En famille

XL

Fabry s’était retiré, laissant entête-à-tête le grand-père et la petite-fille.

Mais ils étaient si émus qu’ilsrestaient les mains dans les mains sans parler, n’échangeant quedes mots de tendresse :

« Ma fille, ma chèrepetite-fille !

– Grand-papa ! »

Enfin, quand ils se remirent un peu dutrouble qui les bouleversait, il l’interrogea :

« Pourquoi ne t’es-tu pas faitconnaître ? demanda-t-il.

– Ne l’ai-je pas tenté plusieursfois ? rappelez-vous ce que vous m’avez dit un jour, ledernier où j’ai fait allusion à maman et à moi : « Plusjamais, tu entends, plus jamais, ne me parle de cesmisérables ».

– Pouvais-je soupçonner que tu étais mafille ?

– Si cette fille s’était présentéefranchement devant vous, ne l’auriez-vous pas chassée sans vouloirl’entendre ?

– Qui sait ce que j’auraisfait !

– C’est alors que j’ai décidé de ne mefaire connaître que le jour où, selon la recommandation de maman,je me serais fait aimer.

– Et tu as attendu si longtemps !N’avais-tu pas à chaque instant des preuves de monaffection ?

– Était-elle celle d’un père ? jen’osais le croire.

– Et il a fallu que, mes soupçonss’étant précisés après des luttes cruelles, des hésitations, desespérances aussi bien que des doutes que tu m’aurais épargnés enparlant plus tôt, j’emploie Fabry pour t’obliger à te jeter dansmes bras !

– La joie de l’heure présente neprouve-t-elle pas qu’il était bon qu’il en fûtainsi ?

– Enfin c’est bien, laissons cela, etdis-moi ce que tu m’as caché, me laissant poursuivre des recherchesque d’un mot tu pouvais satisfaire…

– En me découvrant.

– Parle-moi de ton père ; commentêtes-vous arrivés à Serajevo ? Comment était-ilphotographe ?

– Ce qu’a été notre vie dans l’Inde,vous pouvez… »

Il l’interrompit :

« Dis-moi tu ; c’est à tongrand-père que tu parles, non plus à M. Vulfran.

– Par les lettres que tu as reçues tusais à peu près ce qu’a été cette vie ; je te la reconteraiplus tard, avec nos chasses aux plantes, nos chasses aux bêtes, tuverras ce qu’était le courage de papa, la vaillance de maman, carje ne peux pas te parler de lui sans te parler d’elle…

– Ne crois pas que ce que Fabry vient dem’apprendre d’elle, en me disant son refus d’entrer à l’hôpital oùelle aurait peut-être été sauvée, et cela pour ne pas t’abandonner,ne m’a pas ému.

– Tu l’aimeras, tu l’aimeras.

– Tu me parleras d’elle.

– … Je te la ferai connaître, je te laferai aimer. Je passe donc là-dessus. Nous avions quitté l’Indepour revenir en France, quand, arrivé à Suez, papa perdit l’argentqu’il avait emporté. Il lui fut volé par des gens d’affaires. Je nesais comment. »

M. Vulfran eut un geste quisemblait dire que lui savait ce comment.

« N’ayant plus d’argent, au lieu devenir en France, nous partîmes pour la Grèce, ce qui coûtait moinscher de voyage. À Athènes, papa, qui avait des instruments pour laphotographie, fit des portraits dont nous vécûmes. Puis il achetaune roulotte, un âne, Palikare, qui m’a sauvé la vie, et il voulutrevenir en France par terre, en faisant des portraits le long de laroute. Mais qu’on en faisait peu, hélas ! et que la routeétait dure dans les montagnes, où le plus souvent il n’y avait quede mauvais sentiers dans lesquels Palikare aurait dû se tuer vingtfois par jour. Je t’ai dit comment papa était tombé malade àBousovatcha. Je te demande à ne pas te raconter sa mortaujourd’hui, je ne pourrais pas. Quand il ne fut plus avec nous, ilfallut continuer notre route. Si nous gagnions peu, quand ilpouvait inspirer confiance aux gens et les décider à se fairephotographier, combien moins encore y gagnâmes-nous quand nousfûmes seules ! Plus tard aussi je te raconterai des étapes demisère, qui durèrent de novembre à mai, en plein hiver, jusqu’àParis. Par M. Fabry tu viens d’apprendre comment maman estmorte chez Grain de Sel, et cette mort je te la dirai plus tardaussi avec les dernières recommandations de maman pour venirici. »

Pendant que Perrine parlait, des rumeursvagues venant des jardins passaient dans l’air.

