Le Mystérieux Docteur Cornélius – Tome III

CHAPITRE II – Une visite inattendue

Trois mois après ces événements, un lourdcamion automobile, qu’escortaient huit cavaliers armés jusqu’auxdents, suivait lentement la belle route ombragée de platanes quilonge la rive méridionale du lac Ontario.

En cet endroit, le paysage est un des plusbeaux qui se trouvent dans l’Amérique du Nord. La nappe immense dulac, d’un bleu presque blanc, est couverte de centaines de petitesîles verdoyantes que l’on appelle les Mille Îles et quisemblent autant de bouquets flottant sur la calme surface des eauxlimpides. Sur beaucoup de ces îles sont installés de délicieuxcottages, construits en briques de couleurs vives, qui donnent deloin à ce paysage l’aspect d’un royaume enchanté. De riches canotsd’érable, d’acajou, élégamment pavoisés et couverts de tentesmulticolores, vont d’une île à l’autre. Toute idée de fatigue, delabeur et de misère est absente de ce décor gracieux.

Cette opinion était sans doute celle descavaliers qui escortaient le camion, car ils n’avançaient qu’avecune nonchalante lenteur, s’arrêtant même de temps à autre pouradmirer ce site merveilleux dans tous ses détails.

Cependant, ils étaient arrivés à un endroit oùla route était bordée par une muraille monumentale, au-dessus delaquelle on apercevait les arbres d’un parc presque entièrementplanté de gigantesques thuyas. Ils longèrent cette muraille pendantenviron un mille, et arrivèrent enfin en face d’une haute grille defer forgé près de laquelle s’élevait un coquet pavillon qui devaitêtre l’habitation d’un garde.

Un homme à longue barbe et à lunettes, quiparaissait être le chef de la petite caravane, fit tinter la clochedestinée à signaler l’arrivée des visiteurs. Aussitôt, un robustepersonnage à la face rubiconde et aux vastes épaules sortit dupavillon, et, considérant le nouveau venu d’un airsoupçonneux :

– Que désirez-vous ? demanda-t-ild’une voix brève.

– Sir, répondit le visiteur, je suischargé de remettre en mains propres à mistress Isidora un cadeauque lui adresse son beau-père, le milliardaire William Dorgan.

– C’est que, reprit le gardien avecméfiance, j’ai des ordres très rigoureux.

– Je suis muni d’une lettre deMr. William Dorgan.

– Possible. En ce cas, vous allez entrerseul et je vais vous conduire à l’intendant général,Mr. Bombridge. C’est lui qui décidera si, oui ou non, je doislaisser votre fourgon franchir la grille.

– Soit ! fit l’inconnu sansimpatience. Sur le vu de ma lettre, Mr. Bombridge me laisseracertainement entrer.

L’inconnu descendit de cheval, franchit unepetite grille latérale et suivit le gardien le long d’une alléesablée, bordée de gigantesques rhododendrons dans des caisses decèdre. Tous deux arrivèrent bientôt en face d’un chalet de pitchpinaux élégantes balustrades qu’ombrageaient des érables magnifiques.Une blonde jeune fille, qui se tenait au balcon du premier étage,se hâta d’aller au-devant des visiteurs.

– Bonjour, monsieur Bob Horwett, dit-elleau gardien.

– Bonjour, miss Régine. Je vous amènequelqu’un qui voudrait parler à votre père.

– Entrez donc. Il est précisément dansson cabinet.

L’ex-clown Bombridge, devenu intendant généralde la propriété d’Harry Dorgan, n’avait rien perdu de sa bonnehumeur. Il portait un complet de velours vert et un chapeau defeutre, surmonté d’une plume de canard sauvage, qui lui donnait uneallure tout à fait distinguée. Il invita ses hôtes à se rafraîchir,prit connaissance de la lettre de William Dorgan, puis s’absentapour aller téléphoner au « château ». Il revint bientôten déclarant que le camion pouvait entrer, mais que les hommes del’escorte devaient rester en dehors de la grille.

