La Loi de Lynch

Chapitre 5L’hacienda Quemada.

C’était un groupe étrange que celui formé parcette charmante créature et ce rude coureur des bois, au sommet decette colline dévastée, troublée par la foudre et illuminéed’éclairs fulgurants.

La Gazelle blanche était retombée pâle etinanimée.

Le Blood’s Son scruta de l’œil les profondeursde la nuit, et, rassuré par le silence, il se pencha une autre foissur la jeune fille.

Pâle comme un beau lis abattu par la tempête,les yeux fermés, la pauvre enfant ne respirait plus.

L’inconnu la souleva dans ses bras nerveux etla transporta auprès d’un pan de mur ruiné, au pied duquel il avaitétendu son zarapé ; il la posa avec précaution sur cettecouche moins dure. La tête de la jeune fille se pencha, insensible,sur son épaule.

Alors il la considéra longuement.

La douleur et la pitié étaient peintes sur levisage du Blood’s Son.

Lui, dont la vie n’avait été jusqu’alors qu’unlong drame, qui n’avait nulle croyance dans le cœur, qui ignoraitles doux sentiments et les secrètes sympathies, lui, le vengeur, letueur d’Indiens, il était ému et sentait quelque chose de nouveause remuer dans ses entrailles.

Deux grosses larmes coulèrent sur ses jouesbronzées.

– Ô mon Dieu ! serait-elle morte,s’écria-t-il avec découragement. Oh ! ajouta-t-il, j’ai étélâche et cruel envers cette faible créature, et Dieu me punit.

Le nom de Dieu, qui ne lui servait qu’àblasphémer, il le prononça presque avec respect.

C’était une sorte de prière, un cri de soncœur ; cet homme indomptable était enfin vaincu, ilcroyait.

– Comment la secourir ? sedemandait-il.

L’eau, qui continuait à tomber par torrents etinondait la jeune fille, finit par la ranimer.

Elle entr’ouvrit les yeux en murmurant d’unevoix éteinte :

– Où suis-je ? Que s’est-il doncpassé ? Oh ! j’ai cru mourir.

– Elle parle, elle vit, elle estsauvée ! s’écria le Blood’s Son.

– Qui est là ? s’écria-t-elle en serelevant avec peine.

À la vue du brun visage du chasseur, elle eutun mouvement d’effroi, referma les yeux et retomba accablée.

Elle commençait à se souvenir.

– Rassurez-vous, mon enfant, dit leBlood’s Son en adoucissant le timbre rude de sa voix ; je suisvotre ami.

– Mon ami, vous !s’écria-t-elle ; que signifie ce mot dans votrebouche ?

– Oh ! pardonnez-moi, j’étais fou,je ne savais ce que je faisais.

– Vous pardonner ! pourquoi ?Ne suis-je pas née pour la douleur ?

– Comme elle a dû souffrir ! murmurale Blood’s Son.

– Oh ! oui, continua-t-elle, parlantcomme dans un rêve, oui, j’ai bien souffert. Ma vie, quoique jesois bien jeune encore, n’a été jusqu’à présent qu’une longuesouffrance… Pourtant autrefois, il y a longtemps, bien longtemps,je me souviens d’avoir été heureuse, hélas ! Mais la piredouleur en ce monde, c’est un souvenir de bonheur dansl’infortune.

Un soupir s’échappa de sa poitrine oppressée,elle laissa tomber sa tête dans ses mains et pleura.

Le Blood’s Son, comme suspendu à ses lèvres,écoutait et la contemplait.

Cette voix, ces traits, tout ce qu’il voyaitet entendait faisait grandir le soupçon dans son cœur, et peu à peule changeait en certitude.

– Oh ! parlez ! parlezencore ! reprit-il avec tendresse. Que vous rappelez-vous devos jeunes années ?

La jeune fille le regarda, un sourire amercrispa ses lèvres.

