Le Mystérieux Docteur Cornélius – Tome III

CHAPITRE III – L’apparition

Le reste de la matinée, M. Bondonnat futen proie à un étrange malaise moral ; il avait l’impressiond’être comme happé entre les roues d’un engrenage invisible. Toutesses lectures sur les cas de suggestion et de hantise lui revenaienten mémoire et il avait maintenant la certitude que lesmystérieux cambrioleurs ne s’en tiendraient pas là.

Enfin, il devinait que les événementsincompréhensibles dont sa demeure était le théâtre continueraient àse dérouler avec une logique inflexible et bizarre.

Il fut un peu distrait de ses soucis par lavisite de la gentille Hatôuara, toute fière d’une robe de soiebleue toute neuve, de jolies babouches brodées d’or et d’un beaucollier de corail, dont son père lui avait fait présent le matinmême. Elle apportait un panier de crabes épineux et fantasques dansleurs formes comme des monstres japonais, et de ces grossescrevettes des mers tropicales que l’on appelle des« caraques » et qui sont longues comme la main.

– Je vous apporte une bonne nouvelle,docteur, baragouina-t-elle dans son mauvais anglais, le paquebotaméricain que l’on n’attendait que dans une douzaine de jours seraici ce soir.

– Qui t’a dit cela ?

– Tout le monde sur le quai. Le vapeur aété aperçu au large par les pêcheurs.

– Je te remercie, mon enfant, murmura lesavant devenu brusquement tout songeur.

– Alors, vous allez nous quitter ?fit Hatôuara avec l’expression d’une réelle tristesse dans lavoix.

– Je ne sais pas encore, répondit-il.Mais va donc jouer dans le jardin avec Rapopoff, j’ai besoin deréfléchir.

M. Bondonnat était perplexe. Malgré sonvif désir de se rembarquer pour la France, il lui en coûtaiténormément de quitter l’île de Basan sans avoir découvert lesvoleurs. Il avait le cœur gros à la pensée d’abandonner à sondésespoir le malheureux Grivard, auquel, entraîné par sa générositénaturelle, il avait fait, peut-être un peu imprudemment, de sibelles promesses.

– Je crois, songea-t-il, qu’il faudra queje reste encore quelque temps dans cette île diabolique. Je saisqu’il y aura un autre vapeur dans une quinzaine. Le retard n’estpas énorme, et je pourrai toujours charger quelqu’un du paquebotd’un télégramme destiné à ma fille, afin de la rassurer… Etpourtant ai-je bien le droit de faire attendre ainsi ma pauvreFrédérique ?

M. Bondonnat était en proie à la pluscruelle indécision. Il ne put se décider à prendre une résolution,quelle qu’elle fût, et il conclut que le mieux était de se laisserguider par les événements. Il se promettait, d’ailleurs, de fairetout ce qui serait en son pouvoir pour hâter la solution del’énigme et le dénouement du drame ; mais plus ilréfléchissait, plus il constatait que ce qu’il pouvait se bornait àbien peu de chose.

Nerveux et indécis, agité et mécontent, lesavant ne sortit pas ce jour-là. Il passa tout l’après-midi assisdans son jardin, à l’ombre d’un cycas, à réfléchir et à feuilleterquelques livres anglais, qu’il avait trouvés chez un papetierjaponais de Basan.

Hatôuara ne l’avait pas trompé. Un peu avantle coucher du soleil, Rapopoff vint annoncer qu’un grand navire àvapeur était mouillé dans la rade. D’une des fenêtres du premierétage, M. Bondonnat put voir la coque allongée d’un steamer demoyen tonnage, ancré à environ deux kilomètres de la côte etqu’entouraient déjà la foule des jonques, des sampans et desbarques chargés de fruits et de marchandises locales.

Le vieux savant, décidément, avait perdul’appétit ; ce soir-là, de même que la veille, c’est à peines’il toucha à l’excellent repas que lui avait apprêté soncosaque.

