La Loi de Lynch

Chapitre 13Retour à la vie.

La charité est une vertu fort préconisée ànotre époque, mais que peu de personnes mettent en pratique.

L’histoire du bon Samaritain trouve très-peud’applications dans le vieux monde, et si l’on veut retrouver lacharité exercée saintement et simplement, ainsi que l’enseignel’Évangile, il faut prendre ses exemples au fond des déserts dunouveau monde.

Cela est triste à dire, encore plus triste àconstater, mais ce ne sont pas les hommes qui sont coupables, lesiècle seul doit être responsable de cet égoïsme qui s’est depuisquelques années implanté dans le cœur de chacun et y réside enmaître.

À deux causes doivent être attribués lepersonnalisme et l’égoïsme qui régissent les actions de la grandefamille humaine en Europe :

La découverte de l’or en Californie, enAustralie et à la rivière Frazer ;

Et surtout la Bourse.

La Bourse, cette plaie du vieux monde. Laconséquence est facile à tirer : dès que chacun a cru qu’illui était loisible de s’enrichir du jour au lendemain, nul n’a plussongé à son voisin resté pauvre que pour le considérer comme unêtre incapable d’améliorer sa position. De ce que nous venons dedire il ressort ceci : c’est que les hommes qui ont le couragede sortir du tourbillon enivrant qui les entoure, de mépriser cesrichesses qui miroitent et ruissellent autour d’eux, pour aller,poussés seulement par cette charité chrétienne, la plus sainte etla moins récompensée de toutes les vertus, s’enterrer parmi lessauvages, au milieu des hordes les plus hostiles à tout sentimentbon et honnête, dans les contrées les plus mortifères, ces hommesqui, de gaieté de cœur, poussés seulement par un sentiment divin,font l’abandon de toutes les jouissances terrestres, sont des âmesd’élite et ont, sous tous les rapports, bien mérité del’humanité.

Leur nombre est beaucoup plus grand que l’onne le supposerait au premier abord, et cela est très-logique ;à côté de la passion de l’or devait se trouver la passion dudévouement, afin que l’éternelle balance du bien et du mal quirégit le monde restât toujours dans les proportions égales, quisont les conditions de sa vitalité et de sa prospérité.

Nous sommes heureux de constater ici que leplus grand nombre de ces hommes dévoués qui se sacrifient avec tantd’abnégation pour propager les lumières appartient à la France.

Et cela devait être. Si les passions mesquinestrouvent en France des adhérents, beaucoup plus nombreux sont ceuxqui n’obéissent qu’à de nobles instincts et ont fait du beau et dubon le culte de toute leur vie.

L’état du Cèdre-Rouge était grave.

La commotion morale qu’il avait reçue enreconnaissant l’homme que quelque temps auparavant il avait cherchéà assassiner, avait déterminé un délire effrayant.

Le misérable, en proie aux plus cuisantsremords, était harcelé par les fantômes hideux de ses victimesévoqués par son imagination malade, et qui tournaient autour de sacouche comme une légion de démons.

La nuit qu’il passa fut horrible.

Le père Séraphin, Ellen et la mère de Valentinne le quittèrent pas une seconde, le veillant avec sollicitude,contraints souvent de lutter avec lui pour l’empêcher, dans leparoxysme de la crise qui le torturait, de se briser la tête contreles arbres.

Étrange coïncidence ! le bandit avait àl’épaule la même blessure que jadis lui-même avait faite aumissionnaire, et dont celui-ci avait été forcé d’aller chercher laguérison en Europe, voyage dont il était de retour à peine depuisquelques jours, lorsque la Providence lui avait fait retrouver,étendu au pied d’un arbre et presque agonisant, l’homme qui avaitvoulu l’assassiner.

Vers la fin de la nuit, la crise se calma unpeu et le squatter tomba dans une espèce de somnolence qui lui ôtala faculté de sentir et de percevoir.

Nul n’avait dormi durant cette longue etfunèbre nuit passée au fond des bois.

Le père Séraphin, dès qu’il vit le Cèdre-Rougeplus calme, fit préparer par ses Indiens un brancard afin de letransporter.

Les Indiens répugnaient à ce travail.

Ils connaissaient le squatter de longuedate ; ces hommes primitifs ne comprenaient pas comment aulieu de le tuer, puisque le hasard le faisait tomber en sapuissance, le missionnaire prodiguait au contraire des secours à untel misérable qui avait commis tant de crimes et dont la mortserait un bienfait pour la prairie.

Il fallut tout le dévouement qu’ils avaientvoué au père Séraphin pour qu’ils consentissent à faire, detrès-mauvaise grâce nous devons l’avouer, ce qu’il leurcommandait.

