Enfances célèbres

NOTICE SUR POPE.

Alexandre Pope naquit à Londres, le 22 mai1688, d’une famille catholique fort attachée aux Stuarts. Durant larévolution, le père de Pope s’était retiré à Benfield, calme etbelle résidence qu’il possédait dans la forêt de Windsor. C’est làque Pope fut élevé et vit se développer son talent pour lapoésie ; il avait d’abord été dans de petites écoles dirigéespar des prêtres catholiques. Mais dès l’âge de douze ans, son pèresurveilla son éducation et excita son goût pour les vers. Il luichoisissait le sujet de petits poëmes et lui prodiguait toutessortes de satisfactions d’amour-propre quand il avait fait debonnes rimes. Un prêtre catholique nommé Deann, aidait lebon gentilhomme dans l’éducation qu’il donnait à son fils.

Pope était né rachitique et un peu bossu, ilétait d’une humeur irritable qui lui faisait aimer la solitude, etpourtant le monde l’attirait. Déclaré poëte dès l’âge de seize ans,Pope se rendit à Londres, où il étendit le cercle de ses étudeslittéraires et se lia d’amitié avec plusieurs beaux esprits dutemps. Il publia successivement dans le Spectateurd’Addison : une églogue sacrée du Messiah, unpoëme sur la critique, de très-beaux vers à la mémoired’une femme infortunée, le joli poëme de la Boucle decheveux enlevée, le poëme de la Forêt de Windsor etl’Épître d’Héloïse.

À l’âge de vingt-cinq ans, Pope, possédanttous les secrets de la versification anglaise, mais sentant bienqu’il serait toujours plutôt un poëte de forme qu’un poëted’inspiration, se mit à traduire l’Iliade, il mit cinq ansà faire cette traduction en vers anglais, qui est fort estimée etqui fit grand bruit lors de son apparition. C’est avec le produitde ce livre, dont les éditions se succédèrent rapidement, que Popeacheta sa belle maison de campagne de Twickenham. Il s’y retiraavec son père et sa mère qu’il honora toujours d’un respectreligieux. Pope entreprit ensuite la traduction del’Odyssée, qu’il ne termina point ; puis il publia laDunciade, poëme satirique qui lui fit beaucoupd’ennemis ; il fit paraître après ses belles épîtres del’Essai sur l’homme, où se trouve un magnifique éloge delord Bolingbroke, qui était l’ami de Pope et qui fut aussi celui deVoltaire.

La santé de Pope était des plus délicates, onpeut dire qu’il souffrit toute sa vie. Il mourut à cinquante-sixans, pleuré de quelques amis et surtout de Bolingbroke. Popeméritait d’inspirer l’amitié ; une des dernières paroles qu’ildit avant de mourir fut celle-ci : « Il n’y a deméritoire que la vertu et l’amitié ; et en vérité, l’amitiéest elle-même une partie de la vertu. »

Pope vécut dans le commerce des grands, maissans les flatter ; il était avec eux sur le piedd’égalité ; un jour, à table, dans une réunion chez lui, ils’endormit pendant que le prince de Galles, son illustre convive,dissertait sur la poésie.

Pope tient dans la poésie anglaise le rang queBoileau occupe dans la poésie française. C’est un législateur, unpuriste, un des plus habiles versificateurs anglais. Lord Byronrend hommage à la verve et à l’élégance de son style.

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