Les Aventures de Todd Marvel, détective milliardaire

CHAPITRE IV – LE JARDIN DESGÉMISSEMENTS

Cette journée parut interminable à JohnJarvis. Bien qu’il eût pris toutes les précautions possibles pourintervenir quels que fussent les événements, il ne se dissimulaitpas que les deux bandits auxquels il s’était attaqué étaient derudes adversaires et il se demandait avec inquiétude, si malgrétoute son habileté, ils n’avaient pas eu vent de sesagissements.

Il attendait avec impatience le renseignementque Miss Elsie devait lui fournir et qu’elle seule pouvait luidonner, car toutes ses tentatives pour soudoyer les domestiques quiapprochaient la jeune fille étaient demeurées sans résultat.

Vingt heures venaient de sonner et ilcommençait à désespérer, quand le grelot du téléphone retentit. Ilse précipita vers l’appareil.

– Allô ! Mr JohnJarvis ?

– Allô, Miss Elsie.

– Je suis désespérée ! Je n’ai pusurprendre la conversation des deux bandits, mais je tremble quevous n’ayez deviné juste. Il se prépare certainement quelque chosepour ce soir, ils se sont donné rendez-vous à minuit, je ne saispas en quel endroit. Ils paraissent parfaitement d’accord, maistrès nerveux, très agités ; c’est à peine s’ils ont faitattention à moi… On ne m’a pour ainsi dire pas surveillée ce soir,comme si quelque événement rendait cette surveillance inutile, etj’ai pu vous téléphoner sans que personne y mît obstacle.

– C’est désastreux que vous ne sachiezrien ! dit le détective avec impatience. Vous n’avez aucunindice ? Vous n’avez trouvé aucune lettre, aucun papier dansle cabinet de travail ?

– J’y suis en ce moment même, il n’y apas autre chose qu’une grande carte routière placée sur le bureau,mais je l’y vois tous les jours.

– Et vous ne me disiez pas cela !Déployez cette carte… Et d’abord de quelle région ?

– De la région nord de San Francisco.Ah ! il y a un trait au crayon bleu qui part de la ville ets’arrête au pied des monts Mateo !

– Voyez vite, s’il y a un nom de localitéà l’endroit où se termine cette ligne.

– Oui, en toutes petites lettres, c’estSan Gregorio, un village sans doute.

– Je vous remercie, Miss, cerenseignement m’est plus précieux que vous ne pouvez croire… Autrechose, où est en ce moment le faux Rabington ?

– Je suppose qu’il est allé à son cercle,il était en habit et il a pris la limousine, mais de ma fenêtre quidonne sur le garage, je l’ai entendu ordonner qu’on tienne prêtepour vingt-trois heures la petite torpedo.

– Et c’est tout ?

– Je ne sais pas autre chose.

– Encore une fois, Miss, mesremerciements. Tout ce que vous venez de m’apprendre servira.Surtout, ayez confiance !

John Jarvis avait raccroché le récepteur etréfléchissait.

– San Gregorio, se disait-il, c’est là oùse trouve le terrain qui appartient au docteur. C’est là évidemmentque les deux coquins se sont donné rendez-vous. L’endroit où estséquestré le banquier n’est sans doute pas loin de là, il s’agitd’arriver avant que le prix du sang n’ait été versé et que lavictime soit immolée.

Le détective regretta alors amèrement den’être pas allé lui-même explorer les terrains de San Gregorio oùil s’était contenté d’envoyer Floridor.

À ce moment le brave Canadien pénétra toutessoufflé dans le bureau.

– J’ai des nouvelles s’écria-t-il, KlausKristian part ce soir même pour New York par le train de vingt-deuxheures.

– C’est à n’y rien comprendre, murmuraJohn Jarvis avec dépit, si ce que tu dis est vrai, je me suislourdement trompé.

– Rien n’est plus vrai. Le docteurlui-même a pris un billet à l’agence du Western Pacific, enannonçant un voyage de quelques jours, il n’y a pas un quartd’heure.

