La Cour des miracles

Chapitre 32LE PAVILLON DES GARDES

Ce pavillon, dont la duchesse d’Étampes venait de parler àFrançois, était situé très avant dans le parc, au milieu d’unmassif de vieux arbres qui, pendant l’été, le couvraient d’uneombre impénétrable.

On allait rarement de ce côté. L’endroit était solitaire.

On avait fini, parmi les gens du château, par attacher des idéessuperstitieuses à ce pavillon, grâce à son isolement au fond dubosquet d’arbres.

Or, le soir du jour où la duchesse d’Étampes et FrançoisIer eurent l’entrevue à laquelle nous avons assisté, unlaquais du château entra tout à coup, pâle et tremblant, àl’office, où ses camarades prenaient leur repas.

Et il raconta qu’ayant eu une commission à porter à une dessentinelles postées contre le mur du fond du parc, il avait voulucouper court en revenant et, malgré la nuit, était passé devant lepavillon des gardes.

Or, à travers les jointures des persiennes du rez-de-chaussée,il avait vu de la lumière !

D’abord pris d’une folle envie de s’enfuir, cet homme assuraqu’il avait eu ensuite le courage de s’approcher à pas de loup dela persienne éclairée vaguement, et qu’il avait vu une forme noirevenant lentement à lui.

L’opinion générale fut que la vision signalée n’avait riend’extraordinaire, et que c’était un fait connu que le pavillon desgardes était hanté.

Par qui ? Ou par quoi ?

C’est ce qu’on ne pouvait dire. D’ailleurs, on ne sait jamaispar qui est hantée une maison hantée, parce que, si on le savait,ce ne serait plus une maison hantée, mais une maison habitée.

Cette théorie, que nous reproduisons sans en endosser laresponsabilité, fut émise par l’un des officiers de la boucheroyale, homme considérable et tout à fait digne d’être cru surparole.

Il demeura donc acquis que le pavillon des gardes étaitactuellement la demeure d’une « forme noire », que, fautede lui pouvoir donner un nom plus précis, on appela laDame en Noir, sans qu’on fût d’ailleurs tout àfait sûr que l’apparition était du sexe féminin.

…  …  …  …  … … .

Nous avons trop de respect pour MM. les officiers de l’officeroyal pour élever le moindre doute sur l’existence de laDame en Noir dont il est fait mention dans les« Mémoires du sieur Aubry de Ribécourt, officier de la boucheroyale, concernant quelques faits et gestes s’étant produits en lechâteau de Fontainebleau ». Et nous renvoyons aux ditsMémoires le lecteur récalcitrant qui refuserait d’adopter lalégende de la Dame en Noir.

Mais comme, d’autre part, nous ne nous sommes pas contenté decompulser le manuscrit du sieur Aubry de Ribécourt (nous disonsmanuscrit, car ces Mémoires ne connurent point l’honneur del’imprimerie), mais que nous avons cherché à contrôler sesassertions par celles d’autres manuscrits ou imprimés du temps,nous sommes en mesure de dévoiler le mystère de la Dame enNoir.

Nous prierons donc le lecteur curieux de dévoiler l’incognito dela dame en noir – s’il s’en trouve d’assez curieux pour cela – devouloir bien revenir un instant avec nous au moment où FrançoisIer étant sorti de la maison de la Belle Ferronnière,fit, avec Manfred et Lanthenay, la rencontre que nous avons narréede notre mieux.

Qu’on se représente Madeleine Ferron, debout près du cadavre deJean le Piètre qu’elle vient d’égorger pour sauver FrançoisIer, – pour le conserver à sa vengeance.

Une fois que le roi fut parti, Madeleine se pencha sur lecadavre qu’elle considéra un instant avec une froide curiosité.Certaine que Jean le Piètre était bien mort, elle remonta dans lachambre du premier étage et entr’ouvrit la fenêtre pour essayerd’apercevoir une dernière fois son amant.

Elle distingua dans la nuit un groupe d’ombres confuses,entendit la voix du roi, et si elle ne comprit pas tout ce qu’ildisait, elle en entendit assez pour deviner son projet.

– Oui, oui, murmura-t-elle, fais cerner cette maison,fais-la fouiller ! Tu ne m’y retrouveras pas… C’est ailleursque tu dois me revoir, mon doux François.

Alors, rapidement, elle, s’habilla en cavalier, fit un paquet dequelques hardes, et entra dans l’une des pièces qui donnaient surle derrière de la maison.

Il y avait là un jardin clos de murs peu élevés.

Madeleine jeta son paquet dans le jardin et sauta elle-même parla fenêtre, supposant que la porte d’entrée allait être forcée d’unmoment à l’autre et qu’elle ne pourrait passer par là.

