Contes merveilleux – Tome II

Chapitre 3Jean-le-Fidèle

Il était une fois un vieux roi malade qui,sentant la mort approcher fit appeler son plus dévoué serviteur. Illui dit :

« Fidèle Jean, je vais bientôt quittercette terre, et je n’emporte qu’un seul regret : laisserderrière moi un fils trop jeune pour savoir se conduire lui-même etgouverner son royaume. Si tu ne me promets pas de lui enseignertout ce qu’il doit savoir et de lui servir de guide, je ne sauraimourir en paix. »

Le fidèle Jean était vieux, il réponditpourtant : « Je ne quitterai jamais le prince et je leservirai de toutes mes forces, même si je dois les épuiser à sonservice.

– Merci, fidèle Jean, dit le roi. Grâce àtoi je mourrai en paix… Après ma mort, tu feras visiter à mon filstout le château, depuis le sommet des tours jusqu’aux oubliettesles plus profondes ; tu lui montreras où sont les trésors etles réserves, mais tu ne le laisseras pas pénétrer dans la dernièrechambre de la tour du nord. Là, se trouve le portrait de laprincesse du Castel d’Or. S’il le voit, de grands malheurs endécouleront et mieux vaut ignorer l’existence de cette princesseque de chercher à l’approcher. »

Le fidèle Jean s’engagea à respecter lesvolontés du roi mourant et peu après celui-ci rendit l’âme.

Quand le temps du deuil fut écoulé, le fidèleserviteur dit à son nouveau maître :

« Il est temps pour vous de connaîtrevotre héritage. Venez avec moi, je vais vous faire visiter lechâteau de vos pères. »

Il conduisit le jeune roi à travers les salleset les galeries, les escaliers et les tourelles, lui fit admirerbien des tapisseries et des meubles précieux, ouvrit de nombreuxcoffres pleins d’or ou de monnaies rares, mais laissa bien close laporte de la tour du nord, où se trouvait le portrait de laprincesse du Castel d’Or.

Ce portrait se trouvait placé de telle sortequ’on le voyait dès qu’on entrait dans la pièce, et il était peintde si merveilleuse façon qu’on croyait voir la princesse sourire etrespirer, comme si elle se tenait là, vivante.

Le jeune roi, cependant, remarqua que lefidèle Jean passait devant cette porte sans l’ouvrir et lui endemanda la raison.

« Parce que, répondit le fidèle Jean, ily a dans cette pièce quelque chose qui vous ferait peur.

« Je veux le voir », répéta le jeuneroi, cherchant à ouvrir la porte, mais Jean le retint.

« Non, dit-il, j’ai promis au roi votrepère que vous ne verriez pas ce que contient cette pièce. Si vous yjetiez un seul coup d’œil, les plus grands malheurs pourraient enrésulter et pour vous et pour votre royaume.

– Le plus grand malheur, dit le prince,serait plutôt que je ne puisse y entrer, car alors, de jour ni denuit, je ne pourrai trouver le repos. Je ne bougerai pas d’ici tantque tu n’auras pas ouvert cette porte. » Le fidèle Jeancomprit que le jeune roi ne changerait pas d’avis ; alors ilprit son trousseau de clefs, en choisit une et, à regret,l’introduisit dans la serrure.

Il pénétra le premier dans la pièce, espérantavoir le temps de couvrir le tableau, mais il était déjà troptard : le prince, entré sur ses talons, vit le portrait, sonregard rencontra celui de la princesse et il tomba sur le plancher,évanoui.

« Le malheur est arrivé. Qu’allons-nousdevenir, à présent ? » se dit le fidèle Jean avecangoisse.

