Le Mystérieux Docteur Cornélius – Tome II

CHAPITRE II – La lèpre verte

L’ingénieur Antoine Paganot et sa fiancéeMlle Andrée de Maubreuil, prenaient le thé encompagnie d’Oscar Tournesol dans un petit salon du Preston-Hotel.Leurs amis, Roger Ravenel et Frédérique, étaient sortis pourquelques emplettes. Tous trois étaient plongés dans la tristesse etle découragement.

– Nous n’avons eu que de la malchancedepuis notre arrivée à New York, dit la jeune fille. Ç’a étéd’abord la tentative d’assassinat dont nous avons failli êtrevictimes de la part des « Chevaliers du Chloroforme »Nous comptions sur l’aide du milliardaire Fred Jorgell pourretrouver M. Bondonnat, mais voici que le futur gendre dumilliardaire tombe malade et que tous nos projets sont ajournés,remis à une date indéfinie.

Le bossu Oscar réfléchissait.

– On ne m’ôtera pas de l’idée,murmura-t-il à mi-voix, que l’étrange maladie dont souffrel’ingénieur Harry est due à un empoisonnement. Les plus célèbresmédecins n’ont pas su dire ce que c’était que cette étrangeaffection. Et le malade est à la dernière extrémité.

– Vous avez eu des nouvelles cematin ? demanda Andrée.

– L’ingénieur Harry est à l’agonie. Samort n’est plus qu’une question de jours, d’heures peut-être.

– Il est certain, dit Antoine Paganot,qu’il y a là quelque chose d’inexplicable.

– Il y a trois jours, reprit Oscar,Mr. Harry était plein de vie et de santé. Aujourd’hui, ondirait presque un cadavre. Le visage est livide, marbré de tachesviolettes, les paupières sanguinolentes et gonflées. Le malade ahorreur des aliments et il éprouve d’intolérables souffrances dansles régions du cerveau et de l’estomac. Enfin, tous les membressont agités d’un tremblement convulsif.

– C’est singulier, dit l’ingénieur. Voilàdes symptômes qui se rapportent étrangement à ceux que cause unemaladie très peu connue et qui, sous le nom de lèpre verte, causaitau Moyen Âge d’affreux ravages en Russie et en Pologne. Je seraisvraiment curieux de voir de près le malade.

– Qui sait, murmura Oscar, se raccrochantà cette espérance, si vous n’arriveriez pas à découvrir la cause dumal ?

– Allez voir Mr. Dorgan, approuvaAndrée ; je serais bien heureuse que vous pussiez le sauver.Comme miss Isidora doit souffrir ! Je me mets à sa place parla pensée. Quel ne serait pas mon chagrin si je vous voyais atteintd’un si épouvantable mal !

– Eh bien, nous y allons !

Oscar Tournesol et l’ingénieur s’étaientlevés. Une demi-heure plus tard ils se présentaient à l’hôtel dumilliardaire, où tout le monde était plongé dans la consternation.Oscar alla droit au bureau qu’occupait Agénor, le secrétaireparticulier de Fred Jorgell.

Agénor écouta avec attention les explicationsdu bossu et applaudit à son initiative. Il connaissait l’ingénieurPaganot, aussi renommé comme médecin que comme inventeur.

– Vous avez eu là une excellente idée,mon cher compatriote, lui dit-il. Venez avec moi. Mais ne perdonspas un instant, car dans le lamentable état où se trouve le pauvreHarry Dorgan les heures, les minutes mêmes sont précieuses.

Tous trois sautèrent dans l’auto qui, jour etnuit, stationnait dans la cour de l’hôtel, et ils arrivèrent à lamaison meublée où se trouvait l’appartement d’Harry. Sur un mot quefit passer Agénor à Fred Jorgell, ils furent introduits sansdifficulté dans la chambre du malade. Là, ils se trouvèrent enprésence d’un spectacle navrant. Sombre, la face creusée par lechagrin, vieilli de dix ans, Fred Jorgell se tenait dans un coin.Près de lui, miss Isidora pleurait silencieusement. L’onn’entendait que le bruit de ses sanglots et les râles sifflants quis’échappaient de la poitrine du moribond.

