La Cour des miracles

Chapitre 8FONTAINEBLEAU

Le matin du jour où François Ier quitta Paris avec sa cour,Manfred annonça à Lanthenay qu’il allait se rendre à Fontainebleau,et le mit au courant de tout ce qui lui était arrivé dans lanuit.

– Mais, ajouta-t-il, toi-même, tu vas essayer de sauverDolet. Il faut que je sois à Paris ce jour-là. Je te laisse toutpréparer à ta guise, me réservant pour l’action.

– Comment te préviendrai-je, frère ? ditLanthenay.

– Écoute… de Paris à Fontainebleau, il n’y a en somme, pourun bon cavalier, qu’une étape, un peu rude, j’en conviens ;mais nous n’avons pas le choix des moyens… Si rien de pressé ne seproduit, tu te contenteras de me faire prévenir à l’avance du jouroù tu auras résolu d’agir. Si, au contraire, tu prévois lanécessité d’agir à l’improviste, tu m’envoies Cocardère à francétrier, et nous revenons ensemble.

Lanthenay fit signe de la tête qu’il y comptait.

Les deux amis s’embrassèrent.

Puis Manfred s’en alla rejoindre le chevalier de Ragastens etTriboulet.

– Le roi part à deux heures, dit Ragastens. Je viens del’apprendre.

Manfred pâlit. Il avait espéré que le roi demeurerait à Parisquelques jours encore.

– Ceci, reprit le chevalier, modifie quelque peu notreplan. Au lieu de partir ce matin, nous partirons dansl’après-midi.

– Pourquoi cela ? fit Manfred.

– Parce que notre arrivée dans Fontainebleau avant la courne manquerait pas d’éveiller des curiosités autour de nous, et quenous avons en somme besoin de passer inaperçus.

– Mais si nous arrivons après la cour, ne serons-nous pasmenacés des curiosités que vous voulez éviter ?

– Certes… mais si nous arrivons en même temps ?

– Quoi !… Vous voulez voyager avec le roi !

– M. le chevalier a raison ! s’écria Triboulet.

– C’est le plus sûr moyen de n’être remarqué ni pendantnotre voyage, ni à notre arrivée à Fontainebleau.

L’heure du départ fut donc calculée sur le départ de lacour.

Spadacape devait être du voyage.

La princesse Béatrix devait rester à Paris et réintégrer l’hôtelque Ragastens avait loué rue des Canettes.

Il n’y avait plus aucun motif, en effet, pour que l’hôtel fûtsurveillé. Et là, Béatrix trouverait maison montée, ses serviteurset ses femmes.

Ces diverses dispositions s’exécutèrent et, à trois heuresprécises, Ragastens donnait le signal du départ, c’est-à-dire uneheure après le départ de François Ier et de la cour.

Les quatre cavaliers sortirent de Paris et s’engagèrent sur laroute de Melun.

Vers cinq heures, comme le jour baissait, Manfred qui trottaiten tête aperçut l’arrière-garde de l’escorte royale.

Dès lors, ils se maintinrent à la même distance.

En se retournant à diverses reprises, il avait semblé àRagastens qu’il apercevait derrière lui, sur la route, un cavalierqui trottait.

– Serions-nous espionnés ? songea-t-il.

Il s’arrêta et fit descendre son cheval dans le fossé du bascôté. Là il attendit.

Mais peut-être le cavalier inconnu avait-il remarqué cettemanœuvre, ou peut-être avait-il brusquement changé de route. CarRagastens attendit vainement.

Assez inquiet, il rejoignit ses amis au galop.

Mais comme à ce moment il se retourna encore, il vit le mêmecavalier qui suivait toujours.

– Nous verrons bien, pensa-t-il.

À six heures, on arriva à Lieusaint, village situé à mi-cheminentre Paris et Fontainebleau.

La cour devait y coucher, et des fourriers partis en avant-gardeavaient préparé des logements pour tout ce monde.

Ragastens et ses amis trouvèrent l’hospitalité chez un fermierdes environs qui, moyennant deux écus, consentit à les laissercoucher dans sa grange.

Le lendemain, de bonne heure, l’escorte se remit en route. Nosquatre amis reprirent leur poste en arrière de la colonne.

Au moment où on entrait dans les premiers bois qui annonçaientla forêt, Ragastens aperçut de nouveau le cavalier inconnu qui,mille pas en arrière, chevauchait paisiblement.

– Avez-vous remarqué l’homme qui nous suit ?demanda-t-il à ses compagnons.

Manfred et Triboulet se retournèrent et aperçurent à leur tourle cavalier.

– Un espion ! fit Triboulet.

– Je vais le charger, dit Manfred.

– Non… continuez la route. Je me charge de savoir à quinous avons affaire, dit Ragastens.