Les choses étant ainsi réglées, il accompagnalui-même Bob Horwett et le représentant de William Dorgan pourveiller en personne à l’ouverture et à la fermeture de la grandegrille de la propriété, qui, on le voit, était gardée comme unchâteau fort.

Le camion, que conduisait Bob Horwettlui-même, s’engagea dans une longue avenue de frênes de Virginie,au bout de laquelle se trouvait une sorte de pont-levis jeté sur unbras du lac Ontario et qui donnait accès dans le parc proprementdit.

Le magnifique château d’Harry Dorgan –réduction exacte du fameux château de Chambord – se trouvaitrenfermé, ainsi que le vaste jardin qui l’entourait, dans une desîles de l’Ontario et n’était relié à la terre que par cepont-levis.

L’ingénieur avait fait choix de cettepropriété, non seulement à cause du pittoresque de sa situation,mais aussi dans le but de déjouer les tentatives des malfaiteurs,et, en particulier, des affiliés de la Main Rouge.

Le pont-levis franchi, on entra dans une autreavenue – de sycomores, celle-là – qui aboutissait à la courd’honneur.

Pendant que Bob Horwett lui-même conduisait lavoiture jusqu’en face du perron de marbre du château,Mr. Bombridge amena l’envoyé de William Dorgan à une salle deverdure où se trouvait en ce moment M. Bondonnat, en compagniede trois jeunes femmes, toutes trois admirablement belles, quoiqued’une beauté différente.

– À qui ai-je l’honneur de parler ?demanda courtoisement le vieux savant en allant au-devant duvisiteur.

Celui-ci, d’un geste rapide, avait faitdisparaître ses lunettes et sa fausse barbe.

– Lord Burydan ! s’écrièrent lestrois jeunes femmes avec un même cri de surprise.

– Il n’en fait jamais d’autres !grommela l’ex-clown Horwett.

– Je vois avec plaisir, dit gaiement levieux savant, que votre humeur fantaisiste n’a pas changé !Mais, maintenant, quoique vous soyez en pays de connaissance,permettez-moi de faire les présentations !

– Mistress Harry Dorgan,Mme Paganot et enfin Mme FrédériqueRavenel, née Bondonnat…

– Je vois, répliqua l’excentrique avecjovialité, que vous n’avez pas perdu de temps en mon absence.

« Tous mes compliments, mesdames.J’aurai, j’espère, le plaisir de voir vos époux ?

– Non, répondit M. Bondonnat. Toustrois sont à New York, d’où ils ne reviendront que dans deux outrois jours. Ils ont emmené avec eux notre ami Oscar.

– Je ne sais, milord, reprit Frédériqueavec une moue, si nous devons vous adresser la parole… Nous vous envoulons beaucoup toutes les trois…

– On ne lâche pas ainsi ses amis !…s’écria Andrée.

– Ne pas même être venu assister à notremariage !… fit miss Isidora en s’efforçant de prendre une minesévère.

– Mesdames, je vous fais mes excuses lesplus humbles !… Ce n’est pas pour rien que l’on m’appelle« l’excentrique ». Il faut donc que mes amis aient assezd’indulgence pour fermer les yeux sur mes défauts et me prendrecomme je suis !…

– Faut-il pardonner ? demandaFrédérique en se tournant vers ses deux amies.

– Ma foi, oui. Mais qu’il n’y revienneplus ! dit Andrée.

– Je ne puis pas lui en vouloir beaucoup,ajouta mistress Isidora, il m’apporte un cadeau.

– Et un cadeau magnifique !

– Mais comment se fait-il, demandaM. Bondonnat, que Mr. William Dorgan vous ait chargéd’une pareille commission ? Vous le connaissezdonc ?…

Lord Burydan mit un doigt sur ses lèvres.

– Oui, dit-il en souriant. Mais, silence,c’est un secret.

Le naturaliste n’insista pas.

– Voyons le cadeau ! criaient à lafois les trois jeunes femmes.