Enfin le roi ouvrit les yeux. Ses premièresparoles furent pour demander qui était cette ravissante princesse,et quand le fidèle serviteur eut répondu à sa question, ildit :

« Si toutes les feuilles de tous lesarbres étaient des langues parlant nuit et jour, elles ne sauraientassez dire à quel point je l’aime. Ma vie dépend d’elle et je parsimmédiatement à sa recherche. Toi, qui es mon fidèle Jean, tum’accompagneras. »

Le fidèle serviteur essaya de raisonner sonmaître, mais ce fut bien inutile. Il comprit qu’il fallait luicéder et, après avoir longuement réfléchi, il mit au point unprojet qui devait lui permettre d’arriver auprès de l’inaccessibleprincesse.

« Tout ce qui entoure le roi et sa filleest en or, dit-il enfin à son maître, et elle n’aime que ce qui esten or. Dans votre trésor il y a cinq tonnes de ce métal précieux,mettez-les à la disposition de vos orfèvres afin qu’ils lestransforment en objets de toutes sortes, qu’ils les décorentd’oiseaux et de bêtes sauvages ; je sais que cela lui plaira.Dès que tout sera prêt, nous embarquerons et tenterons notrechance. »

Tout fut fait comme Jean l’avait proposé.

Les orfèvres travaillèrent nuit et jour,ciselèrent des merveilles par centaines, un navire fut équipé, lefidèle Jean et le roi revêtirent des costumes de marchands, afin den’être pas reconnus, puis les voiles furent hissées et le navirecingla vers le large, en direction du lointain point sur l’horizonoù s’élevait le Castel d’Or.

Quand ils abordèrent cette île lointaine, lefidèle Jean recommanda au roi de rester à bord, tandis que lui-mêmechercherait à approcher la princesse. Il descendit à terre,emportant de précieuses coupes d’or, escalada une falaise et arrivaprès d’une rivière. Là, une jeune servante puisait de l’eau dansdeux seaux d’or et, quand elle vit paraître cet étranger, elle luidemanda ce qu’il désirait.

« Je suis un marchand », luirépondit Jean, laissant entrevoir le contenu des ballots qu’ilavait apportés.

« Oh ! s’écria la servante, si lafille du roi voyait ces merveilles, elle vous les achèteraitcertainement », et entraînant le faux marchand, elle leconduisit au château dont de hauts remparts et d’innombrablesgardiens défendaient l’accès.

Quand la princesse eut aperçu les coupes d’or,elle les prit une à une, les admira et dit : « Je vousles achète. » Mais le fidèle Jean répondit : « Je nesuis que le serviteur d’un riche marchand. Ce que je vous montreici n’est rien en comparaison de ce qu’il transporte à bord de sonnavire.

– Alors qu’il apporte ici toute sacargaison, ordonna la princesse.

« Cela demanderait des jours et desjours, répondit Jean, et votre palais, si grand qu’il soit, nel’est pas assez pour contenir tant de merveilles. »

Ces mots ne firent qu’exciter davantage laconvoitise de la princesse qui demanda à Jean de la conduirejusqu’au bateau.

Il obéit avec la plus grande joie, et le roi,quand il vit paraître la princesse, reconnut que sa beauté étaitencore plus grande qu’il ne l’avait cru en voyant le tableau. Il lafit descendre dans les cales de son navire où, sur des brocartstissés d’or, il avait disposé des coffres débordant de bijoux, deplats, de statuettes et de candélabres. Tout était de l’or le pluspur, et les fines ciselures brillaient au soleil ou luisaient dansles coins d’ombre, d’un insoutenable éclat.

Pendant ce temps, le fidèle Jean était restésur le pont, auprès du timonier. Sur ses ordres, l’ancre fut levéesans bruit, les voiles hissées en silence et, seul, le légerclapotement des vagues contre la coque et la houle maintenant unpeu plus forte trahirent le moment où le navire, tournant sur sonerre, prit le large et alla vers d’autres cieux.

Mais la princesse était bien trop absorbéedans sa contemplation pour remarquer quoi que ce soit. Plusieursheures s’écoulèrent avant qu’elle eût achevé de tout voir, de toutadmirer, et lorsque, enfin, elle prit congé du marchand, la nuitétait presque venue.