Une fois dans le jardin, elle franchit le mur au moyen d’uneéchelle, se trouva dans un étroit passage qui courait parmi lesjardins d’alentour, et regagna la rue.

Elle s’était mise à marcher rapidement dans la direction duchâteau.

Dix minutes plus tard, elle entendit le bruit d’un grand nombrede pas venant à sa rencontre, et elle se blottit dans l’encoignured’une porte cochère.

De là, elle vit passer une vingtaine d’hommes qui marchaient entoute hâte sous la direction d’un cavalier ; c’était LaChâtaigneraie qui allait fouiller la maison de la BelleFerronnière, et qui passa à trois pas d’elle sans l’apercevoir.

Lorsque cette troupe se fut éloignée, Madeleine Ferron reprit samarche.

Elle n’aboutit pas à la façade du château. Mais, le contournantpar l’aile droite, elle se mit à longer le mur du parc et arrivaenfin au point qu’elle s’était fixé.

Là, ayant attentivement considéré les environs, elle frappa deuxfois dans ses mains.

Une corde lui fut aussitôt lancée de l’intérieur du parc.

Elle attacha d’abord son paquet au bout de la corde. Puis, à laforce des poignets, se hissa elle-même le long de la corde.Parvenue sur la crête du mur, où elle s’assit à califourchon, elletira à elle son paquet et le jeta dans le parc, puis, se suspendantpar le bout des doigts, elle se laissa tomber et arriva légèrementà terre.

Un homme était là qui l’attendait.

– Fidèle au poste, dit-elle ; c’est bien.

– Depuis quatre nuits, madame, répondit l’homme.

– C’est parfait. Conduis-moi maintenant.

L’homme se mit à marcher silencieusement, suivi de MadeleineFerron ; au bout d’un quart d’heure, il arriva devant unpavillon délabré.

C’était le pavillon des gardes. Il en ouvrit la porte et entradans une salle du rez-de-chaussée.

Là, il alluma un flambeau que sans doute il avait dû apporter laveille ou le jour même.

Madeleine avait défait le paquet de hardes qu’elle avait apportéet en avait tiré une bourse pesante, dont elle sortit un nombrerespectable de pièces d’or.

Elle les tendit à l’homme.

– Voici, dit-elle, un petit commencement ; maisrappelle-toi que si tu m’es fidèle jusqu’au bout, et surtout si tues intelligent, ta fortune est faite.

– Quant à la fidélité, vous pouvez d’autant plus y compterque vous trahir serait me trahir moi-même, et par conséquentrisquer à tout le moins la potence, ; quant à l’intelligence,je ferai de mon mieux… Mais venez que je vous montre votrelogis.

L’homme ouvrit une porte et descendit un escalier quiaboutissait à une cave assez vaste et assez bien aérée.

– Voici, dit-il. J’ai descendu un des lits qui setrouvaient là-haut, et l’ai garni à peu près. Voici une table, unfauteuil, et quant aux vivres, toutes les nuits je vous apporteraice qu’il faut.

– Et le cheval ? demanda Madeleine.

– En sortant par la petite porte du parc et en suivant lechemin, au bout de cinq cents pas, vous trouverez une anciennehutte de bûcheron. J’y ai mis la bête ; vous n’aurez qu’à laseller ; cette cabane vous servira aussi pour attendre lemoment propice pour rentrer dans le parc.

– Le roi va à la chasse bientôt ?

– Après-demain… ce sera une grande chasse à laquelleassistera toute la cour.

– Bien ; continue toutes les nuits à me renseigner surce qui se passe au château. Jusqu’ici je suis contente de toi. Vamaintenant, car je suis fatiguée.

L’homme se retira.

Madeleine ferma soigneusement la porte du pavillon et descenditse coucher dans la cave, où elle ne tarda pas à s’endormir d’unsommeil paisible.

…  …  …  …  … … .

Tel était ce pavillon des gardes où la duchesse d’Étampesméditait de faire conduire Margentine et Gillette.

– Je me charge de les décider, avait-elle dit, et de faireaménager le pavillon.

En effet, dès que le roi l’eut quittée, elle se mit à l’œuvre.Et bientôt une dizaine d’ouvriers et de domestiques s’employèrent ànettoyer de fond en comble les pièces les mieux conservées dupavillon, qui furent aussitôt garnies de meubles et detentures.

Dès le lendemain, le pavillon se trouva logeable, du moins dansla partie destinée à être habitée par Margentine et sa fille. Ilrestait à les décider.

– Ce sera difficile, songea la duchesse, mais avec de lapatience on arrive à tout. Et puis, en somme, si la petite Gillettedoit m’en vouloir, Margentine, au contraire, me doit de lareconnaissance, puisque je lui ai réellement fait retrouver safille.

Maintenant, quelle était au juste la pensée de la duchessed’Étampes ?

Voulait-elle sérieusement aider le roi à triompher deGillette ?