Lorsque le brancard fut prêt, on étala dessusun lit de feuilles sèches et d’herbe, et le squatter fut déposé surcette couche dans un état d’insensibilité presque complète.

Avant de quitter la forêt, le missionnaire,qui comprenait combien, dans l’intérêt du blessé, il étaitnécessaire de raviver la foi chancelante des Peaux Rouges, serésolut à offrir le saint sacrifice de la messe.

Un autel fut improvisé sur un tertre de gazonrecouvert d’un lambeau de toile blanche, et la messe fut dite,servie par un des Indiens qui se présenta spontanément.

Certes, dans nos grandes cathédrales d’Europe,sous les splendides arceaux de pierre noircie par le temps, auxmurmures imposants de l’orgue qui résonne sous les archivoltes, lescérémonies du culte ont lieu avec plus d’apparat ; mais jedoute que ce soit avec plus de magnifique simplicité, qu’ellesélèvent autant l’âme et soient écoutées avec une ferveur aussigrande que cette messe dite au milieu d’un bois, sous lesverdoyants arceaux d’une forêt vierge, accompagnée par lessaisissantes mélodies du désert, par ce pauvre prêtre au frontpâle, aux yeux brillants d’un saint enthousiasme, et qui priaitpour son assassin râlant à ses pieds.

Lorsque la messe fut terminée, le pèreSéraphin fit un signe, quatre Indiens enlevèrent le brancard surleurs épaules et on partit.

Ellen était montée sur un des chevaux deshommes qui portaient le blessé.

La journée fut longue.

Le père Séraphin avait quitté Galveston pourse mettre à la recherche de Valentin, mais un chasseur habitué àparcourir de grandes distances et dont la vie se compose de coursesincessantes est fort difficile à découvrir dans le désert ; lemissionnaire comptait donc se rendre au village d’hiver desComanches de l’Unicorne, où il était certain d’obtenir desrenseignements exacts sur l’homme qu’il voulait voir.

Mais sa rencontre avec le Cèdre-Rougel’empêchait de mettre ce projet à exécution ; l’Unicorne etValentin avaient des griefs trop grands contre le squatter pour quele missionnaire se flattât qu’ils renonçassent à se venger.

Le père Séraphin connaissait trop bienl’esprit et les mœurs de ces hommes que la vie du désert rendmalgré eux implacables, pour que la pensée lui vînt d’essayer unetelle démarche.

La conjoncture était difficile ; leCèdre-Rouge était un proscrit dans toute la force du terme, un deces proscrits dont heureusement le nombre est fort restreint, quiont le genre humain pour ennemi et auxquels toute contrée esthostile. Il fallait pourtant sauver cet homme. Après de mûresréflexions, la résolution du père Séraphin fut prise.

Il se dirigea, suivi de toute sa troupe, versla grotte où déjà nous l’avons rencontré, grotte qui servait assezhabituellement d’habitation au Chercheur de pistes, mais danslaquelle, selon toute probabilité, il ne serait pas en cemoment.

Par suite d’un hasard extraordinaire, lemissionnaire passa sans les voir et sans être vu d’eux à une portéede pistolet au plus du lieu où, en ce moment Valentin et ses amisétaient campés.

Au coucher du soleil, on s’installa pour lanuit.

Le père Séraphin enleva l’appareil qu’il avaitposé sur les blessures du Cèdre-Rouge et le pansa. Celui-ci selaissa faire sans paraître s’apercevoir qu’on lui donnait dessoins ; son abattement était extrême.

Les blessures avaient bonne apparence ;celle de l’épaule était la plus sérieuse, cependant tout faisaitprésager un rétablissement prochain.

Quand on eut pris le repas du soir, fait laprière en commun, et que les Indiens, roulés dans leurs couvertureset leurs robes de bison, se furent étendus sur l’herbe pourchercher le repos et se délasser des fatigues du jour, lemissionnaire, après s’être assuré que le Cèdre-Rouge dormaitpaisiblement, fit signe aux deux femmes de venir s’asseoir à sescôtés, auprès du feu allumé pour éloigner les bêtes fauves.

Le père Séraphin connaissait un peu Ellen, ilse rappelait avoir souvent rencontré la jeune fille, et même avoircausé avec elle dans la forêt, à l’époque où son père s’était siaudacieusement installé sur les propriétés de don MiguelZarate.

Le caractère d’Ellen lui avait plu ; ilavait trouvé en elle tant de simplicité de cœur et de loyauténative, que souvent il s’était demandé comment une aussi charmantecréature pouvait être la fille d’un scélérat si endurci que leCèdre-Rouge ; cela lui semblait d’autant plus incompatible,qu’il avait fallu à la pauvre enfant un grand fonds d’honnêtetédans le cœur pour résister à l’entraînement des mauvais exemplesqu’elle avait incessamment sous les yeux.

