La Fin de Fausta

Chapitre 18OÙ L’ON VOIT QUE PARDAILLAN AVAIT PENSÉ À TOUT…

Ils firent une centaine de pas dans la Grand-Rue qui, à cetteheure, était en effet assez animée. Pardaillan s’était mis àbavarder, à haute voix, de choses absolument banales. Et Fausta,qui, malgré tout, faisait bonne contenance et voulait se montrerbonne joueuse jusqu’au bout, se prêtait complaisamment à lamanœuvre, lui donnait la réplique avec une présence d’esprit, quiprouvait une fois de plus l’exceptionnelle fermeté de caractère decette femme extraordinaire, et à laquelle, en son for intérieur,Pardaillan rendait un hommage mérité.

Quelques passants curieux eurent bien la velléité de regarderd’un peu près les deux prisonniers qui pendaient comme des paquetsde chaque côté de la selle. Mais Escargasse et Gringaille roulèrentdes yeux si terribles, montrèrent des crocs acérés, en grondantd’une manière si significative et si inquiétante, qu’ilsrefrénèrent aussitôt leur curiosité et s’empressèrent de tirer aularge sans demander leur reste.

Ils arrivèrent à une auberge plutôt modeste, dans la cour delaquelle Pardaillan entra avec tout son monde. En passant, ils’était arrêté là pour y laisser son cheval. Cet arrêt avait ététrès court : une minute ou deux, tout au plus. Cependant, ilfaut croire qu’il avait bien employé cet instant, si court qu’ileût été.

En effet, l’hôte accouru ne témoigna aucune surprise en voyantle blessé et les deux prisonniers ficelés comme des saucissons.

Par contre, il s’étonna de voir Pardaillan. Et il le lui dit, enle saluant respectueusement :

– Comment, monsieur le chevalier, vous êtes venuvous-même ? À cette question, Pardaillan répondit par uneautre question :

– Vous avez bien suivi mes instructions, maîtreJacquemin ?

Et maître Jacquemin, puisque tel était le nom de l’hôtelier,répondit :

– À la lettre, monsieur. Et j’espère que vous serezsatisfait. Tout est prêt depuis un moment.

Ayant donné cette assurance, maître Jacquemin se hâta d’allerdonner un coup de main à Escargasse et Gringaille. À eux trois, enmoins de cinq minutes, ils descendirent les trois prisonniers à lacave. Pardaillan, tenant toujours Fausta par le bras, avaitsuivi.

L’hôtelier tira à lui une porte de chêne massif, bardée de fer,munie d’une serrure énorme avec sa clef à l’extérieur. Il démasquaainsi un caveau. Deux lampes, fichées dans des bras de fer scellésà la muraille, éclairaient ce lieu d’une manière suffisante. Lecaveau était plutôt grand.

Il était aéré par un soupirail qui se trouvait tout en haut,sous la voûte. Ce soupirail n’était pas muni de barreaux, mais ilétait si petit, si étroit, qu’un enfant de cinq ans n’aurait pupasser par là. Le sol était dallé, et ces dalles étaient encorehumides, comme si elles venaient d’être soumises à un nettoyagerécent.

Au fond, trois paillasses étaient posées à terre, les unes àcôté des autres, avec un étroit intervalle pour permettre decirculer entre elles. Sur chaque paillasse, un bon matelas, descouvertures, des oreillers. Au milieu, une table carrée. Sur lanappe, de fil un peu grossier, mais d’une blancheur éclatante, lespremiers éléments d’un repas substantiel : un énorme pâté, unsaucisson, un jambonneau, des pâtisseries sèches. Six flaconsconvenablement poudreux, des gobelets d’étain, des assietteségalement d’étain, des fourchettes de buis, pas de couteaux.

Sur une autre petite table rangée contre le mur, au pied deslits, un grand bassin, une profonde aiguière de cuivre étincelant,remplie d’eau fraîche. À côté un coquemar plein d’eau chaude, ungrand pot de tisane et des bols. Et du linge d’une propretéirréprochable, des bandages, de la charpie, plusieurs potsd’onguents : tout ce qu’il fallait pour donner des soins à desblessés, quatre ou cinq sièges de bois à dossier, complétaient cetameublement sommaire, installé à la hâte.

Pardaillan embrassa tous ces détails d’un coup d’œil, et ilsourit, satisfait. Pendant que Gringaille, Escargasse et l’hôtelierdéposaient, l’un après l’autre, les trois prisonniers sur les lits,il dit à Fausta, qui n’avait même pas jeté un regard autourd’elle :

– En somme, vous le voyez, « monsieur » (ilinsistait sur le mot qu’il employait pour donner le change àl’hôtelier présent, et Fausta, sensible à cette délicatesse,remercia d’une inclination de la tête), si l’endroit n’est pas gai,du moins, il est propre, et nous avons fait de notre mieux pour lerendre habitable.

