En famille

XXXIV

Ces conseils, donnés avec unebienveillance amicale, n’étaient pas pour rassurer Perrine, déjàinquiète de la venue de Mme Bretoneux.

Et cependant, si sincères qu’ilsfussent, ils atténuaient la vérité plutôt qu’ils ne l’exagéraient,car précisément parce que Mlle Belhomme était physiquementd’une exagération malheureuse, moralement elle était d’une réserveexcessive, ne se mettant, jamais en avant, ne disant que la moitiédes choses, les indiquant, ne les appuyant pas, pratiquant en toutles préceptes qu’elle venait de donner à Perrine et qui étaient lessiens mêmes.

En réalité la situation était encorebeaucoup plus difficile que ne le disait Mlle Belhomme, etcela aussi bien par suite des convoitises qui s’agitaient autour deM. Vulfran que par le fait des caractères des deux mères quiavaient engagé la lutte pour que leur fils héritât seul, un jour oul’autre, des usines de Maraucourt, et d’une fortune qui s’élevait,disait-on, à plus de cent millions.

L’une, Mme Stanislas Paindavoine,femme du frère aîné de M. Vulfran, avait vécu dévorée d’envie,en attendant que son mari, grand marchand de toile de la rue duSentier, lui gagnât l’existence brillante à laquelle ses goûtsmondains lui donnaient droit, croyait-elle. Et comme ni ce mari, nila chance, n’avaient réalisé son ambition, elle continuait à sedévorer en attendant maintenant que, par son oncle, Théodore obtintce qui lui avait manqué à elle, et prit dans le monde parisien lasituation qu’elle avait ratée.

L’autre, Mme Bretoneux, sœur deM. Vulfran, mariée à un négociant de Boulogne, qui cumulaittoutes sortes de professions sans qu’elles l’eussent enrichi :agence en douane, agence et assurance maritimes, marchand de cimentet de charbons, armateur, commissionnaire-expéditeur, roulage,transports maritimes, – voulait la fortune de son frère autant pourl’amour même de la richesse que pour l’enlever à sa belle-sœurqu’elle détestait.

Tant que M. Vulfran et son filsavaient vécu en bons rapports, elles avaient dû se contenter detirer de leur frère ce qu’elles en pouvaient obtenir en prêtsd’argent qu’on ne remboursait pas, en garanties commerciales, eninfluences, en tout ce qu’un parent riche est forcéd’accorder.

Mais le jour où, à la suite deprodigalités excessives et de dépenses exagérées, Edmond avait étéenvoyé dans l’Inde, ostensiblement comme acheteur de jute pour lamaison paternelle, en réalité comme fils puni, les deuxbelles-sœurs avaient pensé à tirer parti de cette situation ;et quand ce fils en révolte s’était marié malgré la défense de sonpère, elles avaient commencé, chacune de son côté, à se préparerpour que leur fils pût, à un moment donné, prendre la place del’exilé.

À cette époque Théodore n’avait pasvingt ans, et il ne paraissait pas, par ce qu’il s’était montréjusque-là, qu’il pût être jamais propre au travail et aux affairescommerciales : choyé, gâté par sa mère qui lui avait donné sesgoûts et ses idées, il ne vivait que pour les théâtres, les courseset les plaisirs que Paris offre aux fils de famille dont la boursese remplit aussi facilement qu’elle se vide. Quelle chute quand illui avait fallu s’enfermer dans un village, sous la férule d’unmaître qui ne comprenait que le travail, et se montrait aussirigoureux pour son neveu que pour le dernier de ses employés !Cette existence exaspérante, il ne l’avait supportée que le méprisau cœur pour ce qu’elle lui imposait d’ennuis, de fatigues et dedégoûts. Dix fois par jour il décidait de l’abandonner, et s’il nele faisait point, c’était dans l’espérance d’être bientôt maître,seul maître de cette affaire considérable, et de pouvoir alors lamettre en actions, de façon à la diriger de haut et de loin,surtout de loin, c’est-à-dire de Paris, où il se rattraperait enfinde ses misères.

