Cousin de Lavarède !

Chapitre 2EN PLEIN MYSTÈRE

Si rapide avait été l’attaque, que ni Robert,ni son ami, n’avaient pu esquisser la plus légère résistance. Àdemi portés par leurs agresseurs, ils se sentirent brutalementpoussés dans une salle. À travers l’étoffe qui les aveuglait, ilsperçurent le bruit assourdi d’une porte qui se refermait, puis lesilence se fit.

Encore tout ahuris de l’incident, ilsparvinrent, non sans peine, à se débarrasser du manteau-filet quiavait assuré leur capture. Voir où ils se trouvaient était leurpensée.

Espoir vain ! Une obscurité opaque lesenvironnait. Avec colère, Lavarède frappa le sol du pied.

– Où sommes-nous ?

– Oh ! déclara naïvement Astéras,nous ne sommes pas éloignés de la rue Lalande.

– Satané rêveur. Cela, je le sais aussibien que toi. Je demande où nous nous trouvons en ce moment ;ce que signifie cette sotte plaisanterie ?

– J’en suis victime ainsi que toi-même.Je ne puis donc t’éclairer.

– Éclairer, voilà un mot juste. J’ai desallumettes. Éclairons notre prison ; peut-être que lasituation suivra ce bel exemple.

Le grésillement du phosphore annonça queRobert joignait le geste à la parole, et une faible lueurtremblotta dans la salle.

– Victoire ! des becs de gaz.

Ce cri était arraché au jeune homme par la vued’appliques, garnies de bougies de porcelaine, et placées de chaquecôté de la glace surmontant une cheminée de marbre blanc.

Les becs enflammés permirent aux captifsd’examiner leur geôle dans ses moindres détails.

Ils se trouvaient dans une petite salle dequatre mètres de côté, meublée sommairement de deux couchettes,d’une table de sapin et de quelques chaises. Détailparticulier : sauf la porte de chêne massif, la pièce n’avaitaucune ouverture apparente.

– Bah ! exclama Robert. La porteexiste, il s’agit de la forcer à s’ouvrir.

Dans une maison parisienne, le bruit appelleforcément l’attention. Faisons du bruit.

Et s’armant d’une chaise, il en porta un coupformidable contre le battant. Mais, à sa grande surprise, le chocn’eut point le retentissement prolongé qu’il espérait. Le son futsec, bref, comme étouffé. Évidemment une double porte capitonnéearrêtait la vibration.

Cette découverte porta au paroxysme la colèredu caissier de la maison Brice et Molbec. Sa main brandit sa chaisecomme un bélier, et durant quelques minutes il frappa l’huis. Lerésultat de cet exercice était facile à prévoir. La chaise cédatout à coup. Les morceaux roulèrent sur le plancher, et Robertdésarmé regarda autour de lui pour trouver quelque autre moyend’apaiser son courroux.

Déjà Astéras s’était assis philosophiquementdevant la table. De sa poche, il avait tiré des papiers couverts dechiffres et, insoucieux de sa captivité, il s’était absorbé dans larecherche passionnante d’un problème de réfraction.

Sa tranquillité gagna incontinent Lavarède. Ilse laissa choir sur un siège, en grommelant :

– Le fait est que je me donne bien du malen pure perte.

Mais, presqu’aussitôt, il seredressa :

– En pure perte ! Ce n’est pasexact. Le thé nous attend. Il ne sera plus buvable, si notreséquestration se prolonge.

Et élevant la voix :

– Monsieur, Madame ou Mademoiselle,déclama-t-il avec le plus grand sérieux. J’ignore le sexe, l’âge,le caractère, le nom de la personne qui nous contraint à accepterson hospitalité. Seulement je la conjure de nous délivrer sansretard, afin que mon ami Ulysse Astéras et moi puissions dégusterle thé qui nous attend.

Comme pour répondre à cette parole, unclaquement sec se fit entendre ; un panneau de la cloisons’abattit, démasquant un monte-plats, sur lequel une théièrefumante apparut au milieu d’un service à thé.

Un instant, le jeune homme demeura immobile,stupéfait de cette réplique d’allure fantastique, mais, reprenantson sang-froid.

– Après tout, profitons del’attention.

Délicatement il transporta sur la tablethéière, pot au lait, tasses, soucoupes chargées de« rôties » dorées du plus appétissant aspect. Lemonte-plats dévalisé, Lavarède reprit :

– Merci beaucoup, nous sommes servis.