Bob Horwett courut en toute hâte jusqu’aucamion, et il revint suivi de quatre domestiques qui portaient àgrand-peine, sur une civière, une volumineuse caisse carréeextérieurement doublée de tôle.

Les domestiques, dont les curieuses jeunesfemmes stimulaient le zèle, ouvrirent cette caisse non sans peine.Elle en renfermait une seconde, en bois blanc léger, qui futouverte de même, et qui apparut remplie de bourre de coton trèsserrée.

– Je me demande ce que cela peut bienêtre ? dit Frédérique.

– Quelque vase, quelque bibelotprécieux ! répondit mistress Isidora ; je sais que monbeau-frère Joë et mon beau-père sont des gens pleins de goût.

– Vous êtes donc réconciliée avecMr. Joë Dorgan ? demanda lord Burydan.

– Oui, cela valait mieux ainsi. Mon mariet lui se voient rarement, mais enfin ils ne sont plus ennemisjurés, comme autrefois.

Frédérique et Andrée avaient commencéd’enlever elles-mêmes à grandes poignées le coton, d’une blancheuréblouissante, qui remplissait la caisse. Bientôt quelque chose debrillant apparut.

– De l’or ! dit Andrée. Quelquebijou sans doute ?

– C’est un buste de femme ! celuid’Isidora ! s’écria Frédérique qui, d’une main impatiente,avait achevé de vider la caisse. Il est en bronze doré. C’estmagnifique.

– Il est plus magnifique encore que vousne pensez, dit railleusement l’excentrique. Le buste de mistressIsidora est en or massif. C’est un vrai cadeau demilliardaire !

– Quelle folie ! murmura mistressIsidora, qui, en dépit de ses dénégations, devint rouge deplaisir.

Lord Burydan avait tiré le buste de sa caisseet l’avait posé sur la table de marbre qui se trouvait au centre dela salle de verdure. Le travail de l’artiste – un illustresculpteur français – était à la hauteur de la précieuse matièrequ’il avait employée. Ce buste, d’une grâce un peu languide,égalait les plus belles statues des artistes de la Renaissance.Jean Goujon ou Germain Pilon l’eussent trouvé digne de leurciseau.

Les yeux avaient été traités à la mode del’ancienne Rome, c’est-à-dire que les prunelles, au lieu dedemeurer vides comme le sont en général celles des statuesmodernes, avaient été figurées par des pierres précieuses ;deux superbes émeraudes, de la teinte exacte des yeux de mistressIsidora, fulguraient sous les paupières d’or et donnaient à l’imageune vitalité intense, presque inquiétante.

Comme l’avait dit lord Burydan, c’était là unvrai cadeau de milliardaire. Un buste pareil devait coûter plusd’un demi-million.

Les trois jeunes femmes demeurèrent quelquetemps muettes d’admiration. Les deux Françaises, loin d’êtrejalouses, embrassèrent et complimentèrent chaleureusement leuramie.

– Où allez-vous placer ce beaubuste ? demanda Frédérique.

– Il me semble, répondit mistress Isidoraaprès un moment de réflexion, que sa place est tout indiquée dansle grand salon Renaissance.

– Celui du deuxième étage, au-dessus dulaboratoire ?

– Précisément.

– Surtout, dit en riant lord Burydan,mettez-le dans une pièce dont la porte soit solide ! Ce busteserait une proie magnifique pour ces messieurs de la MainRouge.

Les trois jeunes femmes eurent un même rire,qui sonna clair dans le silence des bosquets.

– La Main Rouge, s’écria mistressIsidora, est-ce que cela existe encore ? Après lescondamnations en masse qui ont été prononcées ces temps derniers,après les centaines d’arrestations opérées sur tous les points del’Union, la fameuse association peut être regardée commeanéantie.

– Allons, tant mieux ! fitl’excentrique. Je ne suis pas fâché de ce que vousm’apprenez ! On va donc pouvoir enfin dormir tranquille sur leterritoire de la libre Amérique !

