Joseph Balsamo – Tome III (Les Mémoires d’un médecin)

Chapitre 14Comment la joie des uns fait le désespoir des autres

– Bonjour, mademoiselle ; c’est moi, dit Nicole avec
une joyeuse révérence qui cependant, d’après la connaissance que la jeune fille
avait du caractère de sa maîtresse, n’était pas exempte d’inquiétude.

– Vous ! et par quel hasard ? répliqua Andrée en
déposant sa plume pour mieux suivre la conversation qui s’engageait ainsi.

– Mademoiselle m’oubliait ; moi, je suis venue.

– Mais, si je vous oubliais, mademoiselle, c’est que j’avais
mes raisons pour cela. Qui vous a permis de venir ?

– M. le baron, sans doute, mademoiselle, dit Nicole en rapprochant
d’un air assez mécontent les deux beaux sourcils noirs qu’elle devait à la
générosité de M. Rafté.

– Mon père a besoin de vous à Paris, et, moi, je n’ai aucun
besoin de vous ici… Vous pouvez donc retourner, mon enfant.

– Oh ! mais, dit Nicole, mademoiselle n’a guère d’attache…
Je croyais avoir plu bien davantage à mademoiselle… Aimez donc,ajouta
philosophiquement Nicole, pour qu’on vous le rende de la sorte !

Et ses beaux yeux firent tous leurs efforts pour attirer une
larme à leurs paupières.

Il y avait assez de cœur et de sensibilité dans le reproche
pour exciter la compassion d’Andrée.

– Mon enfant, dit-elle, ici l’on me sert, et je ne puis me
permettre de surcharger la maison de madame la dauphine d’une bouche de plus.

– Bon ! comme si cette bouche était bien grande !
dit Nicole avec un charmant sourire.

– Il n’importe, Nicole, ta présence ici est impossible.

– À cause de cette ressemblance ? dit la jeune fille.
Vous n’avez donc pas regardé ma figure, mademoiselle ?

– En effet, tu me parais changée.

– Je le crois bien ; un beau seigneur, celui qui a fait
donner un grade à M. Philippe, est venu chez nous hier, et, comme il a vu M. le
baron triste de vous laisser ici sans femme de chambre, il lui a conté que rien
n’était plus facile que de me changer du blanc au noir. Il m’a emmenée, m’a
fait coiffer comme vous voyez ; et me voici.

Andrée sourit.

– Tu m’aimes donc bien, dit-elle, que tu veux à tout prix t’enfermer
à Trianon, où je suis presque prisonnière ?

Nicole jeta un rapide mais intelligent regard autour d’elle.

– Cette chambre n’est pas gaie, dit-elle ; mais vous n’y
restez pas toujours ?

– Moi, sans doute, répliqua Andrée ; mais toi ?

– Eh bien, moi ?

– Toi qui n’iras pas dans le salon, près de madame la dauphine ;
toi qui n’auras ni le jeu, ni la promenade, ni le cercle ; toi qui resteras
toujours ici, tu risques de mourir d’ennui.

– Oh ! dit Nicole, il y a bien quelque petite fenêtre ;
on pourra bien voir un coin de ce monde, ne fût-ce que par l’embrasure d’une
porte. Si l’on voit, on peut être vue… Voilà tout ce qu’il me faut ; ne
vous inquiétez pas de moi.

– Je le répète, Nicole, non, je ne puis te recevoir sans un
ordre exprès.

– De qui ?

– De mon père.

– C’est votre dernier mot ?

– Oui, c’est mon dernier mot.

Nicole tira de sa gorgerette la lettre du baron de Taverney.

– Alors, dit-elle, puisque mes prières et mon dévouement ne
font pas d’effet, voyons si la recommandation que voici aura plus de pouvoir.