Manfred, Spadacape et Triboulet, poursuivirent donc leur chemin,et Ragastens, sortant de la route, s’enfonça dans un taillis où ils’arrêta.

Cette fois, sa manœuvre lui réussit à souhait : au bout dedix minutes, il vit passer l’inconnu, monté sur un solide cheval etsoigneusement enveloppé dans un ample manteau.

Ragastens attendit qu’il eût pris les devants.

Alors il quitta son taillis et, en quelques foulées, rejoignitl’inconnu.

Il s’arrêta botte à botte près de lui et salua poliment.

– Monsieur, demanda-t-il, rejoint sans doute la cour du roiFrançois ?

L’inconnu jeta un rapide regard sur le chevalier etrépondit :

– Et vous, monsieur de Ragastens ?

Ragastens tressaillit et fronça le sourcil.

Mais à ce moment, le cavalier releva la toque qui lui tombaitsur les yeux, rabattit son manteau, et Ragastens reconnut unefemme.

Cette femme, c’était la mystérieuse habitante de l’enclos desTuileries, celle qui l’avait conduit rue Saint-Denis, celle quenous pouvons appeler par son nom : Madeleine Ferron.

– Vous, madame ! s’écria le chevalier.

– Moi-même ! répondit-elle avec une gaîté forcée quiserra le cœur de Ragastens. Je vais à Fontainebleau. Etvous ?

– J’y vais aussi, dit le chevalier étonné. Mais j’ai unmotif sérieux de m’y rendre.

– Croyez-vous donc, chevalier, que j’y aille pour monplaisir !

Et comme Ragastens, péniblement impressionné par le ton étrangequ’elle avait dans ses paroles, gardait le silence, ellecontinua :

– Mais n’admirez-vous pas comme nos destinées ont desinguliers points de contacts ? Voici la troisième fois quenous nous rencontrons.

– Il est vrai, madame, et les deux premières fois, larencontre a été tout à mon avantage.

– Je suis plus heureuse que vous ne pouvez penser de vousavoir aidé. Mais à ce propos, dites-moi, vous êtes-vous bien trouvéde ma maison de la rue Saint-Denis ?

– Il nous y est arrivé une catastrophe, dit Ragastens.

Madeleine Ferron, surprise, interrogea le chevalier duregard.

Alors Ragastens raconta ce qui lui était arrivé :l’irruption du roi, l’enlèvement de Gillette.

– Nous avons sans doute été épiés pendant notre marche dela Tuilerie à la rue Saint-Denis, acheva-t-il.

Madeleine avait écouté avec attention.

– Et maintenant, dit-elle, vous allez essayer de sauvercette enfant ?

– Oui, madame.

– Eh bien, chevalier, si je ne me trompe, je crois quenotre troisième rencontre ne vous aura pas été inutile. Ce que vousme dites bouleverse complètement un plan que j’avais formé. Adieu,chevalier, nous nous reverrons peut-être !…

En parlant ainsi, et avant que Ragastens eût eu le temps dedemander une explication, l’étrange femme piqua des deux etdisparut en avant.

Madeleine Ferron avait passé au galop devant le groupe formé parSpadacape, Triboulet et Manfred.

Spadacape s’était retourné avec inquiétude. Il se rassura envoyant arriver au petit trot Ragastens.

Madeleine Ferron s’était jetée sous bois, comme pour coupercourt et dépasser la longue colonne de cavaliers, de carrosses etde fourgons.

– Eh bien ? demanda Manfred, lorsque le chevalier eutrejoint.

– Eh bien, ce n’était pas un espion, c’était un ami.

– Un ami ? interrogea Manfred.

– Ma foi, je suis bien obligé de donner ce nom à cettefemme…

– C’est une femme ?

– Oui et c’est la troisième fois que je la vois.

Ragastens raconta alors au jeune homme en quelles circonstancesil avait vu deux fois la mystérieuse cavalière.

Manfred n’eut pas de peine à reconnaître, dans le portrait qu’entraça la chevalier, la femme qu’il avait sauvée au gibet deMontfaucon et qui elle-même l’avait sauvé à son tour en ouvrant sià propos la porte de l’enclos des Tuileries.

À son tour, il raconta cette double circonstance…

– Si ce n’est pas une amie, conclut-il, du moins cettefemme ne nous veut pas de mal…

– Mais que peut-elle aller faire à Fontainebleau ?

…  …  …  …  … … .

Madeleine Ferron, cependant, s’était arrêtée à l’une despremières maisons de l’entrée de la ville.

Dans cette maison était arrivé, la veille au soir, un homme quenos lecteurs ont pu entrevoir un instant.

Cet homme, c’était Jean le Piètre, – ce malheureux dont lasilhouette nous est apparue dans la maison de la Maladre.

Jean le Piètre était parti de Paris deux ou trois heures avantle roi ; arrivé à Fontainebleau, il s’était enquis d’unemaison à louer.

