En famille

XXXVIII

Cet anéantissement se prolongea, et ils’y joignit des accidents de santé : la bronchite, lespalpitations s’aggravèrent, il se produisit même une congestionpulmonaire, qui pendant une semaine retint M. Vulfran à lachambre, et donna l’entière direction des usines à Taloueltriomphant.

Cependant ces accidents s’amendèrent,mais la prostration morale ne s’améliora pas, et au bout dequelques jours il n’y eut plus qu’elle qui inquiéta lemédecin.

Plusieurs fois Perrine avait essayé del’interroger ; mais il lui avait à peine répondu, le docteurRuchon n’étant pas homme à s’intéresser à la curiosité desgamines ; heureusement il avait été moins rébarbatif avecBastien et Mlle Belhomme, qu’il rencontrait souvent à savisite du soir, si bien que par le vieux valet de chambre et parl’institutrice son anxiété était tant bien que malrenseignée.

« Il n’y a pas de danger pour lavie, disait Bastien, mais M. Ruchon voudrait voir monsieur seremettre au travail. »

Mlle Belhomme était moins brève, etquand en venant au château donner sa leçon, elle avait bavardé avecle médecin, elle répétait volontiers à son élève ce que celui-ciavait dit, ce qui d’ailleurs se résumait en un mot toujours lemême :

« Il faudrait une secousse, quelquechose qui remontât la mécanique morale arrêtée, mais dont le grandressort ne paraît cependant pas cassé. »

Pendant longtemps on l’avait redoutéecette secousse, et c’était même la crainte qu’elle se produisitinopinément qui, plusieurs fois, avait retardé l’opération de lacataracte, que l’état général semblait permettre. Mais maintenanton la désirait. Qu’elle se produisit, que M. Vulfran sous sonimpression reprit intérêt à ses affaires, au travail, à tout ce quiétait sa vie, et dans un avenir, prochain peut-être, on pourraitsans doute la tenter avec des chances de réussite, alors surtoutqu’on n’aurait pas à redouter les violentes émotions d’un retour oud’une mort, qu’au point de vue spécial de l’opération on pouvaitégalement redouter.

Mais comment laprovoquer ?

C’était ce qu’on se demandait sanstrouver de réponse à cette question, tant il semblait détaché, detout, au point de ne vouloir recevoir ni Talouel, ni ses neveuxpendant qu’il avait gardé la chambre, et d’avoir toujours faitrépondre par Bastien, à Talouel, qui respectueusement venait àl’ordre deux fois par jour, le matin et le soir :

« Décidez pour lemieux. »

Et quand, quittant le lit, il étaitrevenu aux bureaux, à peine s’était-il fait rendre compte de cequ’avait décidé Talouel, trop habile, trop adroit et trop prudentd’ailleurs pour prendre aucune mesure que le patron n’eût pas priselui-même.

Cette apathie n’empêchait pas cependantque chaque jour Perrine le conduisît comme naguère dans lesdiverses usines ; mais le chemin se faisait silencieusement,sans qu’il répondît le plus souvent aux observations qu’elle luiadressait de temps en temps, et arrivé aux usines, c’était à peines’il écoutait le rapport des directeurs.

« Pour le mieux, répétait-il ;entendez-vous avec Talouel. »

Combien de temps celadurerait-il ?

Une après-midi qu’ils revenaient de latournée des usines, et qu’ils approchaient de Maraucourt, au trotendormi du vieux cheval, une sonnerie de clairon passa dans labrise.

« Arrête, dit M. Vulfran, ilsemble qu’on sonne au feu. »

La voiture arrêtée, la sonneries’entendit distinctement.

« C’est le feu, ditM. Vulfran, vois-tu quelque chose ?

– Un tourbillon de fuméenoire.

– De quel côté ?

– À travers le rideau des peupliers, jene peux pas me reconnaître.

– À droite, ou àgauche ?

– Plutôt à gauche. »

À gauche, c’était versl’usine.

« Faut-il mettre Coco augalop ? demanda-t-elle.