– Pourquoi, dans le malheur, songer auxjoies passées, dit-elle ? en secouant la tête avec tristesse.À quoi bon vous raconter ces choses, à vous, à vous surtout quivous êtes fait mon bourreau ? Est-ce donc une nouvelle tortureque vous voulez m’infliger ?

– Oh ! fit-il avec horreur,pouvez-vous avoir cette pensée ! Hélas ! j’ai été biencoupable envers vous, je le reconnais, pardonnez moi !Pardonnez-moi, je vous en conjure ! Je donnerais ma vie pourvous épargner une douleur.

La Gazelle Blanche considérait avec unétonnement mêlé de frayeur cet homme presque prosterné devant elle,et dont le rude visage ruisselait de larmes ; elle necomprenait rien à ses paroles, après la façon dont jusqu’alors ilavait agi envers elle.

– Hélas ! murmura-t-elle, monhistoire est celle de tous les infortunés, il fut un temps où,comme les autres enfants, j’avais des chants d’oiseaux pour bercermon sommeil, des fleurs qui, au réveil, me souriaient ;j’avais aussi une sœur qui partageait mes jeux, et une mère quim’aimait et m’embrassait. Tout cela a fui pour toujours.

Le Blood’s Son avait relevé deux perchescouvertes de peaux, afin d’abriter la jeune fille contre l’oragequi s’apaisait par degrés.

Elle le regardait faire.

– Je ne sais pourquoi, dit-elle avecmélancolie, j’éprouve le besoin de me confier à vous, qui pourtantm’avez fait tant de mal ! D’où vient ce sentiment que votrevue me fait éprouver ? Je devrais vous haïr.

Elle n’acheva pas et se cacha la tête dans sesmains en sanglotant.

– C’est Dieu qui permet qu’il en soitainsi, pauvre enfant, répondit le Blood’s Son en levant les yeuxvers le ciel et en faisant le signe de la croix avec ferveur.

– Peut-être, reprit-elle doucement. Ehbien, écoutez ; je veux, quoiqu’il arrive, soulager mon cœur.Un jour, je jouais sur les genoux de ma mère, mon père était auprèsde nous avec ma sœur, tout à coup un cri horrible retentit à laporte de notre hacienda : les Indiens apaches nousattaquaient ; mon père était un homme résolu, il saisit sesarmes et se précipita aux murailles. Que se passa-t-il alors ?Je ne saurais le dire. J’avais cinq ans à peine à cette époque, etla scène terrible à laquelle j’assistai est enveloppée dans mamémoire sous un voile sanglant ; je me souviens seulement quema mère, qui pleurait en nous embrassant, tomba tout à coup entreles bras de ma sœur et de moi en nous inondant de sang : cefut en vain que je cherchai à la ranimer par mes caresses :elle était morte.

Il y eut un silence.

Le Blood’s Son écoutait avidement ce récit, lefront pâle, les sourcils froncés, serrant convulsivement le canonde son rifle et essuyant par intervalles la sueur qui coulait surson visage.

– Continuez, enfant, murmura-t-il.

– Je ne me rappelle plus rien ; deshommes semblables à des démons s’élancèrent dans l’hacienda,s’emparèrent de ma sœur et de moi, puis ils s’éloignèrent de toutela vitesse de leurs chevaux. Hélas ! depuis cette époque jen’ai plus revu le visage si doux de ma mère, le sourire si bon demon père ; j’étais seule désormais au milieu des bandits quim’avaient enlevée.

– Mais votre sœur, enfant, votre sœur,que devint-elle ?

– Je ne sais ; une violente querelles’éleva entre nos ravisseurs, il y eut du sang versé. À la suite decette querelle, ils se séparèrent. Ma sœur fut emmenée d’un côté,moi de l’autre : jamais je ne l’ai revue.