John Jarvis demeura silencieux pendant unelongue demi-heure. Floridor qui, habitué à ses manières, se gardaitbien de lui adresser la parole, le vit étudier tour à tour avecattention l’indicateur du Western Pacific Railway et la carteroutière de la région située au nord de San Francisco.

– Voici ce que j’ai résolu, dit-il enfin,tu vas prendre le même train que le docteur – il n’est que vingt etune heures – et tu le suivras en quelqu’endroit qu’il aille.

– Il va à New York.

– Tu iras jusqu’à New York. S’il seproduit quelque incident, vite un coup de téléphone ou un sans fil.N’oublie pas que le train de luxe que tu vas prendre est muni d’unappareil de T. S. F. Naturellement, il ne faut pas que le docteurKlaus Kristian puisse te reconnaître.

Le géant blond s’inclina sans répondre etsortit. Il revenait dix minutes plus tard coiffé d’un chapeau platà larges bords : affublé de lunettes fumées et vêtu d’unelongue redingote noire. Ainsi « camouflé » il ressemblaittout à fait à un ministre de quelque secte sévère de méthodistes oude quakers.

– Tu es superbe ! dit le détectiveen riant, mais dépêche-toi, tu n’as que le temps de te rendre à lastation.

Floridor une fois parti John Jarvis sereplongea dans ses calculs topographiques. À vingt-deux heurestrente il se leva et échangea son costume de ville contre un solideveston de cuir, un pantalon de gros drap, et une casquette dechauffeur. Il glissa ensuite dans sa poche un browning, une petitetrousse de voyage et divers autres objets et il se disposait àsortir quand la sonnerie du téléphone retentit.

– Allô !

– Allô ! C’est moi Floridor. Notrehomme vient de descendre à la petite station de New Placer. Là sonauto l’attendait. Pendant qu’il parlait à son chauffeur qu’il acongédié, j’ai donné un coup de couteau dans un des pneus, ce quiva me permettre de le rejoindre et de ne pas le lâcher. J’ai unmoyen…

 

Cette conversation venait de prendre fin quandla sonnerie tinta de nouveau. C’était un des nombreux agents auservice du détective qui lui apprenait qu’à vingt-deux heures lechauffeur du docteur était parti avec son auto pour une destinationinconnue.

– Cette destination, songea le détective,est tout bonnement la gare de New Placer.

Et après un coup d’œil à son chronomètre.

– Il est temps de partir. Vingt-troisheures moins le quart, je n’ai guère que quinze minutes d’avancesur l’autre.

Il se hâta d’aller prendre place dans unerobuste et légère cinquante chevaux dont il se servait dans lesexpéditions du genre de celle qu’il allait entreprendre etdémarra.

Bientôt, il eut laissé derrière lui lesdernières maisons des faubourgs et fila vertigineusement en pleinecampagne. À mesure qu’il avançait la route se faisait plus étroiteet plus mal entretenue, bientôt ce ne fut plus qu’une large pistecaillouteuse bordée par des champs et des terrains en friche.

John Jarvis dut ralentir et consulter sa carteet ses notes. À un demi-mille en avant de lui, il voyait quelqueslumières. Il jugea que ce devait être San Gregorio. Une douzaine demaisons de briques et autant de huttes de torchis composaient cemisérable hameau habité par des Chinois et quelques colons de raceespagnole. D’ailleurs pas une âme, un silence profondqu’accentuaient les hurlements lointains d’un chien perdu. Àgrand’peine le détective put mettre la main sur un vieux métis entrain de fermer sa boutique, une chétive épicerie, et le pria degarder sa voiture qu’il reviendrait chercher avant une heure.

– Je vais, expliqua-t-il, à un milled’ici, chez un de mes parents, un fermier.

– Il se nomme ? demanda le vieillardd’un air soupçonneux.

Le détective s’applaudit alors d’avoir retenules noms des principaux hacienderos du voisinage, notés parFloridor, lors de son voyage à San Gregorio.

– Je vais chez Will Blooker, dit-ilrudement, est-ce que tu y trouves à redire ? Tiens, voilà undollar et tu en auras un autre si en mon absence, on n’a rien volédans ma voiture.

Le vieillard s’inclina révérencieusement.