« Qu’est-ce que cela ? »demanda M. Vulfran.

Perrine alla à la fenêtre : lespelouses et les allées étaient noires d’ouvriers endimanchés,d’hommes, de femmes, d’enfants au-dessus desquels flottaient desdrapeaux, des bannières ; et de cette foule de six à septmille personnes entassées, et dont les masses se continuaient endehors du parc dans le jardin du Cercle, la route, les prairies,s’élevait cette rumeur qui avait surpris M. Vulfran etdétourné son attention du récit de Perrine, si grand qu’en fûtl’intérêt.

« Qu’est-ce donc ?répéta-t-il.

– C’est aujourd’hui ton anniversaire,dit-elle, et les ouvriers de toutes les usines ont décidé de lecélébrer en te remerciant ainsi de ce que tu as fait poureux.

– Ah ! vraiment, ah !vraiment ! »

Il vint à la fenêtre comme s’il pouvaitles voir, mais il fut reconnu, et aussitôt courut de groupe engroupe une clameur qui en se propageant devintformidable.

« Mon Dieu ! qu’ils pourraientêtre terribles s’ils étaient contre nous, murmura-t-il, sentantpour la première fois la force de ces masses qu’ilcommandait.

– Oui, mais ils sont avec nous parce quenous sommes avec eux.

– Et c’est à toi que cela est dû,petite-fille ; qu’il y a loin d’aujourd’hui au service célébréà la mémoire de ton père dans notre église vide !

– Voici l’ordre de la cérémonie qui aété adopté par le conseil : je te conduirai sur le perron àdeux heures précises ; de là tu domineras la foule et tout lemonde te verra ; un ouvrier de chacun des villages où sont lesusines montera sur le perron et, au nom de tous, le vieux pèreGathoye t’adressera un petit discours.

À ce moment deux heures sonnèrent à lapendule.

« Veux-tu me donner lamain ? » dit-elle.

Ils arrivèrent sur le perron, et uneimmense acclamation retentit ; alors, comme cela avait étéréglé, les délégués montèrent sur le perron, et le père Gathoye,qui était un vieux peigneur de chanvre, s’avança seul à quelquespas de ses camarades pour débiter sa harangue qu’on lui avait faitrépéter dix fois depuis le matin :

Monsieur Vulfran, c’est pour vousféliciter que … c’est pour vous féliciter que … »

Mais il resta court en faisant de grandsbras, et la foule qui voyait ses gestes éloquents crut qu’ildébitait son discours.

Après quelques secondes d’effortspendant lesquelles il s’arracha plusieurs poignées de cheveux gris,en tirant dessus comme s’il peignait son chanvre, ildit :

« Voilà la chose : j’avais undiscours à vous dire, mais je peux pas en retrouver un mot, ce queça m’ennuie pour vous ! enfin c’est pour vous féliciter, vousremercier au nom de tous, et de bon cœur. »

Il leva la mainsolennellement :

« Je le jure, foi deGathoye. »

Pour être incohérent ce discours n’enremua pas moins M. Vulfran, qui était dans un état d’âme oùl’on ne s’arrête pas aux paroles ; la main toujours appuyéesur l’épaule de Perrine il s’avança jusqu’à la balustrade du perronet se trouva là comme dans une tribune où la foule levoyait :

« Mes amis, dit-il d’une voixforte, vos compliments d’amitié me causent une joie d’autant plusgrande que vous me les apportez dans la journée la plus heureuse dema vie, celle où je viens de retrouver ma petite-fille, la fille dufils que j’ai perdu ; vous la connaissez, vous l’avez vue àl’œuvre, soyez sûrs qu’elle continuera et développera ce que nousavons fait ensemble, et dites-vous que votre avenir, celui de vosenfants, est entre de bonnes mains. »

Disant cela, il se pencha vers Perrine,et sans qu’elle put s’en défendre la prenant dans ses bras encorevigoureux, il la souleva, et, la présentant à la foule, ill’embrassa.