– Non, seulement vavite. »

En approchant, la sonnerie leur arrivaitplus claire, mais comme ils tournaient selon le caprice desentailles bordées de peupliers, Perrine ne pouvait fixer l’endroitprécis d’où s’élevait la fumée, il semblait que c’était du centredu village, et non de l’usine.

Elle fit cette observation àM. Vulfran, qui ne répondit rien.

Ce qui la confirma dans cette idée, cefut que la sonnerie se faisait entendre maintenant tout à gauche,c’est-à-dire aux environs de l’usine.

« On ne sonne pas là où est le feu,dit-elle.

– Voilà qui est bien raisonné »,répliqua M. Vulfran.

Mais il fit cette réponse d’un tonpresque indifférent, comme s’il n’y avait pas intérêt pour lui àsavoir où était le feu.

Ce fut seulement en entrant dans levillage qu’ils furent fixés :

« Ne vous pressez pas, monsieurVulfran, cria un paysan, le feu n’est pas chez vous : c’est lamaison à la Tiburce qui brûle. »

La Tiburce était une vieille ivrogne quigardait les enfants trop petits pour être admis à l’asile, ethabitait une misérable chaumière, usée, à moitié effondrée, situéeau fond d’une cour, aux environs des écoles.

« Allons-y », ditM. Vulfran.

Il n’y avait qu’à suivre les gens quicouraient ; maintenant on voyait la fumée et les flammess’élever en tourbillons au-dessus des maisons, et l’on respiraitune odeur de brûlé. Avant d’arriver, ils durent arrêter sous peined’écraser les curieux, qui pour rien au monde ne se seraientdérangés. Alors M. Vulfran descendit de voiture, et guidé parPerrine traversa les groupes. Comme ils approchaient de l’entrée dela maison, Fabry, le casque en tête, car il commandait les pompiersde l’usine, vint à eux.

« Nous sommes maîtres du feu,dit-il, mais la maison est entièrement brûlée, et ce qui est plusgrave, plusieurs enfants, cinq ou six peut-être, ont péri ; unest enseveli sous les décombres, deux ont été asphyxiés ; lestrois autres, on ne sait pas.

– Comment le feu a-t-ilpris ?

– La Tiburce était endormie ivre, – ellel’est encore, – les enfants les plus grands ont joué avec desallumettes ; quand tout a commencé à flamber, ils se sontsauvés, la Tiburce épouvantée en a fait autant, oubliant ceux auberceau. »

Une clameur sortait de la couraccompagnée de cris, M. Vulfran voulut se diriger de cecôté.

« N’allez pas par-là, dit Fabry, cesont les deux mères des enfants asphyxiés qui lespleurent.

– Qui sont-elles ?

– Des ouvrières des usines.

– Il faut que je leurparle. »

Il appuya sa main sur l’épaule dePerrine, pour dire qu’elle devait le conduire.

Précédés de Fabry, qui leur fit faireplace, ils entrèrent dans la cour, où les pompiers noyaient lesdécombres de la maison effondrée entre ses quatre murs restésdebout, et sous les jets d’eau des tourbillons de flammejaillissaient de ce foyer avec des crépitements.

D’un coin opposé encombré de femmes,partaient les cris qu’ils avaient entendus. Fabry écarta lesgroupes, et M. Vulfran, précédé de Perrine, s’avança vers lesdeux mères qui tenaient leurs enfants sur leurs genoux. Au milieude ses larmes, l’une d’elles, qui croyait peut-être à un secourssuprême, le vit paraître ; alors reconnaissant que ce n’étaitque le patron, elle étendit vers lui un brasmenaçant :

« Venez donc ver ce qu’on faitd’nos éfants, pendant qu’on s’extermine pour vous, c’est y voqu’allez li rendre la vie ? Oh ! mon pauvrepetit ! »

Et se penchant sur son enfant, elleéclata en cris et en sanglots.