– Ce n’en est pas moins un bel et bon cachot, répliquaFausta qui souriait bravement.

– C’est vrai, et je vous en fais toutes mes excuses. Maislorsque j’ai pris ces dispositions, je pensais n’avoir à garder queces trois éclopés, là-bas. J’étais loin de me douter alors quej’aurais le très grand honneur de vous offrir l’hospitalité. Croyezbien que si j’avais pu prévoir ce qui est arrivé, je me serais faitun devoir de vous traiter d’une façon plus digne de vous. Je vousen renouvelle toutes mes excuses.

C’est très sérieusement qu’il parlait. Ce fut non moinssérieusement qu’elle répondit :

– Laissez donc, cela n’a aucune importance. J’aime mesaises, mais je sais très bien m’en passer, quand il le faut.

– Vous me soulagez du poids que j’avais sur la conscience.Au reste, vous ne demeurerez que quelques heures dans ce cachot, etquelques heures sont bientôt passées. D’autant que, pendant cetemps, vous pourrez demander tout ce que bon vous semblera, maîtreJacquemin se mettra en quatre pour vous contenter. Et comme, sansqu’il y paraisse, c’est un maître queux fort expert en son art, jevous assure que vous n’aurez pas lieu de trop regretter l’ordinairede votre maison.

– Vraiment, chevalier, vous me voyez « confus »de toute la peine que vous vous donnez pour moi. Je vous en prie,ne parlons plus de ces misères.

– Ce sera comme vous voudrez, « monsieur ».

Ils s’approchèrent des lits, Escargasse et Gringaillerenouvelaient le pansement de d’Albaran. Le colosse allait aussibien qu’on pouvait le souhaiter. Maître Jacquemin avait appliquédes compresses sur la tête des deux estafiers, après quoi il étaitsorti discrètement. Pardaillan, remarquant que les deux pauvresdiables qui, d’ailleurs, étaient assez mal en point et incapablesde fournir un effort sérieux, au moins pour un jour ou deux,paraissaient fortement incommodés par leurs liens, eut lagénérosité de faire trancher ces liens, à leur grandesatisfaction.

D’un dernier coup d’œil, il s’assura que les prisonniersdisposaient de tout ce qui pouvait leur être utile. Puis, setournant vers Fausta, il se découvrit, salua courtoisement, et pritcongé :

– Je vous demande la permission de me retirer, madame.

– Comment, s’étonna Fausta, vous ne nous faites pasl’honneur de nous tenir compagnie ?

Il y avait comme une pointe à peine perceptible d’ironie un peudédaigneuse dans son accent. L’oreille particulièrementchatouilleuse de Pardaillan saisit cette nuance. Etsèchement :

– Mieux que personne, vous devriez savoir que je n’aijamais eu aucun goût pour le métier de bourreau ou de délateur. Jen’en ai pas davantage pour celui de geôlier.

Et reprenant son air railleur :

– Du reste, j’ai fort à faire ailleurs. Je vous quittedonc, madame, en m’excusant une dernière fois, de vous garder dansun lieu si peu digne de vous. Mais, ainsi que j’ai eu l’honneur devous le dire, votre séjour forcé ici sera court. Ce soir, à latombée de la nuit, on vous ouvrira cette porte, et vous serezlibres, vous et les vôtres.

Ce mot « libre » résonna comme une fanfare joyeuse auxoreilles de Fausta. Mais il lui parut si extraordinaire, siinvraisemblable, qu’elle crut à un malentendu. Et n’osants’abandonner à un espoir qui pouvait être aussitôt déçu :

– Qu’entendez-vous par ce mot « libre » ?fit-elle.

– Corbleu, j’entends tout ce que ce mot veut dire :libre de rester ou de partir. Libre de faire ce que bon voussemblera. D’aller où bon vous semblera, quand, comme, et avec quibon vous semblera. Libre, enfin, tout ce qu’il y a de pluslibre ! Il me semble que c’est clair !

Cette fois, elle ne pouvait douter. C’était clair, comme ilvenait de le dire. Si incroyable, si extravagant que cela fût,c’était vrai : cet homme, qui pouvait la garder, ce qui étaitle meilleur moyen de mettre fin à la lutte mortelle qu’ils selivraient, qui, tout au moins, pouvait ne la lâcher qu’en posantses conditions et en exigeant une rançon, cet homme lui rendait saliberté sans rien réclamer en échange. Car elle ne doutait pas desa parole, et puisqu’il avait dit qu’elle serait libre à la tombéede la nuit, cela serait ainsi. Tant de désintéressement, de folleinsouciance, de chevaleresque générosité la laissèrent un instantsans voix, comme assommée.

– Ah çà ! vous pensiez donc que j’allais vous gardertoute la vie ? railla Pardaillan.

