Le Bât
Un peintre était, qui jalouxde sa femme,
Allant aux champs lui peignit un baudet
Sur le nombril, en guise de cachet.
Un sien confrère amoureux de la dame,
La va trouver et l’âne efface net ;
Dieu sait comment ; puis un autre enremet
Au même endroit, ainsi que l’on peutcroire.
À celui-ci, par faute de mémoire,
Il mit un bât ; l’autre n’en avaitpoint.
L’époux revient, veut s’éclaircir dupoint.
« Voyez, mon fils, dit la bonnecommère,
L’âne est témoin de ma fidélité.
Diantre soit fait, dit l’époux en colère,
Et du témoin, et de qui l’a bâté. »