La Loi de Lynch

Chapitre 38Une fumée dans la montagne.

Les trois aventuriers étaient sortisrapidement du camp du Blood’s Son et avaient pris la direction desmontagnes.

Ils galopaient silencieusement aux côtés l’unde l’autre.

Ils pressentaient que le dénoûment de ce drameterrible approchait, et malgré eux leurs pensées étaienttristes.

L’homme est ainsi fait que le sentiment qui ledomine le plus est celui de la tristesse ; l’organisationhumaine est faite en vue de la lutte, la joie n’est qu’uneanomalie ; taillé pour résister aux épreuves les plus dures,l’homme le plus fort est souvent celui qui succombe le plusfacilement à une grande joie ; aussi, chose étrange, rien neressemble plus au bonheur que la tristesse : les symptômessont si complètement les mêmes qu’une grande joie annihile autantles facultés qu’une grande douleur.

En ce moment, les trois personnages que noussuivons étaient sous le poids d’une émotion semblable à celle quenous venons de décrire. Au moment où ils espéraient voir accomplirles espérances que depuis si longtemps ils caressaient, ilséprouvaient une émotion qui les dominait complètement et dont ilsne pouvaient se rendre compte.

C’était un coup décisif qu’ils allaient jouer.Depuis si longtemps qu’ils luttaient contre ce rude jouteur,toujours ils l’avaient trouvé planté droit sur la brèche, leurrendant ruse pour ruse, finesse pour finesse, et, en résumé, bienque blessé cruellement, demeurant toujours vainqueur.

Cette fois enfin la chance avait tourné ;Dieu semblait s’être mis de la partie pour faire triompher le bondroit ; et le bandit, acculé dans son dernier repaire,s’attendait d’heure en heure à être forcé.

Cependant ils ne se dissimulaient nullementles difficultés de cette partie suprême où le squatter, poussé dansses derniers retranchements, échapperait par la mort au sort qu’onlui réservait, si à force d’audace et de ruse on ne parvenait pas àle tromper.

Dans une disposition d’esprit comme celle oùse trouvaient nos trois personnages, on comprend qu’entre eux touteconversation devait être nulle.

Ils atteignirent les premiers contre-forts desmontagnes sans avoir échangé une parole.

Là ils s’arrêtèrent.

– Caballeros, dit le gambucino, avant qued’aller plus loin, nous ne ferions pas mal, il me semble, deprendre quelques dispositions indispensables.

– De quelles dispositions parlez-vous,mon ami ? répondit don Pablo.

– Nous allons entrer, reprit Andrès, dansdes régions où nos chevaux nous deviendront plus nuisiblesqu’utiles ; dans la montagne un piéton passe partout, uncavalier nulle part.

– C’est juste ; laissons donc noschevaux ici ; les nobles bêtes ne s’écarteront que l’espacenécessaire pour trouver leur nourriture. Lorsque nous en auronsbesoin, après quelques instants de recherches, nous serons toujourssûrs de les retrouver.

– Est-ce aussi l’avis de laseñorita ? demanda le gambucino avec déférence.

– Parfaitement, répondit-elle.

– Alors mettons pied à terre ;ôtons-leur la selle et le bossal, et abandonnons-les àleur instinct.

Tous trois descendirent, enlevèrent à leurschevaux les harnais qui pouvaient les gêner et les chassèrent enles frappant sur la croupe.

Les nobles bêtes, habituées à cette façond’agir, s’éloignèrent de quelques pas à peine, et commencèrent àpaître tranquillement l’herbe drue de la prairie.

– Voilà qui est fait, dit legambucino ; maintenant songeons à nous.

– Mais les harnais, observa la Gazelleblanche, un moment viendra où nous ne serons pas fâchés de lesavoir sous la main.

– Parfaitement raisonné, repritAndrès ; aussi allons-nous les mettre en lieu sûr ;tenez, le creux de cet arbre nous fera un magasin des pluscommodes.

– Caramba ! l’idée est originale,dit don Pablo, elle mérite qu’on en profite.

Les trois harnais furent déposés dans le creuxde l’arbre découvert par le gambucino, et si bien recouverts defeuilles mortes qu’il était impossible de les y soupçonner.

– Maintenant, dit la Gazelle blanche,occupons-nous de nous trouver un gîte ; les nuits sont froidesen cette saison, surtout dans la montagne ; voici le jour quibaisse rapidement, bientôt nous serons enveloppés dans lesténèbres.

Nos trois batteurs d’estrade avaient quitté lecamp assez tard ; aussi pendant qu’ils s’occupaient àdesseller leurs chevaux et à cacher les harnais, le soleil, de plusen plus bas à l’horizon, avait fini par se coucher ; ils setrouvaient à ce moment de crépuscule si court dans la prairiependant lequel le jour s’achève et la nuit commence, et où lesténèbres, luttant désespérément ensemble, répandent sur le paysageune espèce de lumière mixte qui laisse entrevoir les objets comme àtravers un prisme.

Il fallait profiter de cet instant pours’orienter de façon à pouvoir marcher sans risquer de se perdreaussitôt que les ténèbres auraient enfin triomphé de la clarté deplus en plus faible.

C’est ce qu’ils firent. Après avoir d’un coupd’œil relevé la position des différents pics de montagnes, ils semirent résolument en route.

Ils marchèrent pendant environ une heure surune pente qui devenait de plus en plus roide, puis ils atteignirentune espèce d’étroite plate-forme où ils firent halte un moment,d’abord pour reprendre haleine, ensuite afin de se consulter sur cequ’ils devaient faire ultérieurement.

– Si nous couchions ici, dit la Gazelleblanche ? Ce rocher qui s’élève à pic derrière nous nous offreun excellent abri contre le vent, et enveloppés avec soin dans noszarapés et nos manteaux de bison, je suis convaincue que nousdormirons on ne peut mieux.

– Patience, niña, dit sentencieusement legambucino, il ne s’agit pas de dormir en ce moment.

– De quoi s’agit-il, donc ?répondit-elle vivement ; je vous assure que pour ma part jedormirai parfaitement.

– C’est possible, niña, reprit Andrès,mais nous avons autre chose à faire quant à présent.

– Quoi donc ?

– Nous orienter.

– Nous orienter ! Vous êtes fou, monami. Il fait noir comme dans un four. Le diable lui-même, sihabitué aux ténèbres, marcherait sur sa queue.

– C’est justement pour cela ;profitons de ce que la lune n’est pas levée encore pour explorerles environs.

– Je ne vous comprends pas.

– Voyez comme l’atmosphère esttransparente ; la lueur vacillante et incertaine des étoilessuffit pour laisser distinguer les objets à une énorme distance. Siles hommes à la poursuite desquels nous sommes mangent, ce qui estprobable, c’est incontestablement cette heure qu’ils ont choisiepour faire cuire leurs aliments.

– Eh bien ? dit don Pablo aveccuriosité.

– Suivez bien mon raisonnement : leCèdre-Rouge n’attend d’ennemis que du côté de la plaine, n’est-cepas ?

– C’est vrai.

– Donc ses précautions sont prises de cecôté-là et non de celui-ci ; il ne nous soupçonne pas aussiprès de lui, et, persuadé que personne ne l’espionne, il laisse àl’ombre de la nuit monter paisiblement la fumée de son foyer versle ciel, convaincu que, grâce à l’obscurité, nul ne peutl’apercevoir, ce qui serait rigoureusement vrai si, pour sonmalheur, nous ne nous trouvions ici ; voilà pour quelleraison, malgré l’heure avancée, j’ai insisté pour que nous nousengagions dans la montagne.

La Gazelle blanche et don Pablo furent frappésde la justesse de ce raisonnement. Ils commencèrent alors, devantcette expérience pratique du désert que possédait leur guide, àprendre une meilleure opinion de lui et à lui reconnaîtreintérieurement cette supériorité que tout homme sachant bien unechose acquiert toujours à un moment donné.

– Faites à votre guise, lui dit donPablo.

– Nous nous rangeons complètement devotre avis, ajouta la jeune fille.

Le gambucino ne montra ni orgueil ni fatuitéde cet acquiescement à ses raisonnements, il se contenta derecommander à ses deux compagnons de ne pas quitter le lieu où ilsse trouvaient jusqu’à son retour, et il s’éloigna.

Dès qu’il fut seul, au lieu de marcher ainsiqu’il l’avait fait jusqu’à ce moment, le gambucino s’allongea surle sol et commença à ramper lentement le long des rochers,s’arrêtant de temps en temps pour soulever la tête, regarder autourde lui et prêter l’oreille aux mille bruits du désert.

Son absence fut longue. Don Pablo et la jeunefille se promenaient de long en large sur la plate-forme, afind’entretenir la chaleur dans leur corps en l’attendant.

Enfin, au bout de deux heures à peu près ilrevint.

– Eh bien ? lui demanda donPablo.

– Venez, répondit laconiquement legambucino.

Ils le survirent.

Il les conduisit par un sentier des plusabrupts où ils étaient forcés de ramper sur les mains et sur lesgenoux afin de ne pas rouler dans les précipices.

Après une ascension assez longue faite avecdes difficultés inouïes, le gambucino se redressa en faisant signeà ses compagnons de l’imiter.

Ceux-ci ne se firent pas répéterl’invitation : ils étaient rompus.

Ils se trouvaient alors sur une plate-formesemblable à celle qu’ils avaient quittée précédemment ; cetteplate-forme, de même que l’autre, était dominée par un immenserocher, seulement ce rocher avait une énorme ouverture en gueule defour, et, chose étrange, à une distance énorme, au fond de cetteouverture, scintillait une lueur grande comme une étoile.

– Voyez ! dit le gambucino.

– Oh ! oh ! qu’est cela ?murmura don Pablo avec étonnement.

– Aurions-nous trouvé ce que nouscherchons ? s’écria la Gazelle blanche en joignant lesmains.

– Silence ! fit Andrès Garote en luimettant la main sur la bouche ; et d’une voix faible comme unsouffle : Nous sommes à l’entrée d’une caverne, ces conduitssouterrains sont d’excellents conducteurs du son : leCèdre-Rouge a l’ouïe fine ; quelque éloigné de nous en cemoment, craignez qu’il nous entende.

Ils regardèrent pendant assez longtemps cettelueur tremblotante, point infime dans l’obscurité qui semblaitl’œil de la caverne ; parfois une ombre passait devant cetteétoile et sa clarté s’éclipsait pendant quelques minutes.

Le gambucino, lorsqu’il jugea que leurcuriosité devait être satisfaite, leur toucha légèrement le bras etles ramena doucement en arrière.

– Venez, leur dit-il.

Ils recommencèrent à monter. Au bout d’unedemi-heure environ, il les fit arrêter une seconde fois, et,étendant le bras dans une certaine direction :

– Regardez attentivement, leurdit-il.

– Oh ! fit don Pablo au bout d’uninstant, de la fumée !

En effet, un léger filet de fumée blanchâtresemblait sortir de terre et s’élevait en mince et diaphane spiralevers le ciel.

– Il n’y a pas de fumée sans feu, dit enricanant le gambucino ; je vous ai montré le feu d’abord,maintenant voici la fumée. Êtes-vous convaincus ? avons-noustrouvé la tanière du tigre ?

– Oui, dirent-ils ensemble.

– Cela vaut mieux que de dormir,hein ? reprit-il avec un léger accent de triomphe.

– Maintenant, que devons-nousfaire ? interrompit vivement la Gazelle blanche.

– Oh ! mon Dieu ! une chosebien simple, répondit Andrès ; un de vous deux vaimmédiatement regagner le camp, annoncer notre découverte, et lemaître agira comme il le jugera convenable.

– Bien, dit la jeune fille, je pars.

– Et vous ? demanda le gambucino ens’adressant à don Pablo.

– Moi, je reste.

Garote ne fit pas d’objection.

La Gazelle blanche se lança sur la pente de lamontagne avec une ardeur fiévreuse.

Le gambucino étendit soigneusement son manteaude bison sur le sol, s’enveloppa de son zarapé et se coucha.

– Que faites-vous ? lui demanda donPablo.

– Vous le voyez, répondit-il, je meprépare à dormir ; nous n’avons plus rien à faire à présent,il nous faut attendre à demain pour agir ; je vous conseillede suivre mon exemple.

– C’est vrai, dit le jeune homme, vousavez raison, et, se roulant dans son zarapé, il se laissa tombersur le sol.

Une heure s’écoula ainsi, les deux hommesdormaient ou semblaient dormir.

Soudain don Pablo se releva doucement sur lecoude et se pencha avec précaution sur son compagnon qu’il examinaattentivement.

Andrès Garote dormait bien réellement du plustranquille sommeil.

Le jeune homme rassuré, se leva, visita sesarmes avec soin, et après avoir jeté un dernier regard au dormeuril descendit la montagne.

La lune était levée, ses rayons blafardsrépandaient sur le paysage une lueur à peine suffisante pour sediriger sans craindre de rouler dans un précipice.

Le jeune homme, arrivé à la plate-formeinférieure où s’ouvrait l’entrée de la caverne au fond de laquellebrillait toujours la lueur faible et tremblotante du feu, s’arrêtaun instant, fit une prière mentale en levant les yeux au cielresplendissant d’étoiles qui brillaient au-dessus de sa tête, etaprès avoir une dernière fois visité ses armes pour s’assurerqu’elles étaient en état, il fit le signe de la croix et s’enfonçarésolument dans la caverne.

Certes, il fallait être doué d’une bonne dosede courage pour aller ainsi braver un danger d’autant plus terriblequ’il était inconnu.

L’œil fixé sur le feu qui lui servait d’étoilepolaire, don Pablo avançait avec précaution les bras tendus enavant, le corps penché et l’oreille au guet, s’arrêtant parintervalles pour se rendre compte de ces bruits sans nom quigrondent constamment dans les souterrains, et prêt à se défendrecontre les ennemis invisibles qu’il soupçonnait dans l’ombre.

Il marchait déjà depuis assez longtemps sansque le feu parût grandir sensiblement, lorsque la muraille degranit contre laquelle il appuyait sa main gauche pour se dirigermanqua subitement, et au fond d’une excavation étroite faiblementéclairée par une torche de bois-chandelle qui achevait de seconsumer lentement, il aperçut Ellen agenouillée sur le sol nu etpriant avec ferveur.

Le jeune homme resta frappé d’admiration à cespectacle inattendu.

La jeune fille, les cheveux dénoués etflottant en longues boucles sur ses épaules, le visage pâle etinondé de larmes, semblait en proie à la plus grande douleur.

Des sanglots entrecoupés de profonds soupirss’échappaient de sa poitrine oppressée.

Don Pablo ne put résister à l’émotion quis’empara de lui. À cette vue navrante, oubliant toute prudence, ils’élança vers la jeune fille, les bras ouverts, en s’écriant avecun accent d’amour suprême :

– Ellen ! Ellen !qu’avez-vous ?

À cette voix qui frappait si inopinément sesoreilles, la jeune fille se releva, et avec un geste d’une majestéextrême :

– Fuyez, malheureux, lui dit-elle, fuyez,ou vous êtes perdu !

– Ellen, répéta-t-il en tombant à sesgenoux et joignant les mains avec prière, de grâce,écoutez-moi !

– Que venez-vous faire ici ?répéta-t-elle.

– Je viens vous sauver ou périr.

– Me sauver ! dit-elle avec unetristesse navrante ; non, don Pablo, mon destin est fixé àjamais, laissez-moi ; fuyez, je vous en prie.

– Non ! vous dis-je, un dangerterrible plane sur votre père, il est perdu sans ressource ;venez, fuyez, il en est temps encore. Oh ! Ellen ! jevous en prie, au nom de notre amour, si chaste et si pur,suivez-moi !

La jeune fille secoua la tête par un mouvementqui fit ondoyer ses longues tresses blondes.

– Je suis condamnée, vous dis-je, donPablo ; rester plus longtemps ici, c’est vous perdre. Vousm’aimez, dites-vous ; eh bien, moi, à mon tour, c’est au nomde votre amour, du mien, puisque vous l’exigez, que je vous suppliede m’abandonner, de me fuir pour toujours ! Oh !croyez-moi, don Pablo, mon contact donne la mort, je suis unecréature maudite !

Le jeune homme croisa les bras sur lapoitrine, et relevant fièrement la tête :

– Eh bien, non ! dit-il résolument,je ne partirai pas, je ne veux pas que le dévouement soit votrepartage seul ; que m’importe la vie, puisque je ne dois plusvous revoir ? Ellen ! nous mourrons ensemble !

– Oh ! comme il m’aime, monDieu ! s’écria-t-elle avec désespoir : Seigneur !Seigneur ! est-ce assez souffrir, la mesure est-elle combleenfin ! Seigneur, donnez-moi la force d’accomplir monsacrifice jusqu’au bout. Écoutez, don Pablo, lui dit-elle en luiprenant le bras qu’elle serra avec force ; mon père estproscrit, le monde entier le repousse ; il n’a qu’une joie, unbonheur dans son immense souffrance : sa fille ! Je nepuis pas, je ne veux pas l’abandonner. Quelque amour que j’éprouvepour vous au fond de mon cœur, don Pablo, jamais je ne quitteraimon père. Maintenant, tout est dit entre nous, mon ami ;rester plus longtemps ici serait inutilement braver un dangerterrible et inévitable. Partez, don Pablo ; partez, il lefaut.

– Songez, dit le jeune homme avec deslarmes dans la voix, songez, Ellen, que cette entrevue sera ladernière.

– Je le sais.

– Vous voulez toujours que jeparte ?

– Je l’exige.

– Oui, mais je ne le veux pas, moi, dittout à coup une rude voix.

Ils se retournèrent avec épouvante etaperçurent le Cèdre-Rouge qui, appuyé sur son rifle, les regardaiten ricanant.

Ellen lança à son père un regard dans lequelbrillait un tel éclair que le vieux squatter baissa les yeux malgrélui.

Sans répondre, elle se tourna vers don Pablo,et lui prenant la main :

– Venez, lui dit-elle.

Elle s’avança résolument vers son pèretoujours immobile.

– Place ! cria-t-ellerésolument.

– Non, répondit le squatter.

– Faites bien attention, mon père,reprit-elle : je vous ai fait le sacrifice de ma vie, de monbonheur, de toutes mes joies sur cette terre, mais c’est à unecondition : c’est que sa vie à lui sera sacrée ;laissez-le donc aller, je le veux.

– Non, fit-il encore, il faut qu’ilmeure !

Elle poussa un éclat de rire strident dont lesnotes aiguës firent frissonner les deux hommes ; par un gesteprompt comme la pensée, elle arracha un pistolet de la ceinture dusquatter, l’arma et en appuya le canon sur sa tempe.

– Place ! répéta-t-elle.

Le Cèdre-Rouge poussa un hurlement deterreur.

– Arrête ! s’écria-t-il en seprécipitant vers elle.

– Pour la dernière fois, place, ou je metue !

– Oh ! fit-il avec une expression derage impossible à rendre, pars, démon ; mais je teretrouverai !

– Adieu, mon bien-aimé ! cria Ellenavec passion, adieu, pour la dernière fois !

– Ellen, répondit le jeune homme, aurevoir ! je te sauverai malgré toi !

Et, s’élançant dans le souterrain, ildisparut.

– Maintenant, mon père, dit la jeunefille en jetant son pistolet dès que le bruit des pas de son amantse fut éteint dans le lointain, faites de moi ce que vousvoudrez.

– Toi, je te pardonne, enfant, réponditle Cèdre-Rouge en grinçant des dents ; mais lui, je letuerai !

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