Il n’avait pas achevé que le panneau de lamuraille se refermait. Décidément, un spectateur invisible épiaitles prisonniers. Cette pensée engagea Robert à faire bonnecontenance.

Quelqu’un, sans nul doute, s’amusait à sesdépens. On l’avait enfermé pour voir « la tête qu’ilferait ». Eh bien ! il accepterait gaiement l’aventure,et les rieurs seraient de son côté.

Cette résolution prise, il frappa sur l’épauled’Astéras, plus enfoncé que jamais dans ses calculs.

– Hein ? fit ce dernier ensursautant.

– Le thé est servi, mon bel ami.

– Le thé. Parfait ! Alors je serremes paperasses.

Tout en réintégrant ses feuilles dans sapoche, Ulysse roulait des yeux effarés ?

– Ah ça ! demanda-t-il enfin. Tu asdonc changé ton mobilier !

– Moi. Où prends-tu cela ?

– Ici donc. Ces couchettes, cesmeubles…

– Tu te figures donc être chezmoi ?

– N’y serions-nous pas ? bégaya lecalculateur d’un air ébahi.

Du coup Lavarède éclata de rire. Son ami,distrait comme toujours par ses études célestes, avait déjà oubliél’aventure dont il était victime.

Quelques mots le rappelèrent à la situation.Mais le thé répandait un délicieux parfum, les rôties beurréessollicitaient l’appétit, et le calculateur ne se fit point tirerl’oreille pour faire honneur à la collation offerte par uninconnu.

Robert, du reste, prêchait d’exemple. Avec unerapidité remarquable, liquide et solide disparurent. Seulement ilse produisit alors un phénomène étrange.

Les deux amis, bavards et joyeux durant lerepas, cessèrent brusquement de parler. Il leur sembla qu’un voiles’abaissait sur leurs yeux, noyant les objets dans une sorte debrouillard. Puis leurs paupières se fermèrent lentement, et ilsdemeurèrent immobiles, vaincus par un sommeil aussi soudain queviolent.

Le silence régnait dans la salle. Les flammesdu gaz dansaient capricieusement, promenant sur les objets desalternances d’ombres et de lumières mobiles.

Un quart d’heure s’écoula ainsi, puis laporte, si vainement brutalisée par Robert, tourna lentement sur sesgonds. Dans l’entre-bâillement, deux hommes se montrèrent.

L’un grand, le teint brun comme Lavarèdelui-même, était mis avec cette recherche un peu prétentieuseparticulière aux exotiques qui habitent Paris. Il était joligarçon, mais son regard manquait de franchise ; son front tropbas indiquait le cerveau où les larges idées ne sauraient sedévelopper à l’aise. Avec cela, dans son allure générale, quelquechose de veule, d’abattu comme chez tous ceux qui s’adonnent àl’oisiveté élégante, la plus ardue, la plus déprimante desoccupations.

Son compagnon, petit de taille, sec, brun,nerveux, sarrazin de type, semblait empêtré dans ses vêtements àl’européenne. À première vue, on sentait en lui l’être accoutuméaux tuniques flottantes de l’Orient. Ce fut lui qui parla lepremier :

– Vous le voyez, Seigneur, ilsdorment.

– Tu avais raison, Niari. Je n’auraisjamais cru que deux gouttes de sève d’euphorbe les réduiraient sipromptement.

– C’est que Votre Seigneurie a oublié lescoutumes d’Égypte.

– Bien oublié en effet. Et si j’ai unregret aujourd’hui, c’est d’être obligé d’y penser. Enfin, jecompte bien ne pas être absorbé longtemps.

Et d’un ton dolent :

– Combien d’heuresdormiront-ils ?

– Cinq ou six tout au plus.

– Cinq ou six, dis-tu ? Mais alorsnous n’aurons pas le temps de les transporter.

– Si, Seigneur, je vais transformer leursommeil en léthargie. Vous savez bien que votre fidèle Niari aétudié, chez les Brahmes Hindous, les connaissances mystérieusesqu’ils empruntèrent, il y a six mille ans, aux hiéroglyphites de lavallée du Nil.

– Oui, oui, je sais cela, fit soninterlocuteur d’un ton indifférent. Mais agis vite. J’ai hâte departir, de me débarrasser de la fastidieuse besogne que tu m’asapportée.