Ou plutôt n’avait-elle pas quelque espoir secret qu’au contrairela jeune fille résisterait plus facilement dans le pavillon desgardes ?

Elle n’eût pu le dire exactement.

Lorsqu’elle arriva dans l’appartement de la duchesse deFontainebleau elle trouva Margentine dans un fauteuil. Malgré sablessure, elle ne se couchait plus pour être toujours prête àdéfendre sa fille.

Gillette était assise près d’elle.

La mère et la fille, perdues dans une de ces longues et doucesconversations qui étaient leur vie depuis qu’elles s’étaientretrouvées, ne virent point entrer la duchesse.

Elle avait entre-bâillé la porte de leur chambre, et si basseque fût leur voix, elle put entendre une partie de leurentretien.

– Et ce jeune homme, disait Margentine, tu dis qu’ils’appelle ?…

– Manfred, mère.

– Manfred… Manfred, fit Margentine songeuse ; c’estétrange, il me semble que je connais ce nom-là… bien mieux, il mesemble le reconnaître lui-même au portrait que tu m’en as tracé… Ondirait que je l’ai connu à une époque lointaine de ma vie.

Margentine, au temps de sa folie, habitait dans la rue desMauvais-Garçons, c’est-à-dire sur les frontières de la Cour desMiracles.

Or, Manfred n’habitait-il pas la Cour des Miracles ?

Mais Gillette évitait avec une sorte de terreur de dire quoi quece fût qui pût faire comprendre à sa mère qu’elle avait étéfolle.

– Ne vous tourmentez pas, chère mère, dit-elle. Et surtout,ne songez à rien de votre passé, puisque cela peut vous faire dumal.

– Pourquoi ne penserais-je pas au passé, ma chèreenfant ? J’y songe au contraire autant que je puis. Jevoudrais pouvoir combler ce trou qu’il y a dans ma mémoire ;je voudrais pouvoir joindre le présent à ma jeunesse et jeter unpont sur le fossé qui les sépare… Enfin, pour revenir à Manfred, jecrois vraiment l’avoir connu. Où et quand ? Voilà ce que je nepuis dire…

– C’est une illusion, mère…

– C’est possible… Et tu dis qu’il t’a sauvée ? Oui tum’as dit cela… Et tu l’aimes… Pauvre chérie, je comprends ce que tudois souffrir, loin de lui… Mais toutes tes misères vont finir,va ! Je te tirerai d’ici, moi… n’aie pas peur.

– Je n’ai plus peur, ma mère… Tenez, même lorsque… le rois’est présenté ici brusquement, je n’ai pas eu peur, tandis que jeserais morte de terreur si j’avais été seule… comme là-bas…

– Oui ! Tu m’as dit… comme dans la grotte de l’Ermite…Oh ! l’infâme !

– Avec vous, je ne redoute plus rien.

– Et vous avez peut-être tort, mon enfant, dit la duchessed’Étampes en s’avançant.

Et comme Gillette demeurait tout interdite, elle se hâtad’ajouter :

– Pardonnez-moi d’avoir surpris vos derniers mots etd’entrer en tiers dans votre conversation. Je viens en amie…

– Qui êtes-vous, madame ? demanda Margentine.

La duchesse, en voyant le regard clair et intelligent deMargentine, comprit la vérité. Elle n’était plus folle !

– Vraiment, fit-elle, regardez-moi bien… ne mereconnaissez-vous pas ?

– Madame ! implora Gillette.

– Laisse parler, ma fille ! interrompit Margentine. Ilme semble que je vais enfin savoir… comprendre…

– Taisez-vous, par pitié ! supplia Gillette à voixbasse.

– J’ai dit que je venais en amie, répondit Anne avec unefermeté voisine de la dureté ; il faut que je le prouve…Regardez-moi, Margentine… Tâchez de vous souvenir… voyons… Vousrappelez-vous Paris… la rue des Mauvais-Garçons ?…

– La rue des Mauvais-Garçons ! fit Margentine enprenant son front dans ses deux mains.

– Oui… c’est là que vous m’avez vue, Margentine.

– Vous m’appelez par mon nom comme s’il vous étaitfamilier… et pourtant… non… je ne me souviens pas vous avoir jamaisvue… je ne me rappelle pas la rue des Mauvais-Garçons…

– Une petite rue étroite, bordée de masures dont les toitspointus, aux tuiles verdies, semblent des clous qui menacent leciel… une chaussée défoncée avec un ruisseau au milieu… desboutiques sordides… des gamins mal vêtus, pieds nus…

– Oui… oui… il me semble que je vois mieux au fur et àmesure que vous parlez…

– Et dans cette rue, reprit la duchesse d’Étampes, unemaison plus délabrée que les autres… un escalier en bois vermouluque l’on monte en s’accrochant à une corde fixée à la muraillehumide…

– Je vois, je vois ! s’écria Margentinepalpitante.

