Le Maître de la Terre

Le Maître de la Terre

de Robert Hugh Benson

Ce jour suprême ne viendra point sans que se soit produite, auparavant, une grande apostasie, et sans qu’on ait vu paraître l’Homme de Péché.

(Saint Paul, IIe épître auxThessaloniciens, II, 3.)

Avant-propos du traducteur

L’édition anglaise de ce livre est précédée d’une « Note de l’Éditeur » et d’une Préface de l’auteur, toutes deux très courtes. La « Note » nous avertit que le Maître de la Terre est « une parabole,illustrant la crise religieuse qui, suivant toute vraisemblance, se produira dans un siècle, ou même plus tôt encore, si les lignes de nos controverses d’aujourd’hui se trouvent prolongées indéfiniment ; […] car celles-ci ne peuvent manquer d’aboutir à la formation de deux camps opposés, le camp du Catholicisme et le camp de l’Humanitarisme, et l’opposition de ces deux camps, à son tour, ne peut manquer de prendre la forme d’une lutte légale, avec menace d’effusion de sang pour le parti vaincu ». Et voici maintenant, traduite tout entière, la Préface deM. Robert-H. Benson :

« Je me rends bien compte que ce livre est, à un très haut point, un roman d’aventures, et que,de ce fait, – comme aussi sous maints autres rapports, – il est sujet à des objections et critiques sans nombre. Mais c’est que je n’ai point découvert de meilleur moyen, pour exprimer, sous la forme d’un roman, les principes que j’avais à cœur d’exprimer (et que je crois passionnément être vrais), que de les pousser jusqu’à leur limite extrême, – ce qui devait, fatalement, les faire paraître sensationnels. Du moins ai-je toujours tâché à ne point crier trop haut, et à garder, autant que possible,considération et respect pour les opinions opposées aux miennes.Quant à savoir si j’y ai réussi, c’est une autre question, et àlaquelle je me garderai bien de vouloir répondre. »

Ces deux citations ont assez de quoi définirl’objet du Maître de la Terre, et les motifs dont s’estinspiré l’auteur en l’écrivant, pour que le traducteur français setrouve dispensé d’y rien ajouter. Je dirai seulement queM. Robert-Hugh Benson est aujourd’hui, sans aucun doute, lepremier des romanciers catholiques de son pays, – ou, peut-êtremême, de toute l’Europe, depuis la mort de notre cher et grand J.K. Huysmans, – et que jamais encore autant que dans son Maîtrede la Terre il n’a fait voir, réunis et fondus en un ensemblevivant, ses dons précieux de conteur, de peintre, et de philosophe.Il a, d’ailleurs, apporté, à la forme littéraire et au style de sondernier roman, un soin que je crains que le lecteur français nepuisse guère apprécier, encore que je me sois efforcé de mon mieuxà en garder un reflet dans ma traduction ; et c’estexpressément pour la présente édition française du Maître de laTerre qu’il a écrit quelques-unes des plus belles pages des deuxderniers chapitres, – ce dont il faut que je lui affirme ici,publiquement, ma reconnaissance.

Teodor de Wyzewa

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