Comme ce dernier était occupé à desservir,M. Bondonnat l’interpella brusquement.

– Rapopoff, lui dit-il, tu sais que l’onme vole presque toutes les nuits ?

– Oui, petit père !

– Eh bien, il faut que tu m’aides àdécouvrir les voleurs. Cette nuit tu te coucheras sur ta natte,mais tu ne dormiras pas ; et, si quelqu’un vient, tul’empoigneras et tu m’appelleras !

Dressé dès l’enfance à l’obéissance passive,le cosaque ne fit pas la moindre objection à ce plan. Il s’étendit,comme chaque soir, sur sa natte, en travers de la porte, avec laferme résolution de ne pas fermer l’œil de la nuit.

Sur le conseil de M. Bondonnat, il avaitplacé à côté de lui, à portée de sa main, un grand sabre japonaiset un revolver.

Le naturaliste, une fois dans sa chambre,souffla sa lampe, s’étendit tout habillé sur son lit, après avoireu soin de serrer son portefeuille dans la poche intérieure de sonveston. Il était, lui aussi, bien résolu à rester éveillé jusqu’auxpremiers rayons du jour.

La nuit était très chaude ; l’air étaitembaumé par la voluptueuse haleine des jardins et des bois.M. Bondonnat entrouvrit légèrement sa fenêtre ; il aspiraavec délice cette brise chargée de langoureux arômes.

Peu à peu, il lui sembla que jamais le vent dusoir n’avait été chargé d’odeurs aussi enivrantes. Il n’avait qu’àfermer à demi les yeux pour se croire transporté dans un champ detubéreuses et de narcisses, d’où montaient des senteurs d’unevolupté accablante.

Bientôt ses yeux se fermèrent tout à fait etil s’endormit.

Il faisait grand jour quand il seréveilla ; et, tout d’abord, il eut beaucoup de peine à mettrede l’ordre dans ses idées. Ce ne fut qu’après plusieurs minutesd’efforts qu’il se rappela qu’il s’était promis de ne pas selaisser aller au sommeil ; mais il prit vite son parti decette négligence.

– Bah ! se dit-il, j’ai mangé laconsigne. C’est tant pis ! Rapopoff aura sans doute été plusvigilant que moi !

Il sauta en bas de son lit, et son premiersoin fut de jeter un coup d’œil sur la natte couverte de farine deriz qu’il avait eu la précaution de disposer de la même façon quela première fois.

La trace des petits pas nus s’y étalait enévidence.

– Par exemple ! s’écria lenaturaliste, voilà qui dépasse la permission ! C’est se moquerdu monde ! Et cet imbécile de Rapopoff qui s’est endormi,malgré ma défense ! Je vais lui dire un peu sonfait !

Tout en monologuant ainsi d’un ton fortmécontent, M. Bondonnat avait machinalement porté la main à lapoche où se trouvait son portefeuille. Il fut plus irrité quesurpris, en constatant que, cette fois encore, on l’avait allégéd’une vingtaine de billets.

Sur les cent bank-notes que lui avaient remisautrefois les Lords de la Main Rouge, il n’en restait plus guèrequ’une quarantaine.

Du coup, M. Bondonnat était véritablementen colère.

– Cela devient insupportable,s’écria-t-il, c’est stupide !… Puis c’est énervant, cettefaçon de procéder, de n’enlever, à chaque expédition, qu’un petitpaquet ! J’aimerais presque autant qu’ils eussent tout prisd’un coup, au moins je n’aurais pas à y penser !

Véritablement exaspéré, le savant ouvrit laporte de la chambre, bien décidé à tancer d’importance lanégligence et la paresse du cosaque.

Rapopoff avait disparu !

Ses bottes, son bonnet de fourrure, son sabrejaponais et son revolver se trouvaient bien à leur place à côté dela natte, mais leur propriétaire n’était plus là !

C’est en vain que M. Bondonnat le cherchadans le jardin et dans les différentes pièces de la villa, Rapopoffs’était éclipsé sans laisser de traces, avait été escamoté commeune muscade.