– Le chemin vous est facile, dit-il ensouriant. C’est le sentier à gauche, au bout du village. Queldommage que vous soyez obligé de suivre pendant un quart de millela haie qui clôture le Jardin desGémissements.

– Qu’est-ce que c’est que cela ?demanda le détective avec une surprise qui n’était nullementfeinte.

– Vous ne savez donc pas ? Il estvrai que vous êtes étranger. Le Jardin desGémissements – ce sont les Chinois qui l’ont ainsi baptiséet il appartient à un habitant de Frisco que personne n’a jamais vu– occupe l’emplacement d’un ancien camp de prospecteurs, du tempsde la fameuse fièvre de l’or, aux débuts de la Californie.Tout le sol a été cent fois retourné, il paraît que les hommesmouraient comme des mouches de la fièvre et aussi des privations etdes coups de couteau et des balles de revolver. Le jardin est pleind’ossements, c’était peut-être leur cimetière, quoi qu’il en soitc’est une terre maudite !

– Vous vous figurez cela, fit Jarvis enregardant impatiemment l’heure à son chronomètre.

– Hélas ! dit le vieillard avecgravité, les preuves sont là… Tous ceux qui ont possédé ce jardinde malédiction sont morts lamentablement. L’avant-dernierpropriétaire s’était construit une jolie maison de bois et avaitfait une plantation d’arbres fruitiers. Une nuit il a été égorgéavec sa jeune femme et son enfant par des bandits qui ont mis lefeu à la maison en s’en allant.

Le vieillard frissonna.

– La nuit et même parfois le jour onentend des plaintes confuses, des gémissements d’âmes damnées quimontent des entrailles de la terre. Tout le monde s’en écarte avechorreur. Je n’y passerais pas la nuit pour une fortune…

Le vieux métis eût continué longtemps sur ceton, si le détective n’eût brusquement pris congé de lui. Ce qu’ilvenait d’apprendre n’avait fait que piquer sa curiosité, puis ilfallait qu’il fût là le premier.

Après un temps assez court de pas gymnastique,il atteignit le Jardin des gémissementsaisément reconnaissable, d’après ce qu’il en savait, à son immenseétendue, à son aspect sauvage et à la haute clôture d’acaciasépineux qui l’entourait.

Il franchit non sans peine la haie épaissecomme un hallier et découvrit aux rayons de la lune qui filtraiententre deux nuages noirs, un site de l’aspect le plus sinistre. Desarbres morts phosphorescents sous leur suaire de liane,ressemblaient à des fantômes de feu pâle ; des troncs tombésautour desquels bourdonnaient les noctuelles, les sphynx et lesautres coléoptères nocturnes avaient l’air de cadavres rongés parles insectes. Dans le sol défoncé s’ouvraient partout desexcavations pareilles à des fosses béantes. Un oiseau de nuits’envola avec un cri plaintif et malgré lui, John Jarvis se sentitenvahir par une anxiété inexplicable.

Il fit encore quelques pas dans les hautesherbes qui bruissaient sous ses pas avec des froissements d’étoffessoyeuses et son pied buta contre un crâne moisi, verdissant commeun fruit tombé de l’arbre de la Vie. Il eut un mouvement de reculmachinal.

– Ce scélérat de Kristian a bien choisison repaire, murmura-t-il, angoissé.

À ce moment une plainte déchirante, maisassourdie et lointaine, parvint à son oreille ; et il n’eût pudire si elle s’élevait des profondeurs de la terre ou si elledescendait de la cime des cèdres ébranchés par la foudre. Puis toutse tut. L’oreille anxieusement tendue à tous les bruits de lacampagne, John Jarvis n’entendit plus que le murmure léger desherbes dont les graines mûres tintaient au souffle de la brisenocturne.

Il fit encore quelques pas ; il étaitarrivé au bord d’une sorte de pièce d’eau à margelle de pierrequ’envahissaient les joncs, les prêles géantes, les roseaux etd’autres plantes aquatiques, et au-dessus de laquelle bourdonnaientdes nuées de moustiques. À ce moment le ronflement d’un moteur sefit entendre dans le silence de la campagne endormie, dans unedirection tout opposée à celle qu’avait prise John Jarvis pourvenir. Le détective se tapit aussitôt derrière un buisson demimosas et attendit.

