Le Mystérieux Docteur Cornélius – Tome III

CHAPITRE V – L’oiseau moqueur

Ce jour-là, la chaleur avait été accablante.Miss Ellénor, dont la chambre donnait sur un balcon à vérandaombragé de jasmin de Virginie et de chèvrefeuille pourpré, laissatoutes grandes ouvertes les larges fenêtres qui s’ouvraient sur lesjardins.

L’atmosphère était d’une douceur remarquable,une brise fraîche et embaumée faisait murmurer harmonieusement lesfeuillages de la forêt voisine. Dans le grand silence de lacampagne sommeillante, on discernait les plus petites rumeurs, leglouglou des petits torrents descendus de la montagne, lesmugissements lointains des grands troupeaux de bœufs dans lespâturages, et, dominant sur le tout, en notes éclatantes, le chantdu rossignol, le sifflement cristallin des crapauds géants, leululement des rapaces nocturnes.

La jeune fille, vêtue seulement d’un légerpeignoir, les pieds nus dans de mignonnes mules mexicaines, restaitaccoudée à la balustrade.

Elle contempla quelque temps les campagnesnoyées dans une féerique brume d’argent, le ciel semé d’unepoussière d’étoiles diamantées.

Le calme profond de cette belle nuit entraiten elle. Il lui semblait que des voix mystérieuses lui parlaientdans une langue inconnue pour apaiser ses tristesses ; et ellen’avait qu’à fermer les yeux pour voir apparaître le visagesouriant de son fiancé.

Sa poitrine se gonfla d’un soupir.

– Je suis trop heureuse !murmura-t-elle. Je crains qu’il ne m’arrive malheur !…

Elle avait prononcé ces paroles presque à voixbasse. Mais, au-dessus de sa tête, une voix bizarre répétal’intonation de sa phrase, sans pourtant donner le sens des mots.Miss Ellénor sourit et, se haussant jusqu’à une cage d’osiertressé, qui était suspendue à l’un des poteaux de lavéranda :

– Tais-toi, Coco ! dit-elle. Il esttemps de dormir !

Un gazouillement, parti de la cage, répondit àcette injonction. L’oiseau moqueur avait compris.

Cette bestiole – une des curiosités del’histoire naturelle – est très commune dans l’Arizona, où ellehabite les plaines couvertes de cactus. On l’apprivoise trèsfacilement et on arrive à lui faire reproduire, car cet oiseau a ledon et l’instinct de l’imitation, tout ce qu’il entend autour delui, depuis le coassement des grenouilles jusqu’à la voix humaine,le bruit d’un moulin à café, le pétillement du feu dans l’âtre,etc.

Les Américains du Sud estiment beaucoup lesoiseaux moqueurs et souvent les paient jusqu’à quarante etcinquante dollars, lorsque leur éducation ne laisse rien à désirer.Il est peu de maisons où l’on n’en garde quelques-uns en cage.

Celui que possédait Ellénor lui avait étéoffert par Dorypha, il était parfaitement apprivoisé. On lelaissait, la plupart du temps, en liberté dans la ferme et, lesoir, il ne manquait jamais de rentrer très exactement dans sacage.

C’était une des distractions favorites de lajeune fille d’écouter les imitations de « Coco », ou dejouer avec lui. Elle le régalait elle-même, tous les jours, d’unepâtée de viande crue, finement hachée, car l’oiseau moqueur, à peuprès de la grosseur de notre merle, est essentiellement insectivoreet carnivore.

Miss Ellénor savoura pendant longtemps encorele charme de cette belle nuit languide et fraîche. Puis elle finitpar se retirer dans sa chambre, mais en laissant, comme elle lefaisait presque toujours, sa fenêtre ouverte.

