La Loi de Lynch

Chapitre 32Où Nathan se dessine.

Le Cèdre-Rouge, du haut de l’arbre où il étaitcaché, avait aperçu son fils attaché au pied d’un arbre.

Cette vue l’avait subitement arrêté ; ilse trouvait planer au-dessus du camp des Comanches, position desplus périlleuses, puisque le moindre faux mouvement, en révélant saprésence, suffisait pour le perdre.

L’un après l’autre, Sutter et Fray Ambrosiovinrent écarter les feuilles et regarder Nathan, qui, certes, étaitloin de se douter que si près de lui se trouvaient ceux qu’il avaitquittés la veille.

Cependant l’ombre envahit peu à peu laclairière, et bientôt tous les objets furent confondus dansl’obscurité, rendue plus épaisse encore par la lueur des feuxallumés de distance en distance et qui répandaient autour d’eux unelumière incertaine.

Le squatter n’aimait pas son fils ; cethomme était incapable d’éprouver deux sentiments d’amour à lafois : toutes ses affections s’étaient concentrées sur Ellen.La vie et la mort de Nathan, au point de vue de l’amour paternel,lui importaient donc fort peu ; mais dans la situation où samauvaise étoile le plaçait, il regrettait son fils comme onregrette un bon compagnon, un homme résolu et adroit tireur, unindividu, enfin, sur lequel, dans un combat, on pouvaitcompter.

Nous n’avons pas besoin d’insister ici sur lecaractère résolu du Cèdre-Rouge, le lecteur le connaît. Dans cettecirconstance, une idée étrange lui traversa la cervelle ; et,comme toujours, lorsqu’une fois il avait pris une résolution, rienne devait plus l’arrêter et il devait braver tous les périls afinde la mettre à exécution.

Le Cèdre-Rouge avait résolu de délivrer sonfils, non pas, nous le répétons, par amour paternel, mais afind’avoir un bon rifle de plus, au cas probable où il lui faudraitcombattre.

Mais ce n’était pas chose facile que dedélivrer Nathan. Le jeune homme était loin de se douter qu’aumoment où il n’attendait plus que la mort, à quelques pas de lui àpeine son père préparait tout pour sa fuite. Cette ignorancepouvait compromettre le succès du hardi coup de main que voulaittenter le squatter.

Celui-ci, avant que de rien entreprendre,appela auprès de lui ses deux compagnons et leur communiqua sonprojet.

Sutter, aventureux et téméraire comme sonpère, applaudit à sa résolution, il ne voyait dans cette hardieentreprise qu’un bon tour à jouer à ses ennemis les Peaux Rouges,et se réjouissait, non pas d’enlever son frère au milieu d’eux,mais de la figure qu’ils feraient lorsque, l’heure du supplicearrivée, ils viendraient pour le chercher afin de l’attacher aupoteau, et ne le trouveraient plus.

Fray Ambrosio envisageait, lui, la question àun point de vue diamétralement opposé : leur position,disait-il, était déjà assez critique sans aller encore, de gaietéde cœur, la rendre plus périlleuse pour essayer de sauver un hommequ’ils ne parviendraient pas à faire échapper, ce qui les perdraitsans ressource en donnant l’éveil aux Peaux Rouges.

La discussion fut longue et animée entre lestrois aventuriers, chacun tenant opiniâtrement à son opinion ;ils ne parvinrent pas à se mettre d’accord ; ce que voyant leCèdre-Rouge, il coupa péremptoirement court à toute observation enannonçant qu’il était résolu à sauver son fils, et qu’il lesauverait quand bien même tous les Indiens du Far West voudraients’y opposer.

Devant une résolution aussi nettementformulée, il n’y avait plus qu’à se taire et à courber latête ; c’est ce que fit le moine. Le squatter se prépara alorsà mettre son projet à exécution.

Nous avons dit que la nuit était venue ;avec elle d’épaisses ténèbres avaient, comme un noir linceul,enveloppé la prairie ; la lune, parvenue à sa périodedécroissante, ne devait paraître qu’à deux heures du matin ;il était huit heures du soir environ, c’était six heures de répitque le Cèdre-Rouge avait devant lui, il résolut de les mettre àprofit.

Dans une circonstance aussi grave que celle oùse trouvaient les aventuriers, le temps se mesure avec uneparcimonie d’avare enfouissant ses trésors, car cinq minutesgaspillées mal à propos peuvent tout perdre.

La nuit se faisait de plus en plus sombre, degros nuages noirs et chargés d’électricité se heurtaient sourdementdans l’espace et interceptaient la vue des étoiles ; la brisedu soir s’était élevée au coucher du soleil, et sifflaitlugubrement à travers les branches des arbres centenaires de laforêt vierge.