Elle remonta sur le pont, vit les matelots àla manœuvre, les voiles gonflées par le vent et, à l’horizon, laterre comme un mince et lointain fil, maintenant horsd’atteinte.

« Ah ! s’écria-t-elle, je suistrahie ! Un vil marchand m’a prise au piège et m’emporte loinde mon père.

– Rassurez-vous, lui dit le roi en laprenant par la main, il est vrai que je vous ai enlevée par ruse,mais je ne suis pas un vil marchand. Mon père était un roi aussipuissant que le vôtre et je suis votre égal par la naissance. J’aiagi par ruse, mais l’amour est mon excuse : je ne pense qu’àvous depuis ce jour où j’ai découvert votre portrait, et ne sauraisplus vivre sans vous. »

Quand la princesse entendit ces mots, son cœurchangea, elle regarda le roi avec plus de complaisance et acceptade devenir sa femme.

Le voyage se poursuivit dans le calme et lebonheur, mais un jour où le fidèle Jean, assis sur le pont, jouaitde la flûte, il vit voler trois corbeaux. Il écouta ce qu’ilsdisaient, car il comprenait le langage des bêtes.

Le premier croassait : « Le roicroit avoir conquis la princesse du Castel d’Or.

– Il n’est pas au bout de ses peines,répondit le second.

– Hélas ! bien des épreuvesl’attendent encore », fit le troisième.

Alors le premier reprit : « Quand ilabordera dans son royaume, un cheval couleur de feu bondira verslui. S’il l’enfourche, ce cheval l’emportera dans les airs, etjamais plus il ne verra celle qu’il aime.

– Il y a un moyen d’éviter ce malheur,dit le second corbeau.

– Oui, reprit le premier, il y en a un.Si quelqu’un prend le pistolet qui se trouve dans les étuis de laselle et abat la bête, le jeune roi sera sauvé. Mais qui peutsavoir cela ? Et si quelqu’un le savait et le disait, ilserait immédiatement changé en pierre depuis la plante des piedsjusqu’aux genoux. »

Alors le second corbeau reprit la parole.

« Mais ce n’est pas tout, dit-il. Même sile jeune roi échappait à ce danger, il n’aurait pas encore conquisson épouse. Quand celle-ci entrera dans son palais, elle verra unerobe de mariée, si belle qu’elle ne pourra résister au désir del’essayer. Alors, elle sera perdue, car la robe est de soufre et depoix et la consumera jusqu’à la moelle des os.

– N’y a-t-il aucun moyen de lasauver ? demanda le troisième.

– Il n’en est qu’un seul. Mettre unepaire de gants de cuir, lui enlever sa robe et la jeter au feu.Mais qui fera cela ? Personne ne le sait, personne ne ledevinera et quiconque le saurait et le dirait serait changé enpierre depuis les genoux jusqu’au cœur. »

Le fidèle Jean ne disait rien, mais ilécoutait toujours, l’angoisse au cœur.

Alors le troisième corbeau parla. « Jesais encore autre chose, dit-il. Même si la princesse n’était pasconsumée par sa robe, les jeunes mariés ne seraient pas encoresauvés. Après le mariage il y aura un bal, la jeune reines’évanouira et si personne ne lui prend trois gouttes de sang aupoignet droit pour les jeter au loin, elle mourra… Mais quiconquesachant ceci le répéterait à haute voix, des pieds à la tête ilserait immédiatement transformé en pierre. »

Après avoir dit cela les trois corbeauxs’envolèrent, et Jean demeura plongé dans ses tristes pensées,sachant cette fois qu’il ne pouvait sauver son maître sans lui-mêmeperdre la vie.

