Maurin des Maures

Chapitre 33De la rencontre qu’eurent pour la première fois Maurin des Maureset son fils Césariot sous un arbre qui est célèbre dans le Var sousle nom de Pin Berthaud, et comment le don Juan des bois se révélapère de famille à la romaine et à la provençale.

 

Décidé à avoir une conversation avec le jeuneCésariot, Maurin partit un beau matin pour Saint-Tropez. Il setrouva que le même matin Césariot, muni de quelque argent que luiavaient donné ses patrons, à la suite d’une pêche miraculeuse,prenait de nouveau le chemin de Toulon, où il allait« s’amuser ».

Maurin le rencontra sous le PinBerthaud, pin gigantesque bien connu dans tout le golfe, maisdont la célébrité est devenue universelle, depuis que sous sonombre le roi des Maures et son dauphin de la main gauche s’yrencontrèrent pour une mémorable conversation. On le trouve,depuis, cité dans tous les guides. Il offre d’ailleurs, à tous lespassants, une ombre véritable sous laquelle il est agréable de sereposer un instant.

Césariot, qui ne connaissait Maurin des Mauresque pour en avoir entendu parler comme tout le monde, cheminaitd’un air préoccupé, sournois, la tête basse, l’œil inquiet… Sonidée fixe le tourmentait. Maurin l’arrêta d’un mot.

« C’est à toi qu’on a mis Césariot ?(Cela signifie : « C’est bien toi qu’on a baptiséCésariot ? »)

Il y avait dans cette tournure de phraseprovençale une raillerie à l’adresse de son nom, que Césariotreleva à sa manière :

« Ça vous regarde, vous ? fit-ild’un ton bourru.

– Il faut bien que ça me regarde, ditMaurin, sans ça, je ne te le demanderais pas, espèce de petitâne ! »

La conversation s’engageait mal.

« Je n’ai pas envie de causer, ditCésariot. Est-ce que je vous demande votre nom, moi, àvous ?

– Non pas, mais je vais te le dire et çate rendra, je pense, un peu mieux parlant. Je m’appelle Maurin.

– Maurin des Maures ! »s’exclama l’autre, avec un respect involontaire et mêlé d’une vagueinquiétude.

– Tu l’as deviné, mon garçon. »

Césariot esquissa un salut :

« Qu’est-ce qu’il y a pour votreservice ?

– Je connais tes pensées, dit brusquementMaurin, entrant, sans crier gare, dans la conscience du personnage.– Eh bien, elles sont mauvaises… Tu cherches ta mère ! Tucrois que, des fois, elle vient dans ce pays-ci. Tu as tort et tute trompes. Tu lis de mauvais livres et tu aimes des boissonsmauvaises. Ça te gâte l’esprit et l’estomac ; prends-ygarde.

– Je vous respecte, dit Césariot baissantson front têtu, mais tout ça, c’est mes affaires ! »

Maurin reprit posément :

« Je vais te donner un bon conseil.

– Je n’en demande pas !

– Si ta mère ne t’a pas avoué, quellequ’elle soit, celle-là, c’est sûrement, mon garçon, parce qu’ellen’a pas voulu, ou qu’elle n’a pas pu… C’est trop clair… Si ellel’avait pu, si elle le pouvait, je m’imagine qu’elle le ferait.Comprends-tu ? Alors, de la rechercher malgré elle, c’est agiravec bêtise… »

On touchait à l’idée fixe de Césariot. Il fitmine de se dérober.

« C’est agir avec bêtise ! repritMaurin, en le retenant par le bras, à moins que ce soit parcanaillerie !… »

Et avec une expression finaude qui plissait satempe :

« Tu voudrais d’elle de l’argent,preutêtre ?

– Et quand ça seraitça ! » dit Césariot avec un mauvais regard.

– Ah ! le bougre ! fit Maurin,d’un air plus ironique qu’irrité et d’une voix fluette et câline.Je vois, clair comme le jour, la petite canaille que toi tues ! »

Sa voix redevint forte et se fitsévère :

« Eh bien, écoute, coquin ! Tu vasrallier chez tes patrons. C’est moi, Maurin qui t’en donne l’ordre.Et dans ton affaire, c’est moi, Maurin, qui y regarderai à partird’à présent ; je m’en charge… Et si tu files de Saint-Tropez,c’est moi, Maurin, qui t’irai chercher par les oreilles.

– J’irai où je voudrai, gronda Césariot.Lâchez-moi, à la fin ! Il n’y a pas de Maurin quitienne ! Les hommes sont libres… Je veux aller chez mespatrons si je veux et n’y pas aller si je ne veux pas.

