Le Magasin d’antiquités – Tome II

Chapitre 3

 

Plein de cette espèce d’ennui vague quis’éveille d’ordinaire le lendemain des jours de fête, Kit se levadès l’aurore et, un peu dégrisé des plaisirs de la soiréeprécédente par l’importune fraîcheur de la matinée et la nécessitéde reprendre son service et ses travaux journaliers, il songea àaller chercher au rendez-vous convenu avec Barbe et sa mère. Maisil eut soin de ne point éveiller sa petite famille qui dormaitencore, se reposant de ses fatigues inaccoutumées : aussiposa-t-il son argent sur la cheminée en traçant à la craie un avispour appeler sur ce sujet l’attention de mistress Nubbles et luiapprendre que cet argent provenait de son fils dévoué ; puisil sortit, le cœur un peu plus lourd que les poches, mais malgrécela sans trop d’accablement.

Oh ! les jours de fête ! pourquoinous laissent-ils un regret ? Pourquoi ne nous est-il paspermis de les refouler dans notre mémoire, ne fût-ce qu’une semaineou deux, pour pouvoir en quelque sorte les mettre à la distanceconvenable où nous ne les verrions plus qu’avec une indifférencecalme ou bien avec un doux souvenir ? Pourquoi nouslaissent-ils un arrière-goût, comme le vin de la veille nous laissele mal de tête et la fatigue, avec une foule de bonnes résolutionspour l’avenir qui devraient être éternelles, mais qui ne durentguère que jusqu’au lendemain exclusivement.

Nul n’aura lieu de s’étonner si nous disonsque Barbe avait mal à la tête, ou que la mère de Barbe ressentit dela lassitude ; qu’elle n’était plus tout à fait aussienthousiaste du théâtre d’Astley et trouvait que le clown devaitêtre décidément plus vieux qu’il ne leur avait paru la veille. Kitne fut pas du tout surpris de ces critiques ; lui-même, il sedisait tout bas que les acteurs de ce spectacle éblouissantn’étaient que des baladins qui avaient déjà rempli le même rôlel’avant-veille, et qu’ils le rempliraient encore ce soir et demain,et bien des semaines et des mois devant d’autres spectateurs. Voilàla différence du jour au lendemain. Nous allons tous à la comédieou nous en revenons.

Cependant on sait que le soleil n’a que defaibles rayons lorsqu’il se lève et qu’il acquiert de la force etde l’énergie à mesure que le jour se développe. Ainsi par degrésles trois compagnons de route commencèrent à se rappeler diversescirconstances des plus agréables jusqu’à ce que, moitié causant,moitié marchant et riant, ils arrivèrent à Finchley en si bonnesdispositions que la mère de Barbe déclara ne s’être jamais trouvéemoins fatiguée ni en meilleur état d’esprit, et que Kit en fitautant. Barbe, qui s’était tue durant toute la route, fit la mêmedéclaration. Pauvre petite Barbe ! Elle était si douce et sigentille !

Il était de si bonne heure quand ilsrentrèrent à la maison, que Kit avait étrillé le poney et l’avaitrendu aussi brillant qu’un cheval de course avant queM. Garland fût descendu pour déjeuner. La vieille dame, levieux monsieur et M. Abel lui firent hautement compliment deson exactitude et de son activité. À son heure accoutumée, ouplutôt à la minute, à la seconde, car il était la ponctualité enpersonne, M. Abel partit pour prendre la diligence de Londres,et Kit et le vieux gentleman allèrent travailler au jardin.

Ce n’était pas la moins agréable des fonctionsde Kit ; car lorsqu’il faisait beau, ils étaient absolument enfamille : la vieille dame s’installait auprès d’eux avec sonpanier à travail posé sur une petite table ; le vieuxgentleman bêchait, émondait, taillait avec une grande paire deciseaux, ou aidait Kit avec beaucoup d’activité à diversesbesognes ; et Whisker, du fond du parc où il paissait, lesregardait tous paisiblement. Ce jour-là, ils avaient à tailler lavigne en cordons : Kit monta jusqu’à la moitié d’une échellecourte et se mit à couper les bourgeons et à attacher les branches,à coups de marteau, tandis que le vieux gentleman, suivant avecattention tous ses mouvements, lui tendait les clous et leschiffons au fur et à mesure qu’il en avait besoin. La vieille dameet Whisker les regardaient comme à l’ordinaire.