À part les sentinelles disséminées tout àl’entour du camp, tous les Indiens étaient étendus autour des feuxpâlissants, et roulés dans leurs robes de bison, ils se livraientau repos.

Nathan, solidement garrotté, dormait ousemblait dormir ; deux guerriers, couchés non loin de lui etchargés de le surveiller, voyant leur prisonnier si résigné enapparence à son sort, avaient fini par se laisser aller ausommeil.

Soudain un léger sifflement semblable à celuidu serpent-ruban partit de la cime de l’arbre au pied duquel étaitétendu le jeune homme.

Celui-ci entr’ouvrit subitement les yeux etpromena autour de lui un regard investigateur, sans cependantremuer d’aucune façon, de crainte de donner l’éveil à sesgardiens.

Un second sifflement plus prolongé que lepremier se fit entendre, suivi presque immédiatement d’untroisième.

Nathan releva la tête avec précaution etregarda vers le haut de l’arbre, mais la nuit était si noire qu’ilne put rien distinguer. En ce moment un objet quelconque, dont illui fut impossible de deviner la forme, toucha son front, et, agitépar un mouvement de va-et-vient, frappa son visage à plusieursreprises.

Cet objet descendait peu à peu et finit partomber sur les genoux du jeune homme. Celui-ci baissa la tête etl’examina.

C’était un couteau !

Nathan retint avec peine un cri de joie. Iln’était donc pas abandonné de tous ! Des amis inconnuss’intéressaient à son sort et cherchaient à lui donner les moyensde se sauver.

L’espoir rentra dans son cœur, et, comme unlutteur un instant étourdi d’un coup qu’il a reçu, il rassemblatoutes ses forces pour recommencer la lutte.

Si intrépide que soit un homme, bien quevaincu par une impossibilité il ait bravement et sansarrière-pensée fait le sacrifice de sa vie, cependant, lorsqu’aumoment de marcher au supplice une lueur d’espérance semble luire àses yeux étonnés, soudain il se redresse, l’image de la morts’efface de son esprit, et il combat en désespéré pour reconquérircette vie dont il avait si vaillamment fait le sacrifice.

Ce fut ce qui arriva à Nathan ; il seredressa peu à peu sur son séant, les yeux ardemment fixés sur sesgardiens toujours immobiles.

Que l’on nous pardonne ce détail peut-êtretrivial, mais trop vrai pour être passé sous silence. À l’instantoù le premier sifflement s’était fait entendre, le jeune hommeronflait, bien que parfaitement éveillé ; maintenant ilcontinua ce ronflement, mélodie monotone qui berçait le sommeil desguerriers chargés de sa garde.

Il y avait quelque chose d’étrangementsaisissant dans l’aspect de cet homme qui, les yeux tout grandsouverts, les sourcils froncés, les traits contractés par l’espoiret la crainte, usait péniblement les cordes qui attachaient sescoudes à l’arbre en ronflant aussi paisiblement que s’il avait jouidu sommeil le plus tranquille.

Avec des peines inouïes et des effortsincroyables, Nathan était parvenu à couper d’abord la corde quiliait ses poignets l’un à l’autre ; maintenant il usait cellequi attachait ses coudes.

Bientôt elle céda ; le reste n’était plusrien, ses mains étaient libres. En quelques secondes il futcomplètement débarrassé de ses liens et s’empara du couteau qu’ilpassa à sa ceinture.

La corde qui avait servi à lui descendre lecouteau remonta.

Nathan attendit dans une angoisseinexprimable.

Il avait repris sa première position etronflait toujours.

Tout à coup un des deux guerriers commis à sagarde se tourna vers lui, étira ses membres engourdis par le froid,se leva et vint en bâillant se pencher sur son corps.

Nathan, les yeux à demi fermés, épiait avecsoin tous ses mouvements. Lorsqu’il vit à deux pouces du sien levisage du Peau Rouge, par un geste prompt comme la pensée, il luijeta les mains autour du cou, et cela si brusquement, que leComanche, saisi à l’improviste, n’eut pas le temps de pousser uncri.

L’Américain était doué d’une forceherculéenne ; en ce moment l’espoir de la délivrance doublaitses forces. Il serrait comme dans un étau le cou du guerrier,celui-ci se débattait en vain pour tâcher d’échapper à cetteétreinte mortelle, les mains de fer du bandit le serraient de plusen plus par une pression lente, calculée, mais irrésistible.

L’Indien, les yeux injectés de sang, lestraits de la face horriblement contractés, battit deux ou troisfois l’air de ses bras par un mouvement machinal, se roidit dansune convulsion suprême et resta immobile.

Il était mort.

Nathan le contint encore deux ou trois minutespour être bien certain que tout était fini, puis il étendit leguerrier auprès de lui, dans une position qui simulait parfaitementle sommeil.

Alors il passa sa main sur son front pouressuyer la sueur froide qui l’inondait, et leva les yeux vers lacime de l’arbre ; rien ne paraissait.