Un moment M. Vulfran resta indécis,puis il dit à Fabry :

« Vous aviez raison ;allons-nous-en. »

Ils rentrèrent aux bureaux, et il ne futplus question de l’incendie, jusqu’au moment où Talouel vintannoncer à M. Vulfran que sur les six enfants qu’on croyaitmorts, trois avaient été retrouvés en bonne santé chez des voisins,où on les avait portés dans le premier moment d’affolement :il n’y avait donc réellement que trois victimes, dont l’enterrementvenait d’être fixé au lendemain.

Quand Talouel fut parti, Perrine, quidepuis le retour à l’usine était restée plongée dans une réflexionprofonde, se décida à adresser la parole àM. Vulfran :

« N’irez-vous pas à cetenterrement ? demanda-t-elle avec un frémissement de voix, quitrahissait son émotion.

– Pourquoi irais-je ?

– Parce que ce serait votre réponse – laplus digne que vous puissiez faire – aux accusations de cettepauvre femme.

– Mes ouvriers sont-ils venus au servicecélébré pour mon fils ?

– Ils ne se sont pas associés à votredouleur ; vous vous associez à celles qui les atteignent,c’est une réponse aussi cela, et qui serait comprise.

– Tu ne sais pas combien l’ouvrier estingrat.

– Ingrat pourquoi ? Pour l’argentreçu ? C’est possible ; et cela vient peut-être de cequ’il ne considère pas l’argent reçu au même point de vue que celuiqui le donne ; n’a-t-il pas des droits sur cet argent qu’il agagné lui-même ? Cette ingratitude-là existe peut-être telleque vous dites. Mais l’ingratitude pour une marque d’intérêt, pourune aide amicale, croyez-vous qu’elle soit la même ? C’estl’amitié qui fait naître l’amitié. On aime ceux dont on se sentaimé ; et il me semble que si nous nous faisons l’ami desautres, nous faisons des autres nos amis. C’est beaucoup desoulager la misère des malheureux ; mais comme c’est plusencore de soulager leur douleur… en lapartageant ! »

Elle avait encore bien des choses à diredans ce sens, lui semblait-il ; mais M. Vulfran nerépondant rien, et ne paraissant même pas l’écouter, elle n’osa pascontinuer : plus tard elle reprendrait ce sujet.

Quand ils passèrent devant la véranda deTalouel pour rentrer au château, M. Vulfrans’arrêta :

« Prévenez M. le curé, dit-il,que je prends à ma charge les frais de l’enterrement desenfants ; qu’il ordonne un service convenable ; j’yassisterai. »

Talouel eut un haut-le-corps.

« Faites afficher, continuaM. Vulfran, que tous ceux qui voudront se rendre demain àl’église en auront la liberté : c’est un grand malheur que cetincendie.

– Nous n’en sommes pasresponsables.

– Directement, non. »

Ce ne fut pas la seule surprise dePerrine ; le lendemain matin, après le dépouillement de lacorrespondance et la conférence avec les chefs de service,M. Vulfran retint Fabry :

« Vous n’avez rien de pressé entrain, je pense ?

– Non, monsieur.

– Eh bien, partez pour Rouen. J’aiappris qu’on avait construit là une crèche modèle, dans laquelle ona appliqué ce qui s’est fait de mieux ailleurs ; non la Ville,il y aurait eu concours et par suite routine, mais un particulierqui a cherché dans le bien à faire un hommage à des mémoireschères. Vous étudierez cette crèche dans tous ses détails :construction, chauffage, ventilation, prix de revient, et dépensed’entretien. Puis vous demanderez à son constructeur de quellescrèches il s’est inspiré. Vous irez les étudier aussi, et vousreviendrez aussi vite qu’il vous sera possible. Il faut qu’avanttrois mois nous ayons ouvert une crèche à la porte de toutes mesusines : je ne veux pas qu’un malheur comme celui qui estarrivé avant-hier se renouvelle. Je compte sur vous. N’ayons pas lacharge d’une pareille responsabilité. »