– À quoi me servent mes milliards !murmura le vieillard en crispant les poings avec une sourde rage.Tous ces médecins sont des ânes, habiles seulement à soutirer desdollars aux naïfs. Ils n’ont même pas su dire le nom de la maladiedont le fiancé de mon enfant est en train de mourir.

– Je ne sais pas si je serai plus heureuxque mes confrères, dit modestement Antoine Paganot, mais je vaisessayer.

Miss Isidora leva vers lui son beau visagebaigné de larmes.

– Ah, monsieur ! bégaya-t-elle enjoignant des mains suppliantes. Sauvez mon Harry adoré et toute lafortune de mon père est à vous !

– Oui, toute ma fortune, répéta FredJorgell.

– Il ne s’agit pas de cela, dit Paganot,voyons le malade.

Il s’approcha du lit où reposait Harry Dorgan,plongé dans une sorte d’état comateux, la tête renversée enarrière, les prunelles révulsées. La lèvre inférieure étaitpendante et les narines déjà pincées comme celles desmoribonds.

Miss Isidora sentait son cœur battre à grandscoups dans sa poitrine pendant qu’Antoine Paganot, au milieu d’unsilence tragique, procédait à l’examen du malade.

– Je ne m’étais pas trompé, s’écria-t-iltout à coup, c’est bien la lèpre verte.

– Est-ce une maladie guérissable ?demanda la jeune fille palpitante d’angoisse.

– Quelquefois, répondit Antoine Paganotqui, soucieux, réfléchissait, se demandant par quel hasard cemicrobe de la lèpre verte, cultivé seulement comme une curiositédans quelques laboratoires de l’Europe et de l’Amérique, avait puêtre inoculé à l’ingénieur Harry Dorgan.

Tout à coup, l’attention de Paganot futattirée par la main droite du patient dont l’index et le pouceportaient des boursouflures tuméfiées et formant une plaiehideuse.

– Voilà, songea-t-il, des écorchuressingulièrement placées. Ne serait-ce pas par là que le microbes’est introduit dans l’organisme ?

Son regard errait distraitement autour de lachambre. Tout à coup, il se porta sur une carte couverte d’une fineécriture et à l’angle de laquelle se trouvait très nettementmarquée l’empreinte d’un pouce. Il prit la carte, en regarda leverso. Une autre trace de doigt y était marquée, celle de l’index,sans doute, car le geste le plus naturel que l’on fasse pour tenirune carte dont on fait la lecture, c’est de la prendre entre cesdeux doigts.

Or, c’est précisément le pouce et l’index dumalade qui portaient des blessures correspondant aux empreintes.Cette constatation donna beaucoup à penser au jeune homme. Ildemeurait silencieux, lorsqu’il ressentit lui-même un étrangepicotement à l’extrémité du pouce et de l’index à l’aide desquels,machinalement, il avait continué à tenir la carte. Il regarda sesdoigts : ils portaient déjà la trace d’une imperceptiblerougeur. Il ne put s’empêcher de pâlir et rejeta précipitamment lecarton, puis, apercevant sur une étagère un flacon de lysol, ils’en servit pour antiseptiser rapidement sa main droite.

Miss Isidora et Fred Jorgell avaient suivitous ses gestes avec une curiosité poignante. Ils comprenaient quel’instant était décisif.

– Que se passe-t-il donc ? demandafiévreusement Fred Jorgell, et qu’avez-vous découvert ?

– Mr. Harry Dorgan a été empoisonné,déclara gravement Antoine Paganot.

– La menace de la Main Rouge !…murmura Isidora frissonnante.

Le silence de la consternation régna quelquesminutes dans la chambre.

Seul, Antoine Paganot continuait à fureternerveusement dans les coins de la pièce. Tout à coup, il aperçutune seconde carte couverte de la même écriture fine et illisible.Et, comme la première, elle portait deux empreintes disposées de lamême façon, mais d’une couleur différente.

– Quand Mr. Harry a-t-il reçu cescartes ? demanda-t-il d’une voix brève.

– La veille du jour où il est tombémalade.

