Joseph Balsamo – Tome III (Les Mémoires d’un médecin)

Chapitre 12M. de Richelieu apprécie Nicole

M. de Richelieu s’en allait droit au petit hôtel de M. de Taverney,
rue Coq-Héron.

Grâce au privilège que nous possédons de compter à demi avec
le Diable boiteux, et qui nous donne la facilité de pénétrer dans chaque maison
fermée, nous savons avant M. de Richelieu que le baron, devant sa cheminée, les
pieds sur d’immenses chenets sous lesquels se mourait un débris de tison, sermonnait
Nicole en lui prenant parfois le menton, malgré les petites moues rebelles et
dédaigneuses de la jeune fille.

Nicole se fût-elle accommodée de la caresse sans le sermon, ou
bien eût-elle préféré le sermon sans la caresse, voilà ce que nous n’oserions
affirmer.

La conversation roulait entre le maître et la servante sur
un point important, c’est-à-dire que jamais, à de certaines heures du soir, Nicole
n’arrivait exactement au coup de sonnette, qu’elle avait toujours quelque chose
à faire dans le jardin ou dans la serre, et que partout ailleurs qu’en ces deux
endroits elle faisait mal son service.

À quoi Nicole, se tournant et retournant avec une grâce
toute charmante et toute voluptueuse, répondait :

– Tant pis !… moi, je m’ennuie ici, on m’avait promis
que j’irais à Trianon avec mademoiselle !

C’était là-dessus que M. de Taverney avait cru devoir charitablement
lui caresser les joues et le menton, sans doute pour la distraire.

Nicole, poursuivant son thème et repoussant toute consolation,
déplorait son malheureux sort.

– C’est vrai ! gémissait-elle, je suis entre quatre
vilains murs ; je n’ai pas de société, je n’ai presque pas d’air ; il
y avait pour moi la perspective d’un divertissement et d’un avenir.

– Quoi donc ? dit le baron.

– Trianon, donc ! répliqua Nicole ; Trianon, où j’aurais
vu du monde, où j’aurais vu du luxe, où j’aurais regardé et où l’on m’aurait
regardée.

– Oh ! oh ! petite Nicole, fit le baron.

– Eh ! monsieur, je suis femme et j’en vaux une autre.

– Cordieu ! voilà parler, dit sourdement le baron. Cela
vit, cela remue. Oh ! si j’étais jeune et si j’étais riche !

Et il ne put s’empêcher de jeter un regard d’admiration et
de convoitise sur tant de jeunesse, de sève et de beauté.

Nicole rêvait et parfois s’impatientait.

– Allons, couchez-vous, monsieur, dit-elle, que je puisse
aussi m’aller coucher, moi.

– Encore un mot, Nicole.

Tout à coup la sonnette de la rue fit tressaillir Taverney
et bondir Nicole.

– Qui peut venir, dit le baron, à onze heures et demie du
soir ? Va voir, ma petite.

Nicole alla ouvrir, demanda le nom du visiteur, et laissa la
porte de la rue entrebâillée.

Par cette ouverture bienheureuse, une ombre qui venait de la
cour s’échappa, non sans faire assez de bruit pour que le maréchal,car c’était
lui, ne se retournât et ne vît la fuite.

Nicole revint à lui, la bougie à la main, l’air tout
épanoui.

– Tiens, tiens, tiens ! dit le maréchal en souriant et
en la suivant au salon, ce vieux coquin de Taverney, il ne m’avait parlé que de
sa fille.

Le duc était un de ces gens qui n’ont pas besoin de regarder
à deux fois pour avoir vu, et vu complètement.

L’ombre qui fuyait le fit penser à Nicole ; Nicole, à l’ombre.
Il devina sur la jolie figure de celle-ci ce que l’ombre était venue faire, et
aussitôt, après avoir vu l’œil si malicieux, les dents si blanches et la taille
si fine de la soubrette, il n’eut plus rien à apprendre sur son caractère et
ses goûts.

Nicole annonça, non sans un battement de cœur, à l’entrée du
salon :

– M. le duc de Richelieu !

Ce nom était destiné à faire sensation ce soir-là. Il
produisit un tel effet sur le baron, que celui-ci se leva de son fauteuil et
marcha droit à la porte, sans pouvoir en croire son oreille.

Mais, avant même d’être arrivé à la porte, il aperçut M. de
Richelieu dans la pénombre du corridor.

– Le duc !… balbutia-t-il.

– Mais oui, cher ami, le duc lui-même…, répliqua Richelieu
de sa voix la plus aimable. Oh ! cela vous étonne, après la visite de l’autre
jour. Eh bien baron rien de plus vrai, pourtant… Maintenant, la main, s’il te
plaît.

– Monsieur le duc, vous me comblez.

– Tu n’as plus d’esprit, mon cher, dit le vieux maréchal en
donnant sa canne et son chapeau à Nicole pour s’asseoir plus commodément dans
un fauteuil ; tu t’encroûtes, tu radotes… tu ne sais plus ton monde, à ce
qu’il paraît.

– Cependant, duc, il me semble, répondit Taverney fort ému, que
ta réception de l’autre jour était tellement significative qu’il n’y avait
point a s’y tromper.

– Écoute, mon vieil ami, répondit Richelieu, l’autre jour tu
t’es conduit comme un écolier et moi comme un pédant ; de toi à moi, il n’y
avait que la férule. Tu veux parler, je veux t’en épargner la peine ; tu
serais dans le cas de dire une sottise et moi de t’en répondre une autre.
Sautons donc de l’autre jour à aujourd’hui. Sais-tu ce que je viens faire ici
ce soir ?

– Non, certes.

– Je viens t’apporter la compagnie que tu venais me demander
avant-hier et que le roi a donnée à ton fils… Que diable aussi,comprends donc
les nuances ; avant-hier, j’étais quasi-ministre :demander était une
injustice ; aujourd’hui que j’ai refusé le portefeuille et que je me
retrouve le simple Richelieu d’autrefois, je serais absurde en ne demandant
pas. J’ai demandé. J’ai obtenu, j’apporte.

– Duc, est-ce bien vrai, et… cette bonté de ta part ?…

– Est un effet naturel de mon devoir d’ami… Le ministre refusait.
Richelieu sollicite et donne.

– Ah ! duc, tu m’enchantes ; tu es donc un
véritable ami ?

– Pardieu !

– Mais le roi, le roi qui me fait une telle faveur…

– Le roi ne sait pas seulement ce qu’il fait, ou peut-être
me trompé-je et le sait-il à merveille.

– Que veux-tu dire ?

– Je veux dire que Sa Majesté a sans doute quelque motif en
ce moment de déplaire à madame du Barry, et que c’est à ce motif bien plus qu’à
mon influence que tu dois la faveur qu’il t’accorde.

– Tu crois ?

– J’en suis sûr, j’y aide. Tu sais que c’est à cause de
cette drôlesse que j’ai refusé le portefeuille ?

– On me l’a dit ; mais, je l’avoue…

– Que tu n’y croyais pas. Allons, dis bravement.

– Eh bien, bravement,  je l’avouerai…

– Cela veut dire que tu m’as connu sans scrupules, n’est-ce
pas ?

– Cela veut dire du moins que je t’ai connu sans préjugés.

– Mon cher, je vieillis, et je n’aime plus les jolies femmes
que pour moi… Et puis j’ai encore d’autres idées… Revenons à ton fils, c’est un
charmant garçon.

– Fort mal avec le du Barry, qui était chez toi quand j’ai
eu la maladresse de m’y présenter.

– Je le sais, et voilà pourquoi je ne suis pas ministre.

– Bon !

– Sans doute, mon ami.

– Tu as refusé le portefeuille pour ne pas déplaire à mon
fils ?

– Si je te le disais, tu ne le croirais pas : il n’en
est rien. J’ai refusé parce que les exigences des du Barry, qui commençaient
par l’exclusion de ton fils, eussent abouti à des énormités en tout genre.

– Alors, tu es brouillé avec ces espèces ?

– Oui et non : ils me craignent, je les méprise, c’est
un prêté pour un rendu.

– C’est héroïque, mais c’est imprudent.

– Pourquoi donc ?

– La comtesse a du crédit.

– Peuh ! fit Richelieu.

– Comme tu dis cela !

– Je le dis comme un homme qui sent le faible de la position,
et qui, s’il le fallait, attacherait le mineur au bon endroit pour faire sauter
la place.

– Je vois la vérité : tu rends service à mon fils un
peu pour piquer les du Barry.

– Beaucoup pour cela, et ta perspicacité n’est pas en défaut ;
ton fils me sert de grenade, j’incendie par son moyen… Mais, à propos, baron, est-ce
que tu n’as pas aussi une fille ?

– Oui.

– Jeune ?

– Seize ans.

– Belle ?

– Comme Vénus.

– Qui habite Trianon.

– Tu la connais donc ?

– J’ai passé la soirée avec elle, et j’ai causé d’elle une
heure avec le roi.

– Avec le roi ? s’écria Taverney dont les joues s’empourprèrent.

– En personne.

– Le roi a parlé de ma fille, de mademoiselle Andrée de Taverney ?

– Qu’il dévore des yeux, oui, mon cher.

– Ah ! vraiment ?

– Je te contrarie en te disant cela ?

– Moi ?… Non, certes… le roi m’honore en regardant ma
fille… mais…

– Mais quoi ?

– C’est que le roi…

– À de mauvaises mœurs ; est-ce cela que tu veux dire ?

– Dieu me préserve de parler mal de Sa Majesté ; elle a
bien le droit d’avoir les mœurs qu’il lui plaît d’avoir.

– Eh bien, alors, que signifie cet étonnement ? As-tu
la prétention de faire que mademoiselle Andrée ne soit pas une beauté accomplie,
et que, par conséquent, le roi ne la regarde pas d’un œil amoureux ?

Taverney ne répondit rien, il haussa seulement les épaules
et tomba dans une rêverie où le poursuivit le regard impitoyablement
inquisiteur de Richelieu.

– Bon ! je devine ce que tu dirais si, au lieu de
penser tout bas, tu parlais tout haut, poursuivit le vieux maréchal en rapprochant
son fauteuil de celui du baron ; tu dirais que le roi est habitué à la
mauvaise société… qu’il s’encanaille, comme on dit aux Porcherons,et, par
conséquent, qu’il se gardera bien de tourner les yeux vers cette noble fille, au
maintien pudique, aux chastes amours, et ne remarquera pas ce trésor de grâces
et de charmes de tout genre… lui qui ne se prend qu’aux propos licencieux, qu’aux
œillades libertines et aux propos de grisette.

– Décidément tu es un grand homme, duc.

– Et pourquoi cela ?

– Parce que tu as deviné juste, dit Taverney.

– Pourtant, avouez-le, baron, poursuivit Richelieu, il
serait bien temps que notre maître ne nous forçât pas, nous autres gentilshommes,
nous pairs et compagnons du roi de France, à baiser la main plate et avilie d’une
courtisane de cette espèce. Il serait temps qu’il nous remît dans notre air, à
nous, et qu’après être tombé de la Châteauroux, qui était marquise et d’un bois
à faire des duchesses, à la Pompadour, fille et femme de traitant,puis de la
Pompadour à la du Barry, qui s’appelle tout bonnement Jeanneton, il ne tombe
pas de la du Barry à quelque Maritorne de cuisine ou à quelque Goton des
champs. C’est humiliant pour nous, baron, qui avons une couronne au casque, de
baisser la tête devant ces péronnelles.

– Oh ! que voilà des vérités bien dites, murmura
Taverney, et comme il est clair que le vide est fait à la cour par ces nouvelles
façons !

– Plus de reine, plus de femmes ; plus de femmes, plus
de courtisans ; le roi entretient une grisette, et le peuple est sur le
trône, représenté par mademoiselle Jeanne Vaubernier, lingère à Paris.

– Et cela est ainsi cependant, et…

– Vois-tu, baron, interrompit le maréchal, il y aurait un
bien beau rôle pour une femme d’esprit qui voudrait régner en France à l’heure
qu’il est…

– Sans doute, dit Taverney, dont le cœur battait ; mais
malheureusement la place est prise.

– Pour une femme, continua le maréchal, qui sans avoir les
vices de ces prostituées, en aurait là hardiesse, le calcul et les vues ;
pour une femme qui pousserait si haut sa fortune, que l’on en parlerait encore
alors même que la monarchie n’existerait plus. Sais-tu si ta fille a de l’esprit,
baron ?

– Beaucoup, et du bon sens surtout.

– Elle est bien belle !

– N’est-ce pas ?

– Belle de ce tour voluptueux et charmant qui plaît tant aux
hommes, belle de cette candeur et de cette fleur de virginité qui impose le
respect aux femmes mêmes… Il faut bien soigner ce trésor-là, mon vieil ami.

– Tu m’en parles avec un feu…

– Moi ! c’est-à-dire que j’en suis amoureux fou, et que
je l’épouserais demain sans mes soixante-quatorze ans. Mais est-elle bien
placée là-bas ? a-t-elle au moins ce luxe qui convient à une si belle
fleur ?… Songes-y, baron ; ce soir, elle est rentrée seule chez elle,
sans femme, sans chasseur, avec un laquais du dauphin portant une lanterne
devant elle : cela ressemble à de la domesticité.

– Que veux-tu, duc ! tu le sais, je ne suis pas riche.

– Riche ou non, mon cher, il faut au moins une femme de
chambre à ta fille.

Taverney soupira.

– Je le sais bien, dit-il, qu’il la lui faut, ou plutôt qu’il
la lui faudrait.

– Eh quoi ! n’en as-tu pas une ?

Le baron ne répondit pas.

– Qu’est-ce que cette jolie fille, poursuivit Richelieu, que
tu tenais là tout à l’heure ? Jolie et fine, ma foi.

– Oui, mais…

– Mais quoi, baron ?

– Je ne puis justement l’envoyer à Trianon.

– Pourquoi donc ? Elle me semble, au contraire, convenir
parfaitement à l’emploi ; ce sera une soubrette à quatre épingles.

– Tu n’as donc pas regardé son visage, duc ?

– Moi ? Je n’ai fait que cela.

– Tu l’as regardée et tu n’as pas constaté sa ressemblance
étrange !…

– Avec ?

– Avec… Cherche, voyons !… Venez ici, Nicole.

Nicole s’avança ; elle avait, en vraie Marton, écouté
aux portes.

Le duc la prit par les deux mains, et enferma dans les siens
les genoux de la jeune fille, que cet impertinent regard de grand seigneur et
de débauché n’intimida point et ne gêna pas une seconde.

– Oui, dit-il, oui, elle a une ressemblance, c’est vrai.

– Tu sais avec qui, et tu vois, par conséquent, qu’il est impossible
d’exposer la faveur de notre maison à une pareille maladresse du hasard. Est-il
bien agréable que ce petit bas mal ravaudé de mademoiselle Nicole ressemble à
la plus illustre dame de France ?

– Oh ! oh ! repartit aigrement Nicole en se
dégageant pour mieux riposter à M. de Taverney, est-il bien certain que ce
petit bas mal ravaudé ressemble bien exactement à cette illustre dame ?… L’illustre
dame a-t-elle bien l’épaule basse, l’œil vif, la jambe ronde et le bras potelé
de ce petit bas mal ravaudé ? Dans tous les cas, monsieur lebaron, acheva-t-elle
en colère, si vous me dépréciez ainsi, ce n’est que sur échantillon, ce me
semble !

Nicole était rouge de fureur, et, par conséquent, d’une beauté
splendide.

Le duc serra de nouveau ses jolies mains, emprisonna une
seconde fois ses genoux, et, avec un regard plein de caresses et de promesses :

– Baron, dit-il, Nicole n’a certes pas sa pareille à la cour ;
quant à moi, je le pense. Pour ce qui est de l’illustre dame avec  laquelle, je
l’avoue, elle a un faux air de ressemblance, nous allons mettre tout
amour-propre à couvert… Vous avez des cheveux blonds d’une nuance admirable, mademoiselle
Nicole ; vous avez des sourcils et un nez d’un dessin tout à fait impérial ;
eh bien, soyez un quart d’heure assise devant une toilette, et ces
imperfections, M. le baron les juge telles, disparaîtront. –Nicole, mon enfant,
voudriez vous être à Trianon ?

– Oh ! s’écria Nicole, dont toute l’âme pleine de
convoitise passa dans ce monosyllabe.

– Vous irez donc à Trianon, ma chère ; vous irez, et
vous y ferez fortune, et sans nuire en quoi que ce soit à la fortune des autres.
Baron, un dernier mot.

– Dites, mon cher duc.

– Va, ma belle enfant, fit Richelieu, et laisse-nous causer
un moment.

Nicole sortit, le duc s’approcha du baron.

– Si je vous presse d’envoyer une femme de chambre à votre
fille, dit-il, c’est que cela fera plaisir au roi. Sa Majesté n’aime pas la
misère, et les jolis minois ne lui font pas peur. Enfin, je m’entends.

– Que Nicole aille donc à Trianon, puisque tu penses que cela
fera plaisir au roi, répliqua le baron avec son sourire d’ égypan.

– Alors, puisque tu m’en donnes la permission, je l’emmènerai :
elle profitera du carrosse.

– Cependant, sa ressemblance avec madame la dauphine… Il
faudrait songer à cela, duc.

– J’y ai songé. Cette ressemblance disparaîtra sous les
mains de Rafté en un quart d’heure. Je t’en réponds… Écris donc un mot à ta
fille, baron, pour lui dire l’importance que tu attaches à ce qu’elle ait une
femme de chambre auprès d’elle, et à ce que cette femme de chambre s’appelle
Nicole.

– Tu crois qu’il est urgent qu’elle s’appelle Nicole ?

– Je le crois.

– Et qu’une autre que Nicole ?…

– Ne remplirait pas si bien la place ; d’honneur, je le
crois.

– Alors, j’écris à l’instant même.

Et le baron écrivit aussitôt une lettre qu’il remit à
Richelieu.

– Et les instructions, duc ?

– Je me charge de les donner à Nicole. Elle est intelligente ?

Le baron sourit.

– Tu me la confies, alors… n’est-ce pas ? dit
Richelieu.

– Ma foi ! c’est ton affaire, duc ; tu me l’as
demandée, je te la donne ; fais en ce que tu pourras.

– Mademoiselle, venez avec moi, dit le duc en se levant, et
vite.

Nicole ne se le fit pas répéter. Sans même demander le consentement
du baron, elle rassembla en cinq minutes un petit paquet de hardes,et, d’un
pas si léger qu’on eût dit qu’elle volait, elle s’élança près du cocher de
monseigneur.

Richelieu prit alors congé de son ami, qui lui réitéra ses remerciements
pour le service qu’il avait rendu à Philippe de Taverney.

D’Andrée, pas un mot. C’était plus que d’en parler.

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