La Cour des miracles

Chapitre 9UN COURRIER DE PARIS

Le château de Fontainebleau était appuyé à un parc immense donton peut voir encore de beaux restes.

Ce parc était clos de hautes murailles.

Lorsque François Ier venait habiter le château, onplaçait des gardes tout le long de ces murailles, àl’intérieur.

Il y avait un garde à peu près tous les cent pas.

Triboulet était déjà venu deux fois à Fontainebleau avec le roi.Il n’ignorait aucun de ces détails.

Pourtant, c’est par le parc qu’il avait résolu de s’introduiredans le château. Il avait exposé son plan à Ragastens et àManfred.

Entrer coûte que coûte dans le parc et tâcher de savoir en quelendroit du château se trouvait enfermée Gillette.

Une fois ce point acquis, il connaissait assez la dispositiondes logis et appartements pour pouvoir, par une nuit obscure,guider ses amis.

Alors, ils pénétreraient à eux quatre dans le château, décidés àtuer tout ce qui ferait obstacle, arriveraient à Gillette, etl’enlèveraient, puis ils partiraient pour l’Italie.

Dès le premier soir de l’arrivée, Triboulet, accompagné de sestrois amis, alla étudier les abords du château.

En passant devant la somptueuse façade, Ragastens et Manfred serendirent très bien compte de l’impossibilité d’une attaqueautrement que par le parc.

La cour était pleine d’hommes d’armes.

Du côté du parc, au contraire, tout était sombre et désert. Ilslongèrent le mur.

De l’autre côté, ils entendaient parfois le cri de veille dessentinelles qui se répondaient l’une à l’autre.

Ils parvinrent au fond du parc. Là, par endroits, le mur étaiten mauvais état. Des pierres étaient tombées ; il y avait destrous.

Ils rentrèrent sans avoir, ce soir-là, rien pu tenter.

Le lendemain et les jours suivants se passèrent de même ;tous les soirs, au seul endroit que l’on pût escalader, il y avaitune sentinelle.

Chacun des quatre songeait avec répugnance qu’il faudrait enarriver à tuer un homme inoffensif ou à renoncer àl’entreprise.

Dix mortelles journées s’écoulèrent ainsi.

Manfred se désespérait, et son désespoir l’affolait. Il parlaitd’entrer au château en plein jour, de braver le roi, de leprovoquer !…

Le soir du onzième jour, Ragastens et Triboulet conférèrent àvoix basse.

– Il faut en finir ! dit Triboulet d’un airsombre.

– Je vous comprends… la sentinelle ?… Triboulet haussales épaules.

– Puisqu’il n’y a pas moyen de faire autrement, dit-il.

– C’est donc moi qui m’en chargerai, dit Ragastens.

Il espérait qu’il pourrait tomber sur le soldat et le bâillonnerassez vite pour l’empêcher de crier…

Pour la onzième fois, donc, les quatre compagnons revinrent aumur.

Il était environ dix heures du soir.

– Je monte, dit Ragastens à voix basse, en arrivant àl’endroit favorable. Dès que la chose sera faite, j’appellerai.Vous passerez l’un après l’autre, et après… nous verrons.

À ce moment le cri de veille retentit au loin. Il se répéta deproche en proche.

Et enfin, il fut redit par le soldat qui se trouvait en face deRagastens, de l’autre côté du mur.

À la voix du soldat, Triboulet tressaillit.

Il s’élança, saisit la main de Ragastens.

– Attendez ! fit-il. C’est moi qui monte.

Dix secondes plus tard, il était au haut du mur, et faisaitsigne à ses amis de garder le plus profond silence.

Il voyait distinctement la sentinelle immobile, appuyée sur lahampe de sa hallebarde.

À voix basse, Triboulet appela :

– Ludwig !…

Le soldat sursauta.

– Qui m’appelle ? s’écria-t-il.

– Parle plus bas… approche-toi… là ! Ne reconnais-tupas un ami ? Par la mort-dieu, je ne t’ai point oublié,moi !

– Monsieur Triboulet ! fit le soldat, reconnaissant lavoix. Mais vous étiez à la Bastille, disait-on ?