Cette fois, l’aventure était stupéfiante, pourne pas dire terrifiante. Tout autre à la place de M. Bondonnateût été pris de panique et se fût sans nul doute réfugié à bord duvapeur américain, bien décidé à ne pas demeurer une minute de plusdans une île où il se passait de pareilles choses.

Le naturaliste n’eut pas un instant la penséede céder la place à ses invisibles ennemis. La disparition – oupeut-être l’assassinat – de son fidèle cosaque l’irritait et lepeinait profondément. Il ne prit que le temps de faire sa toiletteet courut chez le gouverneur Noghi.

Le cauteleux Japonais le reçut, comme à sonordinaire, très aimablement. Il écouta son récit sans broncher,déplora avec lui que de pareils attentats fussent possibles dans unpays civilisé dépendant du sceptre du mikado, et, finalement, luidonna l’assurance formelle qu’il allait mettre en campagne tous leshommes de la police locale.

– Je suis désolé de ce qui vous arrive,conclut-il ; mais, comme je vous l’ai dit lors de votrearrivée, ces vols inexplicables sont très fréquents dans l’île deBasan, et, jusqu’ici, il nous a été impossible d’en découvrir lesauteurs. Enfin, je vous promets que nous ferons tout ce qui sera ennotre pouvoir.

M. Bondonnat se retira, ne conservant quepeu d’espoir de retrouver le malheureux cosaque. Il se rendaitcompte que cette île était le siège d’une puissance occulte contrelaquelle il n’y avait rien à faire. Il était furieux, désemparé, nevoyant nullement à quelle résolution il pourrait s’arrêter, enfinprofondément humilié par la constatation de son impuissance.

Il rentra chez lui, mangea à la hâte quelquesfruits en guise de déjeuner ; puis il eut l’idée d’allerconter ses malheurs à Louis Grivard. Il alla donc jusqu’à lacaverne qui servait de demeure à l’artiste ; il ne trouvapersonne.

Décidément, tout se tournait contre lui.

Il passa le reste de la journée en proie à uneagitation fébrile, allant et venant d’une pièce à l’autre de lavilla et, sans qu’il se l’avouât à lui-même, pénétré d’une secrèteterreur à la pensée de la nuit qui approchait.

Il songea d’abord à aller chercher Amalu et àse procurer, par l’intermédiaire de l’indigène, quelques hommesrobustes pour le garder ; mais, après beaucoup d’hésitation,il y renonça. Il lui répugnait un peu de mettre qui que ce soitdans la confidence de ses frayeurs ; puis il se disait que lemoyen de découvrir le mystère n’était pas de mettre en fuite lessinguliers malfaiteurs qui le dévalisaient.

Le résultat de ces réflexions futcelui-ci : il n’appellerait personne, et il monterait la gardelui-même.

Il prit toutes ses mesures pour n’être passurpris par le sommeil, il absorba plusieurs tasses de café trèsfort, se munit de son revolver et, laissant entrouverte la porte dujardin, il s’assit sous un massif de bambous, se levant de temps àautre pour ne pas se laisser engourdir par la délicieuse atmosphèrequi s’échappait des feuillages mouillés de rosée.

L’air était d’une pureté cristalline. Descentaines de rossignols s’égosillaient dans les jardins duvoisinage, et les grandes chauves-souris vampires passaientsilencieusement devant la lune, sur leurs ailes de velours.

Mais M. Bondonnat était insensible auprestige de la nature tropicale. Il n’avait qu’une idée fixe.Prendre son voleur en flagrant délit, et par l’entrebâillement dela porte du jardin il surveillait l’autre porte, celle qui donnaitsur la rue et qui se trouvait à l’extrémité du corridor durez-de-chaussée.

Il était près d’une heure du matin, et lenaturaliste commençait à se dépiter, lorsqu’il crut entendre unléger grincement à la serrure de la porte extérieure.

Bientôt la porte s’ouvritsilencieusement ; une forme se profila dans la pénombre ducouloir et, de sa cachette, M. Bondonnat aperçut une étrangeapparition.

