En famille

XXXII

Le soir, la tournée des usines achevée,au lieu de revenir aux bureaux comme c’était la coutume,M. Vulfran dit à Perrine de le conduire directement auchâteau ; et pour la première fois elle franchit la magnifiquegrille dorée, chef-d’œuvre de serrurerie, qu’un roi n’avait pu sedonner à l’une des dernières expositions, racontait-on, mais que leriche industriel n’avait pas trouvée trop chère pour sa maison decampagne.

« Suis la grande alléecirculaire », dit M. Vulfran.

Pour la première fois aussi elle vit deprès les massifs de fleurs que jusque-là elle n’avait aperçus quede loin, formant des taches rouges ou roses sur le velours foncédes gazons tondus ras. Habitué à faire ce chemin, Coco le montaitd’un pas tranquille et, sans avoir besoin de le conduire, ellepouvait poser ses regards, à droite et à gauche, sur lescorbeilles, ou les plantes et les arbustes que leur beauté rendaitdignes d’être isolés en belle vue ; car, bien que leur maîtrene put plus les admirer comme naguère, rien n’avait été changé dansl’ordonnance des jardins, aussi soigneusement entretenus, aussidispendieusement ornés qu’au temps où, chaque matin et chaque soir,il les passait en revue avec fierté.

De lui-même, Coco s’arrêta devant lelarge perron, où un vieux domestique, prévenu par le coup de clochedu concierge, attendait.

« Bastien, tu es là ? demandaM. Vulfran sans descendre.

– Oui, monsieur.

– Tu vas conduire cette jeune personne àla chambre des papillons, qui sera la sienne, et tu veilleras à cequ’on lui donne tout ce qui peut lui être nécessaire pour satoilette ; tu mettras son couvert vis-à-vis le mien ; enpassant, envoie-moi Félix, qu’il me conduise auxbureaux. »

Perrine se demandait si elle étaitéveillée.

« Nous dînerons à huit heures, ditM. Vulfran ; jusque-là tu es libre. »

Elle descendit et suivit le vieux valetde chambre, marchant éblouie, comme si elle était transportée dansun palais enchanté.

Et réellement, le hall monumental, d’oùpartait un escalier majestueux aux marches en marbre blanc, surlesquelles un tapis traçait, un chemin rouge, n’avait-il pasquelque chose d’un palais ? À chaque palier, de belles fleursétaient groupées avec des plantes à feuillage dans de vastesjardinières, et leur parfum embaumait l’air renfermé.

Bastien la conduisit au second étage,et, sans entrer, lui ouvrit une porte :

« Je vais vous envoyer la femme dechambre », dit-il en se retirant.

Après avoir traversé une petite entréesombre, elle se trouva dans une grande chambre très claire. tendued’étoffe de couleur ivoire, semée de papillons aux nuances vivesqui voletaient légèrement ; les meubles étaient en érablemoucheté, et sur le tapis gris s’enlevaient vigoureusement desgerbes de fleurs des champs : pâquerettes, coquelicots,bleuets, boutons d’or.

Que cela était frais etjoli !

Elle n’était pas revenue de sonémerveillement, et s’amusait encore à enfoncer son pied dans letapis moelleux qui le repoussait, quand la femme de chambreentra :

« Bastien m’a dit de me mettre à ladisposition de mademoiselle. »

Une femme de chambre en toilette claire,coiffée d’un bonnet de tulle, aux ordres de celle qui quelquesjours avant couchait dans une hutte, sur un lit de roseaux, aumilieu d’un marais, avec les rats et les grenouilles ! il luifallut un certain temps pour se reconnaître.

« Je vous remercie, dit-elle enfin,mais je n’ai besoin de rien… il me semble.

– Si mademoiselle veut bien, je vaistoujours lui montrer son appartement. »

Ce qu’elle appelait « montrerl’appartement », c’était ouvrir les portes d’une armoire àglace et d’un placard, ainsi que les tiroirs d’une table detoilette, tout remplis de brosses, de ciseaux ; de savons etde flacons ; cela fait, elle mit la main sur un bouton posédans la tenture :

« Celui-ci, dit-elle, est pour lasonnerie d’appel ; celui-là pourl’éclairage. »

Instantanément la chambre, l’entrée etle cabinet de toilette s’éclairèrent d’une lumière éblouissantequi, instantanément aussi, s’éteignit ; et il sembla à Perrinequ’elle était encore dans les plaines des environs de Paris, quandl’orage l’avait assaillie et que les éclairs fulgurants du cielentr’ouvert lui montraient son chemin ou le noyaientd’ombre.

« Quand mademoiselle aura besoin demoi, elle voudra bien me sonner : un coup pour Bastien, deuxcoups pour moi. »

Mais ce dont « mademoiselle avaitbesoin », c’était d’être seule, autant pour passer la visitede sa chambre que pour se ressaisir, ayant été jetée horsd’elle-même par tout ce qui lui était arrivé depuis lematin.