– Votre Seigneurie ne m’accuse pas, jepense. Mon dévouement ne sacrifie-t-il pas un peuple à safantaisie !

– Si, mon bon Niari. Ne prête aucuneattention à mes paroles. Je suis si ennuyé, que j’ai l’air de t’envouloir. Il n’en est rien, sois-en sûr.

Niari s’inclina cérémonieusement, fouilla dansles poches de son pardessus, et en tira une boîte ronde qu’ilouvrit.

À l’intérieur, on apercevait une sorte depommade de couleur émeraude.

– Voilà qui empêchera le réveil de cesdormeurs, aussi longtemps que vous le désirerez.

– Trois ou quatre jours suffisent.

– Bien, Seigneur.

À l’aide d’une spatule de bois, le singulierpersonnage prit une parcelle de la préparation, et l’introduisitentre les lèvres de Lavarède. Il procéda de même avec Astéras.

– Maintenant, déclara-t-il en terminant,durant quatre jours, ils seront immobiles, muets, comme morts. Leurrespiration va s’arrêter. Leur cœur cessera de battre.

À mesure qu’il parlait, la transformations’accomplissait.

Le visage de Robert, celui d’Ulysse, sedécoloraient. Leurs narines se pinçaient, la respiration,s’affaiblissant graduellement, devenait imperceptible.

– Très curieux, remarqua l’élégant auquelNiari témoignait un grand respect, mais es-tu certain quel’expérience est sans danger ?

– Absolument, Seigneur. La préparationque j’emploie est le Niemb-Vohé, que les brahmes vont récolter engrand secret dans les jungles du bassin du Gange. Grâce à elle, ilspeuvent accomplir ces miracles qui ont stupéfié la scienceeuropéenne. Suivant la dose absorbée, ils se mettent en léthargiepour vingt, trente, quarante, cent jours, se font ensevelir aprèsavoir annoncé la date de leur réveil. À l’époque fixée, on ouvre letombeau, d’où le brahme adroit sort en excellente santé. LesAnglais ont cru d’abord à une supercherie ; ils ont pristoutes les précautions de contrôle nécessaire, et ont dûreconnaître que les « miraculeux » restaient bien couchésdans leur cercueil. Mais ils ignorent le secret si simple del’affaire. Les brahmes le gardent.

Un silence suivit. La tête courbée, les yeuxfixés à terre, celui à qui on donnait le titre de : Seigneur,semblait avoir perdu la conscience du lieu où il se trouvait. Commel’attente se prolongeait, Niari appela timidement sonattention.

– Seigneur !

– Quoi ? murmura l’interpellé enrelevant brusquement le front.

– Je demande pardon à Votre Grandeur del’avoir arrachée à ses pensées. Mais j’attends ses ordres.

– Mes ordres ?

– Oui. Les deux « Roumis » sontplongés dans le sommeil. Faut-il agir ainsi que vous l’aviezdécidé ?

– T’ai-je donc dit lecontraire ?

Les sourcils de l’élégant s’étaient froncés.Ses yeux noirs brillaient d’une lueur fauve.

Niari se courba, les mains réunies en coupeau-dessus de sa tête, et d’une voix basse :

– Ne frappez pas d’un regard courroucévotre fidèle. Si j’ai péché, c’est par excès de dévouement. Alorsque le Scarabée sacré qui, dans les nuits transparentes, bourdonneautour des sommets effrités des hautes pyramides, alors que l’ibisdépossédé de ses autels séculaires demande à l’étoile Anubis laforce de terrasser le licorne britannique, il est permis à celuiqui est attendu, à celui dont le sol d’Égypte est le bien, de nepas persister dans sa résolution de neutralité. Il peut, celui-là,saisir la hampe de l’étendard des Pharaons, et grouper sous lesplis de l’emblème antédiluvien les hommes du Nil lassés de laservitude. Il peut les conduire contre les conquérants anglais… Ilpeut…

– Il pourrait, ricana son interlocuteur.Il pourrait, mais il ne le veut pas.

D’une voix sèche, mordante :

– Non, brave Niari. Je n’abuserai pas dema naissance illustre, pour entraîner mes compatriotes dans unelutte sans issue. L’Égypte est le fauve tombeau du passé.L’Angleterre est l’avenir. Et puis, je ne suis pas un héros, moi.Donner ma vie pour l’indépendance d’un pays que j’ai quitté toutenfant, auquel rien ne m’attache… Ce serait de la folie. Bien plus,ce serait de l’ingratitude pour l’Angleterre.