Le soir, la leçon que Mlle Belhommedonnait à Perrine, qui avait raconté cette grande nouvelle àl’institutrice enthousiasmée, fut interrompue par l’entrée deM. Vulfran dans la bibliothèque :

« Mademoiselle, dit-il, je viensvous demander un service en mon nom et au nom des populations de cepays, service considérable, d’une importance capitale par lesrésultats qu’il peut produire, mais qui, je le reconnais, exige devotre part un sacrifice considérable aussi : voici ce dont ils’agit. »

Ce dont il s’agissait, c’était qu’elledonnât sa démission pour prendre la direction des cinq crèchesqu’il allait fonder ; après avoir cherché, il ne trouvaitqu’elle qui fût la femme d’intelligence, d’énergie et de cœurcapable de mener à bien une tâche aussi lourde. Les crèchesouvertes, il les offrirait aux communes de Maraucourt, Saint-Pipoy,Hercheux, Bacourt, Flexelles, avec un capital suffisant poursubvenir à leur entretien à perpétuité, et il ne mettrait pourcondition à sa donation que l’obligation de maintenir à leur têtecelle en qui il avait toute confiance pour assurer le succès et ladurée de son œuvre.

Ainsi présentée, la demande ne pouvaitpas ne pas être accueillie, mais ce ne fut pas sans déchirements,car le sacrifice, comme l’avait dit M. Vulfran, étaitconsidérable pour l’institutrice :

« Ah ! monsieur,s’écria-t-elle, vous ne savez pas ce que c’est quel’enseignement.

–Donner le savoir aux enfants, c’estbeaucoup, je le sais, mais leur donner la vie, la santé, c’estquelque chose aussi, et ce sera votre tâche ; elle est assezgrande pour que vous ne la refusiez pas.

– Et je ne serais pas digne de votrechoix si j’écoutais mes convenances personnelles… Après tout je meprendrai moi-même pour élève, et j’aurai tant à apprendre, que monbesoin d’enseignement trouvera à s’employer largement. Je suis àvous de tout cœur, et ce cœur est plus ému qu’il ne sauraitl’exprimer, pénétré de gratitude, d’admiration…

– Si vous voulez parler de gratitude, cen’est pas à moi qu’il faut en adresser l’expression, mais à votreélève, mademoiselle, car c’est elle qui par ses paroles, par sessuggestions, a éveillé dans mon cœur des idées auxquelles j’étaisjusqu’alors resté étranger, et m’a mis dans une voie où je n’aiencore fait que quelques pas, qui ne sont rien à côté de la route àparcourir.

– Ah ! monsieur, s’écria Perrineenhardie de joie et de fierté, si vous vouliez encore en faireun.

– Pour aller où ?

– Quelque part où je vous conduirais cesoir.

– Alors, tu ne doutes derien.

– Ah ! si je ne doutais derien !

– Est-ce de moi que tudoutes ?

– Non, monsieur, de moi, de moi seule.Mais cela n’a aucun rapport avec ce que je vousdemande en vous proposant de vous conduire quelque part cesoir.

– Mais où veux-tu me conduire cesoir ?

– En un endroit où votre présencependant quelques minutes seulement peut produire des résultatsextraordinaires.

– Encore ne peux-tu me dire quel est cetendroit mystérieux ?

– Si je vous le disais, l’effet quej’attends de notre visite serait manqué. Il fera beau et chaud cesoir, vous n’aurez pas à craindre de gagner froid, laissez-vousdécider.

– Il semble qu’on peut avoir confianceen elle, dit Mlle Belhomme, bien que cette proposition seprésente sous une forme un peu… bizarre et enfantine.

– Allons, qu’il soit fait comme tu veux,je t’accompagnerai ce soir. À quelle heure fixes-tu notreexpédition ?

– Plus il sera tard, mieux celavaudra. »

Dans la soirée, il parla plusieurs foisde cette expédition, mais sans décider Perrine às’expliquer.

« Sais-tu que tu en es arrivée àpiquer ma curiosité ?