– Vé ! fit Maurin d’une voixsatisfaite ; il a du sang, le drôle ! »

Puis, de sa voix de commandement et decolère :

« Tu vas me promettre d’obéir, bougre degamin ! Tu n’es qu’un gamin et qu’un polisson, en train depréparer une action de bêtise et de mauvaiseté : et jet’empêcherai, sûr comme je m’appelle Maurin !

– Vous m’empêcherez ! vous ! etde quel droit ? hurla Césariot.

– Du droit de ceci », répliquaMaurin.

Il avait saisi le « pitoua » par lacravate et il le secouait en le poussant devant lui. Le jeune hommequi reculait d’un pas à chaque saccade, vint s’adosser au troncénorme du pin centenaire.

Hercule, voyant qu’il y avait bataille, vouluten être et sauta aux jambes de Césariot.

« Couché, Hercule ! ne me l’abîmepas ! » cria Maurin.

Hercule obéit. Césariot râlait dans sacravate.

« Promets-tu ? » demandaMaurin.

L’autre, sans répondre, chercha sournoisementà sa ceinture, dans la gaine de cuir, un de ces couteaux de marinqui ne se ferment pas.

En voyant luire la lame, Maurin eut un de cesmouvements d’exaspération durant lesquels un homme a le temps defaire un grand malheur.

« Ah ! fils de garce !murmura-t-il… Que ta mère me pardonne ! »

Son adversaire, qui était vigoureux, échappa,d’une secousse brusque, à son étreinte ; son gilet s’étaitdéboutonné ; un lambeau de sa chemise était resté aux mains deMaurin. Et le don Juan des Maures tout à coup demeura stupéfait,saisi d’une émotion, terrible, en présence de son fils armé.

Maurin, immobile, pâle, regardait Césariotqui, également immobile, demeurait prêt à reprendre la lutte avecson large couteau luisant au soleil.

Le visage de Maurin eut une expressionextraordinaire de terreur et d’énergie qui, sans doute, paralysales moyens de défense de son adversaire, car, en un tour de main,Maurin, se jetant sur lui tout à coup, l’eut désarmé. Cela fait, ilprit le couteau par la pointe entre le pouce et l’index, et lelança à toute volée dans les branches du pin, avec tant d’adressequ’il y resta planté, très haut, dix fois hors d’atteinte ;puis empoignant Césariot par un bras, Maurin se mit à le battrecoup sur coup, à grands plats et revers de main, puis, à coups depoing et à coups de pied, sans que l’autre pût parvenir à seprotéger avec son bras resté libre…

Sous cet orage de coups, le pauvre garçon, sihardi tout à l’heure, oubliant subitement toute révolte, toutorgueil, redevint un petit enfant et se mit à trembler à la fin, enrépétant plusieurs fois, sur un ton touchant d’écolier pris enfaute :

« Pourquoi ça ? Pourquoi ça, maîtreMaurin ? »

Et entre deux maîtresses gifles, le don Juandes Maures lui répondit, d’une voix de tonnerre :

« Parce que je suis ton« péro » !

Cette révélation ne produisit pas dansl’esprit de son fils l’effet qu’en attendait Maurin ; Césariotn’éprouva aucune joie. Bien au contraire !

« Ce n’est pas vrai ! ce n’est pasvrai ! » hurlait-il, ne voulant point se résoudre àn’être pas le fils d’un ministre pour le moins, ou d’unamiral !

Et de rage et de désespoir à l’idée que Maurinpouvait dire vrai, il se mit à sangloter.

« Et maintenant que tu es mon fils, ditMaurin placide, et sans lui lâcher le bras, – marche,drôle ! que je te mène où tu dois aller. »

Le drôle obéit.

Le paternel Maurin ramenait Césariot àSaint-Tropez, chez ses patrons, à qui il comptait le recommanderfortement.

Césariot, tout d’abord, ne desserra pas lesdents. Il se soumettait à la force en rechignant. Il espérait quece diable de Maurin finirait bien par le lâcher. Et dès qu’ilaurait retrouvé sa liberté, il irait où bon lui semblait. CommentMaurin savait-il ses secrets ? Cela lui paraissait surnaturelet ne laissait pas de lui inspirer du respect.

Tenter d’échapper à la forte poigne de cediable de Maurin des Maures, il n’y songeait pas. Il éprouvait deplus en plus auprès de lui une sorte de terreur superstitieuse.Quant à l’idée d’être le fils d’un tel homme, en mieux yréfléchissant, il commençait à l’admettre, car il lui paraissaitimpossible qu’un Maurin eût parlé à la légère. Et puis, lacorrection qu’il avait reçue ne semblait acceptable à son orgueilque venue d’une autorité paternelle. Cependant, malgré la gloire dunom de Maurin, qui était un roi à sa manière, Césariot eût préférépour père l’amiral ou le ministre qu’il avait rêvé avec sa cervellefarcie de romans-feuilletons…

Maurin, nature fruste et fine, laissaitl’enfant à ses réflexions. Il avait de l’expérience, l’homme… nullesentimentalité, un esprit clair et libre.