Quand Théodore avait commencé àtravailler avec son oncle, Casimir n’avait que onze ou douze ans,et était par conséquent trop jeune pour prendre une place à côté deson cousin. Mais pour cela sa mère n’avait pas désespéré qu’il pûtl’occuper un jour en regagnant le temps perdu : ingénieur,Casimir du haut de l’X dominerait M. Vulfran, en même tempsqu’il écraserait de sa supériorité officielle son cousin quin’était rien. C’était donc pour l’École polytechnique qu’il avaitété chauffé, ne travaillant que les matières exigées pour lesexamens de l’école, et cela en proportion de leurcoefficient : 58 les mathématiques, 10 la physique, 5 lachimie, 6 le français. Et alors il s’était produit ce résultatfâcheux pour lui, que, comme à Maraucourt, les vulgairesconnaissances usuelles étaient plus utiles que l’X, l’ingénieurn’avait pas plus dominé l’oncle qu’il n’avait écrasé le cousin. Etmême celui-ci avait gardé l’avance que dix années de viecommerciale lui donnaient, car s’il n’était pas savant, il enconvenait, au moins il était pratique, prétendait-il, sachant bienque cette qualité était la première de toutes pour sononcle.

« Que diable peut-on bien leurapprendre d’utile, disait Théodore, puisqu’ils ne sont passeulement en état d’écrire clairement une lettre d’affaires avecune orthographe décente ?

– Quel malheur, expliquait Casimir, quemon beau cousin s’imagine qu’on ne peut pas vivre ailleurs qu’àParis ! quels services, sans cela, il rendrait à mononcle ! mais qu’attendre de bon d’un monomane qui, dès lejeudi, ne pense qu’à filer le samedi soir à Paris, disposant tout,dérangeant tout dans ce but unique, et qui, du lundi matin aujeudi, reste engourdi dans les souvenirs de la journée du dimanchepassée à Paris. »

Les mères ne faisaient que développerces deux thèmes en les enjolivant ; mais, au lieu deconvaincre M. Vulfran, celle-ci que Théodore seul pouvait êtreson second, celle-là que Casimir seul était un vrai fils pour lui,elles l’avaient plutôt disposé à croire, de Théodore ce que disaitla mère de Casimir, et de Casimir ce que disait celle de Théodore,c’est-à-dire qu’en réalité il ne pouvait pas plus compter sur l’unque sur l’autre, ni pour le présent ni pour l’avenir.

De là, chez lui, des dispositions à leurégard, qui étaient précisément tout autres que celles que chacuned’elles avait si âprement poursuivies : ses neveux, rien que,ses neveux ; nullement et à aucun point de vue desfils.

Et même, dans ses procédés à leur égard,on pouvait facilement voir qu’il avait tenu à ce que cettedistinction fût évidente pour tous, car, malgré les sollicitationsde tout genre, directes et détournées, dont on l’avait enveloppé,il n’avait jamais consenti à les loger au château où cependant lesappartements ne manquaient pas, ni à leur permettre de partager savie intime, si triste et si solitaire qu’elle fût.

« Je ne veux ni querelles nijalousies autour de moi », avait-il toujoursrépondu.

Et, partant de là, il avait donné àThéodore la maison qu’il habitait lui-même avant de faireconstruire son château, et à Casimir celle de l’ancien chef de lacomptabilité que Mombleux remplaçait.

Aussi leur surprise avait-elle été viveet leur indignation exaspérée, quand une étrangère, une gamine, unebohémienne s’était installée dans ce château où ils n’entraient quecomme invités.

Que signifiait cela ?

Qu’était cette petitefille ?

Que devait-on craindred’elle ?

