XVIII
Ils sont devenus si amis que cela m’amuse,Yves, Chrysanthème et la petite Oyouki ; je crois même que,dans mon ménage, leur intimité est ce qui m’amuse le plus. C’estqu’ils font un contraste d’où résultent des situations imprévues etdes choses impayables. Lui, apportant sa désinvolture de matelot etson accent de Bretagne dans cette frêle maisonnette de papier, àcôté de ces mousmés aux manières précieuses ; grand garçonlarge, à voix brève et grave, entre deux toutes petites à voixd’oiseau qui le mènent à leur gré, le font manger avec desbaguettes ; lui apprennent le « pigeon vole »japonais, – et le trichent, – et se disputent, – et se pâment derire.
Il est certain qu’ils se plaisent beaucoup,Chrysanthème et lui. Mais j’ai confiance toujours, et je ne mefigure pas que cette petite épousée de hasard puisse jamais amenerun trouble un peu sérieux entre ce « frère » et moi.