La Loi de Lynch

Chapitre 18La délibération.

Il faut avoir soi-même vécu longtemps loin desêtres que l’on chérit, séparé d’eux par d’incommensurablesdistances sans espoir de les revoir jamais, pour comprendre lesémotions douces et douloureuses à la fois qu’éprouva Valentin enrevoyant sa mère.

Nous, dont la plus grande partie de la vies’est écoulée dans les déserts du nouveau monde, au milieu deshordes sauvages qui les habitent, parlant des langues qui n’avaientavec la nôtre aucune espèce de ressemblance, astreint à descoutumes en complet désaccord avec celles de notre pays, nous noussouvenons de l’attendrissement qui s’emparait de nous lorsqueparfois un voyageur égaré prononçait devant nous ce nom sacré sicher à notre cœur, la France !

C’est-à-dire la famille, la joie, le bonheur,trois mots qui résument l’existence humaine.

Oh ! l’exil est pire que la mort.

C’est une plaie toujours vive, et toujourssaignante que le temps, au lieu d’amoindrir, ne fait qu’augmenter àchaque heure, à chaque minute, à chaque seconde, et change enfin enun tel besoin de respirer l’air natal, ne serait-ce qu’un jour, quel’exilé finit par contracter cette maladie terrible et sans remèdeà laquelle les médecins donnent le nom de nostalgie.

Il arrive un moment où l’homme éloigné de sapatrie éprouve un besoin invincible de la revoir, d’entendre parlersa langue ; ni fortune ni honneurs ne peuvent lutter contre cebesoin du pays.

Le Français est peut-être le peuple qui, plusque tout autre, éprouve ce sentiment si vivace dans son cœur, que,dès qu’il a été quelques années à peine éloigné de la France, ilabandonne tout pour y revenir, quels que soient les avantages qu’ilaurait à demeurer à l’étranger.

Valentin, pendant les longues années qu’ilavait employées à parcourir le désert, avait toujours eu présent àla pensée ce souvenir du pays.

Souvent, dans ses longues causeries avec lepère Séraphin, il lui avait parlé de sa mère, cette femme si sainteet si bonne qu’il n’espérait plus revoir ; car depuislongtemps il avait fait dans son cœur le sacrifice de sonretour.

La fiévreuse existence du désert l’avaitséduit à un point que toute autre considération avait dû céderdevant celle-là, surtout après les malheurs de sa première jeunesseet les blessures de son seul amour.

Lorsqu’il se vit réuni à sa mère, qu’ilcomprit qu’elle ne se séparerait plus de lui, qu’il la verraittoujours, une joie immense envahit son âme.

Cet homme qui si longtemps avait étécontraint, de renfermer au fond de son cœur ses joies et sesdouleurs fut heureux d’avoir enfin rencontré l’être dans le seinduquel il pourrait, sans restrictions menteuses, verser letrop-plein de son âme.

Le besoin d’épanchement est une des nécessitésde notre nature.

La nuit entière s’écoula comme une heure endélicieuses causeries.

Les chasseurs, accroupis autour du feu,écoutaient la mère et le fils se raconter, avec cet accent quivient de l’âme, les divers incidents de leur existence pendantcette si longue séparation.

Cependant, quelques instants avant le lever dusoleil, Valentin exigea que sa mère prît du repos.

Il craignait qu’à son âge avancé, après lesémotions poignantes de la journée, une veille aussi prolongée nefût nuisible à sa santé.

Après plusieurs difficultés,Mme Guillois se rendit enfin aux observations deson fils et se retira dans un compartiment éloigné de lagrotte.

Dès que Valentin crut sa mère endormie, ilpria, d’un geste, ses amis, de s’asseoir auprès de lui.

Ceux-ci, soupçonnant qu’il avait unecommunication grave à leur faire, obéirent silencieusement.

Valentin se promenait de long en large dans lagrotte, les bras derrière le dos, les sourcils froncés.