« Eh bien, Christophe, ditM. Garland, vous avez donc acquis un nouvel ami ?

– Pardon, monsieur, je n’ai pas entendu,répondit Kit en abaissant les yeux vers le pied de l’échelle.

– Vous avez acquis un nouvel ami dans l’étude,à ce que m’a appris M. Abel.

– Oh ! oui, monsieur, oui. Il a agitrès-généreusement avec moi, monsieur.

– J’en suis ravi, répliqua le vieux gentlemanavec un sourire. Il est disposé à agir encore bien plusgénéreusement, Christophe.

– Vraiment, monsieur ! C’est trop debonté de sa part, mais je n’en ai pas besoin, pour sûr, dit Kitfrappant fortement un clou rebelle.

– Il désire beaucoup vous avoir à son service…Prenez donc garde à ce que vous faites ; sinon, vous alleztomber et vous blesser.

– M’avoir à son service, monsieur !s’écria Kit qui s’était arrêté tout court dans sa besogne pour seretourner sur l’échelle avec l’agilité d’un faiseur de tours. Mais,monsieur, je pense bien qu’il n’a pas dit cela sérieusement.

– Au contraire, il l’a dit très-sérieusement,d’après sa conversation avec M. Abel.

– On n’a jamais vu ça, murmura Kit, regardanttristement son maître et sa maîtresse. Cela m’étonne bien de lapart de ce monsieur ; je ne le comprends pas.

– Vous voyez, Christophe, dit M. Garland,c’est une affaire d’importance pour vous, et vous ferez bien d’yréfléchir. Ce gentleman peut vous donner de meilleurs gages quemoi ; je ne dis pas vous traiter avec plus de douceur et deconfiance : j’espère que vous n’avez pas à vous plaindre devos maîtres : mais certainement il peut vous faire gagner plusd’argent.

– Après, monsieur ?… dit Kit.

– Attendez un moment, interrompitM. Garland ; ce n’est pas tout. Vous avez été un fidèleserviteur pour vos anciens maîtres, je le sais, et si le gentlemanles retrouvait, comme il s’est proposé de le faire par tous lesmoyens possibles, je ne doute pas qu’étant à son service vous n’enfussiez bien récompensé. En outre, ajouta M. Garland avec plusde force, vous aurez le plaisir de vous trouver de nouveau enrapport avec des personnes auxquelles vous semblez porter unattachement si grand et si désintéressé. Songez à tout cela,Christophe, et ne vous pressez pas trop inconsidérément dans votrechoix. »

Kit ressentit un coup violent à l’intérieur,au moment où ce dernier argument caressait doucement sa pensée etsemblait réaliser toutes ses espérances, tous ses rêvesd’autrefois. Mais cela ne dura qu’une minute, et son parti fut bienpris. Il répondit d’un ton ferme que le gentleman ferait bien dechercher ailleurs, et qu’il aurait aussi bien fait de commencer parlà.

« Comment a-t-il pu s’imaginer, monsieur,que j’irais vous quitter pour m’en aller avec lui, dit Kit seretournant après avoir donné quelques coups de marteau. Il me prenddonc pour un imbécile ?

– C’est ce qui pourra bien arriver,Christophe, si vous repoussez son offre, dit gravementM. Garland.

