Belphégor

Chapitre 3PAUVRE JACQUES !

À la villa de Chantecoq, tandis que Gautraiscontinuait avec ses deux danois à monter une garde vigilante autourde la maison, le détective, Colette et Jacques, qui avait gardé sontravestissement de Cantarelli, achevaient de dîner sous la véranda,lorsque Marie-Jeanne apparut.

– Ces messieurs et dames sont-ilssatisfaits ? demanda-t-elle d’un air épanoui qui prouvaitqu’elle s’attendait à de légitimes compliments.

– Votre dîner était parfait !répliquait Colette.

– Moi… déclarait Chantecoq, j’ai repristrois fois du canard au porto.

– Et ma croûte aux fruits ?

– Délicieuse !… affirmaitBellegarde.

– Je suis bien contente ! affirmaitl’excellente Mme Gautrais…

Et après avoir déposé près du détectivequelques feuilles du soir, elle se retira.

Chantecoq s’empara d’un journal, l’ouvrit etle déplia.

Bellegarde et Colette allaient en prendrechacun un autre ; mais, tout à coup, le grand limier lançaiten riant :

– Ce pauvre Ménardier… quel entêté !Décidément, il veut se couvrir de ridicule.

Il tendit la feuille à Bellegarde et, tout enlui indiquant du doigt un passage, il ajouta :

– Si vous voulez vous régaler, dégustezcela !

Jacques s’empara du journal et lutl’entrefilet suivant :

L’inspecteur Ménardier a découvertl’identité de l’un des complices de l’assassin du Louvre qui neserait autre qu’un jeune journaliste connu. L’arrestation ducoupable serait imminente.

– Vous ne trouvez pas qu’il vafort… ce cher inspecteur ?… lançait ironiquementChantecoq.

Jacques ne lui répondit pas… Il continuait salecture… Soudain ses traits se contractèrent sous l’emprise d’uneviolente émotion intérieure. Le grand détective, surpris,reprit :

– J’espère que cela ne va pas vousempêcher de dormir ?… Vous ne supposez pas que Ménardier vousa repéré et qu’il va venir vous arrêter chez moi ?

Toujours sans dire un mot, Jacques déposa lejournal sur la table… Son visage trahissait plus que de lapréoccupation… de la douleur !

Tandis que Colette considérait le journalisteavec anxiété, Chantecoq demandait :

– Qu’avez-vous, cher ami ?

– Un malaise subit, fit Bellegarde enportant la main à son front.

– Je vous le répète, insistait Chantecoq,vous n’avez rien à craindre de Ménardier. Si j’avais le moindredoute à ce sujet, j’aurais déjà pris toutes les précautionsnécessaires.

– Ce n’est pas cela ! déclarait lejournaliste… Je ne me sens pas très bien… voilà tout… Et je vousdemande la permission de me retirer.

Colette chercha son regard et ne le rencontrapas. Jacques se leva… salua son hôte… et rentra dans la maison d’unpas mal assuré.

– Mon Dieu ! fit Colette enpâlissant.

– Qu’as-tu ? interrogeait sonpère.

La jeune fille murmura :

– Si Belphégor l’avaitempoisonné ?…

– C’est impossible ! déclarait leroi des détectives, d’un ton incisif.

– Cependant…

– Réfléchis un peu… Je n’ai pas quittéBellegarde depuis ce matin… Je suis sûr qu’il n’a rien absorbé audehors, et je pense que tu ne vas pas accuser cette braveMarie-Jeanne d’être la complice de Belphégor ?

– Oh ! non, père ! Mais je medemande si ce misérable n’aurait pas, à l’insu de cette bravefemme, réussi à glisser un toxique dans nos aliments ou dans notreboisson.

– En ce cas, rétorquait le grand limier,nous serions empoisonnés tous les trois.

Colette n’insista pas. Machinalement elle pritle journal que Jacques avait laissé et en commença la lecture.

Tout à coup, elle tressaillit… et, commefrappée au cœur, elle eut un faible cri… Mais il était sidouloureux que son père lui arracha le journal et chercha àdécouvrir ce qui avait bien pu causer à son enfant un si profondchagrin. Tout de suite il fut fixé. À quelques lignes au-dessous del’entrefilet qui annonçait l’imminente arrestation de Jacques, ildécouvrait ceci :

Mlle Simone Desroches, l’auteurd’un poème intitulé Beaux rêves, a été frappée, la nuitdernière, d’un mal subit qui ne laisse malheureusement que peud’espoir de la sauver.

Chantecoq dirigea ses yeux vers sa fille.Colette, qui avait beaucoup de peine à retenir ses larmes,s’écria :

– Je comprends ! Il l’aimeencore !

Affectueusement, Chantecoq attira sa fillecontre lui…

La nuit était venue… et les rumeurs du dehorsn’arrivaient plus que très atténuées jusqu’à la villa dudétective.