– Oh ! madame, ce que vous faites-là estimpitoyable ! dit Gillette.

La duchesse haussa les épaules et répondit :

– C’est pour vous sauver, mon enfant, comme je vous ai déjàsauvée à deux reprises différentes.

Et, s’adressant à Margentine :

– Au haut de l’escalier, une pièce obscure dont la fenêtreprend jour sur une cour étroite, triste, sans air…

– C’est là que je vivais ! cria Margentine.

– Oui, c’est là ! Et rappelez-vous… Un soir… c’étaiten hiver… quelqu’un est venu vous dire de descendre… et lorsquevous fûtes descendue, une dame poussa dans vos bras une jeunefille…

Gillette ne put retenir un gémissement.

– Une jeune fille, continua la duchesse, que vous avezsaisie dans vos bras et emportée chez vous…

– Ô terreur ! murmura Gillette.

– Et c’était votre fille ! Votre fille quevoilà ! Et la dame, c’était moi ! Moi qui avais arrachéGillette au Louvre et qui vous l’amenais… Vousrappelez-vous ?…

– Oh ! c’est insensé, ce qui se passe dans matête ! fit Margentine. Je vois la scène que vous dites… Je lavois comme si j’y étais… J’emporte la jeune fille… ma fille… maGillette… et je l’emporte avec haine… je l’emporte pour la fairesouffrir ! Mais alors… Oh ! je comprends l’épouvantablevérité… j’étais folle !

– Mère ! mère chérie ! sanglota Gillette en sejetant au cou de sa mère. Ne pensez pas une chose aussi affreuse…Tout cela n’existe pas !

– Pauvre ange ! Comment, alors, n’ai-je pas comprisque tu étais ma fille ?

– Vous ne m’avez pas torturée ! Vous ne m’avez pashaïe !…

– Tu me le jures ?

– Je vous le jure sur mon âme !

– Ah ! je sens mon cœur se dilater… C’eût été aussipar trop abominable qu’une mère martyrisât sa fille…

– Si je vous l’amenai alors, dit la duchesse d’Étampes, cefut pour la sauver du roi…

– La sauver !

– Oui ! Ne savez-vous donc pas…

– Oui, oui… elle m’a tout dit, la pauvre petite…

– Eh bien, Margentine, écoutez encore… Qui est venu vousdire que Gillette était à Fontainebleau ? Qui est venu vousdonner les moyens de faire la route ? Qui est venu vous direcomment vous deviez vous y prendre ?

– C’est vous, madame ! C’est vous !

– Enfin ! Vous, me reconnaissez donc !

– Si je ne vous reconnais pas, je comprends au moins quevous me dites la vérité.

– Si je viens maintenant vous dire que Gillette n’est pasen sûreté ici !

– Qu’on ose la toucher ! gronda Margentine.

– Pauvre femme ! On aura vite fait de se débarrasserde vous par le fer ou le poison !

Gillette jeta un cri d’épouvante et Margentine frissonna.

– Voulez-vous avoir confiance en moi ? Je vouspromets, moi, de vous sauver toutes les deux. Ne me demandez paspourquoi je veux vous sauver… Il suffit que je le veuille !Voulez-vous avoir foi dans le secours que je vousapporte ?

– Parlez ! dirent à la fois Margentine etGillette.

La duchesse d’Étampes comprit que sa cause était gagnée.

Gillette, en effet, tout en éprouvant une instinctive défiancecontre elle, ne pouvait méconnaître qu’elle l’eût sauvée desgriffes du roi.

Quant à Margentine, elle devinait dans la duchesse une femme,qui pouvait être une mortelle ennemie ou une alliée, mais qui, pourle moment, avait intérêt à défendre Gillette.

La duchesse reprit alors :

– Il ne faut pas rester ici… Évidemment le roi ne vouslaissera pas sortir du château ; vous êtes ses prisonnières,du moins l’une de vous… Mais je puis obtenir facilement qu’on vousdonne un autre logis…

– Qu’y gagnerons-nous ? fit Margentine.

– Vous n’y gagnerez rien si ce nouveau logis est situé dansle château… Mais s’il est dehors…

– En dehors ! N’avez-vous pas dit vous-même que noussommes prisonnières !

– En effet ; aussi ne s’agit-il pas de vous fairefranchir les limites du château ; mais dans ces limites il y aun grand parc, et, dans ce parc, plusieurs pavillons. Si l’un d’euxvous était assigné comme logement, je crois que vous pourriez mieuxvous défendre et peut-être profiter d’une occasion…

Margentine et Gillette acceptèrent avec joie l’idée qu’elle leursuggérait, et, dès le même soir, elles étaient installées dans lepavillon des gardes.

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