Chapitre 40La Vieille mendiante
Il était une fois une vieille femme comme tuen as certainement vu déjà. une vieille femme qui mendiait.Celle-là mendiait donc, et à chaque fois qu’on lui donnait quelquechose, elle disait : « Dieu vous le rende ! »Mais elle vint un jour sur le seuil d’un gai luron qui seréchauffait au coin du feu et qui lui dit gentiment, en la voyanttrembler à la porte : « Mais entrez donc, grand-mère, etréchauffez-vous ! » La pauvre vieille s’avança ets’approcha si près du feu que ses loques s’enflammèrent etcommencèrent à brûler, sans qu’elle s’en aperçût. Le jeune et gailuron s’en aperçut fort bien, lui qui se trouvait là, au coin dufeu. Il aurait dû éteindre. N’est-ce pas qu’il aurait dûéteindre ? Et s’il n’avait pas d’eau sous la main, il pouvaitpleurer toutes les larmes de son cœur et éteindre le feu avec lesdeux rigoles ruisselant de ses yeux.