Il y avait longtemps déjà que tous leshabitants de l’hacienda étaient plongés dans le sommeil lorsqu’unedizaine d’hommes, qui, tapis, à quelque distance de là, dans unpetit bois, avaient patiemment attendu ce moment, sautèrentpar-dessus les palissades qui entouraient la cour et, un à un,disparurent mystérieusement dans les bâtiments où couchaient lesvaqueros et les Indiens – bâtiments situés à l’autre extrémité del’endroit où s’élevait le corps de logis habité par Pierre Gilkin,Dorypha et miss Ellénor.

Ces bandits, à la tête desquels se trouvaientSlugh et l’Irlandais Edward Edmond, demeurèrent une longuedemi-heure dans ces bâtiments, contigus aux étables. Puis ils ensortirent à l’indienne, et se faufilèrent dans le jardin sur lequeldonnaient la fenêtre de miss Ellénor et celle de la chambre desdeux époux.

– Vous avez bien compris ce qu’il fautfaire ? dit Slugh à voix basse à ses complices, groupés autourde lui à l’abri d’une haie d’orangers. La chambre de la fille estla troisième en commençant à compter à partir de la droite. Cellede Dorypha et de son homme est la première. Elle est située justeau-dessus de la porte d’entrée de la maison. C’est à cette porteque vous allez m’attendre pour barrer le chemin à ceux quivoudraient s’enfuir. Veillez au grain ! Mais, surtout, ne tuezpersonne sans me prévenir !

– Et vous ? demanda l’Irlandais.

– J’ai aperçu, sous le balcon, uneéchelle, je vais m’en servir pour pénétrer sans bruit dans lachambre de la jeune fille. Si j’ai la chance de la trouverendormie, je vais la ficeler en un tour de main et la bâillonneravant qu’elle ait eu le temps de pousser un cri.

Les bandits se rendirent au poste qui leuravait été assigné, pendant que Slugh, suivant de point en point leplan qu’il s’était tracé, arrivait sous la véranda, trouvaitl’échelle et la dressait en l’appuyant sur le rebord du balcon,juste en face de la fenêtre de miss Ellénor.

Le ravisseur gravit quatre ou cinq échelons,en tâtonnant avec précaution. Cette façade de l’habitation, seportant ombre à elle-même, était plongée dans d’épaisses ténèbres,encore accrues par les masses de plantes grimpantes de lavéranda.

Arrivé à peu près à moitié de l’échelle, Slughs’assura que son revolver était à sa place dans sa poche de côté,et il l’arma avec un petit bruit sec.

Mais, à la profonde stupeur du bandit, à cebruit répondit un autre bruit exactement semblable. Quelqu’un,placé en embuscade sur le balcon, venait sans nul doute d’armer unrevolver et de mettre en joue l’assaillant. Ce fut du moins ce quepensa Slugh.

Sans donner le temps à son adversaire supposéde faire usage de son arme, le bandit tira le premier, en visant auhasard, un peu au-dessus de sa tête et battit précipitamment enretraite.

À sa grande surprise, personne ne riposta àcette attaque.

Slugh ne pouvait deviner que le bruit, causede son alarme, était produit par l’oiseau moqueur, qui, ayantentendu craquer le ressort du revolver, s’était empressé de donnerune nouvelle preuve de ses talents.

Miss Ellénor, réveillée en sursaut par ladétonation qui avait retenti presque à ses oreilles, sauta en basde son lit, et demi vêtue, glacée d’épouvante, elle ouvrit la portequi donnait sur le couloir de communication, afin de chercher unrefuge dans la chambre des deux époux ; mais elle reculaprécipitamment en apercevant, à la clarté de la lune, un groupe dephysionomies hideuses qui barraient le couloir, à peu près à lahauteur de la chambre de Dorypha, dont ils cherchaient à enfoncerla porte à coups d’épaule.

C’étaient les bandits commandés par EdwardEdmond qui, en entendant la détonation, s’étaient hâtés d’envahirla maison et de grimper l’escalier conduisant au premier étage.

Folle de terreur, miss Ellénor rentra dans sachambre, dont elle ferma la porte au verrou. Puis, entendant descris et de nouvelles détonations, elle s’élança vers le balcon dela véranda, sachant à peine ce qu’elle faisait. Slugh y avaitheureusement laissé son échelle.