C’était une jeune fille entièrement nue, saufun lambeau d’étoffe qui lui couvrait à peine les reins et auquelétait suspendu un petit sac de soie ; mais, ce qui l’intriguaau dernier point, c’est que la jeune fille, dont un rayon de lunemontra le svelte torse cuivré, avait la tête couverte d’un de cesanciens casques japonais qui font aujourd’hui la joie desantiquaires et qui sont faits de lamelles d’écaillé ou decorne.

Détail stupéfiant, ce casque n’avait pas detrous à la place des yeux ; deux épaisses plaques de corne lesbouchaient complètement. Il fallait que celle qui le portait fûtaveugle.

L’apparition, qui tenait à la main droite ungros bouquet de fleurs pâles, d’une pénétrante odeur qui rappelaità la fois la tubéreuse et le narcisse, s’arrêta court en face de laporte du jardin et se mit à monter l’escalier qui conduisait aupremier étage.

M. Bondonnat éprouva une violenteémotion. Il sentait qu’il tenait enfin le premier anneau de lachaîne qui le conduirait à la découverte de la vérité.

– Évidemment, se dit-il, cette espèce defantôme va encore me dévaliser, mais tant pis ! J’ai mesbank-notes dans ma poche. Elle ne les prendra toujours pas. Elle netardera sans doute pas à redescendre. Alors nous verrons !

Il ne s’était pas trompé. Au bout de cinqminutes, la jeune fille au casque reparut. Elle tenait toujours sonbouquet qu’elle agitait d’un geste machinal ; maisM. Bondonnat aperçut, passés dans sa ceinture, une liasse depapiers et l’écrin où se trouvait renfermé l’appareil destiné àmesurer l’intensité des rayons ultraviolets, qu’il avaitsoigneusement enfermé, la veille, dans le petit meuble decamphrier.

Le naturaliste était prodigieusement intéressépar ce qu’il voyait. Toutes ses suppositions se trouvaientdépassées ; il lui semblait être au seuil d’un monde étrange,et il ne put réprimer un léger frisson en songeant à ce qu’ilallait sans doute découvrir.

Glissant presque sans bruit sur le dallage ducorridor, l’apparition était arrivée à la porte de la rue. Ellel’ouvrit avec une clé qu’elle prit dans le petit sac de soie penduà sa ceinture, et elle sortit, laissant derrière elle, comme unsillage parfumé, la pénétrante odeur de son bouquet.

M. Bondonnat sortit une minute aprèselle, et, le cœur palpitant, lui emboîta le pas.

À sa grande surprise, elle ne se dirigea pasdu côté de la ville de Basan, en ce moment plongée dans le sommeil.Elle prit le sentier qui s’enfonçait dans la forêt.

Du même pas égal, ses pieds nus foulaient lamousse épaisse et douce comme du velours. Des mouchesphosphorescentes étaient venues se poser sur son casque noir etajoutaient encore au fantastique de sa silhouette.

M. Bondonnat ne put s’empêcher de secomparer lui-même à un vieux magicien attiré par un démon femellevers quelque gouffre infernal.

Un quart d’heure, une demi-heure se passèrent,ils marchaient toujours à travers le bois plein de rumeursnocturnes : branches mortes qui se cassent, soupirs de bêtesen rut, rampements de couleuvres, bruissements d’insectes oud’oiseaux dans leurs nids. Il semblait aussi au naturaliste que desvoix chuchotaient à son oreille, lui criaient de retourner enarrière.

M. Bondonnat était brave. Pourtant, il sesentait petit à petit gagné par un étrange émoi. Son sang-froidl’abandonnait peu à peu, et, deux fois, il buta contre des racinestordues qui barraient le sentier, pareilles à une nichée deserpents entrelacés.