– C’est cela même. Je m’explique tout.Ces deux cartes ont dû lui parvenir à deux ou trois heuresd’intervalle l’une de l’autre ?

– C’est-à-dire, expliqua miss Isidora,que la première est arrivée au courrier du matin et la seconde àcelui du soir.

– J’en sais assez maintenant, repritAntoine, pour être fixé sur le procédé qu’ont employé lescriminels. Je vous expliquerai cela tout à l’heure, mais le pluspressé est de combattre le mal.

Et il libella rapidement une ordonnance et laremit au bossu qui sortit en courant pour la faire exécuter.

– Maintenant, continuait le jeune homme,vous allez avoir l’explication. La première carte est imbibée d’unesubstance vésicante de la nature de la cantharide et dont lecontact, même prolongé pendant peu de temps, produit desexcoriations et des ampoules. Je viens moi-même d’en avoir unexemple, ajouta-t-il en montrant l’extrémité de ses doigts. C’estpour que la personne à qui la lettre est destinée soit obligée dela tenir longtemps que l’écriture est à dessein fine, illisible etserrée.

– Oui, réfléchit Fred Jorgell, Harry nousa dit qu’il avait mis plus d’une demi-heure à la déchiffrer.

– La seconde carte, elle, a été imbibéed’une culture du microbe de la lèpre verte qui a trouvé dans leslégères plaies du pouce et de l’index un terrain tout préparé, uneissue commode, qui lui a permis de se glisser dans l’organisme.

– Je châtierai les empoisonneurs, s’écriaFred Jorgell en serrant les poings d’un air menaçant.

– Je crois que vous aurez grand-peine àles découvrir. Le moyen qu’ils ont employé montre que ce sont desgens fort intelligents et, bien entendu, l’adresse donnée sur lacarte doit être fausse, de même que la signature est illisible.

À ce moment, Oscar revenait apportant diversflacons et une seringue de Pravaz.

– J’espère que je suis arrivé encore àtemps, s’écria Antoine Paganot, je vais essayer des injectionshypodermiques pour combattre l’empoisonnement du sang, mais j’aibesoin d’être seul pour procéder à cette opération. Dans unedemi-heure, je serai à même de vous dire si vous pouvez encoreconserver quelque espoir.

Tout le monde quitta la chambre. Miss Isidorasortit la dernière, se retournant pour jeter à l’ingénieur Paganotun regard chargé de muettes supplications.

– Vous le sauverez, n’est-ce pas ?murmura-t-elle.

– Hélas ! miss, je ferai tout monpossible, mais cela ne dépend pas de moi. Que n’ai-je été appelé unjour plus tôt.

La demi-heure de délai s’écoula, pour FredJorgell et sa fille et pour leurs amis, dans toutes les affres del’angoisse. Réfugiés dans un petit salon de la maison meublée, ilsépiaient anxieusement la marche des aiguilles sur le cadran del’horloge et les minutes leur paraissaient longues comme desannées.

– Il y a dix minutes que la demi-heureest passée, s’écria miss Isidora en se levant impatiemment. Si nousallions voir !

– Non, dit Fred Jorgell, attendonsencore.

Mais, à ce moment, l’ingénieur Paganot pénétrabrusquement dans la pièce. La physionomie du jeune homme étaitradieuse.

– Mes amis, s’écria-t-il d’une voix quela joie et l’émotion faisaient trembler, une réaction salutaires’est opérée dans l’état de notre malade, et dès maintenant jecrois pouvoir répondre de sa vie. Il n’y a plus qu’à continuer letraitement que j’ai commencé et, d’ici deux jours, le mieuxs’accentuera. D’ailleurs, je veillerai moi-même à ce que mesprescriptions soient suivies de point en point.

Fred Jorgell, trop ému pour remercierl’ingénieur d’une autre manière, lui broya la main d’un énergiqueshake-hand. Miss Isidora balbutia de vagues paroles deremerciement, mais la pâleur avait disparu de son visage et laflamme de l’espoir brillait de nouveau dans ses beaux yeux.

D’ailleurs, l’énergique traitement appliquépar l’ingénieur Paganot réussit complètement. Le soir du même jour,le malade sortit de l’état comateux où il était plongé. Les tachesbleuâtres de son visage s’atténuèrent et il passa une nuit asseztranquille.