– Ah ! ah ! Et qui disait cela, mon braveLudwig ?

– Mais tout le monde. C’est M. de Montgomery qui vousarrêta et vous conduisit lui-même en la forteresseSaint-Antoine.

– Diable ! Eh bien, tu vois, si j’étais à la Bastille,j’en suis sorti.

– Vous en êtes sorti ! fit le Suisse ébahi.

– Tout exprès pour venir te demander si tu as toujoursenvie de revoir la montagne de la Jungfrau, d’aller écouter le« Ranz des Vaches », d’aller embrasser ta fiancée… ta…comment l’appelles-tu déjà ?

– Catherine ! dit le soldat attendri.

– Oui, Catherine. Eh bien, mon bon Ludwig, te souviens-tude ce que je t’ai promis au Louvre ?

– Si je m’en souviens, par le diable ! Je ne pensequ’à cela, et vous m’avez mis la cervelle à l’envers… Milleécus !…

– De six livres parisis ! De quoi faire bâtir unemétairie dans la vallée où tu es né, où tu épouseras ta Catherine,et où tu passeras ton heureuse existence à engendrer toute unenichée de petits Ludwig !

– Monsieur Triboulet, fit le soldat, vous venez encore metenter !

– Mais pas du tout ! Je viens seulement te dire que jesuis prêt à tenir ma promesse.

– Les mille écus !…

– Tu n’as qu’à venir les prendre.

– Où cela ?… s’écria le soldat, enflammé.

– À l’auberge du Grand-Charlemagne.

– Quand ?…

– Quand tu voudras.

– Ah ! vous êtes vraiment un bon homme de vousdéranger tout exprès…

– Pour t’apporter la fortune, c’était chosepromise !

– C’est vrai, mais je n’eus pas l’occasion de vous rendrele service que vous me demandiez, et je pouvais croire…

– Aussi, mon cher Ludwig, je vais te demander un autreservice.

– Ah ! ah ! fit le Suisse désappointé.

– Beaucoup moins dangereux que le premier que tu consentaispourtant à me rendre… Cependant, je ne veux pas te violenter. Il nemanque pas de Suisses dans les gardes, qui ne demanderont pas mieuxde gagner honnêtement mille livres en faisant une bonne action…

– Une bonne action qui pourra sans doute me conduire augibet !

– Oui, si tu es maladroit et si tu manques d’argent. Maistu es adroit, Ludwig, et tu auras de l’argent…

– Que faut-il faire ? demanda Ludwig.

– Simplement fermer les yeux et te boucher les oreillespendant deux minutes…

– Vous voulez pénétrer en secret dans le château ?

– Oui !… Et puis te demander un renseignement que tupourras peut-être me donner. Mais le renseignement est par-dessusle marché.

– Dites toujours.

– Tu as entendu parler d’une jeune fille que le roi a faitamener au château, la veille même du jour où il est arrivélui-même…

– Vous voulez parler de Mme la duchesse deFontainebleau ?

– Oui ! fit Triboulet ému.

– Pauvre demoiselle, elle a l’air bien triste !

– Oh ! s’écria Triboulet, tu l’as donc vue ?

– Deux fois, les deux jours où j’ai été mis en faction prèsdu château ; elle est descendue dans le parc.

– Seule ? fit Triboulet haletant.

– Accompagnée de deux femmes.

– Et a-t-elle pénétré loin dans le parc ?

– Oh ! non !…

– Ludwig ! veux-tu gagner, non pas mille écus, mais ledouble ! le triple ; tout ce que je possède !Veux-tu être riche comme un bourgeois ? Dis, leveux-tu ?

– Silence ! fit Ludwig à voix basse.

Triboulet entendit des pas qui s’approchaient.

C’était une ronde.

Il s’aplatit sur la muraille, le cœur tremblant à la pensée queLudwig ferait tout ce qu’il voudrait.

La ronde conduite par un officier s’approcha ; l’officieréchangea quelques mots avec Ludwig, puis s’en alla.

– Quand seras-tu encore de faction, Ludwig ?

– Après-demain.

– À cette même place ?