– D’ailleurs, reprit Frédérique, le salonRenaissance, où le buste va être placé, est muni de solides voletsblindés, et la porte elle-même est revêtue de plaques de tôle devingt millimètres d’épaisseur, précautions qui ont été prises, jecrois, à cause des nombreux objets précieux que renferme déjà lesalon.

Les jeunes femmes voulurent aller présider enpersonne à l’installation du buste dans le salon Renaissance.Pendant qu’elles s’y rendaient, lord Burydan et M. Bondonnatse promenèrent à pas lents le long d’une pièce d’eau couverte denymphéas et bordée de tulipiers en fleurs. Brusquement, leurphysionomie à tous les deux était devenue soucieuse et ils firentune vingtaine de pas sans prononcer une parole.

– J’ai reçu vos lettres, dit enfinM. Bondonnat en baissant la voix, comme s’il eût craint d’êtreentendu. Avez-vous trouvé quelque chose de nouveau ?

– Je crois être sur une bonne piste. Maisje n’ai encore aucun résultat précis. J’attends. Je ne veux agirqu’à coup sûr.

– Soyez prudent.

– Vous n’avez pas besoin de me fairecette recommandation. Je n’ai rien dit pour ne pas effrayer lesdames, mais n’avez-vous pas remarqué, comme moi, que tous lesmembres de la Main Rouge qui ont été condamnés récemment sont desbandits subalternes ? Les hommes, très intelligents, qui sontà la tête de l’Association, n’ont pas même été soupçonnés.

– Je suis certain, moi, répondit le vieuxsavant, que les Lords de la Main Rouge sont non seulement des gensintelligents, mais encore de véritables savants. Je suis encoreémerveillé de ce que j’ai vu dans le laboratoire souterrain del’île des pendus. Ces gens-là sont aussi forts que le docteurCarrel ; je ne connais qu’un homme, en Amérique, qui soitarrivé à ce degré de science.

– Et c’est ?…

– Le docteur Cornélius Kramm !

– C’est curieux, murmura lord Burydand’un air préoccupé, nous avons eu la même pensée. Vous savezd’ailleurs – je l’ai appris tout récemment – que c’est Fritz, lefrère de Cornélius, qui est, en réalité, le propriétaire de l’îledes pendus. Voilà qui me semble très suspect.

– N’allons pas si vite, Fritz Kramm a,paraît-il, parfaitement établi son innocence. Il y avait de longuesannées qu’il n’était venu à l’île des pendus.

– Après tout, c’est possible. Mais ce queje m’explique moins, c’est que l’enquête que l’on a dû faire, surl’existence du musée souterrain dont vous aviez indiquél’emplacement, n’ait amené aucun résultat.

– J’ai cependant fourni les indicationsnécessaires, répondit M. Bondonnat ; mais il paraît quel’officier de marine chargé de l’enquête n’a trouvé, à l’endroitque j’avais désigné, qu’un ravin déchiré par une explosion dedynamite ; une main mystérieuse était venue détruire lesouterrain.

– Les Lords de la Main Rouge sont trèsforts, il n’y a pas à dire.

– Pour en revenir à Cornélius et à FritzKramm, je sais, d’après le récit de Lorenza, la guérisseuse deperles, que ce sont des gens capables de tout. Ils se sont renduscoupables de vols et de chantages.

– Sans doute, répliqua lord Burydan. Maisil ne manque pas de gens peu scrupuleux, qui ne sont pas pour celaLords de la Main Rouge. Pour porter une pareille accusation, ilfaut avoir des preuves réelles.

Le savant réfléchit quelques minutes.

– Voici encore, fit-il à tout hasard, unindice qui peut-être vous servira. Dernièrement, le docteurCornélius, dont j’admire d’ailleurs très sincèrement l’immensesavoir, est venu nous rendre visite, en compagnie de son frère.Mr. Joë Dorgan était là. À un moment donné, ils se sonttrouvés tous trois placés l’un près de l’autre. Eh bien, savez-vousl’étrange impression que j’ai eue ? C’est que je me trouvaisen présence de ces trois hommes masqués qui commandaient en maîtresà l’île des pendus et qui sont tant de fois venus me dicter leursordres dans ma prison. J’aurais juré que c’était la même taille, lamême corpulence, la même voix. Seulement, je sais combien il fautse défier de ces impressions-là !