Soudain, celui-ci dressa l’oreille… Il luisemblait avoir entendu, de l’autre côté de la maison, dans lapartie du jardin qui donnait sur l’allée de Verzy, un bruit de pasfaisant grincer les petits cailloux de l’allée. Presque en mêmetemps, des aboiements de chien s’élevaient. Chantecoqs’écria :

– C’est Gautrais, sans doute, qui sepromène avec ses danois.

– Mon père, fit Colette en se dressant.C’est lui… lui qui s’en va… la retrouver !

Chantecoq se précipita… suivi par Colette, aucomble de l’angoisse… Et rejoignant Gautrais, il luidemanda :

– Tu as vu M. Bellegarde ?

– Oui, monsieur… à l’instant même.

– Où est-il ?

– Il vient de partir… Même qu’il ne doitpas être loin.

Le détective courut vers la porte d’entrée,l’ouvrit… se pencha au dehors… Bellegarde avait déjà disparu.

Revenant vers Gautrais, le grand limier luidemanda :

– Était-il toujours camouflé ?

– Non ! répliqua l’ancien gardien duLouvre, il avait sa tête et ses habits ordinaires.

– Tu es stupide ! grondait ledétective… Tu n’aurais pas dû le laisser partir.

– Je ne savais pas, monsieur…

– C’est juste ! J’aurais dû tedonner la consigne.

Colette, affolée, s’exclamait :

– Il va se faire arrêter !

Mais sur un ton d’énergique assurance,Chantecoq lui répliquait :

– Rassure-toi… Je veille !

À bout de courage, la jeune fille laissatomber sa tête sur l’épaule de son père en murmurant :

– Mon pauvre Jacques !

La conscience bouleversée beaucoup plus que lecœur par la nouvelle qu’il venait de lire dans le journal, JacquesBellegarde, sautant dans un taxi, s’était fait conduire àAuteuil.

Sans remarquer un individu qui se tenait cachéaux alentours de l’hôtel de Mlle Desroches, et quin’était autre que l’homme à la salopette, le journaliste sonnad’une main hésitante à la porte de cette maison où il croyait sibien ne plus jamais revenir.

La porte s’ouvrit.

– Juliette ! s’écria le journalisteen reconnaissant la femme de chambre dont le visage consterné etles yeux rougis de larmes achevèrent de l’affoler.

– Alors ? murmura-t-il d’une voixpresque imperceptible.

– Tout est fini ! déclara Julietteen étouffant un sanglot.

– Elle… elle est morte ! bégaya lejournaliste.

– Oui, monsieur…

Bellegarde, comme un fou, pénétra dans lamaison. La femme de chambre lui ouvrit la porte du salon…

Il s’écroula sur un siège… et demeura accablé,brisé par la conviction qu’il était la cause de cette catastrophe,torturé par un remords tel que peuvent en avoir les âmes aussisensibles et aussi loyales que la sienne.

De plus en plus convaincu qu’il étaitl’assassin moral de cette femme dont il avait méprisé l’amour,persuadé qu’incapable de supporter une rupture qu’elle avait feintd’accepter soit par fierté, soit par désespoir, Simone avaitvolontairement mis fin à ses jours, Jacques demeurait effondré surson siège… incapable de réagir, de raisonner, de se chercher uneexcuse, lorsque Mlle Bergen apparut. Sa figure exprimaitun profond chagrin. Le reporter se leva… et s’en fut vers elle.

– C’est donc vrai ?… fit Bellegarde,les yeux égarés, les lèvres tremblantes.

– Notre pauvre Simone est morte dans mesbras, cet après-midi.

– C’est horrible !

– Horrible, en effet.

Elsa Bergen se tut… Dans ce silence, lereporter crut deviner toutes les accusations, tous les reproches…et il courba le front… Mais une question qu’il n’osait poser leharcelait à un tel point qu’incapable de résister à l’impulsionintérieure qui l’épouvantait, il bégaya :

– Elle s’est suicidée ?

– Non ! répliqua la Scandinave.Ainsi que je vous l’ai dit l’autre matin, lorsque je suis venuevous supplier de revenir près d’elle, Simone avait le cœur malade,plus malade même que nous ne pouvions le supposer…

– Alors, c’est moi ?…

– Je ne veux pas vous accabler… monsieurBellegarde, mais vous lui avez fait bien du mal.

– Si vous saviez combien je leregrette !

– Trop tard… hélas !

– Vous pouvez tout me dire… car j’ai toutmérité.

Mlle Bergen regarda Jacques. Ilétait si sincèrement douloureux, si abattu, si déchiré, qu’elle enparut quelque peu apitoyée et, d’une voix moins sèche, d’un accentmoins hostile, elle reprit :

– Je dois à la vérité de vous apprendreque vous n’êtes pas le seul coupable.