Que d’événements, que de surprises enquelques heures, et qui lui eût dit le matin, quand, sous lesmenaces de Théodore et de Talouel, elle se voyait en si granddanger, que le vent, au contraire, allait si favorablement tournerpour elle ! N’y avait-il pas de quoi rire de penser quec’était leur hostilité même qui faisait safortune ?

Mais combien plus encore eût-elle ri sielle avait pu voir la tête du directeur en recevant M. Vulfranau bas de l’escalier des bureaux.

« Je suppose que cette jeunepersonne a fait quelque sottise ? dit Talouel.

– Mais non.

– Pourtant, vous vous faites ramener parFélix ?

– C’est qu’en passant je l’ai déposée auchâteau, afin qu’elle ait le temps de se préparer pour ledîner.

– Dîner ! Jesuppose…. »

Il était tellement suffoqué qu’il netrouva pas tout de suite ce qu’il devait supposer.

« Je suppose, moi, ditM. Vulfran, que vous ne savez que supposer.

– Je suppose que vous la faites dîneravec vous.

– Parfaitement. Depuis longtemps jevoulais avoir près de moi quelqu’un d’intelligent, de discret, defidèle, en qui je pourrais avoir confiance. Justement cette petitefille me parait réunir ces qualités : intelligente elle l’est,j’en suis sûr ; discrète et fidèle, elle l’est aussi, j’en aila preuve. »

Cela fut dit sans appuyer, maiscependant de façon que Talouel ne pût se méprendre sur le sens deces paroles.

« Je la prends donc ; et commeje ne veux pas qu’elle reste exposée à certains dangers, – non pourelle, car j’ai la certitude qu’elle n’y succomberait pas, mais pourles autres, ce qui m’obligerait à me séparer de cesautres… »

Il appuya sur ce mot :

« … Quels qu’ils fussent, elle neme quittera plus ; ici elle travaillera dans moncabinet ; pendant le jour elle m’accompagnera, elle mangera àma table, ce qui rendra moins tristes mes repas qu’elle égayera deson babil, et elle habitera le château. »

Talouel avait eu le temps de retrouverson calme, et comme il n’était ni dans son caractère, ni dans saligne de conduite de faire formellement la plus légère oppositionaux idées du patron, il dit :

« Je suppose qu’elle vous donneratoutes les satisfactions, que très justement, il me semble, vouspouvez attendre d’elle.

– Je le suppose aussi. »

Pendant ce temps, Perrine, accoudée aubalcon de sa fenêtre, rêvait en regardant la vue qui se déroulaitdevant elle : les pelouses fleuries du jardin, les usines, levillage avec ses maisons et l’église, les prairies, les entaillesdont l’eau argentée miroitait sous les rayons obliques du soleilqui s’abaissait, et vis-à-vis, de l’autre côté, le bouquet de boisoù elle s’était assise, le jour de son arrivée, et où dans la brisedu soir elle avait entendu passer la douce voix de sa mère quimurmurait : « Je te vois heureuse ».

Elle avait pressenti l’avenir la chèremaman, et les grandes marguerites, traduisant l’oracle qu’elle leurdictait, avaient aussi dit vrai : heureuse, elle commençait àl’être ; et si elle n’avait pas encore réussi tout a fait, nimême beaucoup, au moins devait-elle reconnaître qu’elle était enpasse de réussir plus qu’un peu ; qu’elle fût patiente,qu’elle sût attendre, et le reste viendrait à son heure. Qui lapressait maintenant ? Ni la misère, ni le besoin dans cechâteau où elle était entrée si vite.

Quand le sifflet des usines annonça lasortie, elle était encore à son balcon planant dans sa rêverie, etce furent ses coups stridents qui la ramenèrent de l’avenir dans laréalité présente. Alors du haut de l’observatoire d’où elledominait les rues du village et les routes blanches à travers lesprairies vertes et les champs jaunes, elle vit se répandre lafourmilière noire des ouvriers, qui grouillant d’abord en un grosamas compact, ne tarda pas à se diviser en plusieurs courants, à semorceler à l’infini, et à ne former bientôt plus que des petitsgroupes qui eux-mêmes s’évanouirent promptement ; la cloche duconcierge sonna et la voiture de M. Vulfran monta l’alléecirculaire au pas tranquille du vieux Coco.

Cependant elle ne quitta pas encore sachambre, mais comme il le lui avait recommandé, elle fit satoilette, en se livrant à une véritable débauche d’eau de Cologneaussi bien que de savon, – d’un bon savon onctueux, mousseux, toutparfumé de fines odeurs, – et ce fut seulement quand la penduleplacée sur sa cheminée sonna huit heures qu’elledescendit.

