Enfances célèbres

NOTICE SUR AMYOT.

Jacques Amyot naquit à Melun, 3 octobre 1513.Son père était un petit mercier. Amyot se montra d’abord un enfantindiscipliné et quitta ses parents pour aller à Paris se placercomme domestique. Il fit la route à pied, s’égara et tomba épuiséde fatigue. On le secourut et on le fit conduire à l’hôpitald’Orléans. Aussitôt rétabli il en sortit avec douze sous qu’on luidonna et qui furent toute sa ressource à son arrivée à Paris. Samère, qui l’aimait tendrement, lui envoyait chaque semaine un grospain de Melun pour l’aider à vivre. Il se plaça d’abord à la ported’un collége, où il faisait les commissions des professeurs et desélèves. Remarqué pour son intelligence et sa gentillesse, il futadmis dans l’intérieur du collége et il en devint bientôt un desmeilleurs élèves. Là encore, dans son dénûment, il servait dedomestique aux autres élèves ; ce qui ne l’empêchait pas depoursuivre ses études avec ardeur. La nuit, à défaut d’huile et dechandelle, il étudiait à la lueur de quelques charbons embrasés.Après avoir terminé les études classiques les plus fortes et achevéses cours sous les plus célèbres professeurs du collége de France,il se fit recevoir maître ès arts. Puis se rendit à Bourges pour yétudier le droit civil. Là Jacques Collin, lecteur du Roi, luiconfia l’éducation de ses neveux et lui fit obtenir une chaire degrec et de latin. C’est pendant les douze années qu’il occupa cettechaire qu’il fit la traduction du roman grec de Theagène etChariclée et commença celle des Vies des hommes illustresde Plutarque. Il dédia les premières Vies àFrançois Ier, qui lui ordonna de continuer cettetraduction et lui accorda comme récompense l’abbaye de Bellezane.Voulant compulser les manuscrits de Plutarque qui existaient enItalie, il s’y rendit avec l’ambassadeur de France. Bientôt il futchargé par celui-ci et par le cardinal de Tournon de porter unelettre du roi Henri II au concile alors rassemblé à Trente. Ils’acquitta si habilement de sa mission qu’à son retour à Paris ilfut choisi comme précepteur des deux fils de Henri II. Tout enfaisant cette éducation il termina sa traduction des Vies dePlutarque qu’il dédia à Henri II, et commença celle des œuvresmorales du même écrivain qu’il ne termina que sous le règne deCharles IX son élève à qui il en fit pareillement hommage. Dèsle lendemain de son avènement au trône, le roi Charles IX lenomma son grand aumônier. Plus tard, le siége d’Auxerre étant venuà vaquer, le Roi le donna à son Maître, comme il appelaitAmyot.

Quand son autre élève Henri III parvintau trône, il lui conserva toutes ses charges et le nomma commandeurde l’ordre du Saint-Esprit qu’il venait de créer. Amyot passa sesdernières années dans son diocèse, uniquement occupé de l’étude etde l’exercice de ses devoirs. Il mourut à Auxerre le 6 février 1593dans sa quatre-vingtième année. Il laissa 200 000 écus defortune. Il fit don à l’hôpital d’Orléans, où il avait étérecueilli quelques jours dans son enfance, un legs de douze centsécus. Sa traduction de Plutarque est restée la plus estimée et lameilleure que nous ayons en français.

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