C’était ce que Mme Bretoneux avaitdemandé à son fils, mais ses réponses ne l’ayant pas satisfaite,elle avait voulu faire elle-même une enquête quil’éclairât.

Arrivée assez inquiète, il ne lui fallutque peu de temps pour se rassurer, tant Perrine joua bien le rôleque Mlle Belhomme lui avait soufflé.

Si M. Vulfran ne voulait pas avoirses neveux à demeure chez lui, il n’en était pas moins hospitalier,et même largement, fastueusement hospitalier pour sa famille,lorsque sa sœur et sa belle-sœur, son frère et son beau-frèrevenaient le voir à Maraucourt. Dans ces occasions, le châteauprenait un air de fête qui ne lui était pas habituel : lesfourneaux chauffaient au tirage forcé ; les domestiquesarboraient leurs livrées ; les voitures et les chevauxsortaient des remises et des écuries avec leurs harnais degala ; et le soir, dans l’obscurité, les habitants du villagevoyaient flamboyer le château depuis le rez-de-chaussée jusqu’auxfenêtres des combles, et de Picquigny à Amiens, d’Amiens àPicquigny, circulaient le cuisinier et le maître d’hôtel chargésdes approvisionnements.

Pour recevoir Mme Bretoneux, ons’était donc conformé à l’usage établi et en débarquant à la garede Picquigny elle avait trouvé le landau avec cocher et valet depied pour l’amener à Maraucourt, comme en descendant de voitureelle avait trouvé Bastien pour la conduire à l’appartement,toujours le même, qui lui était réservé au premierétage.

Mais malgré cela, la vie de travail deM. Vulfran et de ses neveux, même celle de Casimir, n’avaitété modifiée en rien : il verrait sa sœur aux heures desrepas, il passerait la soirée avec elle, rien de plus, les affairesavant tout ; quant au fils et au neveu, il en serait de mêmepour eux, ils déjeuneraient et dîneraient au château, où ilsresteraient le soir aussi tard qu’ils voudraient, mais ce seraittout : sacrées les heures de bureau.

Sacrées pour les neveux, elles l’étaientaussi pour M. Vulfran et par conséquent pour Perrine, de sorteque Mme Bretoneux n’avait pas pu organiser et poursuivre sonenquête sur « la bohémienne » comme elle l’auraitvoulu.

Interroger Bastien et les femmes dechambre, aller chez Françoise pour la questionner adroitement,ainsi que Zénobie et Rosalie, était simple et, de ce côté, elleavait obtenu tous les renseignements qu’on pouvait lui donner, aumoins ceux qui se rapportaient à l’arrivée dans le pays de« la bohémienne », à la façon dont elle avait vécu depuisce moment, enfin à son installation auprès de M. Vulfran, dueexclusivement, semblait-il, à sa connaissance de l’anglais ;mais examiner Perrine elle-même qui ne quittait pasM. Vulfran, la faire parler, voir ce qu’elle était et ce qu’ily avait en elle, chercher ainsi les causes de son succès subit, nese présentait pas dans des conditions faciles àcombiner.

À table, Perrine ne disait absolumentrien ; le matin, elle parlait avec M. Vulfran ;après le déjeuner, elle montait tout de suite à sa chambre ;au retour de la tournée des usines, elle travaillait avecMlle Belhomme ; le soir en sortant de table, elle montaitde nouveau à sa chambre ; alors, quand, où et comment laprendre pour l’avoir seule et librement laretourner ?

De guerre lasse, Mme Bretoneux, laveille de son départ, se décida à l’aller trouver dans sa chambre,où Perrine, qui se croyait débarrassée d’elle, dormaittranquillement.

Quelques coups frappés à sa porte,l’éveillèrent ; elle écouta, on frappa de nouveau.

Elle se leva et alla à la porte àtâtons :

« Qui est la ?

– Ouvrez, c’est moi.

– Mme Bretoneux ?