Le lendemain, l’état général s’améliora encoreet deux jours après on pouvait regarder Harry Dorgan commedéfinitivement hors de danger.

Pendant tout ce temps, l’hôtel dumilliardaire, de même que la maison meublée où était soignél’ingénieur, furent gardés à vue par des détectives de choix ;les cartes furent analysées par un chimiste assermenté et lesassertions d’Antoine Paganot se trouvèrent pleinement vérifiées. Lapremière carte avait été trempée dans un mélange vésicant d’uneactivité extraordinaire et l’autre, examinée au microscope, laissavoir distinctement les bacilles de la lèpre verte dont elle étaitimprégnée.

La police, est-il besoin de le dire, recherchavainement l’expéditeur des missives empoisonnées. Une seule choseparaissait certaine, c’est qu’elles émanaient des affiliés de laMain Rouge. Mais, comme le dit Fred Jorgell à sa fille, il n’yavait, pour le moment, rien à faire contre les insaisissablesbandits. Le mieux était de faire bonne garde et d’attendre que lapolice eût enfin mis la main sur les chefs de l’association, ce quine pouvait tarder, car un groupe de capitalistes, à la tête duquelse trouvait Fred Jorgell, avait offert des primes considérables quidevaient stimuler le zèle des détectives.

Cependant, la guérison d’Harry Dorgan marchaità grands pas. Il allait entrer en convalescence. Miss Isidorarésolut de profiter de ce qu’Harry n’avait plus un besoin immédiatde sa présence pour aller faire à Antoine Paganot une visite deremerciement.

Elle se rendit donc au Preston-Hotel,accompagnée d’Agénor, assez âgé et assez sérieux pour lui servir dechaperon.

En montant dans l’ascenseur qui devait ladéposer sur le palier même de l’étage habité par les Français, missIsidora ne put réprimer une étrange émotion. N’allait-elle pas,peut-être, se trouver en présence de celle dont le père avait étéassassiné par Baruch ? Dans son empressement à aller remercierAntoine Paganot, elle n’avait pas encore songé à cette éventualité,mais il était trop tard pour reculer. Déjà un waiterl’introduisait, ainsi qu’Agénor, dans un petit salon où setrouvaient Mlle de Maubreuil etl’ingénieur.

En voyant entrer l’Américaine, Andrée s’étaitlevée. Sans l’avoir jamais vue, elle reconnut miss Isidora à ladescription qu’on lui en avait faite. Malgré tout son empire surelle-même, elle pâlit et tout son sang reflua vers son cœur. Ellese trouvait en présence de la sœur du meurtrier de son père. MissIsidora avait deviné ce qui se passait dans son âme et, s’avançantvers elle, elle murmura d’une voix que l’émotion faisaittrembler :

– Mademoiselle, je sais que ma place nedevrait pas être ici, que ma présence ravive dans votre cœur decruels souvenirs, mais il fallait que je remercie M. Paganotauquel je dois la vie de mon fiancé. Il fallait que je lui enexprime toute ma reconnaissance et aussi que je lui demande, de lapart de mon père, quelle récompense il désire pour l’inappréciableservice qu’il nous a rendu. Mademoiselle, n’est-ce pas que vous mepardonnez d’être venue ?

– Miss Isidora, répondit Andrée deMaubreuil avec effort, je sais que vous êtes loyale et généreuse.Je ne puis vous rendre responsable du crime d’un autre. Qu’il nesoit plus jamais question entre nous de ce passé sanglant…

Tout en parlant, Andrée tendait sa main àIsidora. La jeune fille la prit et la serra, mais toutes deuxétaient tellement émues qu’elles avaient des larmes dans les yeux.Il y eut un moment de silence attristant.

Ce fut Agénor qui reprit le premier laconversation.

– N’oubliez pas, miss Isidora, fit-il,que nous sommes venus demander à M. Paganot quels honorairesil désire pour la cure miraculeuse qu’il vient d’opérer.

– Il ne saurait être question entre nousd’une récompense quelconque, déclara l’ingénieur. Je suis tropheureux d’avoir pu être agréable au protecteur de notre amiOscar.