La jeune fille, sans réfléchir, s’en servitpour descendre dans le jardin et elle se mit à fuir par les alléesombreuses dans la direction des bâtiments occupés par lesserviteurs, afin de leur donner l’alarme.

Dorypha et son mari avaient été, eux aussi,réveillés par le coup de revolver de Slugh. Mais les deux épouxétaient braves et, tout d’abord, ils ne furent pasextraordinairement émus. Souvent il leur était arrivé d’avoiraffaire à des bandits.

Pierre Gilkin passa en hâte un pantalon,saisit le browning placé à son chevet et sortit, décidé à faire feusur le premier qu’il apercevrait. Pendant ce temps, Dorypha sehâtait d’allumer une lampe à pétrole placée à côté du lit.

Pierre Gilkin descendait l’escalier au momentmême où les bandits le montaient. Il n’eut que le temps de seréfugier dans sa chambre et d’en refermer la porte.

– Nous sommes attaqués par la Main Rouge,s’écria-t-il avec épouvante.

– Eh bien, tant pis ! s’écriaDorypha. Nous nous défendrons, si c’est cela ! Tu sais fortbien, Pierre, que ces coquins-là ne sont pas aussi braves qu’on lecroit… Puis, es-tu parfaitement sûr que ce soit la MainRouge ?

– J’en suis convaincu. Il n’y pas debrigands dans le pays, tu le sais bien !

– Embrasse-moi, Pierre. Nous nousdéfendrons et nous mourrons ensemble, s’il le faut !

Les deux époux se jetèrent dans les bras l’unde l’autre, en une étreinte passionnée. Leurs lèvres s’unirent dansun brûlant baiser qui devait peut-être être le dernier.

– Et miss Ellénor !… s’écria tout àcoup Dorypha avec désespoir.

– Nous ne pouvons nous occuper d’elle ence moment. Nous avons assez de songer à nous !

À cet instant, la serrure tomba à terre,arrachée. La porte s’entrebâilla. Deux ou trois visages hideuxapparurent.

Pierre Gilkin tira dans le tas, presque à boutportant, deux fois de suite. Deux hommes tombèrent. Des cris defureur s’élevèrent.

– Rends-toi, coquin !… où noust’écorcherons vif !…

– Nous mettrons le feu à tacambuse !…

– Canailles ! riposta Pierre Gilkinexaspéré, vous ne me tenez pas encore !…

Et il tira une troisième fois, blessant encoreun bandit.

Pendant que s’échangeaient au hasard cesparoles, les balles sifflaient à travers la chambre. Déjà PierreGilkin avait été légèrement atteint à l’oreille et à l’épaule.

Soudain, une rude et forte voix domina uninstant le crépitement de la fusillade et les cris descombattants :

– Vive la Main Rouge ! Et mort auxtraîtres !…

Dorypha avait reconnu cette voix, et elleétait devenue blême.

– L’Irlandais ! balbutia-t-elle.Nous sommes perdus !… Oh ! comme je regrette de ne pasl’avoir tué !…

Edward Edmond, avec tout le sang-froid d’unehaine concentrée par une longue rancune, visa longuement PierreGilkin et tira.

Le coup avait porté. Le maître de l’haciendase rejeta en arrière, en laissant échapper son browning.

La balle d’Edward Edmond lui avait brisé l’osdu bras.

– Donne-moi ton browning ! criaDorypha éperdue.

Mais déjà l’Irlandais s’était rué dans lachambre et mettait en joue Pierre Gilkin, blessé, désarmé etincapable de se défendre.

Dorypha s’élança à son secours. Une lutteaffreuse s’engagea. Mais Dorypha, à demi nue, affolée, n’était pasde taille à défendre son mari contre l’Irlandais, doué d’unevigueur peu commune.

De sa main droite, il serrait, comme dans unétau de fer, la gorge de la danseuse, étendue sur le lit et, de lagauche, il tira sur Pierre Gilkin qui, atteint en pleine poitrine,tomba, baigné dans son sang.