Andrée lut la lettre, qui était ainsi conçue :

« Je sais, et l’on remarque, ma chère Andrée, que vous
ne tenez pas à Trianon l’état que votre rang vous commande impérieusement d’avoir ;
il vous faudrait deux femmes et un valet de pied, comme il me faudrait, à moi, vingt
bonnes mille livres de revenu ; cependant, comme je me contente de mille
livres, imitez-moi et prenez Nicole, qui vaut à elle seule tout le domestique
qui vous serait nécessaire.

« Nicole est agile, intelligente et dévouée ; elle
prendra vite le ton et les manières de la localité ; vous aurez le soin, non
de stimuler, mais d’enchaîner sa bonne volonté. Gardez-la donc, et ne croyez
pas que je fasse un sacrifice. Au cas où vous le croiriez,souvenez-vous que Sa
Majesté, qui a eu la bonté de penser à nous en vous voyant, a remarqué, ceci m’est
confié par un bon ami, que vous manquez de toilette et de représentation.
Songez à cela, c’est d’une haute importance.

Votre affectionné père. »

Cette lettre jeta Andrée dans une perplexité douloureuse.

Ainsi elle allait être poursuivie jusque dans sa prospérité
nouvelle par une pauvreté que seule elle ne sentait pas être un défaut, lorsque
tout la lui reprochait comme une tache.

Elle fut sur le point de briser sa plume avec colère et de déchirer
la lettre commencée, pour répondre au baron quelque belle tirade pleine d’un
désintéressement philosophique que Philippe eut signée des deux mains.

Mais il lui sembla voir le sourire ironique du baron lorsqu’il
lirait ce chef-d’œuvre, et aussitôt toute sa résolution s’évanouit.Elle se
contenta donc de répondre à ce factum du baron par un paragraphe annexé aux
nouvelles qu’elle lui mandait de Trianon.

« Mon père, ajouta-t-elle, Nicole arrive à l’instant
même, et je la reçois sur votre désir ; mais ce que vous m’avez écrit à
son sujet m’a désespérée. Serai-je moins ridicule, avec cette petite villageoise
pour femme de chambre, que je ne l’étais seule au milieu de ces opulents de la
cour ? Nicole sera malheureuse de me voir humiliée ; elle m’en saura
mauvais gré ; car les valets sont fiers ou humbles pour eux du luxe ou de
la simplicité de leurs maîtres. Quant à la remarque de Sa Majesté,mon père, permettez-moi
de vous dire que le roi a tant d’esprit, qu’il ne peut m’en vouloir de mon
impuissance à faire la grande dame, et que Sa Majesté, en outre, a trop de cœur
pour avoir remarqué ou critiqué ma misère, au lieu de la changer en une aisance
que votre nom et vos services légitimeraient aux yeux de tous. »

Telle fut la réponse de la jeune fille, et il faut avouer
que cette candide innocence, que cette noble fierté avaient bien facilement
raison contre l’astuce et la corruption de ses tentateurs.

Andrée ne parla plus de Nicole. Elle la garda, en sorte que
celle-ci, enthousiasmée et joyeuse, elle savait bien pourquoi,dressa, séance
tenante, un petit lit dans le cabinet de droite, donnant sur l’antichambre, et
se fit toute petite, tout aérienne, tout exquise, pour ne gêner en rien sa
maîtresse par sa présence dans ce réduit si modeste ; on eût dit qu’elle
voulait imiter la feuille de rose que les savants de Perse avaient laissé
tomber sur le vase plein d’eau, pour montrer qu’on y pouvait ajouter quelque
chose sans faire déborder le contenu.

Andrée partit pour Trianon vers une heure. Jamais elle n’avait
été plus vite et plus gracieusement parée. Nicole s’était surpassée :
complaisances, attentions et intentions, rien n’avait manqué à son service.

Lorsque mademoiselle de Taverney fut partie, Nicole se sentit
maîtresse de la place et en fit la revue exacte. Tout passa par son examen, depuis
les lettres jusqu’aux derniers colifichets de toilette, depuis la cheminée
jusqu’aux plus secrets recoins des cabinets.

Et puis on regarda par la fenêtre pour prendre l’air du voisinage.