Une auto venait de stopper, tous phareséteints, de l’autre côté de la clôture, un homme en descendit,pénétra dans le jardin par une brèche et marcha droit à la pièced’eau. Malgré l’obscurité John Jarvis reconnut parfaitement ledocteur Klaus Kristian. Il le vit se baisser comme pour prendre unobjet placé à terre, puis attendre d’un air d’impatience pendantquelques instants et enfin pénétrer délibérément à travers lemassif des roseaux et des prêles où il disparut.

– Je ne suppose pas qu’il se soitnoyé ? se dit le détective très intrigué et il s’aventura àson tour dans le massif de roseaux.

Une autre surprise l’attendait, la pièce d’eausemblait s’être brusquement desséchée. John Jarvis marchait dansune boue noire et fétide, mais à peine eut-il fait quelques pas quel’eau commença à monter. Le détective n’eut que le temps deregagner le bord et quand il y fut parvenu, le bassin avait reprisson aspect habituel et les ondes tranquilles reflétaient le ciel etla lune livide derrière les nuages.

C’était à n’y rien comprendre. Pendantquelques instants le détective demeura décontenancé.

Tout à coup il se rappela qu’avant des’engager dans les roseaux, le docteur s’était baissé comme pourramasser quelque chose. Guidé par les traces de pas, il retrouvafacilement l’endroit mais il ne présentait rien de spécial. Ledétective mit quelque temps à s’apercevoir qu’une des pierres de lamargelle était descellée. Il l’enleva, elle cachait un anneau defer.

Il tira de toutes ses forces sur l’anneau etil eut la satisfaction de voir le niveau de l’eau baisserpresqu’instantanément. Il s’expliquait maintenant tout lemystère ; un mécanisme très simple vidait ou remplissait àvolonté le bassin qui avait dû être autrefois un réservoir pour lelavage du minerai ; et c’est au fondmême de la pièced’eau que devait se trouver l’entrée du repairedes bandits. Les troncs creusés des vieux arbres devaient servir decheminées d’aération au souterrain et John Jarvis comprenaitmaintenant pourquoi les gémissements qu’il avait entendus – ceux dubanquier Rabington, sans nul doute – semblaient tantôt partir desentrailles de la terre, tantôt de la cime des arbres.

Le détective s’apprêtait à s’aventurer uneseconde fois dans le sentier frayé par le docteur à travers lesplantes aquatiques, quand les rayons de la lune lui montrèrentderrière les buissons une ombre gigantesque. Il allait prendre sonbrowning quand il reconnut Floridor qui de son côté l’avait aussiaperçu. Le Canadien avait trouvé moyen, à peu de distance de lagare de New Placer de se hisser derrière l’auto du docteur bienéloigné de soupçonner la présence d’un pareil compagnon deroute.

En quelques mots Jarvis mit Floridor aucourant de sa découverte et tous deux s’avancèrent avec précautiondans la boue du réservoir momentanément desséché. Le centre dubassin soigneusement débarrassé des plantes parasites était dalléde briques entre lesquelles s’encastrait une longue plaque de ferrouillé, qui était une trappe, dont une bande de caoutchoucassurait hermétiquement la fermeture.

Le panneau de la trappe fut soulevé sans peinepar Floridor et découvrit les premières marches d’un escalier queles deux détectives descendirent silencieusement. Après avoirfranchi une quinzaine de marches, ils se trouvèrent dans un couloirhumide à l’extrémité duquel une porte entrebâillée laissait filtrerun rai de lumière.

John Jarvis entra brusquement, le browning aupoing et avant que le docteur Kristian qui lisait paisiblementassis devant une table, eût pu faire un geste, il lui appuya lecanon de l’arme sur le front. Au même moment Floridor le saisissaità la gorge et lui passait les menottes dont il portait toujours uneou deux paires dans ses poches. Klaus Kristian n’avait pas eu letemps de prononcer une parole. Pour plus de sûreté, le Canadien lebâillonna solidement avec un mouchoir.

