Nouvelles et Contes – Tome II

V

Armand, comme on le pense bien, avait attenduimpatiemment le retour de son frère, afin d’apprendre le résultatde l’entretien avec Javotte. Tristan rentra chez lui toutjoyeux.

« Victoire ! mon cher,s’écria-t-il ; nous avons gagné la bataille, et mieux encore,car nous aurons demain tous les plaisirs du monde à la fois.

– Bah ! dit Armand ; qu’ya-t-il donc ? tu as un air de gaieté qui fait plaisir àvoir.

– Ce n’est pas sans raison ni sans peine.Javotte a hésité ; elle a bavardé ; elle m’a fait desdiscours à dormir debout ; mais enfin elle cédera, j’en suiscertain ; je compte sur elle. Ce soir, nous aurons monbracelet, et demain matin, pour nous distraire, nous nous battronsavec la Bretonnière.

– Encore ce pauvre homme ! Tu lui enveux donc beaucoup ?

– Non, en vérité, je n’ai plus de rancunecontre lui. Je l’ai rencontré, je l’ai envoyé promener, je luidonnerai un coup d’épée, et je lui pardonne.

– Où l’as-tu donc vu ? chez tabelle ?

– Eh, mon Dieu ! oui ; nefaut-il pas que ce monsieur-là se fourre partout ?

– Et comment la querelle est-ellevenue ?

– Il n’y a pas de querelle ; deuxmots, te dis-je, une misère ; nous en causerons. Commençonsmaintenant par aller chez Fossin acheter quelque chose pourJavotte, avec qui je suis convenu d’un échange ; car on nedonne rien pour rien quand on s’appelle Javotte, et même sanscela.

– Allons, dit Armand, je suis ravi commetoi que tu sois parvenu à ton but et que tu aies de quoi confondreta marquise. Mais, chemin faisant, mon cher ami, réfléchissons, jet’en prie, sur la seconde partie de ta vengeance projetée. Elle mesemble plus qu’étrange.

– Trêve de mots, dit Tristan, c’est unpoint résolu. Que j’aie tort ou raison, n’importe : nouspouvions ce matin discuter là-dessus ; à présent le vin esttiré, il faut le boire.

– Je ne me lasserai pas, reprit Armand,de te répéter que je ne conçois pas comment un homme comme toi, unmilitaire, reconnu pour brave, peut trouver du plaisir à ces duelssans motif, ces affaires d’enfant, ces bravades d’écolier, qui ontpeut-être été à la mode, mais dont tout le monde se moqueaujourd’hui. Les querelles de parti, les duels de cocarde peuventse comprendre dans les crises politiques. Il peut sembler plaisantà un républicain de ferrailler avec un royaliste, uniquement parcequ’ils se rencontrent : les passions sont en jeu, et tout peuts’excuser. Mais je ne te conseille pas ici, je te blâme. Si tonprojet est sérieux, je n’hésite pas à te dire qu’en pareil cas jerefuserais de servir de témoin à mon meilleur ami.

– Je ne te demande pas de m’en servir,mais de te taire ; allons chez Fossin.

– Allons où tu voudras, je n’en démordraipas. Prendre en grippe un homme importun, cela arrive à tout lemonde : le fuir ou s’en railler, passe encore ; maisvouloir le tuer, c’est horrible.

– Je te dis que je ne le tueraipas ; je te le promets, je m’y engage. Un petit coup d’épée,voilà tout. Je veux mettre en écharpe le bras du cavalier servantde la marquise, en même temps que je lui offrirai humblement, àelle, le bracelet de ma grisette.

– Songe donc que cela est inutile. Si tute bats pour laver ton honneur, qu’as-tu à faire du bracelet ?Si le bracelet te suffit, qu’as-tu à faire de cette querelle ?M’aimes-tu un peu ? cela ne sera pas.

– Je t’aime beaucoup, mais celasera. »

En parlant ainsi, les deux frères arrivèrentchez Fossin. Tristan, ne voulant pas que Javotte pût se repentir deson marché, choisit pour elle une jolie châtelaine qu’il fitenvelopper avec soin, ayant dessein de la porter lui-même etd’attendre la réponse, s’il n’était pas reçu. Armand, ayant autrechose en tête et voyant son frère plus joyeux encore à l’idée derevenir promptement avec le bracelet en question, ne lui proposapas de l’accompagner. Il fut convenu qu’ils se retrouveraient lesoir.

Au moment où ils allaient se séparer, la roued’une calèche découverte, courant avec un assez grand fracas, rasale trottoir de la rue Richelieu. Une livrée bizarre, qui attiraitles yeux, fit retourner les passants. Dans cette voiture étaitmadame de Vernage, seule, nonchalamment étendue. Elle aperçut lesdeux jeunes gens, et les salua d’un petit signe de tête, avec uneindolence protectrice.