On lui avait montré, presque à l’entrée de la ville, une demeured’aspect à demi bourgeois, comme les riches fermiers enélevaient.

Jean le Piètre avait aussitôt fait marché et payé ce qu’on avaitvoulu.

À peu près à l’heure où la cour devait arriver, il s’étaitavancé dans la forêt d’un millier de pas, sur la route deMelun.

Il s’était assis sur un tronc d’arbre renversé par quelquetourmente. Puis, les coudes sur les genoux et le menton dans lesdeux mains, il avait attendu, les yeux perdus sur cette route paroù elle devait arriver.

Enfin, un galop retentit sur le sol.

Jean le Piètre se dressa comme mû par une étrange émotion et sonregard se fit ardent.

Madeleine Ferron apparut. Elle avait coupé à travers la forêt etdistancé l’escorte royale.

Elle aperçut Jean le Piètre et s’arrêta près de lui.

– Eh bien ? demanda-t-elle.

– La maison est prête, madame, répondit Jean le Piètred’une voix où il y avait plus d’émotion encore que de respect.

Et on eût dit qu’il n’osait lever les yeux sur Madeleine.

– Où est la maison ? fit-elle.

– La quatrième à gauche en entrant dans la rue au bout decette route. Mais je crains qu’elle ne soit pas digne…

Madeleine haussa les épaules.

– Hâte-toi de venir m’y rejoindre, dit-elle.

Quelques instants plus tard, elle s’arrêta devant la maisonsignalée, sauta à terre, attacha son cheval à un anneau et entra àl’intérieur sans avoir été remarquée par les voisins, tant elleavait agi avec précipitation.

Dix minutes après, Jean le Piètre arriva à son tour.

– Y a-t-il une écurie ? demanda-t-elle.

– Oui, madame : j’y ai placé le cheval.

– J’ai visité la maison, dit-elle.

Le regard de Jean le Piètre l’interrogea avec anxiété.

– C’est bien, dit-elle. Tu as fait pour le mieux. Mais toi,où coucheras-tu ?

– À l’écurie, répondit-il à voix basse.

À ce moment, on entendit un grand tumulte dans la rue. Madeleines’approcha d’une fenêtre qu’elle entr’ouvrit assez pour pouvoirregarder au dehors sans être aperçue elle-même.

Il y avait grande rumeur. Les gens de Fontainebleau, en habitsde dimanche, avaient envahi la rue.

Un homme vêtu de noir, entouré des principaux personnages de lapetite cité, fort ému, en apparence, tenait à la main un rouleau deparchemin sur lequel était écrit un compliment qu’il devait lire àSa Majesté.

Des clameurs de : Vive le Roi !éclatèrent.

L’homme vêtu de noir et les notabilités se portèrent enavant.

Les premiers cavaliers de l’escorte royale apparaissaient.

Madeleine Ferron, derrière les vitraux de sa fenêtre, attendait,le visage impassible.

Dans la rue, maintenant, un grand silence s’était fait.

Sans doute l’homme noir lisait au roi son compliment debienvenue.

Puis, tout à coup, les clameurs recommencèrent.

Enfin, le roi apparut, entouré de seigneurs.

– Jean ! fit Madeleine.

D’un bond, il fut près d’elle.

– Regarde cet homme…

– Je le vois…

– C’est le roi de France.

– Je sais, madame…

Le roi était passé. Le fourgon, puis encore des cavaliersdéfilaient.

Madeleine, pensive, était restée près de la fenêtre.

Dix minutes plus tard, elle vit passer Ragastens et ses troiscompagnons.

– Tu vas suivre ces hommes, dit-elle, et tu reviendras medire où ils sont descendus ; alors, nous aurons à causer.

Jean le Piètre s’élança au dehors. Une heure après, il était deretour.

– Les cavaliers sont à l’auberge du Grand-Charlemagne, ruedes Fagots, dit-il.

– Bien ! fit Madeleine qui s’était assise.

Jean le Piètre demeurait debout devant elle.

Elle le regarda soudain en face. Il baissa les yeux.

– Tu disais donc que tu coucherais à l’écurie ?fit-elle.

– Pour ne pas vous gêner, madame, balbutia-t-il.

Elle lui jeta un autre regard qui le bouleversa. Puis ellereprit :

– Tu as bien remarqué l’homme que je t’ai montré ?

– Le roi : oui, madame.

– Si je te disais de le tuer, Jean, queferais-tu !

– Je tuerais le roi, madame.