La précaution n’était pas inutile, carpresqu’aussitôt on entendit résonner la trappe de fer. Abandonnantleur prisonnier, les deux détectives s’élancèrent vers l’escalier.Au moment où il mettait le pied sur la dernière marche, le fauxRabington fut cueilli et ficelé sans avoir eu le temps de sereconnaître. John Jarvis trouva sur lui une somme considérable enchèques et en valeurs au porteur. Elle devait être remise audocteur comme prix de l’assassinat du banquier. Sans la méfiance deKristian qui ne voulait sacrifier le précieux otage qu’il avaitentre ses mains qu’une fois nanti des valeurs, toute l’habileté dudétective eût été inutile. Celui-ci arrivait juste au moment oùl’horrible marché allait être réalisé.

– Porte ce misérable dans l’auto, ditJohn Jarvis à l’oreille de Floridor, tu sais ce que j’ai résolu àson égard. Il est inutile que mon ami Rabington sache que son filsvit encore et a failli devenir son assassin.

Le Canadien obéit pendant que son ami furetaitpar tous les recoins du souterrain pour retrouver le banquier quidevait être prisonnier. Il le découvrit enfin dans une étroitecellule, étendu sur un misérable lit de sangle, évanoui ou mort.Mais tout d’abord il hésita à le reconnaître. C’était bienRabington, mais Rabington réellementrajeuni d’une vingtained’années, et ressemblant d’une manièrestupéfiante à celui qui avait pris sa place.

Par un excès de machiavélisme et pour pouvoirsans doute mieux tenir son complice, Kristian avait soigneusementappliqué au banquier le système de greffes de la méthode Voronoffet c’est le soir même de la fête de la villa des Cèdres, qu’ill’avait transporté dûment anesthésié dans cette sinistre geôlesouterraine. Rabington ignorait encore que Kristian fût l’auteur desa captivité, ainsi qu’il le dit plus tard.

Tout en réfléchissant aux ruses de l’astucieuxdocteur, il constatait avec satisfaction que le banquier étaitsimplement plongé dans l’hébétude produite par le chloroforme. Ilne fallait pas songer à le réveiller pour l’instant. Il résolut demettre ce délai à profit pour en finir avec le docteur dont ilétait d’ailleurs au fond assez embarrassé. Il retourna donc dans lapremière pièce et enleva le mouchoir qui bâillonnait KlausKristian.

– Je sais que vous n’êtes pas homme àm’assassiner, lui déclara cyniquement le bandit, donc ce que vousavez de mieux à faire c’est de me laisser tranquillement aller àmes affaires.

– Je n’en ai guère envie.

– Rabington sera le premier à me demanderqu’on fasse le silence sur cette affaire… Et vous-même, ajouta-t-ilen ricanant, vous ne tenez pas à ce qu’on sache que le détectiveJohn Jarvis et le milliardaire Todd Marvel ne sont qu’une seule etmême personne, il y a longtemps que j’ai percé votre incognito.

– Vous êtes un abominablegredin !

– Comme il vous plaira. Je m’engage sivous me laissez tranquille à quitter pour toujours San Francisco.Quant à Toby Groggan, ou si vous aimez mieux, Rabington fils,faites-en ce que vous voudrez. Il est par trop bête. S’il m’avaittenu parole, nous n’en serions pas où nous en sommes…

Faute d’une meilleure solution, le détectivefinit par céder, mais en se réservant d’imposer à Kristian unesalutaire retraite d’un mois dans le souterrain, afin d’avoir letemps de prendre toutes les précautions nécessaires pour déjouerles ruses du bandit.

À quelque temps de là, on apprenait par lavoie des journaux que le savant docteur Klaus Kristian avait vendusa maison de santé et s’était retiré au Mexique. Les mêmes feuillesannonçaient l’arrestation d’un dangereux repris de justice, TobyGroggan, évadé depuis trois ans de la prison des Tombes où ilvenait d’être réintégré. Personne ne soupçonna jamais la singulièreaventure du banquier Rabington, on apprit seulement avec surprise,qu’à la suite de certaines considérations, il renonçait à épousersa pupille, la toute charmante Miss Elsie.

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