« Ah ! dit Tristan, pâlissant malgrélui, il paraît que l’ennemi est venu observer la place. Elle arenoncé à sa fameuse chasse, cette belle dame, pour faire un touraux Champs-Élysées et respirer la poussière de Paris. Qu’elle ailleen paix ! elle arrive à point. Je suis vraiment flatté de lavoir ici. Si j’étais un fat, je croirais qu’elle vient savoir demes nouvelles. Mais point du tout ; regarde avec quellaisser-aller aristocratique, supérieur même à celui de Javotte,elle a daigné nous remarquer. Gageons qu’elle ne sait ce qu’ellevient faire ; ces femmes-là cherchent le danger, comme lespapillons la lumière. Que son sommeil de ce soir lui soitléger ! Je me présenterai demain à son petit lever, et nous enaurons des nouvelles. Je me fais une véritable fête de vaincre untel orgueil avec de telles armes. Si elle savait que j’ai là, dansmes mains, un petit cadeau pour une petite fille, moyennant quoi jesuis en droit de lui dire : « Vos belles lèvres enont menti et vos baisers sentent la calomnie ; » quedirait-elle ? Elle serait peut-être moins superbe, non pasmoins belle… Adieu, mon cher, à ce soir ! » Si Armandn’avait pas plus longuement insisté pour dissuader son frère de sebattre, ce n’était pas qu’il crût impossible de l’enempêcher ; mais il le savait trop violent, surtout dans unmoment pareil, pour essayer de le convaincre par la raison ;il aimait mieux prendre un autre moyen. La Bretonnière, qu’ilconnaissait de longue main, lui paraissait avoir un caractère pluscalme et plus facile à aborder : il l’avait vu chasserprudemment. Il alla le trouver sur-le-champ, résolu à voir si de cecôté il n’y aurait pas plus de chances de réconciliation. LaBretonnière était seul, dans sa chambre, entouré de liasses depapiers, comme un homme qui met ses affaires en ordre. Armand luiexprima tout le regret qu’il éprouvait de voir qu’un mot (qu’ilignorait du reste, disait-il) pouvait amener deux gens de cœur àaller sur le terrain, et de là en prison.

« Qu’avez-vous donc fait à monfrère ? lui demanda-t-il.

– Ma foi, je n’en sais rien, dit laBretonnière, se levant et s’asseyant tour à tour d’un air un peuembarrassé, tout en conservant sa gravité ordinaire : votrefrère, depuis longtemps, me semble mal disposé à mon égard ;mais, s’il faut vous parler franchement, je vous avoue que j’ignoreabsolument pourquoi.

– N’y a-t-il pas entre vous quelquerivalité ? Ne faites-vous pas la cour à quelquefemme ?…

– Non, en vérité, pour ce qui meregarde, je ne fais la cour à personne, et je ne vois aucun motifraisonnable qui ait fait franchir ainsi à votre frère les bornes dela politesse.

– Ne vous êtes-vous jamais disputésensemble ?

– Jamais, une seule fois exceptée,c’était du temps du choléra : M. de Berville, encausant au dessert, soutint qu’une maladie contagieuse étaittoujours épidémique, et il prétendait baser sur ce faux principe ladifférence qu’on a établie entre le mot épidémique et le motendémique. Je ne pouvais, vous le sentez, être de son avis, et jelui démontrai fort bien qu’une maladie épidémique pouvait devenirfort dangereuse sans se communiquer par le contact. Nous mîmes àcette discussion un peu trop de chaleur, j’en conviens…

– Est-ce là tout ?

– Autant que je me le rappelle.Peut-être cependant a-t-il été blessé, il y a quelque temps, de ceque j’ai cédé à l’un de mes parents deux bassets dont il avaitenvie. Mais que voulez-vous que j’y fasse ? Ce parent vient mevoir par hasard ; je lui montre mes chiens, il trouve cesbassets…

– Si ce n’est que cela encore, iln’y a pas de quoi s’arracher les yeux.

– Non, à mon sens, je leconfesse ; aussi vous dis-je, en toute conscience, que je necomprends exactement rien à la provocation qu’il vient dem’adresser.

– Mais si vous ne faites la cour àpersonne, il est peut-être amoureux, lui, de cette marquise chezlaquelle nous allons chasser ?

– Cela se peut, mais je ne le croispas… Je n’ai point souvenance d’avoir jamais remarqué que lamarquise de Vernage pût souffrir ou encourager des assiduitéscondamnables.

– Qu’est-ce qui vous parle de riende condamnable ? Est-ce qu’il y a du mal à êtreamoureux ?

– Je ne discute pas cettequestion ; je me borne à vous dire que je ne le suis point, etque je ne saurais, par conséquent, être le rival depersonne.