Aussi il s’était vivement intéressé à elle etlui avait prodigué des marques d’intérêt en l’engageant àpersévérer dans ses bons sentiments. Il lui avait laissé entrevoirqu’un jour Dieu la récompenserait en l’enlevant du milieu perversdans lequel le sort l’avait jetée, pour la faire rentrer dans lagrande famille humaine qu’elle ignorait.

Lorsque les deux femmes furent assises à sescôtés, le missionnaire leur fit, de sa voix douce, sympathique etpleine d’onction, une paternelle admonestation pour les engager àsupporter avec patience et résignation les tribulations que le Cielleur envoyait ; puis il pria Ellen de lui raconter en détailtout ce qui s’était passé dans la prairie depuis son départ pour laFrance.

Le récit de la jeune fille fut long et triste,souvent interrompu par ses larmes qu’elle ne pouvait contenir.

La mère de Valentin frémissait en entendantraconter ces choses pour elle si extraordinaires ; de grosseslarmes coulaient sur ses joues flétries, et elle se signait enmurmurant avec compassion :

– Pauvre enfant ! quelle viehorrible !

Car, en effet, c’était sa vie que racontaitEllen ; toutes ces terreurs, toutes ces atrocités, dont elledéroulait devant ses deux interlocuteurs les sinistres etsanglantes images, elle y avait assisté, elle les avait vues et enavait souffert la plus grande part.

Lorsque son récit fut terminé, elle laissatomber sa tête dans ses mains et pleura silencieusement, accabléed’avoir ravivé de si cuisantes douleurs et d’avoir rouvert desplaies encore saignantes.

Le missionnaire la couvrit d’un long et calmeregard empreint d’une pitié douce. Il lui prit la main, la serradans les siennes et, se penchant vers elle, il lui dit avec unaccent de bonté qui lui alla au cœur :

– Pleurez, pauvre fille, car vous avezbien souffert ; pleurez, mais soyez forte ; Dieu, quivous éprouve, vous réserve sans doute d’autres coups plus terriblesque ceux qui vous ont frappée ; ne cherchez pas à repousser lecalice qui s’approche de vos lèvres ; plus vous souffrirezdans cette vie, plus vous serez heureuse et glorifiée dans l’autre.Si Dieu vous châtie, vous, pauvre brebis immaculée, c’est qu’ilvous aime ; heureux ceux qu’il châtie ainsi ! Puisez desforces dans la prière, la prière élève l’âme et rendmeilleur ; ne désespérez pas, le désespoir est une suggestiondu démon qui rend l’homme rebelle aux enseignements de laProvidence. Songez à notre divin Maître ; rappelez-vous cequ’il a souffert pour nous ; alors vous reconnaîtrez combienvos douleurs sont peu de chose comparées aux siennes, et vousespérerez, car la Providence n’est pas aveugle : lorsqu’elles’appesantit lourdement sur une créature, c’est qu’elle se prépareà la récompenser au centuple de ce qu’elle a souffert.

– Hélas ! mon père, répondittristement Ellen, je ne suis qu’une misérable enfant sans force etsans courage ; le fardeau qui m’est imposé est bienlourd ; cependant, si c’est la volonté du Seigneur qu’il ensoit ainsi, que son saint nom soit béni ! je tâcheraid’étouffer les sentiments de révolte qui parfois s’éveillent dansmon cœur et de lutter sans me plaindre contre le sort quim’accable.

– Bien, ma fille, bien, dit leprêtre ; le Dieu puissant qui sonde les cœurs aura pitié devous.

Alors il la fit lever et la conduisit àquelque distance, où un lit de feuilles sèches avait été préparépar ses soins.

– Tâchez de dormir, mon enfant, luidit-il, la fatigue vous accable ; quelques heures de sommeilvous sont indispensables.

– Je tâcherai de vous obéir, monpère.

– Que les anges veillent sur votresommeil, mon enfant, reprit le prêtre, et que le Tout-Puissant vousbénisse comme je le fais !

Puis il revint tout pensif et à pas lentsreprendre sa place près de la mère de Valentin.

Ellen se laissa aller sur sa couche, où,malgré ses appréhensions, le sommeil ne tarda pas à clore sespaupières.

La nature a certains droits qu’ellen’abandonne jamais, et le sommeil, qui nous a été donné par Dieupour oublier temporairement nos douleurs, est un de ces droitsimprescriptibles, surtout sur les natures jeunes etvigoureuses.

Il y eut un assez long silence entre lemissionnaire et la mère de Valentin. Le père Séraphin réfléchissaitprofondément ; enfin il prit la parole.