Alors il s’éleva une acclamation pousséeet répétée pendant plusieurs minutes par des milliers de bouchesd’hommes, de femmes, d’enfants ; puis, comme l’ordre de lafête avait été bien réglé, aussitôt le défilé commença et chacun enpassant devant le vieux patron et sa petite-fille salua ou fit larévérence.

« Si tu voyais les bonnesfigures », dit Perrine.

Cependant il y en eut qui ne furent pasprécisément radieuses : celles des neveux, quand, la cérémonieterminée, ils vinrent féliciter leur« cousine ».

« Pour moi, dit Talouel qui avaitvoulu se donner le plaisir de se joindre à eux, et qui d’autre parttenait à ne pas perdre de temps pour faire sa cour à l’héritièredes usines, je l’avais toujours supposé. »

Des émotions de ce genre ne pouvaientpas être bonnes pour la santé de M. Vulfran ; la veillede son anniversaire il se trouvait mieux qu’il ne l’avait étédepuis longtemps, ne toussant plus, n’étouffant plus, mangeant etdormant bien ; le lendemain, au contraire, la toux et lesétouffements avaient si bien repris que tout ce qui avait été sipéniblement gagné paraissait perdu de nouveau.

Aussitôt le docteur Ruchon futappelé :

« Vous devez comprendre, ditM. Vulfran, que j’ai envie de voir ma petite-fille, il fautdonc que vous me mettiez au plus vite en état de supporterl’opération.

– Ne sortez pas, mettez-vous au régimelacté, soyez calme, parlez peu, et je vous garantis qu’avec le beautemps dont nous jouissons, l’oppression, les palpitations, la touxdisparaîtront, et l’opération pourra se faire avec toutes chancesde succès. »

Le pronostic du docteur Ruchon seréalisa, et un mois après l’anniversaire, deux, médecins appelés deParis constatèrent un état général assez bon pour autoriserl’opération qui, si elle n’avait point toutes les chances pourelle, en avait cependant de sérieuses et de nombreuses : enl’examinant dans une chambre obscure, on constatait queM. Vulfran avait conservé de la sensibilité rétinienne, ce quiétait la condition indispensable pour permettre l’opération, etl’on décidait de la pratiquer avec iridectomie, c’est-à-direexcision d’une partie de l’iris.

Comme on voulait l’endormir, il s’yrefusa :

« Non, dit-il, mais je demande à mapetite-fille d’avoir le courage de me tenir la main ; vousverrez que cela me rendra solide. Est-ce trèsdouloureux ?

– La cocaïne atténuera ladouleur. »

L’opération faite, le patient nerecouvra pas la vue instantanément, et cinq ou six jourss’écoulèrent avant que ne commençât la coaptation de la plaie deson œil recouvert d’un bandeau compressif.

Combien furent-elles longues pour lepère et la fille, ces journées d’attente, malgré les assurancesfavorables de l’oculiste resté au château pour pratiquer lui-mêmeles pansements nécessaires ; mais l’oculiste n’était pastout : que se passerait-il si une reprise de la bronchite seproduisait ? Une crise de toux, un éternuement nepouvaient-ils pas tout compromettre ?

Et de nouveau Perrine éprouva lesangoisses qui l’avaient accablée pendant la maladie de son père etde sa mère. N’aurait-elle donc retrouvé son grand-père que pour leperdre, et une fois encore rester seule au monde ?

Le temps s’écoula sans complicationsfâcheuses, et M. Vulfran fut autorisé à se servir, dans unechambre aux volets clos, et aux rideaux fermés, de son œilopéré.