Le Blood’s Son sembla faire un effort surlui-même, puis, fixant ses yeux attendris sur la jeunefille :

– Mercédès ! Mercédès !s’écria-t-il avec explosion, est-ce bien toi ? est-ce donc toique je retrouve après tant d’années ?

La Gazelle blanche releva vivement latête.

– Mercédès ! s’écria-t-elle ;c’est le nom que me donnait ma mère.

– C’est moi ! moi, Stefano, tononcle, le frère de ton père ! fit le Blood’s Son, presque foude joie en la serrant sur sa poitrine.

– Stefano ! mon oncle !Oui ! oui ! Je me souviens ! je sais !…

Elle tomba inanimée dans les bras du Blood’sSon.

– Misérable que je suis, je l’aituée !… Mercédès, ma fille chérie, reviens à toi !…

La jeune fille rouvrit les yeux et se jeta aucou du Blood’s Son en pleurant de joie.

– Oh ! mon oncle ! mononcle ! j’ai donc une famille enfin ! Mon Dieu !merci.

Le visage du chasseur devint grave.

– Tu as raison, enfant, dit-il ;remercie Dieu, car c’est lui qui a tout fait et qui a voulu que jete retrouvasse sur la tombe même de ceux que tous deux nouspleurons depuis si longtemps.

– Que voulez-vous dire, mon oncle ?demandât-elle avec étonnement.

– Suis moi, ma fille, répondit le coureurdes bois, suis-moi, et tu vas le savoir.

La jeune fille se leva péniblement, s’appuyasur son bras et le suivit. À l’accent de la voix de don Stefano,Mercédès comprit que son oncle avait une révélation importante àlui faire.

Ils ne marchaient qu’avec difficulté dans lesruines obstruées par les hautes herbes et les plantesgrimpantes.

Arrivés auprès de la croix, le Blood’s Sons’arrêta.

– À genoux, Mercédès, lui dit-il d’unevoix triste ; c’est ici qu’il y a quinze ans ton père et tamère ont été, dans une nuit semblable à celle-ci, ensevelis parmoi.

La jeune fille se laissa tomber à genoux sansrépondre ; don Stefano l’imita.

Tous deux prièrent longtemps avec des larmeset des sanglots. Enfin ils se relevèrent.

Le Blood’s Son fit signe à la jeune fille des’asseoir au pied de la croix, prit place à ses côtés, et, aprèsavoir passé la main sur son front comme pour rassembler ses idées,il prit la parole d’une voix sourde, avec un accent que, malgrétoute sa résolution, la douleur faisait trembler.

– Écoute bien, enfant, dit-il, car ce quetu vas entendre servira peut-être à nous faire retrouver, s’ilsexistent encore, les meurtriers de ton père et de ta mère.

– Parlez, mon oncle, répondit la jeunefille d’une voix ferme ; oui, vous avez raison, c’est Dieu quia voulu que notre reconnaissance s’opérât ainsi ; soyezpersuadé qu’il ne permettra pas que les meurtriers demeurentimpunis plus longtemps.

– Ainsi soit-il ! fit donStefano ; il y a quinze ans que j’attends patiemment l’heurede la vengeance. Dieu me soutiendra, je l’espère, jusqu’au momentoù elle sonnera. Ton père et moi, nous habitions au lieu où noussommes en ce moment ; cette colline était occupée par unevaste hacienda que nous avions fait construire ; les champsenvironnants nous appartenaient et étaient défrichés par deux centspeones à notre solde. Dieu bénissait notre travail, quiprospérait ; tout le monde nous aimait et nous respectait dansla contrée, car notre habitation était toujours ouverte à ceux quefrappait le malheur. Mais si nos compatriotes nous estimaient etapplaudissaient à nos efforts, les maîtres d’une hacienda voisinenous avaient, en revanche, voué une haine implacable. Pour quelleraison ? Voilà ce que je ne pus jamais parvenir à savoir.Était-ce jalousie, basse envie ? Toujours est-il que ces gensnous haïssaient. Ces hommes, ils étaient trois, n’étaient pas noscompatriotes, ils n’appartenaient pas à la race espagnole ;c’étaient des Américains du Nord, ou du moins, car jamais je ne mesuis trouvé en rapport avec eux, et je ne puis l’affirmer, l’und’eux au moins était réellement Américain du Nord et se nommaitWilke. Cependant, bien que la haine qui nous séparait fût vive,elle était sourde, et rien ne portait à supposer qu’elle dût jamaiséclater au grand jour. Sur ces entrefaites, des affairesimportantes m’obligèrent à un voyage de quelques jours. Ton père etmoi, pauvre enfant, nous ne pouvions nous séparer, un secretpressentiment semblait nous avertir. Je partis. Lorsque je revins,l’hacienda était détruite de fond en comble, quelques pans de mursseuls fumaient encore. Mon frère et toute notre famille, ainsi quenos serviteurs, avaient été massacrés.