– Je puis m’arranger pour y être.

– Bon ! Te charges-tu, demain, de t’approcher de laduchesse de Fontainebleau ?

– Oui… Elle n’est pas fière ; il lui est arrivé déjàd’adresser la parole à des camarades.

– Eh bien ! dis-lui qu’elle se trouve après-demaindans le parc à l’heure de la faction.

– C’est-à-dire à dix heures du soir… Mais à quelendroit ?

– Près du grand bassin aux carpes. Acceptes-tu ?

– J’accepte !

– Répète un peu ce que je t’ai dit.

– Demain, je m’approche de la jeune duchesse, j’attire sonattention, elle me parle, et je lui dis : « Demain, à dixheures du soir, M. Triboulet sera près du bassin aux carpes. »Ai-je bien compris ?

– Oui, mon brave Ludwig. Donc, à après-demain soir, dixheures, ici même.

– C’est entendu.

– Et après, tu fuis avec nous, et riche désormais, tu tesauves en Suisse…

– Ô ma Catherine ! soupira le Suisse. Triboulet selaissa glisser au bas du mur.

Ils rentrèrent à l’auberge du Grand-Charlemagne. Le lendemain,Spadacape se procura une chaise de voyage qu’il acheta. Le jour dulendemain fut un jour de fièvre.

Triboulet ne tenait pas en place, causait tout seul à hautevoix, serrait la main de Ragastens.

Manfred paraissait plus calme, mais une profonde émotionl’agitait. À huit heures, il dit :

– Partons !

C’était un peu trop tôt. Mais Ragastens comprit que le jeunehomme n’y tenait plus.

Tous les quatre s’équipèrent, s’armèrent en toute hâte etdescendirent dans la rue. À ce moment, un cavalier apparut autournant de la rue des Fagots.

En apercevant Manfred, il poussa une exclamation de joie, arrêtason cheval et sauta à terre.

Le cheval s’abattit alors ; il était fourbu et rendait lesang par les naseaux.

Manfred avait affreusement pâli.

Il venait de reconnaître Cocardère.

– Lanthenay ? interrogea-t-il anxieusement.

– C’est lui qui m’envoie. Tenez.

Il tendit un pli à Manfred.

Alors, tous ensemble, ils rentrèrent dans l’auberge. Manfred,lentement, ouvrit le pli, et lut :

« Midi.

« C’est pour demain matin, sept heures.

« On va brûler Dolet.

« Si je n’arrive pas à l’enlever pendant le trajet de laConciergerie à la place de Grève… ô mon ami, mon frère… tucomprends !

« Je t’attends !… »

Silencieusement, Manfred tendit la lettre à Ragastens qui lalut, puis la fit lire à Triboulet.

Ragastens s’assit.

Quant à Triboulet, il était comme assommé.

– Mais, bégaya-t-il, les lèvres blanches, mais… tu peuxpartir… après !…

– Après ! fit Manfred avec une imprécation dedésespoir ; après, il sera peut-être minuit, une heure… troptard pour arriver à temps !

Brusquement, il se tourna vers Cocardère qui assistait à cettescène, sans comprendre ce qu’elle avait de poignant.

– Va à l’écurie, dit-il, et selle deux chevaux. Spadacapeva t’indiquer les meilleurs. Hâte-toi !

Spadacape et Cocardère s’élancèrent.

Ragastens s’était levé et avait saisi la main de Manfred.

– Bien, mon enfant, dit-il simplement, en redonnant aujeune homme ce nom qui déjà, l’avait fait tressaillir.

– Nous restons à trois ! dit Ragastens en se tournantvers Triboulet. Mais sans vouloir déprécier l’aide de notre ami,j’affirme que nous réussirons à trois comme si nous eussions étéquatre !

Manfred comprit l’intention du chevalier et, à son tour, luiserra la main.

À ce moment, Cocardère reparut.

– Tu n’es pas trop fatigué pour refaire le chemin ?demanda Manfred.

– Je suis éreinté, par la mort-dieu ! Mais pour ne pasêtre à Paris demain matin, il faudrait que je sois mort et enterré…Si vous pouviez voir la figure de Lanthenay, comme je l’ai vue cematin !…

– Partons ! fit Manfred d’une voix rauque.