– Eh bien ! comme il voudra, monsieur.Que m’importe ce qu’il pensera ? Pourquoi m’enembarasserais-je, monsieur, quand je sais que je serais unimbécile, et bien pis encore que ça, si je laissais là le meilleurmaître, la meilleure maîtresse qu’il y ait jamais eu, qu’il puissejamais y avoir ; qui m’ont recueilli dans la rue quand j’étaispauvre, quand j’avais faim, quand peut-être j’étais plus pauvre etplus dénué que vous ne le croyez vous-même, monsieur. Etpourquoi ? pour m’en aller avec ce gentleman ou toutautre ? Si jamais miss Nell revenait, madame, ajouta Kit en setournant tout à coup vers sa maîtresse, ah ! ce serait autrechose. Et si par hasard elle avait besoin de moi, je vous prieraisde temps en temps de me laisser travailler pour elle quand toute mabesogne serait finie à la maison. Mais si elle revient, je saisbien qu’elle sera riche, comme le répétait toujours mon vieuxmaître ; et, une fois riche, elle n’aurait pas besoin demoi ! Non, non, dit encore Kit secouant la tête d’un airchagrin, j’espère qu’elle n’aura jamais besoin de moi… et cependantje serais bien heureux de la revoir ! »

Ici Kit enfonça un clou dans lamuraille ; il l’enfonça très-fort, et même beaucoup plus avantqu’il n’était nécessaire : cela fait, il se retourna denouveau.

« Et le poney, donc ! et Whisker,madame, qui me reconnaît si bien quand je lui parle, qu’il commenceà hennir dès qu’il m’entend ; laisserait-il personnel’approcher comme je l’approche ? Et le jardin, donc,monsieur ; et M. Abel, madame. Est-ce que M. Abelconsentirait à se séparer de moi, monsieur ? Trouveriez-vousquelqu’un qui fût plus curieux du jardin que moi, madame ?Cela briserait le cœur de ma mère, monsieur ; et jusqu’aupetit Jacob, qui comprendrait assez la chose pour pleurer toutesles larmes de ses yeux, madame, s’il pensait que M. Abelvoulût sitôt se séparer de moi, quand il me disait encore l’autrejour qu’il espérait que nous resterions bien des annéesensemble !… »

Nous n’essayerons pas de dire combien de tempsKit fût demeuré sur l’échelle, s’adressant tour à tour à son maîtreet à sa maîtresse, et généralement se tournant vers celui des deuxauquel il ne parlait pas, si en ce moment Barbe n’était accourueannoncer qu’on était venu de l’étude apporter une lettre qu’elleremit entre les mains de son maître, tout en laissant paraîtrequelque étonnement à la vue de la pose d’orateur que Kit avaitprise.

« Oh ! dit le vieux gentleman aprèsavoir lu la lettre ; faites entrer le messager. »

Tandis que Barbe s’empressait d’exécuter cetordre, M. Garland se tourna vers Kit pour lui dire quel’entretien en resterait là ; et que si Kit éprouvait de larépugnance à se séparer d’eux, ils n’en éprouvaient pas moins à seséparer de lui. La vieille dame s’associa chaudement à ces parolesde son mari.

« Si pour le moment, Christophe, ajoutaM. Garland en jetant un regard sur la lettre qu’il avait à lamain, le gentleman désirait vous emprunter pour une heure ou deux,ou même pour un ou plusieurs jours, quelque temps enfin, nousdevrions consentir, nous à vous prêter, vous à ce qu’on vousprêtât. Ah ! ah ! voici le jeune gentleman. Comment vousportez-vous, monsieur ? »

Ce salut s’adressait à M. Chukster, qui,avec son chapeau tout à fait penché sur le côté et ses longscheveux qui en débordaient, s’avançait d’un air fanfaron.

« J’espère que votre santé est bonne,monsieur, répondit celui-ci. J’espère que la vôtre est égalementbonne, madame. Une charmante petite bonbonnière, monsieur. Undélicieux pays, en vérité !

– Vous venez sans doute prendre Kit ?demanda M. Garland.

– J’ai pour cela un cabriolet qui m’attend àvotre porte, répondit le maître clerc. Il est attelé d’un vigoureuxgris-pommelé ; vous n’avez qu’à voir, si vous êtes connaisseuren chevaux, monsieur… »

Tout en s’excusant d’aller examiner levigoureux gris-pommelé et fondant son refus sur son peu deconnaissances en semblable matière, M. Garland invitaM. Chukster à prendre un morceau en manière de collation. Legentleman y consentit très-volontiers ; et quelques viandesfroides, flanquées d’ale et de vin, furent bientôt disposées à sonintention.