Bellegarde releva la tête.

La demoiselle de compagniepoursuivait :

– Certes, votre attitude avait jeté notrepauvre Simone dans un état des plus inquiétants ; mais, sommetoute, elle avait résisté à la crise terrible que votre départavait provoquée en elle… et j’avais lieu d’espérer qu’elle ensortirait victorieuse… lorsqu’un incident imprévu a achevé notrechère blessée.

– Un incident imprévu ! répétaitJacques, qui, dans le désarroi de son esprit, ne comprenait pasencore.

La Scandinave reprenait :

– Peut-être avez-vous entendu dire que leFantôme du Louvre s’était introduit dans cette maison et y avaitdérobé vos lettres ? Simone en a éprouvé une telle frayeurqu’une nouvelle crise s’est déclarée.

« Cette crise, après la si cruelleémotion qu’elle venait de traverser, ne pouvait que lui êtrefatale… Quand elle s’est sentie près de la fin, elle a prononcévotre nom. Je lui ai demandé :

« Dois-je l’envoyerchercher ? »

« Elle m’a répondu :

« Non, car il ne vous croirait pas… et ilrefuserait de venir… »

« Et elle a ajouté d’une voix que jen’oublierai jamais :

« J’aime mieux m’en aller avec laconsolation de me dire qu’il ne peut plus m’en vouloir… puisque jeme suis sacrifiée !… »

« Et, me prenant la main, ce fut sondernier geste, en même temps que ses dernières paroles, elle amurmuré :

« Vous lui direz que je luipardonne !… »

– Pauvre Simone ! fit Jacques,atterré.

La demoiselle de compagnie hocha tristement latête. Puis, elle fit :

– Je vais vous faire lire ses dernièresvolontés !

Et elle emmena le reporter dans le boudoir. Ungrand frisson secoua le pauvre garçon. C’était là qu’il l’avait vuepour la dernière fois… qu’il avait implacablement, victorieusementrésisté à ses larmes et à ses prières et lui avait porté le coupfatal dont elle ne devait pas se relever.

Elsa Bergen s’approcha du secrétaire, l’ouvritet prit sur l’une des tablettes un papier qu’elle tendit àJacques.

Celui-ci s’en empara et lut ces quelqueslignes tracées d’une main défaillante :

Lorsque je ne serai plus, je veux que l’onm’emporte dans mon atelier et que l’on m’étende sur le grand divannoir, parmi les fleurs que j’aimais…

Après un instant d’incertitude, le journalistefit timidement :

– Je voudrais la voir !

La Scandinave demeura un instant impassible…Bellegarde se demandait si elle allait accéder à sa requête… Il sepréparait à insister ; car une force irrésistible luiordonnait de se rendre au chevet de la morte, de s’y agenouiller…non pour implorer de son âme envolée et sans doute déjà lointaineun pardon qu’elle lui avait déjà accordé, mais pour se recueilliret pour, enfin, donner libre cours aux sanglots quil’étouffaient.

– Mademoiselle… murmura-t-il d’un airsuppliant.

– Venez, fit simplement la demoiselle decompagnie.

Tous deux quittèrent le boudoir, et, gagnantle jardin, se dirigèrent vers l’atelier dont on apercevait, àtravers les frondaisons des grands arbres, les vitrages éclairéspar une discrète lumière. Ils atteignirent la porte, qu’Elsa Bergenouvrit avec ce respect toujours un peu craintif qu’inspire la mort…Ils s’arrêtèrent sur le seuil…

Bellegarde se découvrit et aperçut, au milieude la pièce transformée en chapelle ardente, le grand divan noirsur lequel reposait Simone, à demi ensevelie sous les roses.

Jacques s’avança lentement vers Simone, dontla mort n’avait pas altéré la beauté… C’était elle encore… tellequ’il l’avait connue, mais les yeux fermés, la bouche close, ettoute pâle de la blancheur ivoirine d’un cierge.

Arrivé près du divan, les yeux fixés sur cellequi, peu de temps auparavant, semblait respirer la vie avec tant dedélices, il s’absorba dans sa méditation… Puis, insensiblement, ilse laissa glisser à genoux. Discrètement, Mlle Bergen seretira. En traversant le jardin, elle aperçut le valet de chambrequi accourait vers elle.

– Mademoiselle, annonçait-il d’un airagité, la police est à la maison.

– La police ?… répéta laScandinave.

– Oui… L’inspecteur Ménardier… Celui,précisément qui est chargé d’arrêter le Fantôme du Louvre… Il estaccompagné de deux agents en civil.

– Vous a-t-il dit ce qu’ilvoulait ?

– Non, mademoiselle… Il a simplementdemandé à vous parler tout de suite… Je l’ai fait entrer ausalon.

– Vous avez bien fait…

La demoiselle de compagnie s’en fut rejoindreMénardier qui, après l’avoir aussitôt saluée, attaqua :

– Nous avons la preuve que JacquesBellegarde est l’un des auteurs, sinon l’auteur principal, del’assassinat du gardien en chef Sabarat et du vol d’un trésor cachéau Louvre.

– Est-ce possible ?… s’écria ElsaBergen avec une expression de profond saisissement.

– Ce n’est, hélas ! que tropvrai ! affirmait Ménardier.

Et avec force, il poursuivit :

– Nous avons été prévenus que JacquesBellegarde se cachait dans cet hôtel.

Douloureusement, la Scandinavedéclarait :

– Monsieur, il y a une morte, ici etcelui que vous cherchez est en ce moment auprès d’elle.

Cette réponse parut impressionnerl’inspecteur… Et se retournant vers ses agents, qui s’effaçaientdans un coin de la pièce, il leur parla à voix basse.

Dans l’atelier, Jacques était toujoursagenouillé auprès du divan noir… Absorbé dans la plus cruelle desméditations, il courbait légèrement la tête… lorsqu’une main seposa sur son épaule… Il sursauta, se retourna… Chantecoq étaitdevant lui.

Sans prêter la moindre attention à la stupeurque manifestait le jeune journaliste, le grand détective lui disaitd’un ton bref :

– La police est dans la maison…Suivez-moi.

Jacques dirigea un suprême regard vers ladépouille mortelle de Simone… Mais Chantecoq, l’entraînant audehors, sortit avec lui de l’atelier… et ils firent quelques pasdans la nuit.

À ce moment, ils aperçurent, éclairés par lalumière du grand salon, Ménardier et les deux agents qui, guidéspar la demoiselle de compagnie, franchissaient le seuil de laporte-fenêtre accédant directement au jardin.

Ils n’eurent que le temps de s’enfoncer dansun bosquet.

Tandis que les policiers, toujours guidés parla Scandinave, s’avançaient vers l’atelier, Chantecoq etBellegarde, qui marchaient à pas de loup, se glissaient jusqu’à lapetite porte qui, au cours de sa première enquête chez SimoneDesroches, avait déjà attiré l’attention du grand limier.

Cette porte était légèrement entrebâillée…

Le détective poussa Jacques au dehors, et,tout en lui désignant une auto qui stationnait à quelques mètres delà, au milieu de la rue obscure, il lui dit :

– Montez vite dans cette voiture… Je mecharge du reste !…

Bellegarde s’avança vers l’auto, près delaquelle Gautrais attendait…

Colette était assise sur le siège, les mainssur le volant, le pied sur la pédale, impatiente de partir.

Jacques prit place dans le véhicule. Gautraisreferma la portière et s’installa près de Colette, qui démarraaussitôt. Chantecoq eut un soupir de soulagement ; puis ilrentra dans le jardin… regagna le bosquet… et à travers lesfeuillages qu’il avait légèrement écartés, il aperçut Ménardier etses deux hommes, qui arrêtés devant l’atelier, hésitaientvisiblement à y pénétrer.

Tout à coup, l’inspecteur appela d’un gestebrusque Elsa Bergen, qui se tenait à une certaine distance.

La demoiselle de compagnie s’approcha de lui.Ménardier lui adressa quelques mots. Sans doute lui demandait-il depénétrer dans l’atelier… car Mlle Bergen se dirigea versla porte qu’elle ouvrit toute grande. Une exclamation de surpriselui échappa… et, de la main, elle invita les policiers às’approcher.

Ménardier proféra un cri de colère… Dansl’atelier, il n’y avait plus que la morte, inerte, pâle et glacéesur son lit de roses qui tachaient de pourpre le velours du divannoir.

Se retournant vers la Scandinave, qui nesemblait pas moins stupéfaite que lui, Ménardier scanda :

– Si vous m’avez menti, Bellegarde esttout de même perdu… Deux hommes placés devant la porte de l’hôtelle cueilleront au passage.

– Je vous jure, monsieur, que je n’ycomprends rien ! protestait Elsa Bergen avec une sincéritéévidente.

Ménardier martelait :

– Il ne saurait être loin, et nous allonsfouiller le jardin.

L’inspecteur et ses deux agents allaientcommencer leurs recherches, lorsque, sortant de l’ombre danslaquelle il se dissimulait, Chantecoq se dressa devant eux.

– Chantecoq ! reconnutMénardier.

Le roi des détectives, tout en lui tendant lamain, reprenait avec bonhomie :

– Inutile, mon cher collègue, de vousdonner tant de mal… Jacques Bellegarde vient de me filer entre lesmains…

Ménardier serra les poings… Mais, dominant lacolère qui s’était emparée de lui, il se contenta derépliquer :

– Je vous remercie, mon chermaître !…

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