– Caballeros, dit-il d’une voix sévère,le jour va paraître, il est trop tard pour qu’aucun de vous songe àdormir, soyez donc assez bons pour m’aider de vos conseils.

– Parlez, mon ami, répondit le pèreSéraphin, vous savez que nous vous sommes dévoués.

– Je le sais, et vous plus que toutautre, mon père, dit-il ; aussi vous garderai-je une éternellereconnaissance pour le service immense que vous m’avez rendu ;vous savez que je n’oublie rien ; le moment venu dem’acquitter envers vous, je saurai, soyez-en convaincu, vous payerma dette.

– Ne parlez pas de cela, mon ami, jeconnaissais le violent désir que vous aviez de revoir votre mère,l’inquiétude qui vous tourmentait au sujet de cette cruelleséparation ; je n’ai agi que comme tout autre l’eût fait à maplace ; ainsi brisons, je vous en supplie, sur ce sujet ;je n’ambitionne pas d’autre récompense que de vous savoirheureux.

– Je le suis, mon ami, s’écria lechasseur avec émotion, je le suis plus que je ne saurais ledire ; mais c’est justement ce bonheur qui m’effraye. Ma mèreest près de moi, c’est vrai ; mais, hélas ! vousconnaissez la vie à laquelle nous condamne l’existence du désert,toute de lutte et de combat ; en ce moment surtout où noussommes à la poursuite d’une vengeance implacable, convient-il defaire partager les hasards et les dangers de cette vie à ma mère,cette femme d’un âge avancé, d’une santé chancelante ?Pouvons-nous, sans être cruels, l’obliger à nous suivre sur lapiste du misérable que nous poursuivons ? Non, n’est-cepas ? aucun de vous, j’en suis convaincu, ne me donnera ceconseil, mais que faire ? Ma mère ne peut non plus demeurerseule ici, dans cette grotte, abandonnée, loin de tout secours, àdes privations sans nombre ; nous ne savons où peut nousentraîner demain le devoir que nous avons juré d’accomplir. D’unautre côté, ma mère, si heureuse de notre réunion,consentira-t-elle si promptement à une séparation même provisoire,séparation qui peut, suivant les circonstances, durer un tempsindéfini ? Je vous prie donc vous tous, mes seuls et vraisamis, de me conseiller, car j’avoue que je ne sais à quel parti merésoudre ; parlez, mes amis, dites-moi ce que je doisfaire.

Il y eut un assez long silence parmi leschasseurs.

Chacun comprenait l’embarras deValentin ; mais le remède était fort difficile a trouver, cartous étaient intérieurement maîtrisés par la pensée de poursuivre àoutrance le Cèdre-Rouge et de ne pas lui donner de répit jusqu’à cequ’il eût été châtié de tous ses crimes.

Comme toujours, dans cette circonstance,l’égoïsme et l’intérêt particulier étaient mis à la place del’amitié. Seul, le père Séraphin, désintéressé dans la question,voyait juste ; aussi fut-ce lui qui, le premier, reprit laparole.

– Mon ami, répondit-il, tout ce que vousavez dit est on ne peut plus juste : je me charge de faireentendre raison à votre mère ; elle comprendra, j’en suiscertain, combien il est urgent qu’elle retourne aux habitations,surtout à l’époque de l’année où nous nous trouvons ;seulement, il faut ménager sa sensibilité, la ramener doucement auMexique sans lui faire entrevoir cette séparation qu’elle redouteet que vous redoutez autant qu’elle. Pendant la route, d’ici auxfrontières civilisées, nous tâcherons de la préparer doucement,afin que le coup soit moins rude lorsque le moment de la quittersera venu. Voilà, je crois, la seule chose que vous deviez fairedans les circonstances présentes. Voyez, réfléchissez ; sivous avez quelque projet meilleur que le mien, je serai le premierà m’y soumettre.

– Cet avis est en effet le meilleur quel’on me puisse donner, dit Valentin avec chaleur ; aussi, jem’empresse de l’adopter. Vous consentirez donc, mon père, à nousaccompagner jusqu’aux frontières ?