Pendant ce repas, M. Chukster déployatoutes ses ressources d’esprit pour charmer ses hôtes et lesconvaincre de la supériorité intellectuelle des citadins comme lui.En conséquence, il plaça la conversation sur le terrain des petitsscandales du jour, matière dans laquelle ses amis luireconnaissaient un merveilleux talent. Il était, par exemple, enposition de fournir les détails exacts de la querelle qui avaitéclaté entre le marquis de Mizzler et lord Bobby à propos d’unebouteille de vin de Champagne, et non d’un pâté aux pigeons, commeles journaux l’avaient rapporté par erreur. Lord Bobby n’avaitnullement dit au marquis de Mizzler : « Mizzler, un denous deux a menti, et ce n’est pas moi, » comme les mêmesjournaux l’avaient prétendu à tort ; mais bien :« Mizzler, vous savez où l’on peut me trouver, et, Dieu medamne ! monsieur, vous me trouverez si vous avez à meparler ; » ce qui naturellement changeait entièrementl’aspect de cette intéressante question et la plaçait sous un jourtout différent. M. Chukster fit connaître aussi à M. etmistress Garland le chiffre exact de la rente assurée par le duc deThigsberry à Violetta Stetta, de l’Opéra italien, rente payable parquartier, et non par semestre, comme on l’avait donné à entendre aupublic, non compris, ainsi qu’on avait eu l’impudence monstrueusede le dire, des bijoux, des parfums, de la poudre à perruque pourcinq valets de pied, et deux paires de gants de chevreau par jourpour un page. Après avoir engagé ses auditeurs à être parfaitementconvaincus de l’exactitude de ses assertions sur ces pointsimportants, qu’il possédait à merveille, M. Chukster lesentretint des bruits de coulisses et des nouvelles de la cour. Cefut ainsi qu’il termina cette brillante et délicieuse conversationqu’il avait soutenue à lui seul, sans la moindre assistance, durantplus de trois quarts d’heure.

« Et maintenant que le cheval a reprishaleine, dit M. Chukster se levant avec grâce, j’ai peurd’être forcé de filer. »

Ni M. Garland ni sa femme ne s’opposèrentle moins du monde à ce qu’il se retirât, jugeant sans doute qu’ilserait fâcheux qu’un homme si bien informé fût arraché longtemps àsa sphère d’activité. En conséquence, au bout de quelques instantsM. Chukster et Kit roulaient sur le chemin de Londres, Kitperché sur le siège, à côté du cocher, et M. Chukster assisdans un coin à l’intérieur de la voiture, les deux pieds perchés àchacune des portières.

En arrivant à la maison du notaire, Kit serendit dans l’étude, où M. Abel l’invita à s’asseoir et àattendre, car le gentleman qui l’avait fait demander était sorti etne rentrerait peut-être pas de sitôt. Ce n’était que trop vrai.Kit, en effet, avait eu le temps de dîner, de prendre son thé et delire les plus brillantes pages de l’almanach des vingt-cinq milleadresses ; plus d’une fois même il avait failli s’endormiravant que le gentleman fût de retour. Enfin ce dernier arriva entoute hâte.

Il commença par s’enfermer avecM. Witherden, et M. Abel fut invité à assister à laconférence, en attendant que Kit, fort en peine de savoir ce qu’onvoulait de lui, fût appelé à son tour dans le cabinet dunotaire.

« Christophe, dit le gentlemans’adressant à lui au moment où il entrait, j’ai retrouvé votrevieux maître et votre jeune maîtresse.

– Impossible, monsieur !… Comment !vous les auriez retrouvés ?… répondit Kit dont les yeuxs’allumèrent de joie. Où sont-ils, monsieur ? Dans quel étatsont-ils, monsieur ? Sont-ils… sont-ils près d’ici ?

– Loin d’ici, répliqua le gentleman secouantla tête. Mais je dois partir cette nuit pour les ramener, et j’aibesoin que vous m’accompagniez.

– Moi, monsieur ? » s’écria Kitplein de satisfaction et de surprise.

Le gentleman dit en se tournant vers lenotaire d’un air pénétré :

« Le lieu indiqué par l’homme aux chiensest… à combien d’ici ? vingt lieues, je crois ?

– De vingt à vingt-trois lieues.

– Hum ! si nous allons un bon train deposte toute la nuit, nous pourrons y arriver dès demain matin.Maintenant, voici la question : comme ils ne me connaissentpas, et comme l’enfant, que Dieu la bénisse ! pourrait penserqu’un étranger qui court à sa recherche a des projets contre laliberté de son grand-père, puis-je faire rien de mieux qued’emmener ce garçon qu’ils connaissent assez bien tous deux pour lereconnaître tout de suite, afin de leur donner par là l’assurancede mes intentions amicales ?

– Vous ne pouvez rien faire de mieux, réponditle notaire. Il faut absolument que vous preniez Christophe avecvous.

– Je vous demande pardon, dit Kit, qui avaitprêté attentivement l’oreille à ces paroles ; mais si c’est làvotre raison, j’ai peur de vous être plus nuisible qu’utile. Pourmiss Nelly, monsieur, elle me connaît bien, elle, et elle auraitconfiance en moi, bien certainement ; mais le vieux maître, jene sais pourquoi, messieurs, ni moi ni personne, n’a plus voulu mevoir depuis qu’il a été malade, et miss Nelly elle-même m’a dit queje ne devais plus approcher son grand-père, ni me montrer à luidésormais. Je craindrais donc de gâter tout ce que vous feriez. Jedonnerais tout au monde pour vous suivre, mais vous ferez mieux dene point me prendre avec vous, monsieur.

– Là ! encore une difficulté !s’écria l’impétueux gentleman : y eut-il jamais un homme aussiembarrassé que moi ? N’y a-t-il donc personne qui les aitconnus, personne en qui ils aient confiance ? La vie retiréequ’ils ont menée m’empêchera-t-elle donc de trouver quelqu’un pourservir mon dessein ?

– N’y a-t-il personne, Christophe ?demanda le notaire.

– Personne, monsieur, répondit Kit. Ah !mais si, pardon, il y a ma mère.

– Est-ce qu’ils la connaissent ? dit legentleman.

– S’ils la connaissent, monsieur ! Elleallait et venait sans cesse chez eux. Ils étaient aussi bons pourelle que pour moi. Et tenez, monsieur, elle espérait toujoursqu’ils reviendraient chez elle.

– Eh bien, alors, où diable est cettefemme ? dit avec impatience le gentleman en prenant sonchapeau. Pourquoi n’est-elle pas ici ? Pourquoi ne setrouve-t-elle jamais là où l’on a besoin d’elle ? »

En un mot, le gentleman allait s’élancer horsde l’étude, déterminé à s’emparer de force de la mère de Kit, à lajeter dans une chaise de poste et à l’enlever, quand M. Abelet le notaire réussirent par leurs efforts réunis à conjurer cenouveau mode d’enlèvement : ils l’arrêtèrent par la puissancede leurs raisonnements et lui démontrèrent qu’il était plusconvenable de sonder Kit pour savoir de lui si sa mère consentiraitvolontiers à entreprendre si précipitamment ce voyage.

À ce sujet, Kit exprima quelques doutes, legentleman s’abandonna à de violentes démonstrations, et le notaireainsi que M. Abel prononcèrent à l’envi des discours pourl’apaiser. Le résultat de la conférence fut que Kit, après avoirpesé dans son esprit et examiné soigneusement la question, promit,au nom de sa mère, qu’à deux heures de là elle serait prête pourl’expédition projetée et s’engagea à l’amener chez le notaire toutéquipée pour le voyage, avant même que le terme indiqué futexpiré.

Ayant pris cet engagement assez téméraire, caril n’était pas sûr de pouvoir le tenir, Kit ne perdit pas de tempspour sortir et aviser aux mesures d’où dépendait l’accomplissementimmédiat de sa parole.

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