– Vous avez dit que vous me garderiez le plus longtempspossible, dit-elle.

– L’ai-je bien dit ?… Oui… Dans mon esprit, celavoulait dire que je vous garderais jusqu’à ce soir. Il ne m’est paspossible de vous garder plus longtemps.

Elle fixa sur lui un regard chargé d’une admiration muette. Illeva les épaules, et s’impatientant :

– Tenez, vous me faites pitié, princesse ! Jamais,non, jamais, décidément, vous n’apprendrez à meconnaître !…

Et, se redressant :

– Le jour où j’aurai besoin de vous prendre, fussiez-vousau milieu d’une armée, cachée au fond d’une inexpugnableforteresse, ce jour-là, je vous prendrai… Et je vous réponds que jevous garderai !… Mais me croire capable de profiter d’unmisérable hasard, qui vous a mise entre mes mains, sans que jel’aie cherché !… Fi !… C’est m’estimer bien peu. Et je nepense pas avoir jamais rien fait qui soit de nature à vousautoriser à me faire un pareil outrage… Adieu, princesse.

Ayant prononcé ces mots d’une voix qui cinglait, Pardaillantourna les talons et, faisant signe à Gringaille et Escargasse dele suivre, il se dirigea vers la porte.

– Un instant ! lança Fausta.

Pardaillan s’arrêta, se retourna lentement et fixa sur elle unregard interrogateur.

– Je ne veux pas vous laisser partir, en emportant cettepensée que j’ai voulu vous outrager, fût-ce en pensée, prononçagravement Fausta. Vous savez bien, Pardaillan, que vous êtes leseul homme au monde que j’estime.

– Est-ce tout ce que vous aviez à me dire ? demandafroidement Pardaillan.

– Non, Fausta ne saurait demeurer en reste de générositéavec personne. Même avec vous, Pardaillan. Je veux donc faire, àmon tour, quelque chose qui vous tient à cœur.

– Quelle chose ? interrogea Pardaillan, qui reprit sonair railleur.

– Je veux vous rendre la petite Loïse, prononça Fausta avecune lenteur calculée.

Pardaillan la fouilla du regard. Elle soutint ce regardinquisiteur avec toute l’assurance de la loyauté. Elle souriaitdoucement, comme émue par la joie qu’elle pensait lui donner. Ilsongea :

« Serait-elle sincère ?… Pourquoi pas ?… En biencomme en mal, elle est capable de tout !… Et puis, si fortequ’elle soit, il n’est pas possible qu’elle ait pu déjà machinerson guet-apens. Morbleu, je vais bien le voir, si elle estsincère. »

Et tout haut, souriant, de son air naïf :

– Je vous le disais bien que vous y viendriez.

– C’est votre admirable générosité qui me force, pour ainsidire, la main.

– Peu importe, pourquoi. L’essentiel est que vous y voilàvenue. Parlez donc, princesse, je vous écoute. Je n’ai pas besoinde vous dire avec quelle impatiente attention.

Et en lui-même, il ajoutait :

– Par Pilate, te voilà au pied du mur !… Si tu tedérobes maintenant, je saurai à quoi m’en tenir.

Effectivement, elle se déroba.

– Mais j’ai dit tout ce que j’avais à dire, fi-elle le plusnaturellement du monde.

– Ah ! ah ! sourit Pardaillan, répondant plutôt àsa propre pensée. Et, toujours de son air le plus naïf, ilinsista :

– Excusez-moi, madame, il me semble, à moi, que vous avezquelque chose à ajouter.

– Quoi donc ? s’étonna Fausta.

– Puisque vous consentez à me rendre la petite Loïse, ilfaut bien que vous me disiez où je dois la trouver.

– Très juste, en effet. Mais je vois, chevalier, qu’il y améprise entre nous. Je vous ai dit que je voulais vous rendreLoïse. Je ne m’en dédis pas. Je ne vous ai pas dit que j’allaisvous la rendre sur-le-champ.

– C’est fâcheux. Vous m’aviez mis l’eau à la bouche,déplora Pardaillan avec une admirable bonhomie.

– Croyez bien que j’en suis désolée. Mais je ne peux pas,pour l’instant, vous dire où elle est. Vous entendez,chevalier ? Je ne le peux pas.

– J’entends, princesse, j’entends. J’attendrai que vouspuissiez parler. Je vous demanderai seulement, bien que je ne soispas pressé, de ne pas me faire trop attendre. Je suis vieux,madame, et je ne voudrais pas partir pour l’éternel voyage sansavoir embrassé cette enfant. Vous comprenez ?

– À merveille. Mais rassurez-vous. Sans pouvoir vous fixerune date, je crois pouvoir vous assurer que vous n’attendrez pastrop longtemps. Quelques jours, tout au plus. Ne vous inquiétez pasd’ailleurs, je vous ferai aviser en temps voulu. Vous logeztoujours à l’hôtellerie du Grand-Passe-Partout ?