Il se faisait midi passé. Césariot qui, sanssa mauvaise rencontre, se fût attablé là-bas, au cabaret de laFoux, commençait à sentir les tiraillements de son estomac dematelot. Rien ne creuse comme une alerte un peu vive. Il dit tout àcoup :

« Alors, de tout aujourd’hui, on nemettra rien sous la dent, hé ?

– Ça, ça serait dommage, fit doucementMaurin. À ton âge, mon homme, on a droit à la ration double. Té,entrons ici, on nous prêtera des chaises et une table où poser labouteille et le pain que j’ai, – par précaution,– toujours au carnier. »

Il poussa Césariot dans une maison de saconnaissance dont la porte s’ouvrait au bord du chemin.

« Bonjour, Capoulade. Je te demandeasile.

– Tu es chez toi, Maurin, dit l’autre…Que veux-tu ?

– Ta table, pour manger à notre aise ledîner que j’apporte.

– Nous autres, nous avons dîné, répliquaCapoulade. Fais à ta volonté. »

Sous le manteau de l’immense cheminéebrûlaient quelques troncs d’arbre. Une bouillotte chantait. Un chatronronnait à côté de deux chiens courants, qui regardaients’écrouler les braises.

Capoulade alla à ses occupations au-dehors,laissant Maurin maître de sa maison. Maurin tira de son carniervivres et bouteille et mit le tout sur la table.

Les deux hommes, le père et le fils, mangèrenten silence, d’un air de grand appétit. Maurin avait tiré d’uneterrine deux gros morceaux de « bœuf en daube ».

Voyant que Césariot cassait son pain, le pèrese mit à rire :

« Tu as perdu ton petit couteau,que ? dit-il de sa voix la plus flûtée. Eh bé, té, prends lemien ! »

Il passa au jeune gaillard son couteau, toutpareil à celui qu’il lui avait arraché des mains sous le pinBerthaud.

Après s’en être servi, Césariot voulut le luirendre.

« Garde-le, fit gaiement Maurin, ensouvenir de ton père ! Où j’ai laissé le tien, j’irai lereprendre au retour. Le diable m’emporte si quelqu’un se doutequ’il y a un couteau là-haut, dans les pignes. Personne ne leramassera, vaï !… C’était bien envoyé, qué ? »

Césariot ne répondit pas.

« Tu boudes ? À tonaise ! »

Puis brusquement, avec un grand éclat de voixjoyeuse :

« Ah ! grande buse, va ! Tucherchais une mère, tu trouves un père, et tu n’es pascontent ?… bestiasse ! »

Il but rasade, essuya sa bouche du revers desa main et, avec son large rire plein de santé :

« Rappelle-toi qu’être sûr de son pèrec’est ce qu’il y a de plus difficile au monde, car, de mère, onn’en a jamais qu’une, pitoua ! »

La chaleur du repas le mettait en bellehumeur :

« Té ! dit-il, puisque tu es monfils, je vais te donner une cuisse de lièvre que je me gardais pourmon déjeuner de demain. »

Et, gentiment, l’œil clair et tout brillantd’on ne sait quelle tendresse paternelle de bête heureuse, Maurinpoussa devant Césariot, sur un morceau de pain taillé en assiette,le cuissot de lièvre promis.

« Té ! dit-il, avalo,couyoun ! »

L’autre, peu accoutumé à ces bombances, pritle bon morceau et se mit à le dévorer gloutonnement.

Maurin le regardait faire avec unesatisfaction qui éclata dans toute sa physionomie :

« Tu es comme un petit loup del’année ! » fit-il avec admiration.

Il ajouta aussitôt, en manière de réflexionphilosophique :

« C’est pas l’embarras : un pin faitun pin, et un chêne fait un chêne… Tu es ma race, quoique tu meparaisses tenir un peu de ta mère pour la lecture ! »

Tout à coup, sa physionomies’attrista :

« C’est dommage que tu m’as l’air departir comme pour être une fameuse petite canaille !… Mais çafinira mieux que ça n’a commencé ; Dieu t’avait abandonné,pechère ! Eh bien, fit-il en se désignant du doigt, eh bien,tu le retrouves ! »

Puis, après un silence :

« Je ne te perdrai pas de vue, bougred’âne ! Et si tu ne marches pas droit, gare à tes côtes !Tu connais mon poignet, hein, à cette heure ?… Je n’entendspas que tu finisses au bagne ! ça me dérangeraitbeaucoup. »

Césariot, en ce moment, rongeait l’os le plusrésistant du lièvre.

