XVI
Ici, je suis forcé de reconnaître que, pourqui lit mon histoire, elle doit traîner beaucoup…
À défaut d’intrigue et de choses tragiques, jevoudrais au moins savoir y mettre un peu de la bonne odeur desjardins qui m’entourent, un peu de la chaleur douce de ce soleil,un peu de l’ombre de ces jolis arbres. À défaut d’amour, y mettrequelque chose de la tranquillité reposante de ce faubourg lointain.Y mettre aussi le son de la guitare de Chrysanthème, auquel jecommence à trouver quelque charme, faute de mieux, dans le silencede ces belles soirées d’été…
Tout ce temps de pleine lune de juillet quivient de passer a été lumineux, calme, splendide. Oh ! lesbelles nuits claires, les belles lueurs roses sous cette lunemerveilleuse, les belles ombres bleues, dans les fouillis épais deces arbres… Et, du haut de notre véranda, comme cette ville étaitjolie à regarder dormir !…
Mon Dieu, cette petite Chrysanthème, je ne ladéteste pas, en somme. – D’ailleurs, quand il n’y a, de part oud’autre, ni dégoût physique ni haine, l’habitude finit par créerune espèce de lien malgré tout…