bandits profitèrent deson absence pour se rendre à leur garde-manger secret et y faire unlunch substantiel, copieusement arrosé de « canadianwhisky ».

… Quand, trois heures après, le baronnet futde retour, il trouva ses deux serviteurs modèles dans toute lafièvre du travail, mais c’est à peine s’il y fit attention. Ilparaissait atterré.

– Tout est perdu, murmura-t-il ;l’escroc s’est fait reconnaître comme le vrai lord Burydan, etdemain on doit me signifier un arrêté d’expulsion. Je vais êtreobligé de quitter ce beau château, où je comptais finir mes jours,ces vastes domaines que je comptais léguer à mes enfants !

Le bonhomme avait les larmes aux yeux. Slughparut vivement touché de son chagrin.

– Monsieur le baron, fit-il avecindignation, ce qui se passe est vraiment honteux. Vous êtesvictime d’un abominable complot et, à votre place, moi jen’hésiterais pas !… Après tout, vous êtes dans le cas delégitime défense.

– Que voulez-vous dire ?

– Moi, je suis franc comme l’or, je n’yvais pas par quatre chemins. Si vous voulez me laisser faire, je mecharge de vous débarrasser de lord Burydan.

– Quel est votre plan ? fit levieillard, qui se reprenait à espérer.

– Oh ! c’est bien simple. Je vais àla Maison Bleue prier lord Burydan de venir vous parler, sousprétexte d’arrangement. Pour venir ici, il n’y a qu’un chemin, ilfaut traverser le torrent du Ruisseau Rugissant, sur le pont debois. Ce pont est passablement vermoulu et, dame, un accident estvite arrivé.

– Je comprends, s’écria l’avare, dont levisage s’illumina. Vous avez là une idée de génie, mon braveSlugh.

– D’autant plus, poursuivit le bandit,qu’il va faire nuit dans une heure. Et, dans les ténèbres, il estfacile de faire un faux pas.

Sans donner le temps au baronnet de serepentir de sa décision, Slugh et Sam Porter se munirent d’unehache et d’une pioche, et disparurent dans la direction de laMaison Bleue. Resté seul, le vieillard entra dans la cuisine duchâteau et s’assit sous le vaste manteau de la cheminée, près d’unfeu de bois mort, prudemment recouvert de cendres.

Le baronnet était agité et perplexe, ilpassait ses maigres doigts dans sa longue barbe blanche avec ungeste plein d’anxiété, et, toutes les cinq minutes, il se levait etallait jusqu’à la porte pour voir si ses émissaires ne revenaientpas. Mille sentiments contradictoires se heurtaient en lui. Àcertains moments, il regrettait de s’être confié à Slugh et à SamPorter, qui étaient, après tout, des inconnus, des coureurs degrands chemins, et à d’autres, il s’applaudissait de sadécision.

Enfin les deux bandits apparurent au seuil dela vaste cuisine, l’air aussi calme que deux honnêtes bûcherons quireviennent de leur travail.

– Eh bien ? demanda l’avare avecanxiété.

– L’affaire est faite, répondit Slugh.Maintenant vous n’avez plus rien à redouter de lord Burydan.

– Et vous pourrez faire dire des messespour le repos de son âme, ajouta Sam Porter d’un ton légèrementgoguenard.

– Racontez-moi cela, interrogea lebaronnet avidement.

– Oh ! cela n’a pas souffert lamoindre difficulté, répondit Slugh. Je suis arrivé à la MaisonBleue, j’ai vu le soi-disant lord Burydan, et je lui ai polimentexposé que vous seriez heureux de le voir, pour terminer àl’amiable le différend qui vous sépare. Il a répondu insolemmentqu’il ne voulait faire avec vous aucun arrangement, mais qu’il neserait pas fâché quand même de voir de près un original de votreespèce. Pendant que je faisais cette visite, Sam Porter donnaitquelques bons coups de pioche à la base des pieux qui soutiennentle pont, quelques coups de hache dans les poutrelles vermoulues,puis, quand je l’ai eu rejoint, nous nous sommes cachés tous deuxdans un fossé pour voir ce qui allait se passer.

– Et alors ? demanda l’avare qui,tout entier au récit de Slugh, ne s’aperçut pas que Sam Portervenait de passer sournoisement derrière le fauteuil où il étaitassis.

– Tout s’est passé comme je l’avaisprévu, lord Burydan et un Peau-Rouge qui lui sert habituellement degarde du corps se sont aventurés sur le pont… ils ont fait troispas. Je commençais déjà à croire que Sam Porter s’était malacquitté de sa besogne, lorsque, tout à coup, il y eut un patatrasformidable, un grand cri, puis plus rien. Et, vous le savez, unhomme qui tombe dans le Ruisseau Rugissant peut être considérécomme perdu.

L’avare poussa un soupir de soulagement.

– Ouf ! s’écria-t-il, voilà qui metire une fameuse épine du pied…

Le reste de la phrase lui resta dans legosier, car Sam Porter, obéissant à un coup d’œil significatif deSlugh, l’avait saisi à l’improviste et était en train del’étrangler.

– Ne serre pas si fort ! s’écriaSlugh. C’est idiot, ce que tu fais là. Si tu commences par luitordre le cou, qui est-ce qui nous ouvrira la porte de la chambrede fer ?

Sam Porter comprit le bons sens de ce conseilet laissa respirer un peu le baronnet, déjà à moitié suffoqué.Slugh avait tiré de sa poche une cordelette et, avec une dextéritétoute professionnelle, il garrotta le vieillard si épouvanté qu’ilne prononça pas une parole.