– En ce cas, vous ne vous battrezpas ?

– Je vous demande pardon ; jesuis provoqué de la manière la plus positive. Il m’a dit, lorsqueje suis entré, que j’arrivais comme mars en carême. De telsdiscours ne se tolèrent pas ; il me faut uneréparation.

– Vous vous couperez la gorge pourun mot ?

– Les conjonctures sont fortgraves. Je n’entre point dans les raisons qui ont amené cedéfi ; je m’en étonne parce qu’il me semble étrange, mais jene puis faire autrement que de l’accepter.

– Un duel pareil est-ilpossible ? Vous n’êtes pourtant pas fou, ni Berville non plus.Voyons, la Bretonnière, raisonnons. Croyez-vous que cela m’amuse devous voir faire une étourderie semblable ?

– Je ne suis point un homme faible,mais je ne suis pas non plus un homme sanguinaire. Si votre frèreme propose des excuses, pourvu qu’elles soient bonnes et valables,je suis prêt à les recevoir. Sinon, voici mon testament que je suisen train d’écrire, comme cela se doit.

– Qu’entendez-vous par des excusesvalables ?

– J’entends… cela secomprend.

– Mais encore ?

– De bonnes excuses.

– Mais enfin, à peu près,parlez.

– Eh bien ! Il m’a dit quej’arrivais comme mars en carême, et je crois lui avoir dignementrépondu. Il faut qu’il rétracte ce mot, et qu’il me dise, devanttémoins, que j’arrivais tout simplement comme M. de laBretonnière.

– Je crois que, s’il estraisonnable, il ne peut vous refuser cela. »

Armand sortit de cette conférence nonpas entièrement satisfait, mais moins inquiet qu’il n’était venu.C’était au boulevard de Gand, entre onze heures et minuit, qu’ilavait rendez-vous avec son frère. Il le trouva, marchant à grandspas d’un air agité, et il s’apprêtait à négocier son accommodementdans les termes voulus par la Bretonnière, lorsque Tristan lui pritle bras en s’écriant :

« Tout est manqué ! Javotte sejoue de moi, je n’ai pas mon bracelet.

– Pourquoi ?

– Pourquoi ? quesais-je ? une idée d’hirondelle. Je suis allé chez elle toutdroit ; on me répond qu’elle est sortie. Je m’assure qu’eneffet elle n’y est pas, et je demande si elle n’a rien laissé pourmoi ; la chambrière me regarde avec étonnement. À force dequestions, j’apprends que madame Rosenval a dîné avec son baron àlunettes et une autre personne, sans doute ce damné laBretonnière ; qu’ils se sont séparés ensuite, la Bretonnièrepour rentrer chez lui, Javotte et le baron pour aller au spectacle,non pas dans la salle, mais sur le théâtre ; et je ne saisquoi encore d’incompréhensible ; le tout mêlé de verbiages deservante : « Madame avait reçu une bonnenouvelle ; madame paraissait très contente ; elle étaitpressée, on n’avait pas eu le temps de manger le dessert, mais onavait envoyé chercher à la cave du vin de Champagne. »Cependant je tire de ma poche la petite boîte de Fossin, que jeremets à la chambrière, en la priant de donner cela ce soir à samaîtresse, et en confidence. Sans chercher à comprendre ce que jene peux savoir, je joins à mon cadeau un billet écrit à la hâte.Là-dessus, je rentre, je compte les minutes, et la réponse n’arrivepas. Voilà où en sont les choses. Maintenant que cette fille a jene sais quoi en tête, s’en détournera-t-elle pour m’obliger ?Quel vent a soufflé sur cette girouette ? – Mais, ditArmand, le spectacle a fini tard ; il lui faut bien, à cettegirouette, le temps nécessaire pour lire et répondre, chercher cebracelet et l’envoyer. Nous le trouverons chez toi tout à l’heure.Songe donc que Javotte ne peut décemment accepter ton cadeau qu’àtitre d’échange. Quant à ton duel, n’y songeplus.

– Eh, mon Dieu ! je n’y songepas ; j’y vais.

– Fou que tu es ! et notremère ? »

Tristan baissa la tête sans répondre, etles deux frères rentrèrent chez eux.

Javotte n’était pourtant pas aussiméchante qu’on pourrait le croire. Elle avait passé la journée dansune perplexité singulière. Ce bracelet redemandé, cette insistance,ce duel projeté, tout cela lui semblait autant de rêveriesincompréhensibles ; elle cherchait ce qu’elle avait à faire,et sentait que le plus sage eût été de demeurer indifférente à desévénements qui ne la regardaient pas. Mais si madame Rosenval avaittoute la fierté d’une reine de théâtre, Javotte, au fond, avait boncœur. Berville était jeune et aimable ; le nom de cettemarquise mêlé à tout cela, ce mystère, ces demi confidences,plaisaient à l’imagination de la grisette parvenue.