Il le cassa tout à coup entre ses dents.Alors, Maurin s’écria, enthousiasmé :

« Ce n’est pas pour dire, mais entre tamère et moi, noum dé pas Dioù ! nous t’avons f… ichudans la gueule deux rangées de dents qui feraient le bonheur d’unchien, qué, mon homme !… Dommage, que d’après ce que je vois,pour le cœur, je ne sais pas de qui tu tiens, et peut-être,malheureusement, tu l’as dur comme le reste. »

À ces mots : « ta mère etmoi », Césariot avait relevé la tête et il regardait Maurinattentivement :

« Voui, voui, je le comprends ton genrede folie, répliqua avec indulgence le bon Maurin, à ce regardinquiet. Et je n’ai dit que ce que j’ai voulu dire… Vois-tu, tripleimbécile que toi tu es, je te répète qu’on a toujours une mère etqu’il ne faut jamais lui faire contre. Eh bien, si elle ne veut paste connaître, la tienne, soyons de bon compte : pourquoi lacontrarier ? »

Et sentencieusement :

« Pas plus de sa mère que des femmes onn’est aimé quand on le veut, pitoua !… Quant à chercher si latienne est riche comme je t’ai dit, c’est une pensée decanaillette, mon fisto !… Pour moi, tu vois, je suis venu teparler en père dès que je l’ai cru nécessaire. Ni les perdreaux, niles sangliers, ni le chasseur Maurin, entends-tu, ne laissent leurspetits sans nourriture, et je t’ai aidé, sans que tu le saches,plus d’une fois et surveillé toujours. J’ai fait ce que j’ai cru lemeilleur d’après les circonstances. On n’est pas toujours le maîtredes choses… Et à présent, il faut, écoute-moi bien, il faut que tute tiennes tranquille chez ton patron Arnaud…

« Si j’ai du bon pour tes affaires je tel’apporterai, compte là-dessus, foi de Maurin ! mais je neveux pas, comprends bien, entendre mal parler de toi. Si ta mèret’a oublié, c’est, je te dis, qu’elle a ses raisons. Fais commemoi. N’y songe plus… Tu es jeune, pense aux jeunes. Aime-lestoutes. N’en trompe aucune. Ne t’engage jamais à rien. Ellesviendront toutes seules et tu dormiras tranquille… Sinon, le pèreMaurin, comme un revenant, te viendra, la nuit, tirer par lespieds… Et c’est assez de paroles. Ça suffit pour le premier jour.Té ! achève la bouteille. Et en route chez maîtreArnaud ! Je t’ai dit pour l’heure tout ce que j’avais à tedire… »

Maurin avait allumé sa pipe.

« Tu fumes, petit ?

– Oui, dit l’autre.

– Alors garde aussi ma pipe, ensouvenir ; j’en ai trois autres dans le carnier. »

C’était une pipe dont le tuyau était un roseautrès fin et le fourneau un bout de racine de bruyère creusée aucouteau.

« Bien entendu, celle-là, je l’ai faitemoi-même, dit Maurin… mais Pastouré est plus drôle que moi pour lespipes. Il leur sculpte très bien des caricatures de singes ou desgrimaces de députés. »

Ils fumèrent longtemps, silencieux.

Césariot s’habituait déjà à l’idée d’avoirpour père ce fameux chasseur, dont on parlait très loin à la rondeet que tout le monde vantait.

Capoulade entra, ne les entendant plusjaser.

« Et alors, dit-il, veux-tu prendre uncoup d’aïguarden, hé, Maurin ?

– Ça n’est pas de refus, Capoulade.L’aïguarden est une chose bonne, quand on n’en abusepas. »

Une heure après Maurin remettait son fils aupatron Arnaud.

« Je lui ai donné un père, dit-ilsimplement, un bon, vu que c’est moi. Et s’il se dérange encore,écrivez-moi. Voici mon adresse :

« Monsieur Rinal, médecin de lamarine en retraite, à Bormes (Var), pour remettre à Maurin desMaures. »

Quand il repassa tout seul sous le pinBerthaud, Maurin leva le nez, cherchant à apercevoir parmi lespignes le couteau de son fils. Il le vit, grimpa dans l’arbre, nonsans peine, et comme il était là-haut, au milieu des branches, despaysans qui traversaient la route lui crièrent :

« Eh, là-haut ! que fais-tu,l’homme ?

– Je cueille des pignes, parce que jen’ai pas d’allumettes ; c’est pour allumer ma pipe.

– Et comment allumes-tu les pipes sansallumettes, toi ?

– Je mets les pignes en tas et je leurtire un coup de fusil à bout portant… ça les allume et je m’allume…Oh ! ça n’est pas la première fois. Seulement, ça coûte cher,au prix où est la poudre ! »

Et de rire. Et quand il fut redescendu, ilcontempla une bonne minute avec attendrissement le terrible couteaudu marin, et il murmura :

« Quand on ne connaît pas son père, pasmoins ! regardez un peu à quoi on s’expose ! »

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