– Oui, répondit lord Burydan. Évidemmenttout cela ne constitue pas des preuves… pas plus d’ailleurs que lesaboiements de Pistolet, qui paraît avoir, contre les troispersonnages dont nous parlons, une véritable haine. Je ne veux pasme laisser entraîner par le désir de deviner la vérité, et je saisparfaitement que toutes les personnes après lesquelles aboiePistolet ne font pas partie de la Main Rouge.

– Vous croirez ce que vous voudrez, moninstinct me dit que ces gens-là sont suspects. Ainsi, ce JoëDorgan, je suis sûr de l’avoir vu quelque part… Mais laissons celapour le moment… De votre côté, n’avez-vous riendécouvert ?

– Rien qui vaille la peine d’êtrementionné, mais je ne demeure pas inactif une seule minute, et jesuis, il faut le dire, admirablement secondé par mon ami Agénor.C’est ainsi que, depuis un mois, sous un déguisement, je suis entréau service de William Dorgan afin de pouvoir mieux surveiller lesfaits et gestes de son fils Joë. J’avoue que jusqu’ici je n’ai riendécouvert. Joë Dorgan est très travailleur, très ambitieux. Ils’occupe activement du trust des cotons et maïs, qui appartient àson père. Mais précisément, ce serait là une raison pour qu’il nesoit pas affilié à la Main Rouge.

– Il est intimement lié avec Fritz etCornélius ?

– Sans doute. Mais qu’y a-t-ild’extraordinaire à cela ? Les deux frères possèdent des partsimportantes dans le trust.

– Ma foi, vous avez raison. Et je nesais, après tout, si j’ai le droit de dire tant de mal deCornélius, qui, à San Francisco, a fait preuve envers ma fille duplus grand dévouement. C’est lui qui l’a arrachée à une syncope quieût pu devenir mortelle.

– Tout cela est bizarre. Enfin,restons-en là. D’ici peu, j’espère avoir du nouveau. Il est bienentendu, d’ailleurs, que cette conversation doit demeurer entrenous. Il serait parfaitement cruel de troubler le bonheur de cestrois jeunes ménages par toutes ces sombres histoires. Ils secroient débarrassés de la Main Rouge ; laissons-les jusqu’ànouvel ordre dans cette croyance.

– Quand vous verrai-je ?

– Je n’en sais rien. Mais il se peut qued’ici quelques jours vous receviez une lettre de moi. Si lesrecommandations que je vous ferai avaient une importance spéciale,je mettrai un X au-dessous de ma signature. Ce signe voudra direqu’il faut faire exactement ce que je vous recommanderai dans malettre, si étrange que cela vous paraisse.

– C’est entendu.

– Maintenant, plus un mot de la MainRouge. Allons rejoindre ces dames, qui vont certainement vouloirnous montrer comment elles ont disposé le buste aux yeuxd’émeraude.

Tous deux se rendirent au salon Renaissance etadmirèrent de nouveau la cadeau princier de William Dorgan. Ilavait été posé sur une élégante selle et dans un éclairage trèsfavorable. Mistress Isidora annonça que, le jour du retour de sonmari, elle cacherait le buste derrière un rideau afin de lui donnertout le plaisir de la surprise.

En présence de lord Burydan, elle fit unesorte de répétition de cette scène, et l’on déclara à l’unanimitéque l’ingénieur Harry Dorgan était décidément le plus heureux desépoux.

Cependant l’heure s’avançait. Lord Burydan,malgré les instances qu’on fit pour le retenir, prit congé de sesamis, après s’être affublé de la fausse barbe et des lunettes dontse composait son déguisement.

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