« S’il était vrai qu’il m’aimeencore un peu, pensait-elle, et qu’une marquise fût jalouse de moi,y aurait-il grand risque à donner ce bracelet ? Ni le baron nid’autres ne s’en douteraient ; je ne le porte jamais ;pourquoi ne pas rendre service, si cela ne fait de mal àpersonne ? »

Tout en réfléchissant, elle avait ouvertun petit secrétaire dont la clef était suspendue à son cou. Làétaient entassés, pêle-mêle, tous les joyaux de sa couronne :un diadème en clinquant pour la Tour de Nesle, descolliers en strass, des émeraudes en verre qui avaient besoin desquinquets pour briller d’un éclat douteux ; du milieu de cetrésor, elle tira le bracelet de Tristan et considéra attentivementles deux noms gravés sur la plaque.

« Il est joli, ce serpentin,dit-elle ; quelle peut être l’idée de Berville en voulant lereprendre ? je crois qu’il me sacrifie. Si l’inconnue meconnaît, je suis compromise. Ces deux noms à côté l’un de l’autre,ce n’est pas autorisé. Si Berville n’a eu pour moi qu’un caprice,est-ce une raison ? Bah ! il m’en donnera un autre ;ce sera drôle. »

Javotte allait peut-être envoyer lebracelet, lorsqu’un coup de sonnette vint l’interrompre dans sesréflexions. C’était le monsieur aux lunettes d’or.

« Mademoiselle, dit-il, je vousannonce un succès : vous êtes des chœurs. Ce n’est pas, deprime abord, une affaire extrêmement brillante ; trente sous,vous savez, mais qu’importe ? ce joli pied est dans l’étrier.Dès ce soir, vous porterez un domino dans le bal masqué deGustave.

– Voilà une nouvelle ! s’écriaJavotte en sautant de joie. Choriste à l’Opéra ! choriste toutde suite ! j’ai justement repassé mon chant ; je suis envoix ; ce soir, Gustave !… Ah, monDieu ! »

Après le premier moment d’ivresse,madame Rosenval retrouva la gravité qui convient à unecantatrice.

« Baron, dit-elle, vous êtesun homme charmant. Il n’y a que vous, et je sens ma vocation ;dînons : allons à l’Opéra, à la gloire ; rentrons,soupons, allez-vous-en ; je dors déjà sur mes lauriers. »Le convive attendu arriva bientôt. On brusqua le dîner, et Javottene manqua pas de vouloir partir beaucoup plus tôt qu’il n’étaitnécessaire. Le cœur lui battait en entrant par la porte desacteurs, dans ce vieux, sombre et petit corridor où Taglioni,peut-être, a marché. Comme le ballet fut applaudi, madame Rosenval,couverte d’un capuchon rose, crut avoir contribué au succès. Ellerentra chez elle fort émue, et, dans l’ivresse du triomphe, sespensées étaient à cent lieues de Tristan, lorsque sa femme dechambre lui remit la petite boîte soigneusement enveloppée parFossin, et un billet où elle trouva ces mots : « Il nefaut pas que les plaisirs vous fassent oublier un ancien ami qui abesoin d’un service. Soyez bonne comme autrefois. J’attends votreréponse avec impatience. »

« Ce pauvre garçon, ditmadame Rosenval, je l’avais oublié. Il m’envoie unechâtelaine ; il y a plusieurs turquoises… » Javotte semit au lit, et ne dormit guère. Elle songea bien plus à sonengagement et à sa brillante destinée qu’à la demande de Tristan.Mais le jour la retrouva dans ses bonnes pensées.

« Allons, dit-elle, il fauts’exécuter. Ma journée d’hier a été heureuse ; il faut quetout le monde soit content. » Il était huit heures du matinquand Javotte prit son bracelet, mit son châle et son chapeau, etsortit de chez elle, pleine de cœur, et presque encore grisette.Arrivée à la maison de Tristan, elle vit, devant la loge duconcierge, une grosse femme, les joues couvertes delarmes.

« Monsieur de Berville ?demanda Javotte. – Hélas ! répondit la grossefemme.

– Y est-il, s’il vous plaît ?Est-ce ici ?

– Hélas ! madame,… il s’estbattu,… on vient de le rapporter… Il estmort ! »

Le lendemain, Javotte chantait pour laseconde fois dans les chœurs de l’Opéra, sous un quatrième nomqu’elle avait choisi : celui de madame Amaldi.

FIN DU SECRET DE JAVOTTE.

Pierre et Camille et leSecret de Javotte ont été publiés pour la première fois dansle Constitutionnel, à peu de distance l’un de l’autre(avril et juin 1844).

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