– Oui. »

Perrine tira le verrou, et vivementMme Bretoneux se glissa dans la chambre, tandis que Perrinepressait le bouton de la lumière électrique.

« Couchez-vous, ditMme Bretoneux, nous serons mieux pourcauser. »

Et, prenant une chaise, elle s’assit aupied du lit de façon à avoir Perrine devant elle ; puisensuite elle commença :

« C’est de mon frère que j’ai àvous parler, à propos de certaines recommandations que je veux vousadresser. Puisque vous remplacez Guillaume auprès de lui, vouspouvez prendre des précautions utiles à sa santé et dont Guillaume,malgré tous ses défauts, l’entourait. Vous paraissez intelligente,bonne petite fille, il est donc certain que, si vous le voulez,vous pouvez nous rendre les mêmes services que Guillaume ; jevous promets que nous saurons le reconnaître. »

Aux premiers mots, Perrine s’étaitrassurée : puisqu’on voulait lui parler de M. Vulfran,elle n’avait rien à craindre ; mais quand elle entenditMme Bretoneux lui dire qu’elle paraissait intelligente, sadéfiance se réveilla, car il était impossible queMme Bretoneux qui, elle, était vraiment intelligente et fine,put être sincère en parlant ainsi ; or, si elle n’était passincère, il importait de se tenir sur ses gardes.

« Je vous remercie, madame,dit-elle en exagérant son sourire niais, bien sûr que je ne demandequ’a vous rendre les mêmes services queGuillaume. »

Elle souligna ces derniers mots de façonà laisser entendre qu’on pouvait tout lui demander.

« Je disais bien que vous étiezintelligente, reprit Mme Bretoneux, et je crois que nouspouvons compter sur vous.

– Vous n’avez qu’à commander,madame.

– Tout d’abord, ce qu’il faut, c’est quevous soyez attentive à veiller sur la santé de mon frère et àprendre toutes les précautions possibles pour qu’il ne gagne pas uncoup de froid qui peut être mortel, en lui donnant une de cescongestions pulmonaires auxquelles il est sujet, ou qui aggrave sabronchite. Savez-vous que si cette bronchite se guérissait, onpourrait l’opérer et lui rendre la vue ? Songez quelle joie ceserait pour nous tous. »

Cette fois, Perrinerépondit :

« Moi aussi, je serais bienheureuse.

– Cette parole prouve vos bonssentiments, mais vous, si reconnaissante que vous soyez de ce qu’onfait pour vous, vous n’êtes pas de la famille. »

Elle reprit son air niais.

« Bien sûr, mais ça n’empêche pasque je sois attachée à M. Vulfran, vous pouvez mecroire.

– Justement, vous pouvez nous prouvervotre attachement par ces soins de tout instant que je vousindiquais, mais encore bien mieux. Mon frère n’a pas besoinseulement d’être préservé du froid, il a besoin aussi d’êtredéfendu contre les émotions brusques qui, en le surprenant,pourraient le tuer. Ainsi, ces messieurs me disaient qu’en cemoment il faisait faire recherches sur recherches dans les Indespour obtenir des nouvelles de son fils, notre cherEdmond. »

Elle fit une pause, mais inutilement,car Perrine ne répondit pas à cette ouverture, bien certaine que« ces messieurs », c’est-à-dire les deux cousins,n’avaient pas pu parler de ces recherches àMme Bretoneux ; que Casimir en eût parlé, il n’y avait làrien que de vraisemblable, puisqu’il avait appelé sa mère à sonsecours ; mais Théodore, cela n’était pas possible.

« Ils m’ont dit que lettres etdépêches passaient par vos mains et que vous les traduisiez à monfrère. Eh bien ! il serait très important, au cas où cesnouvelles deviendraient mauvaises, comme nous ne le prévoyons quetrop, hélas ! que mon fils en fût averti le premier ; ilm’enverrait une dépêche, et, comme la distance d’ici à Boulognen’est pas très grande, j’accourrais soutenir mon pauvrefrère : une sœur, surtout une sœur aînée, trouve d’autresconsolations dans son cœur qu’une belle-sœur. Vouscomprenez ?