– Savez-vous, dit tout à coup Andrée, cequi ferait le plus de plaisir à M. Paganot ?

– Dites vite, s’écria Miss Isidora, c’estaccordé d’avance.

– Eh bien, reprit la jeune fille,retrouvez le père de mon amie Frédérique, M. Bondonnat, etvous nous aurez largement récompensés du service que mon fiancévous a rendu.

– Nous le retrouverons, fit gravementmiss Isidora, la main tendue comme pour un serment, nous leretrouverons, dût mon père dépenser pour cela toute sa fortune.

À ce moment, Frédérique, ignorant qu’il y eûtdes visiteurs, entra brusquement dans le salon. L’ingénieur Paganotfit les présentations. Et, tout de suite, la fille du milliardaireet la nouvelle venue sympathisèrent.

– Excusez-moi d’être entrée ainsi sanscrier gare, dit joyeusement Frédérique, mais je vous apporte unebonne nouvelle.

– De quoi s’agit-il ?

– Je viens de recevoir une lettre de monpère. La voici, je vais vous la lire, ajouta-t-elle en tirant deson corsage une enveloppe toute froissée. Tous se rapprochèrentavec curiosité pendant que Frédérique lisait.

« Ma chère enfant,

« Je suis heureusement vivant et en bonnesanté. Je suis, il est vrai, séquestré, gardé à vue, dans unendroit sur lequel il m’est impossible de te donner aucunrenseignement, mais je ne cours aucun danger. Je suis entre lesmains de riches capitalistes qui me font – un peu malgré moi, ilest vrai – travailler à certaines découvertes, mais ils doiventm’indemniser et, ce qui est beaucoup plus important pour moi, merendre très prochainement à la liberté.

« Mes geôliers m’interdisent de t’écrireavec plus de détails, mais ne te fais pas d’inquiétude à mon sujet,je serai bientôt de retour.

« Embrasse bien de ma part mon autrefille Andrée et prends patience.

« Mille baisers de ton vieux père.

« Prosper Bondonnat. »

« P.-S. – Mes amitiés à mes excellentscollaborateurs, Roger Ravenel et Paganot. »

– Drôle de lettre, s’écria Agénor quandFrédérique eut terminé sa lecture.

– Oh ! répliqua la jeune fille,c’est bien un autographe de mon père. Il a une façon de barrer sesT, de faire ses F et de parapher sa signature qui n’appartient qu’àlui. Je reconnaîtrais son écriture entre mille.

– Voyons l’enveloppe, dit l’ingénieur.Cette lettre a été adressée en Bretagne, puis réexpédiée à NewYork.

– Mais d’où venait-elle, voilà ce qu’ilimporte de savoir.

– D’Amérique, reprit Paganot quiexaminait attentivement les estampilles postales. Cela nous prouvetoujours une chose, c’est que M. Bondonnat est bien enAmérique et que nous avons eu raison en venant l’y chercher. Cettelettre a été jetée à la poste à La Nouvelle-Orléans.

– Eh bien ! déclarèrent d’une voixAndrée et Frédérique, nous irons à La Nouvelle-Orléans. Nous allonsy partir le plus tôt possible.

– Précisément, dit miss Isidora, mon pèrepossède à la Nouvelle-Orléans de nombreux correspondants qui semettront à votre disposition pour tous les renseignementsimaginables. Dès demain, je vous enverrai par Oscar une dizaine delettres de recommandation qui vous seront, j’en suis sûre, de laplus grande utilité.

Andrée et Frédérique remercièrent miss Isidoraqui prit congé d’elles en leur renouvelant la promesse qu’elleavait faite de les aider de toute la puissance des milliardspaternels dans la recherche qu’elles allaient entreprendre.

Cette journée fut heureuse pour tout le monde.Le petit clan des Français était heureux d’avoir enfin desnouvelles de M. Bondonnat, et miss Isidora et son pèrevoyaient avec une indicible satisfaction que l’ingénieur HarryDorgan entrait en pleine convalescence.

Quant aux menaces de la Main Rouge, personnene voulait ou n’osait y penser.

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