– Je l’ai tué, ce gredin de Belge !ricana-t-il. Et, maintenant, à ton tour, chienne maudite !… Tuvas y passer !… Ton compte est bon !…

Il s’apprêtait à brûler la cervelle de lagitane, quand il se sentit la main saisie par un poignet de fer. Ilse retourna, furieux, et se trouva face à face avec Slugh.

– Il ne faut pas tuer cette femme, ditcelui-ci d’une voix brève !

– Je croyais…

– J’ai changé d’avis. Qu’on se contentede la garrotter solidement.

Edward Edmond baissa la tête, tout penaud.Mais il n’eut pas la moindre velléité de résister à la volonté deSlugh.

– Que tout le monde, continua ce dernier,m’aide à fouiller la maison ! L’autre femme s’est échappée. Ilfaut la retrouver à tout prix !

Dorypha, qui se tordait sur son lit, quoiqueles cordes lui serrassent les chevilles et les poignets, poussaitdes cris déchirants et, malgré eux, les bandits ne pouvaients’empêcher de ressentir quelque émotion.

Slugh s’en aperçut.

– Bâillonnez cette gueuse !ordonna-t-il. Qu’elle cesse de nous rompre les oreilles ! Elleva savoir, d’ici peu, ce qu’il en coûte de trahir les Lords de laMain Rouge.

Cet ordre fut exécuté immédiatement. Puis lestramps se répandirent dans toute la maison, battirent même lesbuissons du jardin et explorèrent les moindres recoins.Vainement ! Miss Ellénor avait disparu et il fut impossibleaux bandits de deviner de quel côté elle avait pu s’enfuir.

La jeune fille avait atteint sans accident lesbâtiments occupés par les vaqueros et les Indiens. Mais, comme ellepoussait la porte, ses pieds butèrent contre un corps étendu aumilieu d’une large flaque de sang.

Avant de pénétrer dans la maison des maîtres,les bandits avaient commencé par assassiner les serviteurs.

Frissonnant de terreur et sur le point des’évanouir, la jeune fille demeura quelque temps à la même place,et c’est de là qu’elle assista au drame sanglant dont la chambre deDorypha avait été le théâtre.

Persuadée que la gitane et son mari avaientété égorgés tous les deux, miss Ellénor n’eut plus qu’unepensée : fuir, fuir le plus loin possible de ce champ decarnage !

Elle se faufila jusqu’à la porte du corral oùse trouvaient les mustangs, et, sautant sans étriers et sans sellesur le dos du premier venu d’entre eux, elle s’élança au hasard, àtravers la campagne, cramponnée à la crinière de l’animal qu’elleexcitait de la voix et du geste.

Le mustang, qui n’était pas habitué à êtreconduit de la sorte, se rua, comme s’il eût eu le mors aux dents, àtravers les prairies et les plantations de vignes etd’orangers.

Ce fut peut-être cette course folle qui sauvala jeune fille.

L’animal ne fit halte qu’au milieu d’un champde maïs, dont les tiges résistantes et drues l’empêchaientd’avancer.

Ce fut de là que miss Ellénor vit passer dansla nuit, comme une cavalcade infernale, la troupe des bandits quis’étaient emparés des meilleurs chevaux de l’hacienda.

L’un de ces scélérats portait, brutalementjeté en travers de sa selle, le corps inerte de Dorypha, dont lepeignoir blanc se distinguait nettement dans la pénombre.

La fugitive contempla ce spectacle les yeuxagrandis par l’horreur. Bientôt les silhouettes des cavaliers seperdirent dans la nuit et disparurent dans la direction dunord.

La jeune fille, brisée de fatigue etd’émotion, se demanda un instant si elle ne ferait pas bien derentrer à l’hacienda, où quelques-uns de ses habitants avaientpeut-être échappé à la mort.