« Ah ! si j’avais eu des yeux,s’écria-t-il après l’avoir contemplée, est-ce que mon premierregard ne t’aurait pas reconnue pour ma fille ? Ils sont doncimbéciles ici de n’avoir pas retrouvé ta ressemblance avec tonpère ? Talouel serait donc sincère en disant qu’il l’avait« supposé ».

Mais on ne laissa pas prolonger sesépanchements : il ne fallait pas qu’il éprouvât des émotions,ni qu’il toussât, ni qu’il eût des palpitations.

« Plus tard ».

Le quinzième jour le bandeau compressiffut remplacé par un bandeau flottant ; le vingtième lespansements cessèrent ; mais ce fut seulement letrente-cinquième que l’oculiste, revint de Paris pour décider unchoix de verres convexes qui permettraient la lecture et la visionà distance : avec un malade ordinaire les choses eussent sansdoute marché moins lentement, mais avec le riche M. Vulfranc’eût été naïveté de ne pas pousser les soins à l’extrême, et de nepas multiplier les voyages.

Ce que M. Vulfran désirait le plus,maintenant qu’il avait vu sa petite-fille, c’était de sortir pourvisiter ses travaux ; mais cela demanda de nouvellesprécautions, et imposa de nouveaux retards, car il ne voulait pass’enfermer dans un landau aux glaces closes, mais se servir de sonvieux phaéton, pour être conduit par Perrine, et se montrer à tousavec elle : pour cela il importait de choisir une journée sanssoleil, aussi bien que sans vent et sans froid.

Enfin il s’en présenta une à souhait,douce et vaporeuse, avec un ciel bleu tendre, comme on en rencontreassez souvent en ce pays, et après le déjeuner Perrine donnal’ordre à Bastien de faire atteler Coco au phaéton.

« Tout de suite,mademoiselle. »

Elle fut surprise du ton de cetteréponse, et du sourire de Bastien, mais elle n’y prêta pasautrement attention, occupée qu’elle était à habiller songrand-père de façon qu’il ne fût exposé à n’avoir ni froid, nichaud.

Bientôt Bastien revint annoncer que lavoiture était avancée, et ils se rendirent sur le perron ;Perrine, qui ne quittait pas des yeux son grand-père, marchantseul, arrivait à la dernière marche, quand un formidable braimentlui fit tourner la tête.

Était-ce possible ! Un âne étaitattelé au phaéton, et cet âne ressemblait à Palikare, mais Palikarelustré, peigné, les sabots brillants, habillé d’un beau harnaisjaune avec des houppettes bleues, qui continuait de braire le coutendu, et voulait venir vers Perrine malgré le groom qui leretenait.

« Palikare ! »

Et elle lui sauta à la tête enl’embrassant.

« Ah ! grand-papa, quellebonne surprise !

– Ce n’est pas à moi que tu la dois,c’est à Fabry qui l’a racheté à La Rouquerie ; le personneldes bureaux a voulu faire ce cadeau à leur anciennecamarade.

– M. Fabry est un boncœur.

– Mais oui, mais oui, il a eu une idéequi n’est pas venue à tes cousins. Il m’en est venu une aussi àmoi, qui a été de commander à Paris une jolie charrette pourPalikare ; elle arrivera dans quelques jours, et ne seratraînée que par lui, car ce phaéton n’est pas sonaffaire. »

Ils montèrent en voiture, et Perrineprit les guides :

« Par oùcommençons-nous ?

– Comment par où ? Mais parl’aumuche donc ? Crois-tu que je n’ai pas envie de voir le nidoù tu as vécu, et d’où tu es partie ? »

Elle était telle que Perrine l’avaitquittée l’année précédente, avec son fouillis de végétation vierge,sans que personne y eût touché, respectée même par le temps, quin’avait fait qu’ajouter à son caractère.

« Est-ce curieux, ditM. Vulfran, qu’à deux pas d’un grand centre ouvrier, en pleinecivilisation, tu aies pu vivre là de la viesauvage !

– Aux Indes, en pleine vie sauvage, toutnous appartenait ; ici, dans la vie civilisée, je n’avaisdroit à rien ; j’ai souvent pensé à cela. »

Après l’aumuche, M. Vulfran voulutque sa première visite fût pour la crèche de Maraucourt.