– Non, le gîte n’était plus sûr pour moi. N’importe, vouspouvez toujours m’aviser là par un mot. Soyez tranquille, ce mot meparviendra.

– Eh bien, voilà qui est entendu. D’ici quelques jours,vous recevrez là un mot de moi. Au revoir, chevalier.

– Au revoir, princesse.

Et, cette fois, Pardaillan sortit du cachot. Il souriait, d’unsourire qui eût inquiété Fausta, si elle avait pu le voir, en sedisant :

« Il paraît qu’il lui faut quelques jours pour préparer sontraquenard… Peut-être même, et c’est probable, ne sait-elle pasencore ce qu’elle va faire. Dans tous les cas, me voilà fixé :elle me ménage une surprise de sa façon. »

Et, avec son insouciance habituelle :

« Attendons, nous verrons bien. »

Gringaille et Escargasse l’avaient suivi, en ayant soin defermer la porte à double tour, derrière eux. Dans le couloir de lacave, ils trouvèrent l’hôtelier. Ce fut à lui que Pardaillans’adressa tout d’abord :

– Maître Jacquemin, lui dit-il, vous veillerez à ce que cesmessieurs ne manquent de rien. Soignez votre cuisine et mettez-ytous vos soins et toute votre science. Je vous avertis que vousaurez affaire à des personnages délicats, assez difficiles àcontenter.

– On tâchera de les contenter, monsieur, promit l’hôtelieravec un petit air de fausse modestie qui indiquait qu’il se sentaitsûr de lui.

– Les ordres, reprit Pardaillan, vous seront transmis parmes deux compagnons que voici. Vous n’obéirez qu’à eux. Mais vousleur obéirez aveuglément, sans discuter, comme vous m’obéiriez àmoi-même.

– Vous pouvez compter sur moi, monsieur le chevalier.

– La dépense me regarde. Et je paye d’avance.

– Je ne souffrirai pas…

– Mon cher monsieur Jacquemin, interrompit Pardaillan, jesais que vous avez la plus grande confiance en moi. Mais je pars àl’instant. Et je ne sais quand je pourrai revenir, ni si jereviendrai jamais ici. Il faut donc que je vous paye d’avance.

En disant ces mots, Pardaillan mit dans la main de l’hôtelier labourse qu’il venait de sortir de sa poche. Celui-ci se laissa fairesans protester cette fois. Par habitude de marchand, il soupesa uninstant la bourse, en la fouillant du regard. À travers lesmailles, il vit qu’elle ne contenait que de l’or. Il l’empocha avecune grimace de jubilation ; quelles que fussent les exigencesdes six personnes qu’il allait héberger un seul jour, il réalisaiten ce jour un bénéfice supérieur à celui de tout un mois. Et ilremercia :

– Vous êtes toujours l’homme le plus généreux que la terreait porté, monsieur le chevalier.

– Il faut que je vous dise, reprit Pardaillan, que vous medésobligeriez grandement, en acceptant quoi que ce soit des quatrepersonnes qui sont enfermées là-dedans. Fût-ce une pauvre petitemaille. Il faut que je vous dise aussi que lorsqu’on me désoblige,je le montre toujours, et d’une manière fâcheuse… pour celui quim’a désobligé.

– Soyez tranquille, monsieur, je me tiens pour royalementpayé.

– Vous êtes un homme raisonnable, maître Jacquemin. Je vousdonnerai mes dernières instructions là-haut, avant de partir.Allez, maintenant.

Maître Jacquemin parti, Pardaillan donna ses ordres à Gringailleet Escargasse. Ce fut vite fait. Et il les quitta. Comme il mettaitle pied sur la première marche de l’escalier pour remonter, il seravisa, revint à eux et à brûle-pourpoint :

– J’oubliais de vous dire ceci : si vous laissiezéchapper un seul de vos prisonniers avant l’heure fixée, la mort demon fils Jehan, de votre maître, de votre ami qui vous a faitriches tous les deux, est certaine. Rien ne peut le sauver, vousm’entendez, et c’est vous qui l’aurez tué !

Il les considéra un instant en silence, sourit doucement, ets’éloigna définitivement cette fois, en se disant avecsatisfaction :

« Maintenant, que l’infernale Fausta essaie, si elle veut,de les éblouir en leur offrant des monceaux d’or, qu’elle dise etfasse ce qu’elle voudra, je suis bien tranquille : ils ne lalaisseront pas échapper. »

Comme on le voit, Pardaillan prévoyait tout : même le casoù Fausta, qui n’était jamais à court d’expédients, tenterait decirconvenir ou de suborner les deux gardiens à qui il venait de laconfier.

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