– Sans doute, mon ami ; plus loinmême s’il le fallait. Ainsi, que cela ne vous inquiète pas ;il ne s’agit plus maintenant que de déterminer le lieu où nous nousrendrons.

– C’est juste, fit Valentin ; maisvoilà où est la difficulté. Il faudrait loger ma mère dans undéfrichement assez rapproché pour que je pusse la voir souvent, etcependant assez éloigné du désert pour qu’elle fût à l’abri de toutdanger.

– Mais, dit don Miguel, il me semble quel’hacienda que je possède aux environs du Paso del Norteconviendrait parfaitement, d’autant plus qu’elle offrirait à votremère, mon ami, toutes les garanties de confortable et de sécuritéque vous pouvez désirer pour elle.

– En effet, s’écria Valentin, ma mèreserait on ne peut mieux dans votre hacienda, je vous remercie dufond de mon cœur de l’offre que vous me faites ;malheureusement, je ne puis l’accepter.

– Pourquoi donc cela ?

– Eh ! mon Dieu, pour une raison quevous apprécierez aussi bien que moi ; elle est beaucoup tropéloignée.

– Croyez-vous ? demanda donMiguel.

Valentin ne put retenir un sourire à cettequestion de l’hacendero.

– Mon ami, lui dit-il doucement, depuisque vous êtes entré dans le désert, les circonstances vous ontobligé à faire tant de tours et de détours, que vous avezcomplètement perdu le sentiment des distances, et vous ne vousdoutez pas, j’en suis sûr, à combien de milles nous sommes du Pasodel Norte.

– Ma foi non, je l’avoue, fit don Miguelétonné ; cependant, je suppose que nous ne devons pas êtrefort éloignés.

– Mais encore ?

– Dame, à cent cinquante milles auplus.

– Mon pauvre ami, fit Valentin en hochantla tête, vous êtes loin de compte ; nous sommes à plus de septcents milles du Paso del Norte, qui est l’extrême limite desétablissements civilisés.

– Diable ! s’écria l’hacendero, jene me croyais pas aussi loin.

– Maintenant, continua Valentin, de cetteville à votre hacienda il y a environ cinquante milles, n’est-cepas ?

– Oui, à peu près.

– Vous voyez donc, mon ami, qu’à mongrand regret, il m’est impossible d’accepter votre offregénéreuse.

– Que faire ? dit le généralIbañez.

– C’est embarrassant, réponditValentin ; le temps nous presse.

– Et d’aucune façon, votre mère ne peutrester ici ; cela est de toute impossibilité, objecta donMiguel.

Curumilla avait jusque-là suivi la discussionsans, suivant son habitude, y prendre aucune part. Voyant que leschasseurs ne pouvaient réussir à se mettre d’accord, il se tournavers Valentin.

– Un ami voudrait parler, dit-il.

Tous le regardèrent.

Les chasseurs savaient que Curumilla neprenait jamais la parole que pour donner des avis qui, presquegénéralement, étaient suivis.

Valentin fit un geste d’assentiment.

– Nos oreilles sont ouvertes, chef,dit-il.

Curumilla se leva.

– Koutonepi oublie, fit-il.

– Qu’est-ce que j’oublie ? demandale chasseur.

– Koutonepi est le frère de l’Unicorne,le grand chef comanche.

Le Français se frappa le front avec unmouvement de joie.

– C’est vrai, s’écria-t-il, à quoipensé-je donc ? Ma foi, chef, vous êtes notreProvidence ; rien ne vous échappe.

– Mon frère est content ? demanda lechef avec joie.

Valentin lui serra les mains aveceffusion.

– Chef, vous êtes la plus excellentecréature que je connusse, s’écria-t-il ; je vous remercie dufond du cœur ; du reste, entre nous, nous n’avons plus rien ànous dire ; nous nous comprenons, n’est-ce pas ?

L’ulmen araucan répondit chaleureusement àl’étreinte de son ami, et se rassit en murmurant ce seul mot quirésumait toutes ses impressions :

– Bon !