– Oh ! bien sûr, madame, que jecomprends ; il me semble au moins.

– Alors, nous pouvons compter survous ? »

Perrine hésita un moment, mais elle nepouvait pas ne pas répondre.

« Je ferai tout ce que je pourraipour M. Vulfran.

– Et ce que vous ferez pour lui, vous leferez pour nous, comme ce que vous ferez pour nous vous le ferezpour lui. Tout de suite je vais vous prouver que, quant à nous,nous ne serons pas ingrats. Qu’est-ce que vous diriez d’une robequ’on vous donnerait ? »

Perrine ne voulut rien dire, mais commeelle devait, une réponse à cette offre, elle la mit dans unsourire.

« Une belle robe avec une petitetraîne, continua Mme Bretoneux.

– Je suis en deuil.

– Mais le deuil n’empêche pas de porterune robe à traîne. Vous n’êtes pas assez habillée pour dîner à latable de mon frère et même vous êtes très mal habillée, fagotéecomme un chien savant.

Perrine savait qu’elle n’était pas bienhabillée, cependant elle fut humiliée d’être comparée à un chiensavant, et surtout de la façon dont cette comparaison était faite,avec l’intention manifeste de la rabaisser.

– J’ai pris ce que j’ai trouvé chezMme Lachaise.

– Mme Lachaise était bonne pourvous habiller quand vous n’étiez qu’une vagabonde, mais maintenantqu’il a plu à mon frère de vous admettre à sa table, il ne faut pasque nous ayons à rougir de vous ; ce qui, nous pouvons le direentre nous, a lieu en ce moment. »

Sous ce coup, Perrine perdit laconscience du rôle qu’elle jouait.

« Ah ! dit-elletristement.

– Ce que vous êtes drôle avec votreblouse, vous n’en avez pas idée. »

Et l’évocation de ce souvenir fit rireMme Bretoneux comme si elle avait cette fameuse blouse devantles yeux.

« Mais cela est facile à réparer,et quand vous serez belle comme je veux que vous le soyez, avec unerobe habillée pour la salle à manger, et un joli costume pour lavoiture, vous vous rappellerez à qui vous les devez. C’est commepour votre lingerie, je me doute qu’elle vaut la robe. Voyons unpeu. »

Disant cela, d’un air d’autorité, elleouvrit les uns après les autres les tiroirs de la commode, etméprisante, elle les referma d’un mouvement brusque en haussant lesépaules avec pitié.

« Je m’en doutais, reprit-elle,c’est misérable, indigne de vous. »

Perrine, suffoquée, ne réponditrien.

« Vous avez de la chance, continuaMme Bretoneux, que je sois venue à Maraucourt, et que je mecharge de vous. »

Le mot qui monta aux lèvres de Perrinefut un refus : elle n’avait pas besoin qu’on se chargeâtd’elle, surtout avec de pareils procédés ; mais elle eut laforce de le refouler : elle avait un rôle à remplir, rien nedevait le lui faire oublier ; après tout, c’étaient lesparoles de Mme Bretoneux qui étaient mauvaises et dures, sesintentions, au contraire, s’annonçaient bonnes etgénéreuses.

« Je vais dire à mon frère, repritMme Bretoneux, qu’il doit vous commander chez une couturièred’Amiens dont je lui donnerai l’adresse, la robe et le costume quivous sont indispensables, et de plus, chez une bonne lingère, untrousseau complet. Fiez-vous-en à moi, vous aurez quelque chose dejoli, qui à chaque instant, je l’espère au moins, me rappellera àvotre souvenir. Là-dessus dormez bien, et n’oubliez rien de ce queje vous ai dit. »

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