Une effroyable pensée s’empara alors du jeunehomme : si ses amis, désespérant de le sauver, l’avaientabandonné ? Une angoisse horrible lui serra la poitrine.

Pourtant il avait reconnu le signal de sonpère ; le sifflement du serpent-ruban était depuis longtempsconvenu entre eux pour correspondre dans les circonstancespérilleuses.

Son père n’était pas homme à laisser inachevéeune œuvre quelconque commencée par lui, quelles qu’en dussent êtreles conséquences.

Et pourtant les minutes s’écoulaient les unesaprès les autres, et rien ne venait avertir le misérable qu’ontravaillât à sa délivrance ; tout était calme, tout étaitsombre.

Près d’une demi-heure se passa ainsi. Nathanétait en proie à une fièvre d’impatience et de terreur impossible àdécrire. Jusqu’à présent, nul dans le camp ne s’était, il est vrai,aperçu des mouvements insolites auxquels il avait été obligé de selivrer, mais un hasard malheureux pouvait d’un instant à l’autrerévéler ses projets de fuite ; il suffisait pour cela qu’unIndien réveillé par le froid piquant de la nuit vînt passer auprèsde lui en cherchant par une promenade a rétablir la circulation dusang dans ses veines.

Puisque ses amis l’oubliaient, le jeune hommerésolut de se tirer d’affaire tout seul.

D’abord il lui fallait se débarrasser de sonsecond gardien, ensuite il aviserait. Alors, tout en demeurantétendu sur le sol et en continuant toujours à feindre un profondsommeil, il rampa doucement du côté du second guerrier.

Il n’approchait pour ainsi dire que ligne parligne, pouce par pouce, tant son mouvement était insensible etcalculé !

Enfin il arriva à deux pas à peine duguerrier, dont le sommeil paisible l’avertit qu’il pouvait agirsans crainte.

Nathan se recueillit un instant, se ramassasur lui-même et, bondissant comme un jaguar, il posa le genou surla poitrine de l’Indien, pendant que de la main gauche il luicomprimait fortement la gorge.

Le Comanche, réveillé en sursaut, fit unbrusque mouvement pour se débarrasser de cette étreinte fatale etouvrit des yeux égarés qu’il promena avec épouvante autour delui.

Nathan, sans prononcer une parole, tira lecouteau qu’il avait passé à sa ceinture et l’enfonça dans le cœurde l’Indien tout en continuant à le maintenir.

Le guerrier retomba en arrière comme foudroyé,et expira sans pousser un cri, sans exhaler un soupir.

– C’est égal, murmura le bandit enessuyant son couteau, voilà une bonne arme. Maintenant, quoi qu’ilarrive, je suis certain de ne pas mourir sans vengeance.

Nathan, lorsqu’il avait vu son déguisementinutile, avait demandé à reprendre ses vêtements, ce qui lui avaitété accordé. Par un singulier hasard, l’Indien qu’il avaitpoignardé s’était adjugé sa gibecière et son rifle, le jeune hommeles lui reprit ; il poussa un soupir de satisfaction en seretrouvant en possession de ces objets pour lui si précieux, etrevêtu de nouveau de son costume de coureur des bois.

Le temps pressait, il fallait à tout prixs’éloigner, tâcher de tromper les sentinelles et quitter le camp.Qu’avait-il à craindre ? d’être tué ? S’il restait, ilsavait parfaitement le sort qui l’attendait ; pour luil’alternative n’était pas douteuse : il valait mille foismieux jouer bravement sa vie dans une partie suprême que d’attendrel’heure du supplice.

Nathan promena un regard farouche autour delui, pencha le corps en avant, prêta l’oreille et armasilencieusement son rifle.

Le calme le plus profond continuait à régnerdans le camp.

– Allons ! murmura le jeune homme,il n’y a pas à hésiter, partons !

En ce moment le sifflement du serpent-rubanrésonna de nouveau. Nathan tressaillit.

– Oh ! oh ! fit-il, il paraîtque l’on ne m’a pas abandonné comme je le croyais.

Alors il se coucha sur le sol, et en rampantil rejoignit l’arbre auprès duquel il avait été attaché.

Un lasso pendait jusqu’à terre ; ce lassoétait terminé par un de ces doubles nœuds que les marins nommentchaise, dont la moitié passe sous les cuisses, tandis quel’autre maintient la poitrine.

– By God ! murmura Nathantout joyeux, il n’y a que le vieux pour avoir des idées pareilles.Quel bon tour nous allons jouer à ces chiens de Peaux Rouges !C’est pour le coup qu’ils me croiront sorcier ; je les défiebien de retrouver mes traces !

Tout en faisant à part lui ce monologue,l’Américain s’était assis sur la chaise.