Comme les corbeaux l’avaient dit, dès que lebateau eut accosté, un cheval à la robe de feu apparut sur laplage, et le roi enthousiasmé par son allure, s’apprêta àl’enfourcher. Le fidèle Jean n’eut que le temps de saisir lepistolet dans les fontes et d’abattre l’animal.

Alors les autres serviteurs, jaloux de Jean,s’écrièrent : « Quel massacre inutile ! Ce chevalaurait été le plus bel ornement des écuries royales. » Mais leroi les fit taire. « Il est mon fidèle Jean, dit-il, tout cequ’il fait est bien fait. » Les jaloux se regardèrent, déçus,mais ne purent insister.

Avec des clameurs de joie, un cortègetriomphal se forma qui accompagna le jeune monarque et la princessejusqu’à leur château.

Là, dans la première salle, étalée sur unlarge fauteuil, se trouvait une robe de mariée, si belle qu’elleparaissait tissée d’or et d’argent.

En la voyant, le roi voulut la prendre etl’offrir à sa fiancée, mais Jean veillait. De ses mains gantées decuir il se saisit de la robe et la jeta dans la cheminée où brûlaitun grand feu. De hautes flammes bleues s’élevèrent, répandant uneodeur épouvantable, mais les serviteurs du roi, saisissant cettenouvelle occasion de nuire à Jean et de le ruiner dans l’esprit deson maître, s’écrièrent : « Il est devenu fou. Il a brûléla robe de la mariée !

« Laissez-le, leur dit le roi, il est monfidèle Jean. Ce qu’il fait ne peut être que bien fait. » Etpourtant, il commençait à s’étonner de le voir agir de façon siétrange et le priver tour à tour d’un cheval tel qu’il ne pourraitjamais en avoir dans ses écuries et d’une robe telle qu’aucuntailleur de son royaume n’aurait pu l’imiter.

Quelques jours plus tard, le mariage royal futcélébré en grande pompe. Après la cérémonie, un fastueux bal futdonné et la mariée fut la première à danser. Le fidèle Jean ne laquittait pas des yeux et commençait à croire que les corbeauxs’étaient trompés, lorsque soudain, il la vit pâlir et s’affaissersur le sol, blanche comme morte. Tous les assistants crièrent ets’affolèrent, mais le fidèle Jean, les écartant, se précipita,releva le corps inanimé et, l’emportant dans la chambre royale,l’étendit sur le lit.

Puis saisissant son poignard, il fit jaillirtrois gouttes de sang du poignet droit de la reine et les jeta auloin.

Cette fois, les serviteurs n’eurent même pasbesoin de s’indigner. Le roi avait tout vu et se mit en colère. Ilavait des médecins à sa cour, c’était à eux de soigner la reine, etnon à ce vieux serviteur de lui ouvrir les veines avec son poignardsale et d’éparpiller au loin son sang. Peut-être même crut-il queJean allait tuer la reine, comme il avait tué le cheval. On ne saitpas, mais sa colère fut terrible et, désignant le fidèle Jean à sesgardes : « Qu’on le jette en prison ! »ordonna-t-il.

Peu après, la reine reprenait connaissance,mais ne put faire fléchir la colère de son époux : le fidèleJean fut jugé le lendemain et condamné à être pendu. Il nes’insurgea pas et dit seulement : « Tout condamné à morta le droit de parler. Me refuserez-vous ce droit ?

– Non, dit le roi. Nous t’écoutons.

– J’ai été injustement condamné, sire,dit Jean, car je n’ai jamais cessé de vous être fidèle. »Puis, il répéta la conversation des corbeaux, telle qu’il l’avaitsurprise à bord du navire, et expliqua comment, pour sauver sonmaître, il avait dû agir comme il l’avait fait.

« Qu’on lui rende la liberté !s’écria alors le roi. Comment ai-je pu douter de toi, ô mon fidèleJean ? Me le pardonneras-tu jamais ? »

Mais le fidèle Jean ne répondit pas car soncorps changé en pierre ne pouvait plus bouger et, à la dernière deses paroles, sa langue elle-même s’était pétrifiée.

Quand le roi comprit cela, il fut saisi d’unaffreux chagrin. Il reconnut que son serviteur avait sauvé sa vieet celle de son épouse en sacrifiant la sienne et que riendésormais ne pourrait réparer l’affreuse injustice qu’il venait decommettre. La reine, informée de la chose, partagea ses regrets etordonna que le corps du fidèle Jean, devenu statue de pierre, fûtérigé sur la place d’honneur, dans la plus belle salle dupalais.

La statue resta là dix ans. Dix ans pendantlesquels le roi et la reine eurent trois enfants et gouvernèrentsagement leur royaume, mais leur bonheur était entaché del’incessant regret d’avoir méconnu la fidélité de leurserviteur.

Or, un soir, le roi, assis à sa fenêtre, vitvoler trois corbeaux et, à sa grande surprise, entendit leurlangage.

« Voilà dix ans aujourd’hui, disait lepremier, que le fidèle Jean n’est plus que statue immobile et sansvoix.

– Il est un moyen de lui rendre laparole, dit le second, mais le roi ni la reine ne s’y résignerontjamais.

– Hélas ! non, dit le troisième, caril leur faudrait sacrifier toutes leurs richesses et en faire donaux pauvres.

– À ce prix pourtant, le fidèle Jeanrecouvrerait la parole et la vue.

– Il est aussi, reprit le premiercorbeau, un moyen de faire battre de nouveau son cœur, mais le roini la reine ne sauraient consentir.

– Hélas ! non, dit le troisième, caril leur faudrait alors perdre leur couronne et renoncer autrône.

– À ce prix, pourtant, le cœur du fidèleJean se remettrait à battre.

– Et son corps tout entier pourraitreprendre vie, dit le troisième, si le roi et la reineabandonnaient leur royaume pour sauver celui qui les a sauvés troisfois.

– Hélas ! ils n’accepteront jamaisde partir comme des mendiants, nu-pieds et la besace au dos, vêtusde guenilles, eux et leurs enfants.

– Hélas ! Hélas ! »croassèrent les corbeaux et ils s’en furent tous à tire-d’aile.

Le roi appela la reine, et une heure plus tardun héraut parcourait la ville invitant tous les pauvres à se rendreau château pour y recevoir une part du trésor royal. Quand ladistribution fut faite, la statue de pierre tourna la tête, sesyeux s’ouvrirent et sa bouche prononça ces mots :

« Je n’ai fait que tenir la promessefaite au roi votre père. »

Le monarque fut si heureux d’entendre denouveau la voix de son fidèle Jean que, poussant un cri de joie, ilsaisit un parchemin, et signa son acte d’abdication.

Alors, le cœur de la statue de pierre se mit àbattre, et le fidèle Jean dit :

« Sire, ne vous dépouillez pas pourmoi.

– Je ne puis faire moins pour toi que tun’as fait pour moi », répondit le roi. Il ôta ses richesvêtements, se vêtit de guenilles et partit avec sa femme et sesenfants pieds nus et besace au dos. Le fidèle Jean tenta de leretenir, mais ses jambes de pierre le rivaient au sol, loin de sonroi qui refusait de l’écouter et s’en allait.

Alors la force de son amour l’emporta sur lapesanteur de la matière et l’on vit Jean, marchant sur ses jambespétrifiées, traverser le palais, descendre le perron et se jeteraux genoux de son maître pour le supplier de ne pas partir.

« Tu es mon fidèle Jean, lui dit alors leroi. Tout ce que tu veux, je le veux », et il remonta sur sontrône.

Le trésor du roi demeura vide et Jean conservases jambes de pierre, mais à travers le temps et à travers l’espacejamais ne régna un monarque plus heureux que celui-là, qui avaitappris qu’un serviteur fidèle vaut tous les trésors du monde.

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