Elle se demandait comment elletrouverait la salle à manger, mais elle n’eut pas à la chercher, undomestique en habit noir, qui se tenait dans le hall, la conduisit.Presque aussitôt M. Vulfran entra ; personne ne leconduisait ; elle remarqua qu’il suivait un chemin en coutilposé sur le tapis, ce qui permettait à ses pieds de le guider et deremplacer ses yeux : une corbeille d’orchidées, au parfumsuave, occupait le milieu de la table, couverte d’une lourdeargenterie ciselée et de cristaux taillés dont les facettesreflétaient les éclairs de la lumière électrique qui tombait dulustre.

Un moment elle se tint debout derrièresa chaise, ne sachant trop ce qu’elle devait faire ;heureusement M. Vulfran lui vint en aide :

« Assieds-toi. »

Aussitôt le service commença, et ledomestique qui l’avait amenée posa une assiette de potage devantelle, tandis que Bastien en apportait une autre à son maître,celle-là pleine jusqu’au bord.

Elle eût dîné seule avec M. Vulfranqu’elle se fût trouvée à son aise ; mais sous les regardscurieux, quoique dignes, des deux valets de chambre qu’elle sentaitramassés sur elle, pour voir sans doute comment mangeait une petitebête de son espèce, elle se sentait intimidée, et cet examenn’était pas sans la gêner un peu dans ses mouvements.

Cependant elle eut la chance de ne pascommettre de maladresse.

« Depuis ma maladie, ditM. Vulfran, j’ai l’habitude de manger deux soupes, ce qui estplus commode pour moi, mais tu n’es pas tenue, toi, qui vois clair,d’en faire autant.

– J’ai été si longtemps privée de soupe,que j’en mangerais bien deux fois aussi. »

Mais ce ne fut pas une assiette du mêmepotage qu’on leur servit, ce fut une nouvelle soupe, aux chouxcelle-là, avec des carottes et des pommes de terre, aussi simpleque celle d’un paysan.

Au reste, le dîner garda en tout,excepté pour le dessert, cette simplicité, se composant d’un gigotavec des petits pois et d’une salade ; mais pour le dessert ilcomprenait quatre assiettes à pied avec des gâteaux et quatrecompotiers chargés de fruits admirables, dignes, par leur grosseuret leur beauté, des fleurs du surtout.

« Demain tu iras, si tu le veux,visiter les serres qui ont produit ces fruits », ditM. Vulfran.

Elle avait commencé par se servirdiscrètement quelques cerises, mais M. Vulfran voulut qu’elleprît aussi des abricots, des pêches et du raisin,

« À ton âge, j’aurais mangé tousles fruits qui sont sur la table… si on me les avaitofferts. »

Alors Bastien, bien disposé par cetteparole, voulut mettre sur l’assiette « de cette petitebête », comme il l’eût fait pour un singe savant, un abricotet une pêche qu’il choisit avec la compétence d’un connaisseur,quittant pour cela la place qu’il occupait derrière la chaise deM. Vulfran.

Malgré les fruits, Perrine fut bien aisede voir le dîner prendre fin ; plus l’épreuve serait courte,mieux cela vaudrait : le lendemain, la curiosité satisfaitedes domestiques, la laisserait tranquille sans doute.

« Maintenant tu es libre jusqu’àdemain matin, dit M. Vulfran en se levant de table, tu peux tepromener dans le jardin au clair de la lune, lire dans labibliothèque, ou emporter un livre dans tachambre. »

Elle était embarrassée, se demandant sielle ne devait pas proposer à M. Vulfran de se tenir à sadisposition. Comme elle restait hésitante, elle vit Bastien luifaire des signes silencieux que tout d’abord elle ne compritpas : de la main gauche il paraissait tenir un livre qu’ilfeuilletait de la droite, puis, s’interrompant, il montraitM. Vulfran en remuant les lèvres avec une physionomie animée.Tout à coup elle crut qu’il lui expliquait qu’elle devait demanderà M. Vulfran de lui faire la lecture ; mais comme elleavait déjà eu cette idée, elle eut peur de traduire la sienneplutôt que celle de Bastien ; cependant elle serisqua :

« Mais n’avez-vous pas besoin demoi, monsieur ? Ne voulez-vous pas que je vous fasse lalecture ? »

Elle eut la satisfaction de voir Bastienl’applaudir par de grands mouvements de tête : elle avaitdeviné, c’était bien cela qu’elle devait dire.

« Il convient que quand ontravaille, on ait ses heures de liberté, réponditM. Vulfran.

– Je vous assure que je ne suis pasfatiguée du tout.

– Alors, dit-il, suis-moi dans moncabinet. »

C’était une vaste pièce sombre, qu’unvestibule séparait de la salle à manger, et à laquelle conduisaitun chemin en toile qui permettait à M. Vulfran de marcherfranchement, puisqu’il ne pouvait s’égarer et qu’il avait dans latête comme dans les jambes le juste sentiment desdistances.