Il croyait la bien connaître pour enavoir longuement discuté et arrêté les plans avec Fabry, mais quandil se trouva dans l’entrée, et qu’il vit d’un coup d’œil toutes lesautres salles : le dortoir où sont couchés les enfants auxmaillots dans des berceaux rosés ou bleus, selon le sexe del’enfant ; le pouponnat où jouent ceux qui marchentseuls ; la cuisine, le lavabo, il fut surpris et charmé dereconnaître que par une habile distribution et l’emploi de largesportes vitrées, l’architecte avait réalisé le difficile idéal à luiimposé, qui était que la crèche fût une véritable maison de verreoù les mères vissent de la première salle tout ce qui se passaitdans celles où elles ne devaient pas entrer.

Quand du dortoir ils vinrent dans lepouponnat, les enfants se précipitèrent sur Perrine en luiprésentant le jouet qu’ils avaient aux mains, une trompette, unecrécelle, un cheval de bois, une poule, une poupée.

« Je vois que tu es connue ici, ditM. Vulfran.

– Connue ! repritMlle Belhomme qui les accompagnait, dites aimée, adorée ;elle est une petite mère pour eux : personne comme elle quisache si bien les faire jouer.

– Vous souvenez-vous, réponditM. Vulfran, que vous me disiez, que c’était une qualitémaîtresse de savoir créer ce qui est nécessaire à nosbesoins ; il me semble qu’il en est une autre plus belleencore, c’est de savoir créer ce qui est nécessaire aux besoins desautres, et cela précisément ma petite-fille l’a fait. Mais nous nesommes qu’au commencement, ma chère demoiselle : bâtir descrèches, des maisons ouvrières, des cercles, c’est l’a b c de laquestion sociale, et ce n’est pas avec cela qu’on la résout ;j’espère que nous pourrons aller plus loin, plus à fond ; nousne sommes qu’à notre point de départ : vous verrez, vousverrez. »

Quand ils revinrent dans la salled’entrée, une femme finissait d’allaiter son enfant ; vivementelle le redressa, et le présenta àM. Vulfran :

« Regardez-le, monsieur Vulfran,c’est-y un bel éfant ?

– Mais… oui, c’est un belenfant.

– Eh ben, il est ben à vous.

– Vraiment ?

– J’en ai déjà eu trois, que j’aiperdus ; à qui doit-il de vivre celui-là ? Vous voyezs’il est à vous ; Dieu vous bénisse, vous et votre chèrefille ! »

Après la crèche ce fut la tour d’unemaison ouvrière, puis de l’hôtel, du restaurant, du cercle, et enquittant Maraucourt ils allèrent à Saint-Pipoy, à Flexelles, àBacourt, à Hercheux, et sur la route Palikare trottait joyeux, fierd’être conduit par sa petite maîtresse, dont la main était plusdouée que celle de la Rouquerie, et qui ne remontait jamais envoiture sans l’embrasser, – caresse à laquelle il répondait par desmouvements d’oreilles tout à fait éloquents pour qui savait lestraduire.

Dans ces villages les constructionsn’étaient pas aussi avancées qu’à Maraucourt, mais déjà cependantpour la plupart on pouvait fixer l’époque de leurachèvement.

La journée avait été bien remplie, ilsrevinrent lentement avant l’approche de la nuit ; alors, commeils passaient d’une colline à l’autre, ils se trouvèrent dominer lacontrée où partout se montraient des toits neufs à l’entour deshautes cheminées qui vomissaient des tourbillons de fumée ;M. Vulfran étendit la main :

« Voilà ton ouvrage, dit-il, cescréations auxquelles, entraîné par la fièvre des affaires, jen’avais pas eu le temps du penser. Mais pour que cela dure et sedéveloppe, il te faut un mari digne de toi, qui travaille pour nouset pour tous. Nous ne lui demanderons pas autre chose. Et j’ai idéeque nous pourrons rencontrer l’homme de bon cœur qu’il nous faut.Alors nous vivrons heureux… en famille.

FIN

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