Le lasso, enlevé par une main vigoureuse,monta rapidement, et Nathan disparut bientôt au milieu de l’épaisfeuillage du mélèze.

Lorsqu’il eut atteint les premières branches,qui se trouvaient à une trentaine de pieds de terre, le jeune hommese débarrassa du lasso, s’accrocha des pieds et des mains, et aubout de quelques instants il eut rejoint ses compagnons.

– Ouf ! murmura-t-il en respirantdeux ou trois fois avec force tout en essuyant la sueur qui coulaitabondamment sur son visage, je puis dire maintenant que je l’aiéchappé belle. Merci à tous, car, le diable m’emporte ! sansvous j’étais mort.

– Assez de compliments, réponditbrusquement le squatter : nous n’avons pas de temps à perdreen simagrées. Hum ! vous avez hâte de vous éloigner, jesuppose.

– By God ! je lecrois ; ainsi je suis à vos ordres ; de quel côtéallons-nous ?

– Par là, dit le Cèdre-Rouge en étendantle bras dans la direction du camp.

– Du diable ! fit vivement Nathan,êtes-vous fou, ou n’avez-vous semblé me sauver la vie que pour melivrer de plus belle à nos ennemis ?

– Que voulez-vous dire ?

– Une chose que vous verriez aussi bienque moi s’il faisait jour : c’est que la forêt se terminebrusquement à quelques pas d’ici, au bord d’une immensequebrada.

– Oh ! oh ! dit le Cèdre-Rougeen fronçant les sourcils ; que faire alors ?

– Retourner sur nos pas, une demi-lieue àpeu près, et puis prendre sur la gauche. J’ai assez vu le paysdepuis que je vous ai quitté pour me rappeler confusément laconfiguration des montagnes, mais, ainsi que vous le disiez, leplus pressé en ce moment est de nous éloigner d’ici.

– D’autant plus que la lune ne tarderapas à se lever, observa Sutter, et que si malheureusement les PeauxRouges s’apercevaient de la fuite de Nathan, ils ne tarderaient pasà nous dépister.

– Bien dit, fit Nathan ; enroute !

– En route ! répétèrent lesautres.

Le Cèdre-Rouge se remit en tête de la petitetroupe, qui commença à rétrograder.

La marche était excessivement difficile parcette nuit noire ; il fallait à chaque pas tâtonner avec soinet ne poser le pied qu’après s’être assuré que le point d’appuiétait solide, sans cela on risquait de tomber de branche en brancheet d’aller se briser sur le sol à une profondeur de soixante-dix ouquatre-vingts pieds.

À peine avaient-ils fait ainsi trois centspas, qu’une clameur effroyable s’éleva derrière eux ; unegrande lueur éclaira la forêt, et à travers les feuilles lesfugitifs aperçurent les silhouettes noires des Indiens quicouraient dans tous les sens, gesticulant et hurlant avecfureur.

– Eh ! fit le Cèdre-Rouge, il paraîtque les Comanches se sont aperçus que vous les avez abandonnés.

– Cela me fait cet effet-là, réponditNathan en ricanant. Pauvres gens ! ils ne peuvent se consolerde ma perte.

– D’autant plus que probablement vous neles avez pas quittés sans laisser des traces de votre passage.

– Comme vous dites, père, fit l’autre ensoulevant sa blouse de chasse et montrant deux cheveluressanglantes pendues à sa ceinture ; je me suis livré à monpetit commerce, il ne faut pas négliger les affaires.

Le misérable, avant que de s’attacher aulasso, avait, avec un horrible sang-froid, scalpé ses deuxvictimes.

– Ah ! bien ; alors, dit FrayAmbrosio, ils doivent être furieux ; vous savez que lesComanches ne pardonnent pas. Comment avez-vous pu commettre uneaction aussi indigne ?

– Mêlez-vous de ce qui vous regarde,señor padre, dit brutalement Nathan, et laissez-moi agir à maguise, si vous ne voulez pas que d’un coup de crosse je vous envoieprendre ma place.

Le moine se mordit les lèvres.

– Bête brute ! murmura-t-il.

– Allons, la paix, au nom dudiable ! dit le Cèdre-Rouge ; songeons à ne pas nouslaisser prendre.

– Oui, appuya Sutter ; lorsque nousserons en sûreté, vous vous expliquerez avec vos couteaux en vraiscaballeros. Mais, en ce moment, nous avons autre chose à faire quenous disputer comme des vieilles femmes.

Les deux hommes échangèrent un regard chargéde haine, mais gardèrent le silence.

La troupe, guidée par le Cèdre-Rouge, continuaà s’éloigner, poursuivie par les cris des Comanches qui serapprochaient de plus en plus.

– Est-ce qu’ils auraient découvert nostraces ? murmura le Cèdre-Rouge en hochant tristement latête.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer