Scène IV
Cyrano, Christian.
CYRANO.
Je sais tout ce qu’il faut. Prépare ta mémoire.
Voici l’occasion de se couvrir de gloire.
Ne perdons pas de temps. Ne prends pas l’air grognon.
Vite, rentrons chez toi, je vais t’apprendre…
CHRISTIAN.
Non !
CYRANO.
Hein ?
CHRISTIAN.
Non ! J’attends Roxane ici.
CYRANO.
De quel vertige
Es-tu frappé ? Viens vite apprendre…
CHRISTIAN.
Non, te dis-je !
Je suis las d’emprunter mes lettres, mes discours,
Et de jouer ce rôle, et de trembler toujours !…
C’était bon au début ! Mais je sens qu’ellem’aime !
Merci. Je n’ai plus peur. Je vais parler moi-même.
CYRANO.
Ouais !
CHRISTIAN.
Et qui te dit que je ne sauraipas ?…
Je ne suis pas si bête à la fin ! Tu verras !
Mais, mon cher, tes leçons m’ont été profitables.
Je saurai parler seul ! Et, de par tous les diables,
Je saurai bien toujours la prendre dans mes bras !…
(Apercevant Roxane, qui ressortde chez Clomire.)
– C’est elle ! Cyrano, non, ne me quittepas !
CYRANO, le saluant.
Parlez tout seul, Monsieur.
(Il disparaît derrière le mur dujardin.)