Et ardemment, il continua :

– Si vous me dites de tuer le roi, je tuerai le roi. Sivous me dites de tuer le pape, j’irai à Rome et je tuerai le pape.Si vous me dites de renier ma foi, de blasphémer le Seigneur, jerenierai ma foi jusque sur le bûcher, et je blasphémerai Dieujusque dans la torture. Mon roi, mon Dieu, c’est vous,madame ! Mais vous le savez ! Qu’ai-je besoin de vous ledire ! Je vous appartiens corps et âme… Pour une heurepareille à celle que j’ai passée près de vous, je consens àl’éternité de l’enfer… Et que serait d’ailleurs le paradis sansvous ! Oh ! cette nuit quand j’y songe !… Et j’ysonge toujours ! Ce souvenir, c’est ma vie, maintenant. Iln’est pas un instant où je ne vois se dresser dans mon imaginationl’image qui me poursuit… Et parfois, pour m’apaiser, je me lacèrela poitrine à coups d’ongle… Oh ! madame… aurez-vous une foisencore pitié de moi ! Oh ! dites ! ne fût-ce qu’unmot ! Ne fût-ce que pour me laisser vivre avec un semblantd’illusion et une ombre d’espoir ! Dût cette illusion meconduire à de plus affreux tourments ! Dût cet espoirs’évanouir et ne me laisser que d’épouvantables souffrances deregret !

Madeleine écoutait cette passion qui débordait.

– Qui t’a défendu d’espérer ? fit-elle d’une voixcaressante.

– Oh ! madame, bégaya-t-il éperdu, prenez garde de merendre fou de joie !…

– Voyons ! Ai-je donc été si cruelle une premièrefois ?…

– Oui, c’est vrai ! fit-il, soudain assombri etdésespéré. Mais vous ne saviez pas alors !

– Je ne savais pas… quoi ?…

Il baissa la tête et devint livide.

– Ton mal ? demanda-t-elle d’un ton si parfaitementindifférent qu’il en fut secoué d’un étonnement prodigieux, commes’il eût vu quelque puissante reine jeter sa couronne dans unégout.

Et comme il demeurait stupide d’ébahissement et d’effroi, ellese leva et alla à lui.

Le sourire de ses lèvres avait disparu. Son regard, de caressantqu’il était s’était fait dur et mauvais.

– Oh ! madame, vous me faites peur, s’écria-t-il.

Elle lui saisit la main.

– Ton mal ! s’écria-t-elle, veux-tu savoir ?Veux-tu que je te dise, pauvre misérable ? Ton mal, c’est ceque je voulais en toi !

Il eut un cri d’épouvante et de détresse.

– Est-ce possible ? Je ne rêve pas ! C’est bienvous que j’entends !

– Ton mal !… Je voulais qu’un homme en fût atteint… Unhomme que j’exècre, et contre qui j’ai rêvé d’effroyablessupplices… Je voulais… mais peut-être n’ai-je pas réussi… Peut-êtrequ’il m’échappe, puisqu’il vole à de nouvelles amours…

– Cet homme ! cet homme ! gronda Jean lePiètre.

– C’est le roi de France !

Hébété, égaré, Jean la regarda avec des yeux stupidesd’horreur.

– Je te dis que peut-être je n’ai pas réussi. Alors, je lefrapperai autrement ! J’ai besoin d’un instrument docile, dequelqu’un qui soit mon esclave… Veux-tu être cet instrument, cetesclave ?

– Je le suis ! dit-il sourdement.

– Veux-tu haïr le roi comme je le hais ?

– Je le hais de toutes les puissances de mon être à partirde cet instant.

– Bien !… En revanche, Jean le Piètre, je serai àtoi.

– Quand ! oh ! quand !…

– Quand il sera mort ! répondit-elle.

…  …  …  …  … … .

Jean le Piètre s’enfuit comme un fou, et se réfugia au fond del’écurie.

Là, la tête dans ses poings, il songea :

– Elle aime !… Jamais je n’ai souffert pareiltourment !… Elle aime le roi… Et il faut que cet amour soitbien puissant pour qu’elle ait osé concevoir et exécuter l’acteinsensé qu’elle a commis !… Elle s’est empoisonnée pourempoisonner le roi !… Elle a détruit sa beauté pour détruirela vie de François !… Elle aime ! Et moi, misérable, quesuis-je pour elle ?… Un vil instrument ! Elle l’a dit… Etj’ai consenti ! Oui, j’ai consenti, je consens encore !Qu’importe que sa pensée s’envole vers un autre si elle est àmoi ! Oh ! le délire de cette heure d’amour !… Etcet homme ! le roi qui passe avec son sourire superbe !Il mourra ! Je le condamne ! Lors même qu’elle voudraitmaintenant le sauver, il est trop tard ! Ma haine fera plusque tous les poisons…

Il se leva et tendit vaguement le poing crispé.

Il était effroyable à voir…

Par une lucarne, Madeleine Ferron ne le perdait pas de vue. Et àle voir si horrible, si terrible, elle eut un doux sourire sur seslèvres pâles.

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