– Mon vieux, lui dit brutalement Slugh,il s’agit maintenant de nous donner la clef de la chambre de fer.Tu comprends bien que ce n’est pas pour ton plaisir que nous sommesrestés chez toi à crever de faim et à travailler comme des bêtes desomme.

– La clef ?… Jamais ! murmural’avare d’une voix rauque.

– Nous allons nous passer de tapermission, dit Slugh, en explorant lestement les poches de lapelisse-robe de chambre, d’où il retira une foule d’objetshétéroclites : des croûtons, des bouts de ficelle, des clousrouillés, et jusqu’à des morceaux de charbon de terre.

Enfin, il brandit triomphalement un trousseaude clefs de toutes les dimensions.

– Ça ne vous servira de rien, bandits,rugit l’avare, je connais seul le moyen d’ouvrir la chambre de fer.Je ne vous le dirai pas. Vous me tueriez plutôt !

– Nous n’allons pas te tuer ! ditSlugh avec un sang-froid épouvantable. Je connais un moyen radicalde faire parler les entêtés.

Sam Porter s’était agenouillé près de l’âtreet soufflait de toute la force de ses poumons sur les tisonscouverts d’une cendre blanche. Bientôt la flamme crépitajoyeusement. Pendant ce temps, Slugh avait enlevé les sabots del’avare et ses longs bas de laine grise ; deux pieds décharnésapparurent, armés d’ongles aussi recourbés et aussi tranchants queceux des diables de Goya. L’avare, qui avait compris quel genre desupplice on lui destinait, tremblait de tous ses membres, ses dentsclaquaient.

– Veux-tu nous dire le secret de lachambre de fer ? demanda Slugh une dernière fois d’un tonmenaçant.

– Non, non, mille fois non !

– C’est bien. Sam Porter, approchemonsieur le baron du feu.

Saisissant de force les pieds griffus del’avare, Slugh les posa sur les charbons ardents.

Le vieillard lança un hurlement sauvage.

– Au secours ! À l’assassin !Grâce ! Pitié ! Laissez-moi !

– Ouvre-nous la chambre de fer, répétaSlugh avec insistance.

– Non ! non. C’est impossible !Je vous en supplie !…

– Alors ce sera tant pis pour toi.

Et le bandit appliqua de nouveau sur lestisons les pieds de Mathieu Fless, qui poussa un second hurlementde douleur.

Mais, à ce moment, la porte vola en éclats etune troupe d’hommes, revolver au poing, fit irruption dans lacuisine de l’avare.

Une demi-douzaine de détonationsretentirent.

Sam Porter, atteint d’une balle en pleinfront, fut tué net.

Slugh, légèrement blessé, fonça comme unsanglier sur les assaillants, se fraya un passage vers la porte etdisparut.

Les nouveaux venus – lord Burydan, Kloum, NoëlFless, Ophélia, Oscar Tournesol, et l’aliéné lui-même – nesongèrent pas à poursuivre le bandit. Ils s’empressèrent deprodiguer leurs secours au vieillard, qui paraissait près des’évanouir.

Lord Burydan et Kloum, tous deux excellentsnageurs, avaient réussi à échapper aux flots du Ruisseau Rugissant.Ils avaient deviné sans peine de quel guet-apens ils venaientd’être victimes.

Revenus en hâte à la Maison Bleue pour ychanger de vêtements, ils avaient rencontré, chemin faisant, Noëlet Ophélia, qu’ils avaient mis au courant de leur aventure. C’estalors qu’ils avaient décidé de se rendre tous chez l’avare pour luireprocher sa trahison.

Lorsqu’on eut pansé les blessures du baronnet,lord Burydan lui dit sévèrement :

– Vous allez quitter demain ce château.Vous auriez mérité que je vous procure un autre logement à laprison de Winnipeg, mais je vous trouve suffisamment puni. Je neporterai donc pas plainte contre vous. Ce sera à la conditionexpresse que vous signiez séance tenante votre consentement aumariage de Noël et de miss Ophélia, que je me charge de doter.

Honteux et confus, l’avare signa tout ce qu’onvoulut, sans mot dire. Et, en reconnaissance de sa bonne volonté,on lui laissa Kloum comme garde-malade pour soigner sesbrûlures.

Avant de se retirer, lord Burydan putconstater que son château avait été littéralement mis au pillage.Les tableaux de maîtres, les tentures précieuses et les meubles destyle avaient été vendus par l’avare et convertis en argentcomptant ; mais on remit à plus tard le soin de régler laquestion des dommages et intérêts auxquels le baron Fesse-Mathieune pouvait manquer d’être condamné.

Tout le monde revint à la Maison Bleue, oùlord Burydan voulait offrir à ses amis un joyeux souper pourcélébrer son triomphe sur son déloyal héritier. Mais, comme ilstraversaient la grand-route de Winnipeg, une automobile, lancée àune vitesse furieuse, les frôla et faillit presque lesrenverser.

C’était une voiture rouge et noir. Elle étaitmontée par un seul homme, dans lequel miss Ophélia crut reconnaîtreSlugh.

– L’automobile fantôme ! murmuraOscar, dont le bras blessé était encore en écharpe.

– Que nous importent ces bandits !s’écria lord Burydan. Maintenant que je suis rentré en possessionde mon nom et de ma fortune, je vais faire une guerre à mort à laMain Rouge. J’exterminerai les tramps dans leur repaire de l’îledes pendus, j’en fais ici le serment solennel !

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