Le Blood’s Son s’arrêta.

– Terminez ce triste récit, mon oncle,dit la jeune fille d’une voix brève ; il faut que je sachebien tout afin de prendre la moitié de votre vengeance.

– C’est juste, répondit donStefano ; mais je n’ai presque plus rien à dire et je seraibref : pendant une nuit tout entière je parcourus ces ruinesfumantes cherchant les cadavres de ceux que j’avais aimés, puis,lorsqu’après des peines infinies je fus parvenu à les retrouver, jeles enterrai pieusement, et sur leur tombe je fis le serment de lesvenger. Ce serment, je l’ai religieusement tenu depuis quinzeans ; malheureusement, si j’ai frappé bien des coupables,jusqu’à présent, par une fatalité inouïe, les chefs m’ont toujourséchappé ; car, malgré tous mes efforts, jamais je n’ai pu lesatteindre. Ton père, que j’avais recueilli mourant, avait expiréentre mes bras sans pouvoir me nommer ses assassins, et si j’ai defortes raisons d’accuser Wilke et ses compagnons, aucune preuven’est encore venue corroborer mes doutes, et les noms des coupablesme sont inconnus. Avant-hier seulement, lorsque tomba ce misérableSandoval, je crus avoir enfin découvert l’un d’eux.

– Vous ne vous êtes pas trompé, mononcle, cet homme était en effet un de nos ravisseurs, réponditMercédès d’une voix ferme.

– Et les autres ? demanda vivementdon Stefano.

– Les autres ! je les connais, mononcle.

À cette révélation, don Stefano poussa un criqui ressemblait à un rugissement de bête fauve.

– Enfin ! s’écria-t-il avec unetelle explosion de joie que la jeune fille en fut presqueeffrayée.

– Maintenant, mon oncle, reprit-elle,permettez-moi de vous adresser une question ; puis après jerépondrai aux vôtres, si vous avez à m’en faire.

– Parle, enfant.

– Pourquoi vous êtes-vous emparé de moiet m’avez-vous amenée ici ?

– Parce que je te croyais la fille de ceSandoval, et que je voulais t’immoler sur la tombe de ses victimes,répondit le Blood’s Son d’une voix tremblante.

– Vous n’aviez donc pas entendu ce quecet homme me disait ?

– Non ; en te voyant penchée surlui, je croyais que tu l’aidais à mourir. Ton évanouissement quej’attribuai à la douleur n’a fait qu’augmenter ma certitude ;voilà pourquoi je m’élançai vers toi dès que je te vis tomber…

– Mais cette lettre que vous m’avezprise, cette lettre vous aurait tout révélé.

– Eh ! penses-tu donc, enfant, queje me suis donné la peine de la lire ? Non, je ne t’aireconnue qu’à ce rosaire pendu à ton cou.

– Allons ! allons ! fit lajeune fille d’un accent convaincu, le doigt de Dieu est dans toutceci ; c’est bien réellement lui qui a tout dirigé.