L’instant d’après, Ragastens, Triboulet et Spadacape entendirentle galop furieux de deux chevaux.

– Partons ! dit alors à son tour Triboulet.

Et ils se dirigèrent vers le parc du château.

Manfred et Cocardère galopaient côte à côte sur la route deMelun.

L’oreille aux aguets et la main prête, Cocardère causait.

– Comment as-tu fait pour nous trouver ? avait demandéManfred.

– C’est une chance inespérée… Il faut vous dire qu’enarrivant à Fontainebleau, je n’avais guère la tête à moi ;cette course furieuse m’avait brisé. Donc, à la première maison, jem’arrête, et je regarde autour de moi. Personne. Je frappe à unemaison de paysan. Et, comme me l’avait recommandé Lanthenay, jedemande si on a vu un seigneur qui s’appelle le chevalier deRagastens et si on sait où il loge. On me répond de m’adresser auchâteau et on me ferme la porte au nez. Il paraît que je faisaispeur… Je demeurais là, tout bête, ne sachant où aller, lorsque toutà coup, d’une maison voisine, sort une femme…

– Une femme ?

– Habillée en homme… Belle femme autant que j’ai puvoir.

– J’ai entendu que vous cherchiez M. de Ragastens, medit-elle.

– Qui êtes-vous, madame ? lui dis-je, me méfiant.

Elle hausse les épaules et me dit :

– Oui ou non, cherchez-vous M. de Ragastens ?

– Oui, lui dis-je. Et c’est pressé.

– Eh bien, me dit-elle, allez rue des Fagots, près duchâteau, et arrêtez-vous à l’auberge du Grand-Charlemagne.

– Là-dessus elle disparaît, acheva Cocardère, et moi, jepique des deux, demandant à mon pauvre cheval un derniereffort.

L’idée de Madeleine Ferron se présenta d’elle-même à Manfred.Quelle autre, en effet, que Madeleine pouvait s’intéresser auchevalier de Ragastens que nul ne connaissait àFontainebleau ?

– Cette femme est donc notre bon génie ? sedit-il.

Ils traversèrent Melun comme des fantômes.

Hors de la ville, ils s’arrêtèrent une heure ; sans cettehalte, les chevaux ne fussent pas arrivés à Paris.

Une pleine mesure d’avoine tirée des fontes fut placée devantchaque bête, et Cocardère profita de la halte pour dévorer unetranche de bœuf placée entre deux vastes tartines de pain. Quant àManfred, il se contenta d’une lampée de liqueur.

Les deux cavaliers se remirent en selle et repartirent du mêmetrain.

À deux heures du matin, ils étaient aux portes de Paris.

– Fou que j’ai été ! gronda amèrement Manfred. Lesportes sont fermées ! Je n’avais point songé à cela !

– Les portes ouvrent à cinq heures, dit Cocardère ; orla chose est pour sept heures seulement…

Manfred piétinait nerveusement autour de son cheval. Tout à coupil se décida.

– Suis-moi, dit-il à Cocardère.

Il alla frapper à la poterne, c’est-à-dire à la petite portebasse qui s’ouvrait près de la grande. Au bout de quelquesinstants, un soldat vint ouvrir.

– Mon ami, dit-il, j’ai un message pressé à communiquer àvotre sergent.

– Venez, dit le soldat.

Ils traversèrent une salle basse aux voûtes surbaissées, danslaquelle il y avait quelques gardes, et entrèrent dans une deuxièmepièce de plus grandes dimensions qui était le véritable poste.

Manfred vit tout de suite la porte qui ouvrait sur la rue, etfit un signe à Cocardère.

Celui-ci s’approcha de la porte.

– Voici le sergent, dit le soldat.

– Que me voulez-vous ? demanda le chef de poste.

– Vous dire que j’ai besoin d’entrer tout de suite à Paris,dit Manfred qui surveillait du coin de l’œil les mouvements deCocardère.

– On n’entre pas à pareille heure, grommela le sergent.Garde, reconduisez ces deux hommes.

– En avant ! cria à ce moment Cocardère en ouvrant laporte toute grande et en se précipitant dans la rue.

Le sergent, comprenant qu’il était joué, essaya de barrer lepassage à Manfred. Mais, d’un coup de poing, le jeune hommel’envoya rouler à trois pas, et s’élança à son tour.

L’instant d’après, il entendit deux ou trois coups d’arquebuseque les soldats du poste tirèrent au jugé, par acquit deconscience.

Une heure plus tard, Manfred et Cocardère arrivaient à la Courdes Miracles.

– Il est trois heures, dit Cocardère, je vais dormirjusqu’à six. Sans quoi, je serais inutile.

– Je te réveillerai, sois tranquille.

Et il se dirigea vers l’appartement qu’occupait Lanthenay,appartement dans lequel s’étaient réfugiées Julie et Avette, lafemme et la fille d’Étienne Dolet.

Lanthenay poussa un cri de joie en apercevant son ami et leserra dans ses bras. D’un coup d’œil, il lui montra les deuxmalheureuses femmes qui pleuraient.

– Ils ont donc osé le condamner ! fit Manfred.

– Mais tout n’est pas perdu ! s’écria Lanthenay. Nousle sauverons !

– Certes !

– Ah ! monsieur ! s’écria Avette en joignant lesmains. Mon pauvre père.

Quant à Julie, elle était comme prostrée.

– Nous tenterons l’impossible ! dit Manfred.

– Viens ! dit brusquement Lanthenay.

– Mon cœur se brise à les voir pleurer ! sanglotaLanthenay quand ils furent dehors. Viens… je vais te montrer lesdispositions que j’ai prises afin que nous soyons bien d’accorddans l’action.

Dans la Cour des Miracles, les truands préparaient des armespour le coup de main que l’on allait tenter.

Manfred et Lanthenay parvinrent à la Conciergerie.

– Où l’exécution doit-elle avoir lieu ? demandaManfred.

– Tu vas voir. Nous voici à la Conciergerie. Le cortègesortira par cette porte. Prenons le chemin qu’il va suivre.

Ils franchirent le pont. À droite, ils tournèrent, tout desuite, et, en quelques pas, se trouvèrent sur la place deGrève.

Là, au centre de la place, trois ou quatre hommes s’occupaient àun singulier travail : ils paraissaient édifier avec beaucoupde soins une sorte de tour carrée.

Méthodiquement, les travailleurs nocturnes entassaient delongues pièces de bois sec.

Il y avait une rangée de bois, une rangée de fagots, puis uneautre rangée de bois, ainsi de suite. Cette sorte de cube s’élevaitautour d’un long poteau carré qui avait été profondément enfoncé enterre.

Ces hommes, qui travaillaient ainsi, étaient les aides dubourreau. Et ce qu’ils édifiaient, c’était un bûcher.

– C’est ici qu’on veut le brûler ? demandaManfred.

– Tu vois ! dit Lanthenay. Viens, maintenant.

Il le ramena à l’entrée du pont.

– C’est là que nous nous placerons, reprit alors Lanthenay…Voici ce qui est convenu : au moment précis où le cortègedébouchera du pont, nous nous ruerons sur l’escorte… Y eût-il cinqcents gardes, nous en viendrons à bout… Nous enlevons le prisonnieret nous nous réfugions dans la Cour des Miracles… Que dis-tu de ceplan ?

– C’est le seul qui paraisse raisonnable. La réussite meparaît indubitable.

– Tu crois ? fit Lanthenay.

– Certes !

– Ah ! si cela pouvait être, ami ! Notre rôle ànous deux, sera d’arriver jusqu’à Dolet sans nous inquiéter de cequi se passera autour de nous… Ah ! voici nos gens quicommencent à prendre position… Je commence à croire que nousréussirons ! Je doutais ! Il me semblait que nul de ceshommes ne se dérangerait… Que te dirai-je ? J’en étais arrivéà penser que toi-même tu ne pourrais arriver à temps !

– Tu vois que je suis arrivé ! fit Manfred avec unsourire.

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