En bas, une vaste cour où les palefreniers pansaient et étrillaient
les chevaux de luxe de madame la dauphine. Des palefreniers, fi donc !
Nicole détourna la tête.

À droite, une rangée de fenêtres sur le rang de la fenêtre d’Andrée.
Quelques têtes y apparurent, têtes de femmes de chambre et de frotteurs. Nicole
passa dédaigneusement à un autre examen.

En face, des maîtres de musique faisaient répéter, dans une
vaste chambre, des choristes et des instrumentistes pour la messe de
Saint-Louis.

Nicole s’amusa, tout en époussetant, à chantonner à sa manière,
de telle sorte qu’elle donna des distractions aux maîtres et que les choristes
chantèrent faux impunément.

Mais ce passe-temps ne pouvait longtemps suffire aux ambitions
de mademoiselle Nicole ; lorsque maîtres et écoliers se furent
suffisamment querellés et trompés, la petite personne passa la revue de l’étage
supérieur. Toutes les fenêtres étaient fermées ; d’ailleurs,c’étaient des
mansardes.

Nicole se remit à épousseter ; mais, un moment après, une
de ces mansardes était ouverte sans qu’on eût pu voir par quel mécanisme, car
personne ne paraissait.

Quelqu’un cependant l’avait ouverte, cette fenêtre ; ce
quelqu’un avait vu Nicole et ne restait pas à la regarder ;c’était un
quelqu’un bien impertinent.

Voilà du moins ce que pensa Nicole. Aussi, pour ne pas
manquer, elle qui étudiait si consciencieusement, d’étudier un visage d’impertinent,
elle s’attacha, au moindre tour qu’elle faisait dans la chambre d’Andrée, à
revenir près de la fenêtre donner un coup d’œil à la mansarde,c’est-à-dire à
cet œil ouvert qui lui manquait de respect en la privant de son regard, faute
de prunelles. Une fois, elle crut remarquer qu’on avait fui lorsqu’elle
approchait… Cela n’était pas croyable, elle ne le crut pas.

Une autre fois, elle en fut à peu près sûre, ayant vu le dos
du fugitif, surpris par un retour plus prompt qu’il ne s’y attendait.

Alors Nicole usa de ruse : elle se cacha derrière le
rideau, en laissant la fenêtre toute grande ouverte, afin de ne donner aucun
soupçon.

Elle attendit longtemps ; mais enfin des cheveux noirs
apparurent, puis des mains craintives qui soutenaient en arc-boutant un corps
penché avec précaution ; enfin la figure se montra distinctement à
découvert : Nicole faillit tomber à la renverse et chiffonna tout le
rideau.

C’était la figure de M. Gilbert, qui regardait là du haut de
cette mansarde.

Gilbert, en voyant le rideau trembler, comprit la ruse et ne
reparut plus.

Bien mieux, la fenêtre de la mansarde se ferma.

Nul doute, Gilbert avait vu Nicole ; il avait été
stupéfait. Il avait voulu se convaincre de la présence de cette ennemie, et, se
voyant découvert lui même, il avait fui, plein de trouble et de colère.

Voilà du moins comment Nicole interpréta la scène, et elle
avait bien raison : c’était bien ainsi qu’il convenait de l’interpréter.

En effet, Gilbert eût mieux aimé voir le diable que de voir
Nicole ; il se forgea mille terreurs de l’arrivée de cette surveillante.
Il avait contre elle un vieux levain de jalousie ; elle savait son secret
du jardin de la rue Coq-Héron.

Gilbert s’enfuit avec trouble, non pas seulement avec trouble,
mais avec colère, mais en se mordant les doigts de rage.

– Que m’importe à présent, se disait-il, ma sotte découverte
dont j’étais si fier !… Que Nicole ait eu là-bas un amant, le mal est fait,
et on ne la renverra pas pour cela ici ; tandis qu’elle, si elle dit ce
que j’ai fait rue Coq-Héron, peut me faire chasser de Trianon… Ce n’est pas moi
qui tiens Nicole, c’est Nicole qui me tient… O rage !