– Maintenant à ton tour, Mercédès,nomme-moi les assassins.

– Donnez-moi d’abord la lettre, mononcle.

– La voilà, dit-il en la luiremettant.

La jeune fille la prit vivement et la déchiraen parcelles imperceptibles.

Le Blood’s Son la regardait faire sans riencomprendre à son action, lorsque le dernier morceau de papier eutdisparu enlevé par la brise, la jeune fille se tourna vers sononcle.

– Vous voulez savoir les noms desassassins de mon père, mon oncle, n’est-ce pas ?

– Oui.

– Vous tenez à ce que la vengeance, quedepuis si longtemps vous poursuivez, ne vous échappe pas maintenantque vous êtes sur le point de l’atteindre ?

– Oui.

– Enfin, vous voulez accomplir votreserment jusqu’au bout ?

– Oui ; mais pourquoi toutes cesquestions ? demanda-t-il avec impatience.

– Je vais vous le dire, mon oncle,répondit-elle en redressant la tête avec une résolution étrange,c’est que moi aussi j’ai fait un serment, et je ne veux pas lefausser.

– Et ce serment ?

– C’est celui de venger mon père et mamère ; pour que je l’accomplisse, il faut que je sois libred’agir à ma guise, voilà pourquoi je ne vous révélerai ces noms quelorsqu’il en sera temps ; aujourd’hui, je ne puis lefaire.

Une telle résolution brillait dans l’œil noirde la jeune fille, que le Blood’s Son renonça à l’amener à faire cequ’il désirait ; il comprit que toute instance de sa partserait inutile.

– C’est bien, répondit-il ; qu’il ensoit donc ainsi, mais tu me jures…

– Que vous saurez tout quand l’instantsera venu ! fit-elle en étendant la main droite vers lacroix.

– Cette parole me suffit ; maispuis-je au moins savoir ce que tu comptes faire ?

– Jusqu’à un certain point, oui.

– J’écoute.

– Vous avez un cheval.

– Il est au bas de la colline.

– Amenez-le-moi, mon oncle, etlaissez-moi partir, surtout que tout le monde ignore les liens quinous unissent.

– Je serai muet.

– Quoique vous voyiez, quoique vousentendiez, quelque chose qu’on vous rapporte sur mon compte, necroyez rien, ne vous étonnez de rien ; dites-vous que j’agisdans l’intérêt de notre commune vengeance, car cela seulement seravrai.

Don Stefano secoua la tête.

– Tu es bien jeune, enfant, pour une sirude tâche, dit-il.

– Dieu m’aidera, mon oncle, répondit-elleavec un éclair dans le regard ; cette tâche est juste etsainte, car je veux la punition des assassins de mon père.

– Enfin, reprit-il, que ta volonté soitfaite ! Tu l’as dit, cette tâche est juste et sainte, et je neme reconnais pas le droit de t’empêcher de l’accomplir.

– Merci, mon oncle, dit la jeune filleavec sentiment ; et maintenant, tandis que je prierai sur latombe de mon père, amenez-moi votre cheval afin que je me mette enroute sans retard.

Le Blood’s Son s’éloigna sans répondre.

La jeune fille tomba à genoux au pied de lacroix.

Une demi-heure plus tard, après avoirtendrement embrassé don Stefano, elle montait à cheval ets’élançait au galop dans la direction du Far West.

Le Blood’s Son la suivit des yeux tant qu’illui fut possible de l’apercevoir dans les ténèbres ; puis,lorsqu’elle eut enfin disparu, il se laissa à son tour glisser surla tombe, en murmurant d’une voix sourde :

– Réussira-t-elle ?… qui sait ?ajouta-t-il avec un accent impossible à rendre.

Il pria jusqu’au jour.

Aux premiers rayons du soleil le Blood’s Sonrejoignit ses compagnons, et regagna, lui aussi, le Far West.

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