Cependant les autres personnages avaientassisté à cette scène sans la deviner. Bien que depuis assezlongtemps ils vécussent dans la société de l’Aucas, ils n’avaientpas encore pu s’habituer à son mutisme et comprendre sesréticences ; ils attendaient donc avec anxiété que Valentinleur donnât l’explication des quelques mots qu’il avait échangésavec son ami.

– Le chef, dit vivement Valentin, atrouvé d’un seul coup ce que nous nous creusons la tête à cherchervainement.

– Comment cela ? Expliquez-vous,demanda don Miguel.

– Comment, vous ne comprenezpas ?

– Ma foi non.

– C’est cependant bien simple : j’aiété adopté depuis longtemps déjà par la nation des Comanches ;je fais partie de la tribu de l’Unicorne ; ce chef ne refuserapas, j’en suis convaincu, de garder ma mère dans son village. LesPeaux Rouges m’aiment, l’Unicorne m’est dévoué, ma pauvre mère serasoignée et choyée par les Indiens, et, d’un autre côté, il me serafacile de la voir dès que j’aurai un moment disponible.

– Canarios ! s’écria legénéral Ibañez ; c’est vrai, ma foi, chef, ajouta-t-il enfrappant gaiement sur l’épaule de l’Araucan, je dois avouer quenous sommes tous des niais, et que vous avez plus d’esprit dansvotre petit doigt que nous n’en avons dans tout notre corps.

Cette discussion avait duré assezlongtemps ; le soleil était levé depuis environ une heurelorsqu’elle se termina.

Mme Guillois, entièrementremise de ses émotions de la nuit, apparut dans la grotte et vintembrasser son fils.

Lorsque le déjeuner fut terminé, les chevauxfurent sellés et on se mit en selle.

– Où me conduis-tu, mon enfant ?demanda Mme Guillois au chasseur ; tu sais quemaintenant je t’appartiens tout entière et que le soin de veillersur moi te regarde seul.

– Soyez tranquille, ma mère, réponditValentin ; bien que nous soyons au désert, je vous ai trouvéune retraite dans laquelle non-seulement vous serez à l’abri detout danger, mais où il me sera possible de vous voir au moinstoutes les semaines.

Valentin, de même que tous les hommes douésd’un caractère ferme et résolu, au lieu de tourner la difficulté,avait préféré l’attaquer de front, persuadé que plus le coup qu’ilporterait serait rude, moins il aurait de durée, et plus vite ilparviendrait à en amoindrir les conséquences.

Par un mouvement instinctif, la vieille damearrêta son cheval, et regardant son fils avec des yeux pleins delarmes :

– Que me dis-tu donc là, Valentin ?lui demanda-t-elle avec une voix tremblante, tu vas mequitter ?

– Vous m’avez mal compris, ma mère,répondit-il ; après une aussi longue séparation, je neconsentirais pas à vivre éloigné de vous.

– Hélas ! murmura-t-elle.

– Seulement, ma mère, continua-t-ilimpassiblement, il faut que vous vous persuadiez bien d’une chose,c’est que la vie du désert est toute différente de la viecivilisée.

– Je le sais déjà ! fit-elle avec unsoupir.

– Fort bien, reprit-il ; cette vie ades exigences qui seraient trop longues à vous expliquer, et quinécessitent une suite de marches et de contre-marches continuelles,allant tantôt ici, tantôt là, sans raison apparente, vivant au jourle jour, et éternellement à cheval.

– Voyons, mon ami, ne me fais passouffrir plus longtemps, dis-moi en deux mots où tu veux envenir.

– À ceci, ma mère, que cette vie defatigues et de dangers sans trêves peut être fort agréable à unhomme jeune comme moi, doué d’un tempérament de fer et habitué delongue date à toutes ses péripéties, mais qu’elle estmatériellement impossible pour vous, à votre âge, débile etmaladive comme vous l’êtes : or, vous êtes mon seul bien, monseul trésor, ma mère ; je vous ai retrouvée par un miracle, etje tiens à vous conserver le plus longtemps possible ; pourcela, je ne dois pas vous exposer ainsi, par une faiblesse de cœurmal entendue, à supporter des fatigues et des privations qui voustueraient en huit jours.