Et tout l’amour-propre de Gilbert, servant de stimulant à sa
haine, fit bouillonner son sang avec une violence inouïe.

Il lui sembla qu’en entrant dans cette chambre, Nicole venait
d’en faire envoler avec un diabolique sourire tous les heureux songes que
Gilbert, de sa mansarde, y envoyait chaque jour avec ses vœux, avec son ardent
amour et avec ses fleurs. Gilbert avait trop à penser pour s’être occupé
jusque-là de Nicole ; ou bien avait-il éloigné cette pensée par la terreur
qu’elle lui inspirait ? Voilà ce que nous ne déciderons pas.Mais ce que
nous pouvons affirmer avec certitude, c’est que la vue de Nicole fut pour lui
une surprise essentiellement désagréable.

Il sentait bien que la guerre se déclarerait tôt ou tard
entre Nicole et lui ; mais, comme Gilbert était un homme prudent et
politique, il ne voulait pas que cette guerre commençât avant qu’il fût en
mesure de la faire énergique et bonne.

Il résolut donc de contrefaire le mort jusqu’à ce que le hasard
lui eût donné une occasion favorable de ressusciter, ou jusqu’à ce que Nicole, par
faiblesse ou par besoin, risquât à son endroit une démarche qui lui fît perdre
tous ses avantages.

C’est pourquoi, tout yeux, tout oreilles pour Andrée, mais
circonspect, mais vigilant sans trêve, il continua de se tenir au courant des
affaires intérieures de la première chambre du corridor, sans qu’une seule fois
Nicole eût pu le rencontrer dans les jardins.

Malheureusement pour Nicole, elle n’était pas irréprochable,
et, l’eût-elle été pour le présent, il y avait toujours dans son passé quelque
pierre d’achoppement sur laquelle on pouvait la faire chanceler.

C’est ce qui arriva au bout de huit jours. Gilbert, en
guettant le soir, en guettant la nuit, finit par entrevoir à travers les
grilles un plumet qui ne lui était pas inconnu. Ce plumet causait à Nicole des
distractions incessantes, car c’était celui de M. Beausire, qui,suivant la
cour, avait émigré de Paris à Trianon.

Longtemps Nicole fit la cruelle, longtemps elle laissa M.
Beausire grelotter au froid ou fondre au soleil, et cette vertu désespérait
Gilbert ; mais, un beau soir, M. Beausire ayant dépassé sans doute les
limites de l’éloquence mimique et trouvé la persuasion, Nicole profita du
moment où Andrée dînait dans le pavillon avec madame de Noailles,pour
rejoindre M. Beausire, qui aidait son ami, le surveillant des écuries, à
dresser un petit cheval d’Irlande.

De la cour, on passa au jardin, et, du jardin, à l’avenue ombreuse
qui conduit à Versailles.

Gilbert suivit le couple amoureux avec la joie féroce d’un tigre
qui évente une piste. Il compta leurs pas, leurs soupirs, apprit par cœur ce qu’il
entendit de leurs paroles, et il faut croire qu’il fut heureux du résultat, car,
le lendemain, affranchi de toute gêne, il se montra chantonnant et délibéré à
sa mansarde, sans plus redouter d’être vu de Nicole, mais, au contraire, ayant
l’air de braver son regard.

Celle-ci reprisait une mitaine de soie brodée à sa maîtresse ;
au bruit de la chanson, elle leva la tête et vit Gilbert.

Sa première manifestation fut une certaine moue dédaigneuse
qui tournait à l’aigre et sentait son hostilité d’une lieue… Mais Gilbert
soutint ce regard et cette moue avec un si singulier sourire, il mit tant de
provocation dans son maintien et dans sa façon de chanter, que Nicole baissa la
tête et rougit.

– Elle a compris, se dit Gilbert ; c’est tout ce que je
demandais.

Depuis, il recommença le même manège, et ce fut Nicole qui
trembla ; elle en vint au point de désirer une entrevue avec Gilbert, pour
se soulager le cœur de ce poids qu’avaient lancé les regards ironiques du jeune
jardinier.