Elle allait se diriger de ce côté, quand deslangues de flamme rouge montèrent dans le ciel, en même tempsqu’éclataient des hennissements et des beuglements d’agonie.Horreur ! Infamie ! Les tramps avaient mis le feu àl’hacienda, après avoir eu soin de fermer à clé la porte desétables.

La rescapée pour la deuxième fois rebroussarapidement chemin, plus morte que vive. Elle reprit au hasard sacourse éperdue. Une demi-heure plus tard, des vaqueros, qui avaientvu de loin la lueur de l’incendie et qui accouraient au secours dePierre Gilkin, la recueillirent presque inanimée et la conduisirentà la station de Cucomongo, dans un hôtel, où on la soigna avecsollicitude et où elle demeura trois jours entre la vie et lamort.

Quand elle fut remise de cette effroyablesecousse, on lui apprit que Dorypha avait disparu, que PierreGilkin mortellement atteint n’avait pas encore succombé à sesblessures et était en traitement à l’hôpital de la station. Lesvaqueros l’avaient découvert et emporté au moment même où lesflammes allaient atteindre la chambre où ses assassins l’avaientabandonné dans la mare de sang provenant de ses blessures.

Anéantie par tant de terribles émotions, missEllénor réfléchit qu’il ne lui restait plus d’autre parti à prendreque de regagner New York. Et elle envoya, le jour même, une longuedépêche à lord Burydan.

Quatre jours plus tard, elle descendait à lastation du Central Pacific Railroad, à New York. Lord Burydan futla première personne qu’elle aperçut au débarcadère. Il tenait à lamain une grosse gerbe de scabieuses.

Miss Ellénor eut un pâle sourire enreconnaissant les fleurs qui lui devenaient plus chères encore. Lesfiancés montèrent sans tarder dans une auto qui les emportarapidement dans la direction du Preston-Hotel.

Lord Burydan, en souvenir de leur premièreentrevue, avait fait mettre le couvert sur la terrasse d’où l’ondominait la ville. Pendant leur repas, ils eurent un long et tendreentretien.

Miss Ellénor raconta, sans rien omettre,toutes les péripéties du drame où elle avait failli jouer un siterrible rôle. Son fiancé l’écouta, tout pensif, sans l’interromprepar une seule observation.

– Ma chère Ellénor, dit-il enfin, depuisque j’ai reçu votre dépêche, j’ai beaucoup réfléchi. Je crois vousavoir trouvé, cette fois, une retraite absolument inviolable.

– J’irai partout où vous me direzd’aller, répondit la jeune fille avec une souriante obéissance. Jesais que tout ce que vous me conseillerez est dans l’intérêt denotre amour.

– Je possède au Canada, continua-t-il,d’immenses propriétés et des amis qui me sont entièrementdévoués.

« C’est à eux que je veux vous confier.Certes, la Main Rouge n’ira pas vous chercher dans les forêts quibordent les rives du lac Winnipeg. Cette décision n’a, je l’espère,rien qui vous chagrine ?

– Mon seul chagrin est de m’en allerencore si loin de vous !

– Vous savez bien qu’il le faut. Prenezpatience, allez, cette séparation ne doit plus durer bienlongtemps. D’ici peu, je vais atteindre le but que je me suisfixé.

– Quand partirai-je ?

– Dès que vous aurez pris quelque repos.Je vous préviens, d’ailleurs, que vous aurez un compagnon devoyage, un vénérable vieillard qui est un de mes meilleursamis.

– Cela m’ennuie un peu de voyager avec uninconnu.

– Oh ! rassurez-vous ! Celui-làn’est guère gênant. Le pauvre homme, à la suite d’une fortecommotion, a été complètement privé de la parole. Il lui estimpossible d’articuler un seul mot.

– Et il se nomme ?

– Mr. Clark.

Trois jours plus tard, miss Ellénor, que lordBurydan accompagna à la gare, prenait place dans un pullman-car duCanadian Railway, en compagnie du milliardaire William Dorgan,qu’on lui avait présenté sous le nom de Clark et que de largeslunettes noires rendaient absolument méconnaissable.

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