– Et alors ? demanda timidement lamère, vaincue malgré elle par l’accent péremptoire du jeunehomme.

– Voici ce que j’ai résolu, dit-il d’unair câlin, si je ne veux pas que vous souffriez : je veux quenous soyons, sinon continuellement, du moins le plus possibleauprès l’un de l’autre.

– Oh ! oui, fit-elle, te voir, monenfant, te voir toujours, je ne te demande pas autre chose ;que m’importe tout le reste, pourvu que je sois près de toi, que jepuisse te consoler dans ta tristesse, me réjouir de tajoie ?

– Ma mère, dit le chasseur, je croisavoir arrangé les choses aussi bien que possible ; le pèreSéraphin vous répétera que toute autre combinaison aurait étéabsurde.

– Enfin, murmura-t-elle.

– Je vous conduis, reprit-il, dans unvillage des Comanches, dont je suis le fils adoptif ; leurchef m’aime comme un frère ; ce village est à quelques lieuesd’ici tout au plus ; là, vous serez au milieu d’amis qui vousrespecteront et vous prodigueront les soins les plus empressés.

– Mais toi, mon enfant ?

– Moi, ma mère, je vous visiterai le plussouvent que je pourrai, et, croyez-moi, peu de jours se passerontsans que je vous voie.

– Hélas ! mon pauvre enfant,pourquoi t’obstiner à mener cette vie de dangers et defatigues ? Nous serions si heureux, si tu le voulais, tous lesdeux, vivant l’un pour l’autre, retirés dans un petit village denôtre pays. La France, mon enfant, est-ce que tu l’asoubliée ?

Valentin soupira.

– Non, ma mère, dit-il avec effort ;depuis que je vous ai revue, tous les souvenirs de mon enfance ont,je ne sais comment, ravivé tout à coup ce désir que j’avais derevoir la France un jour ; ce désir que je croyais mortn’était qu’endormi : votre vue m’a fait comprendre que l’hommene renonce pas ainsi, de gaieté de cœur, à ces joies du foyer donton ne comprend bien les charmes que lorsque l’on ne peut pas enjouir. Aussi ai-je l’intention de vous faire bientôt quitter cescontrées déshéritées du ciel pour retourner dans notre pays.

– Hélas ! fit-elle avec un accent dedoux reproche, nous serions si heureux là-bas ; pourquoi nepas y retourner tout de suite ?

– Parce que cela ne se peut pas, mamère ; j’ai à accomplir ici un devoir sacré : mais jevous donne ma parole d’honneur que, lorsque j’aurai rempli ledevoir que je me suis imposé et que je serai libre, nous nedemeurerons pas une heure de plus ici. Ayez donc patience, mamère : peut-être avant deux mois nous partirons pour laFrance.

– Dieu le veuille ! mon fils, dit lavieille dame avec tristesse. Enfin, que ta volonté soit faite,j’attendrai.

– Merci, ma mère ; votrecondescendance me rend plus heureux que je ne puis vous ledire.

La vieille dame soupira sans répondre. Lapetite troupe continua à cheminer en silence dans la direction duvillage des Comanches, aux abords duquel on arriva environ vers lestrois heures de l’après-midi.

– Ma mère, dit Valentin, vous n’êtes pasencore au fait des usages indiens ; ne vous effrayez ni de ceque vous verrez ni de ce que vous entendrez.

– Ne suis-je pas auprès de toi ?dit-elle ; de quoi puis-je avoir peur ?

– Oh ! dit-il avec joie, vous êtesbien véritablement la mère forte de l’Évangile !

– Hélas ! répondit-elle avec unsoupir étouffé, tu te trompes, mon enfant ; je ne suis qu’unepauvre vieille femme qui aime son fils, voilà tout…

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