– Quand je n’aurais obtenu que cela,est-ce que ce ne serait pas déjà quelque chose ? Ne vaut-ilpas mieux pour vous rêver à ce qui peut se produire tantôt oudemain, que vous anéantir dans les regrets de ce que vous espériezhier ?

_ Cela vaudrait mieux si demain existaitmaintenant pour moi ; mais à quel avenir veux-tu que jerêve ? il est plus triste encore que le passé, puisqu’il estvide.

– Mais non, monsieur, il n’est pas vide,si vous songez à celui des autres. Quand on est enfant… et pasheureux, on pense souvent, n’est-ce pas, à tout ce qu’ondemanderait à un magicien tout-puissant, à un enchanteur, si on lerencontrait, et qui n’a qu’à vouloir pour réaliser tous lessouhaits ; mais quand on est soi-même cet enchanteur, est-cequ’on ne pense pas quelquefois à ce qu’on peut faire pour rendreheureux ceux qui ne le sont pas, qu’ils soient enfants ounon ; puisqu’on a aux mains le pouvoir, n’est-ce pas amusantde s’en servir ? Je dis amusant parce que nous sommes dans uneféerie, mais dans la réalité il y a un autre mot quecelui-là. »

La soirée s’écoula dans cespropos ; plusieurs fois M. Vulfran demanda si le momentn’était pas venu de partir, mais elle le retarda tant qu’elleput.

Enfin elle annonça qu’ils pouvaient semettre en route : la nuit était chaude comme elle l’avaitprévu, sans vent, sans brouillard, mais avec des éclairs de chaleurqui fréquemment embrasaient le ciel noir. Quand ils arrivèrent dansle village, ils le trouvèrent endormi, pas une seule lumière nebrillait aux fenêtres closes, pas de bruit d’aucune sorte, exceptécelui de l’eau qui tombait des barrages de la rivière.

Comme tous les aveugles, M. Vulfransavait se reconnaître la nuit, et depuis leur sortie du château ilavait suivi son chemin comme avec ses yeux.

« Nous voilà devant Françoise,dit-il à un certain moment.

– C’est justement chez elle que nousallons. Maintenant, si vous le voulez bien, nous ne parleronspas : par la main je vous guiderai. Je vous préviens cependantque nous aurons un escalier à monter, il est facile et droit ;au haut de cet escalier j’ouvrirai une porte et nousentrerons ; nous ne resterons là que ce que vous voudrezrester, une minute ou deux.

– Que veux-tu que je voie, puisque je nevois pas ?

– Vous n’avez pas besoin devoir.

– Alors pourquoi venir ?

– Pour être venu. J’oubliais de vousdire qu’il importe peu que nous fassions du bruit enmarchant. »

Les choses s’arrangèrent comme elleavait dit, et en arrivant dans la cour intérieure, un éclair luimontra l’entrée de l’escalier. Ils montèrent, et Perrine, ouvrantla porte dont elle avait parlé, attira doucement M. Vulfran etreferma la porte.

Alors ils se trouvèrent enveloppés d’unair chaud, âcre, suffocant.

Une voix empâtée dit :

« Qu’est-ce qui estlà ? »

Une pression de main avertitM. Vulfran de ne pas répondre.

La même voix continua :

« Couche-té don laNoyelle. »

Cette fois ce fut la main deM. Vulfran qui dit à Perrine qu’il voulait sortir.

Elle rouvrit la porte, et ilsredescendirent, tandis qu’un murmure de voix lesaccompagnait.

Ce fut seulement dans la rue queM. Vulfran prit la parole :

« Tu as voulu me faire connaître lachambrée dans laquelle tu as couché la première nuit de ton arrivéeici ?

– J’ai voulu que vous connaissiez unedes nombreuses chambrées de Maraucourt, et desautres villages où couche tout un monde de vosouvriers : hommes, femmes, enfants, pensant que quand vousauriez, respiré leur air empoisonné pendant une minute seulement,vous voudriez faire rechercher combien de pauvres gens iltue. »

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