Gilbert remarqua qu’on le recherchait. Il ne pouvait se méprendre
aux petites toux sèches qui résonnaient près de la fenêtre, lorsque Nicole le
savait dans sa mansarde ; aux allées et venues de la jeune fille dans le
corridor, lorsqu’elle pouvait supposer qu’il allait descendre ou monter.

Un moment il fut heureux de ce triomphe, qu’il attribuait
tout entier à sa force de caractère et à son esprit de conduite.Nicole le
guetta si bien, qu’elle le vit une fois monter son escalier :elle l’appela,
il ne répondit pas.

La jeune fille poussa plus loin sa curiosité ou sa crainte ;
elle ôta un soir ses jolies mules à talon, héritage d’Andrée, et se hasarda
tremblante et rapide dans l’appentis au fond duquel on voyait la porte de
Gilbert.

Il faisait encore assez jour pour que ce dernier, prévenu de
l’approche de la jeune fille, pût voir Nicole distinctement à travers les
jointures ou plutôt les disjonctions des planches.

Elle vint heurter à sa porte, sachant bien qu’il était dans
sa chambre.

Gilbert ne répondit pas.

C’était pourtant pour lui une dangereuse tentation. Il pouvait
humilier à son aise celle qui revenait ainsi demander son pardon.Il était seul,
ardent et frissonnant chaque nuit au souvenir de Taverney, l’œil collé à la
porte, dévorant la beauté fascinatrice de cette voluptueuse fille ;
surexcité par la sensation de son amour-propre, il levait déjà la main pour
tirer le verrou, qu’avec sa prévoyance et sa circonspection habituelles, il
avait poussé pour n’être pas surpris.

– Non, se dit-il, non ; il n’y a que calcul chez elle ;
c’est par besoin et par intérêt qu’elle vient me solliciter. Donc,elle y gagnerait
quelque chose ; qui sait, moi, ce que j’y perdrais ?

Et, sur ce raisonnement, il laissa retomber sa main à son côté.
Nicole, après avoir frappé deux ou trois fois à la porte, s’éloigna en fronçant
le sourcil.

Gilbert conserva donc tous ses avantages ; Nicole alors
redoubla de ruse pour ne pas perdre entièrement les siens. Enfin,tant de
projets et de contremines se réduisirent à ces mots que les deux parties
belligérantes échangèrent un soir à la porte de la chapelle, où le hasard les
avait mises en présence :

– Tiens ! bonsoir, monsieur Gilbert ; vous êtes
donc ici ?

– Eh ! bonsoir, mademoiselle Nicole ; vous voilà
donc à Trianon ?

– Comme vous voyez, femme de chambre de mademoiselle.

– Et moi aide-jardinier.

Là-dessus, Nicole fit une belle révérence à Gilbert, qui la
salua en homme de cour ; et ils se séparèrent.

Gilbert remontait chez lui, il feignit de continuer sa
route.

Nicole sortait de chez elle, elle poursuivit son chemin ;
seulement, Gilbert redescendit à pas de loup et suivit Nicole,comptant bien qu’elle
allait retrouver M. Beausire.

Il y avait en effet, sous les ombrages de l’allée, un homme
qui attendait ; Nicole s’en approcha ; il faisait trop sombre déjà
pour que Gilbert reconnût M. Beausire et l’absence du plumet l’intrigua tellement,
qu’il laissa revenir Nicole au logis et suivit l’homme au rendez-vous jusqu’à
la grille de Trianon.

Ce n’était pas M. Beausire, mais un homme d’un certain âge
ou plutôt d’un âge certain, tournure de grand seigneur et démarche fringante, malgré
la vieillesse ; en s’approchant, Gilbert, qui passa presque sous le nez de
ce personnage avec une impudente audace, reconnut M. le duc de Richelieu.

– Peste ! dit-il, après l’exempt le maréchal de France ;
mademoiselle Nicole monte en grade !

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