Perrine s’était plus d’une fois demandéà quoi M. Vulfran passait son temps lorsqu’il était seul,puisqu’il ne pouvait pas lire ; mais cette pièce, lorsqu’ileut pressé un bouton d’éclairage, ne répondit rien à cettequestion ; pour meubles, une grande table chargée de papiers,des cartonniers, des sièges, et c’était tout ; devant unefenêtre un grand fauteuil voltaire, mais sans rien autour.Cependant l’usure de la tapisserie qui le recouvrait semblaitindiquer que M. Vulfran devait y rester assis pendant delongues heures, en face du ciel, dont il ne voyait même pas lesnuages.

« Que me lirais-tubien ? » demanda-t-il.

Des journaux étaient sur la tableenveloppés de leurs bandes multicolores.

« Un journal, si vousvoulez.

– Moins on donne de temps aux journaux,mieux cela vaut. »

Elle n’avait rien à répondre, n’ayantdit cela que pour proposer quelque chose.

« Aimes-tu les livres devoyage ? demanda-t-il.

– Oui, monsieur.

– Moi aussi ; ils amusent l’espriten le faisant travailler. »

Puis, comme s’il se parlait à lui-même,sans qu’elle fût là pour l’entendre :

« Sortir de soi, vivre d’autresvies que la sienne. »

Mais après un moment de silence,revenant à elle :

« Allons dans labibliothèque », dit-il.

Elle communiquait avec le cabinet, iln’eut qu’une porte à ouvrir et, pour l’éclairer, qu’un bouton àpousser ; mais comme une seule lampe s’alluma, la grande salleaux armoires de bois noir resta dans l’ombre.

« Connais-tu le Tourdu Monde ? demanda-t-il.

– Non, monsieur.

– Eh bien, nous trouverons dans la tablealphabétique des indications qui nous guideront. »

Il la conduisit à l’armoire quicontenait cette table, et lui dit de la chercher, ce qui demanda uncertain temps ; à la fin cependant elle mit la maindessus.

« Que dois-je chercher ?dit-elle.

– À l’I, le mot Inde. »*

Ainsi il suivait toujours sa pensée, etn’avait nullement l’idée de vivre la vie des autres comme il avaitsemblé en exprimer le désir, car ce qu’il voulait certainement,c’était vivre celle de son fils, en lisant la description des paysoù il le faisait rechercher.

« Que vois-tu ?dis. »

L’Inde des Rajahs, voyagedans les royaumes de l’Inde centrale et dans la présidence duBengale, 1871 ², 209 à 288.

– Cela veut dire que dans le deuxièmevolume de 1871, à la page 209, nous trouverons le commencement dece voyage ; prends ce volume et rentrons dans moncabinet. »

Mais quand elle eut atteint ce volumesur une planche basse, au lieu de se relever, elle resta à regarderun portrait placé au-dessus de la cheminée, que ses yeux, qui peu àpeu étaient habitués à la demi obscurité, venaientd’apercevoir.

« Qu’as-tu ? »demanda-t-il.

Franchement elle répondit, mais d’unevoix émue :

« Je regarde le portrait placéau-dessus de la cheminée.

– C’est celui de mon fils à vingt ans,mais tu dois bien mal le voir, je vaisl’éclairer. »

Allant à la boiserie, il pressa unbouton, et un foyer de petites lampes placé au haut du cadre et enavant du portrait l’inonda de lumière.

Perrine, qui s’était relevée pour serapprocher de quelques pas, poussa un cri et laissa tomber levolume du Tour du Monde.

« Qu’as-tu donc ? »dit-il.

Mais elle ne pensa pas à répondre, etresta les yeux attachés sur le jeune homme blond, vêtu d’un costumede chasse en velours vert, coiffé d’une casquette haute à largevisière, appuyé d’une main sur un fusil et de l’autre flattant latête d’un épagneul noir, qui venait de jaillir du mur comme uneapparition vivante. Elle était frémissante de la tête aux pieds, etun flot de larmes coulait sur son visage, sans qu’elle eût l’idéede les retenir, emportée, abîmée dans sa contemplation.

Ce furent ces larmes qui, dans lesilence qu’elle gardait, trahirent son émoi.

« Pourquoipleures-tu ? »

Il fallait qu’elle répondît ; parun effort suprême elle tâcha de se rendre maîtresse de ses paroles,mais en les entendant elle sentit toute leurincohérence :

« C’est ce portrait… votre fils…vous son père… »

Il resta un moment ne comprenant pas,attendant, puis avec un accent que la compassionattendrissait :

« Et tu as pensé autien ?

– Oui, monsieur…, oui,monsieur.

– Pauvre petite ! »

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