Enfin, il respira. Toujours sur les pas de songuide mystérieux, il venait d’entrer dans une large avenue bordéede platanes géants, aux troncs d’un gris pâle sous les rayons de lalune. Leur feuillage formait une voûte majestueuse et paisible, duhaut de laquelle des lianes légères retombaient, en se balançant aumoindre souffle de la brise.

À l’extrémité de l’avenue il y avait une hautemuraille, au-dessus de laquelle apparaissaient les arbres d’unjardin. Au-delà des arbres, c’étaient les coupoles chatoyantes dutemple bouddhique.

Tout ce paysage semblait peint sur un fondd’argent, avec des roses, des gris pâles, des bleus et des violetsd’une ineffable douceur. C’était un vrai décor de songe !M. Bondonnat, malgré ses préoccupations, ne put s’empêcher del’admirer.

Soudain, l’apparition obliqua vers la gauche,s’engagea dans une avenue un peu moins large que la première, maisbeaucoup plus obscure. Là, les feuillages étaient si épais que lesrayons de la lune ne parvenaient pas à les traverser.

Bientôt, le vieux savant constata que l’avenueallait en se rétrécissant. Un moment vint où ce n’était plus qu’unsentier à peine suffisant pour le passage d’une seulepersonne ; ce sentier descendait par une pente rapide, et, desarbustes épineux le bordant à droite et à gauche, il fallait fairegrande attention pour ne pas être déchiré au passage.

L’apparition ne semblait pas se soucier de cesobstacles ; elle allait toujours du même pas égal et rapide.M. Bondonnat avait grand-peine à la suivre, et, plusieursfois, ses doigts s’ensanglantèrent, dans les ténèbres, aux épinesacérées des végétaux.

Ils descendirent ainsi pendant un quartd’heure, puis ils remontèrent. Le sentier s’élargit graduellement,et M. Bondonnat eut la surprise de se trouver transporté del’autre côté des murs du jardin ; cette haie épineuse, quidevait se continuer dans un passage souterrain, était une inventionbien digne des complications d’une cervelle chinoise oujaponaise.

Le naturaliste regarda autour de lui. À uneassez grande distance, il apercevait les majestueux bâtiments dumonastère vivement éclairés par la lune. Devant lui s’étendait unjardin japonais aussi compliqué qu’un labyrinthe, avec ses alléestortueuses, ses petits ponts de rocaille, ses pièces d’eau et sesarbres torturés et difformes.

Au centre un grand Bouddha de pierre dominaittout le paysage de son bienveillant sourire et de son auréoledorée.

Ce jardin devait être rempli de fleursmagnifiques, et M. Bondonnat aspira voluptueusement le parfumqu’elles exhalaient. Il n’en avait jamais connu de plustroublant ; et, en essayant de l’analyser, il y retrouvait cesmêmes senteurs de tubéreuse et de narcisse qui avaient frappé sesnarines lorsque l’apparition était passée à côté de lui.

– C’est, évidemment, dans ce jardin, sedit-il, qu’elle a dû cueillir son bouquet !

Il avait ralenti le pas. Il se remit à marcherplus vite en voyant que son guide se dirigeait du côté de la statuedu Bouddha. Mais, tout à coup, elle disparut à ses yeux, aussirapidement que si elle se fût évanouie en fumée.

Le naturaliste était profondément désappointé.Inutilement, il alla jusqu’au piédestal du dieu, puis il revint surses pas, s’égara dans le lacis compliqué des allées et des massifs.Il essaya de reconnaître l’endroit par où il était venu. Ce futimpossible.

Enfin, il se retrouva près d’un parterre degrandes fleurs pâles aux larges corolles – les mêmes fleurs quecelles du bouquet – et il en respira de nouveau le parfum avecplaisir ; mais une demi-heure ne s’était pas écoulée qu’ilsentait la tête lui tourner, ses idées chavirer dans le noir. Ilferma les yeux et roula à terre inanimé, presque aussi subitementatteint que s’il eût été frappé d’une balle en plein cœur.

Au-dessus du fantastique jardin, le Bouddha àl’auréole d’or souriait de son énigmatique sourire.

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