– Madame, dit-il, vous avez entendu lerécit de cette jeune fille : son père a été blessé dans uncombat contre votre fils. Valentin n’est sans doute pas éloigné denous ; cependant l’homme que nous avons sauvé réclame tous nossoins, nous devons veiller à ce qu’il ne tombe pas entre les mainsde ses ennemis ; je vous demande donc encore quelque tempsavant de vous réunir à votre fils, car il faut que le Cèdre-Rougesoit en sûreté ; surtout je vous supplie de garder le plusprofond silence sur les événements dont vous avez été ou dont vousserez témoin d’ici là ; pardonnez-moi, je vous en supplie, deretarder le moment de votre réunion.

– Mon père, répondit-elle spontanément,voilà dix ans que, sans désespérer un jour ni une minute, j’attendspatiemment l’heure qui doit me réunir à mon fils bien-aimé ;maintenant que je suis certaine de le revoir, qu’il n’existe plussur son sort un doute dans mon cœur, je puis attendre quelquesjours encore : je serais ingrate envers Dieu et envers vous,mon père, qui avez tant fait pour moi, si j’exigeais qu’il en fûtautrement. Agissez comme votre charité et votre dévouement vouspoussent à le faire ; remplissez votre devoir sans vouspréoccuper de moi ; c’est Dieu qui a voulu que nousrencontrassions cet homme. Les voies de la Providence sont souventincompréhensibles ; obéissons-lui en le sauvant, quelqueindigne qu’il soit du pardon.

– Je m’attendais à votre réponse ;cependant je suis heureux de voir que vous me confirmez dans ce quej’ai l’intention de faire.

Le lendemain, au point du jour, on se remit enmarche, après toutefois avoir, selon la coutume établie par lemissionnaire, prononcé la prière en commun.

Le Cèdre-Rouge était toujours plongé dans lemême abattement.

Les deux jours qui suivirent se passèrent sansincidents dignes d’être rapportés.

Vers le soir du troisième jour, on entra dansle défilé au centre duquel, sur un des versants des deux montagnesqui le formaient, s’ouvrait la grotte.

Le Cèdre-Rouge y fut monté avec précaution etinstallé dans un des compartiments éloignés, loin des bruits dudehors, et de façon à être caché aux yeux des étrangers que lehasard amènerait dans la caverne pendant qu’il s’y trouverait.

Ce fut avec un sentiment de joie inexprimableque la mère de Valentin entra dans la grotte qui servaitd’habitation à ce fils que si longtemps elle avait craint de nejamais revoir.

Son attendrissement fut extrême en retrouvantquelques objets sans valeur à son usage.

La digne femme, si véritablement mère,s’enferma seule dans le compartiment dont le chasseur avait plusspécialement fait sa chambre, et là, face à face avec sessouvenirs, elle resta plusieurs heures absorbée en elle-même.

Le missionnaire avait désigné à chacun laplace qu’il devait occuper ; lorsque tout le monde futinstallé, la prière fut dite en commun.

Il laissa ses compagnons se livrer au repos etalla s’asseoir auprès du blessé ; une autre personne s’ytrouvait déjà. Cette seconde garde-malade était Ellen.

– Pourquoi ne dormez-vous pas, monenfant ? lui demanda-t-il.

La jeune fille lui montra le blessé par ungeste plein de noblesse.

– Laissez-moi le veiller, dit-elle, c’estmon père.

Le missionnaire sourit doucement et seretira.

Au point du jour il revint.

Le Cèdre-Rouge, en l’entendant venir, poussaun soupir et se souleva avec peine sur sa couche.

– Comment vous trouvez-vous, monfrère ? lui demanda le père Séraphin avec intérêt.

Une rougeur fébrile envahit le visage dubandit, une sueur froide perla à ses tempes, son œil lança unfulgurant éclair, et d’une voix basse et entrecoupée par l’émotionextrême qui l’oppressait :

– Mon père, dit-il, je suis un misérableindigne de votre pitié.

– Mon fils, répondit doucement le prêtre,vous êtes une pauvre créature égarée dont, je n’en doute pas, Dieuaura pitié, si votre repentir est sincère.

Le Cèdre-Rouge baissa les yeux ; unmouvement convulsif agita ses membres.

– Mon père, murmura-t-il, voulez-vousm’enseigner comment on fait le signe de la croix ?

À cette demande étrange dans la bouche d’untel homme, le père Séraphin joignit les mains avec ferveur, et levales yeux au ciel avec une expression de sublime reconnaissance.

Le mauvais ange était-il réellement vaincusans retour ? ou bien était-ce encore une comédie jouée parcet homme pervers pour tromper son sauveur, et, grâce à ce moyen,éviter le châtiment de ses crimes et échapper aux nombreux ennemisqui cherchaient à lui donner la mort ?

Hélas ! l’homme est un composé siextraordinaire de bien et de mal, que peut-être en ce moment, etmalgré lui, le Cèdre-Rouge était de bonne foi.

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