– Seigneur, ne parlez pas ainsi. Mon âmeégyptienne frissonne de douleur.

– Il faut bien appeler les choses parleur nom. Depuis dix ans, le gouvernement de Sa Gracieuse Majestéme paie une pension de 50.000 livres sterling (1.250.000 francs).Grâce à lui, je suis riche, heureux. Le plaisir me tresse descouronnes fleuries. Mais en acceptant ces bienfaits, je me suistacitement engagé à ne rien tenter pour chasser du Caire,d’Alexandrie, de Suez, les soldats de la Grande-Bretagne.

– Oui. On a acheté mon maître.

– Acheté, si le mot te plaît, Niari. Entout cas, reconnais qu’on y a mis le prix. Aujourd’hui que lesÉgyptiens, réunis en affiliation secrète sous le nom deNéo-Égyptiens, veulent se révolter, l’Angleterre double ma pension.Elle me charge d’apaiser les esprits, me reconnaissant en toutepropriété le diamant inestimable dit « La goutte de sangd’Osiris ». J’accepte !

Il regardait son serviteur en face, avec uneexpression de défi.

– Après tout, je suis bon prince. Pas unfilet de sang égyptien ne coulera à la faveur de mon plan.

Son accent se fit plus doux, presquecaressant :

– Songe, Niari, mon ami, que la victoireest incertaine. En prenant le commandement, j’assumerais uneresponsabilité trop lourde pour mes épaules, tandis qu’ensubstituant le roumi à moi, tout danger disparaît.

Il désignait Lavarède endormi. Un pétillementjoyeux passait dans son regard faux.

– Je l’ai cherché et trouvé avec peine.Né dans le Sud-Algérien, sans parents, ses dénégations nes’appuieront sur rien. Qu’il soit présenté aux conjurés, qu’on luiremette le diamant d’Osiris. Alors, il me suffit de le livrer auxautorités anglaises, pour mettre fin à la révolte et épargner auxrives du Nil les sanglantes hécatombes. Crois-moi, cela est mieuxainsi.

Et comme Niari hochait la tête, il reprit d’unton dur.

– D’ailleurs, je le veux.

– Vous serez obéi, Seigneur, murmura soncompagnon.

Sur ces mots, il frappa dans ses mains. Laporte s’ouvrit à ce signal, et plusieurs hommes parurent. Niarimontra Robert aux nouveaux venus :

– Voici le chef que les fils d’Osirisespèrent. Il refusait de se placer à notre tête. Je l’ai endormi,Nous l’emporterons avec nous. Et là-bas, en ce pays plein dessouvenirs d’autrefois, il se ressaisira. Les hypogées lui parlerontdes grandeurs disparues, les sphinx lui diront le devoirattendu.

Ces phrases, apprises sans doute à l’avance,étaient débitées sans conviction, d’un ton monotone. Niariobéissait aux ordres de son compagnon, mais son âme se rebellaitcontre sa volonté. Elle se refusait à participer au mensonge, à lasubstitution humaine qui devait tromper tout un peuple.

Mais les survenants ne s’en aperçurent point.Ils entouraient le caissier de la maison Brice et Molbec, seconfondant en génuflexions.

Le chef fit un signe, et Niarireprit :

– L’emballage est-il prêt ?

– Certes, répliqua l’un des hommes. Ilest dans la salle voisine.

– Alors, hâtons-nous.

À ce commandement, les personnages présentssaisirent Robert et Ulysse.

Ils soulevèrent les deux dormeurs et lestransportèrent dans la pièce, sur laquelle s’ouvrait la porte dumystérieux réduit.

Sur le plancher s’étalait une large caisse debois. Chose étrange, sous la surface extérieure s’alignaient deslamelles de verre de faible longueur, réservant, au centre, unespace libre suffisant pour que deux hommes y pussent tenir àl’aise. Les compagnons de Niari y couchèrent les victimes del’euphorbe. Puis ils posèrent le couvercle de la boîte, leclouèrent, mettant en lumière les inscriptions suivantes :Haut. Bas. Fragile. Verrerie.

Leur tâche terminée, tous se tinrentimmobiles, semblant attendre un commandement.

Niari se rapprocha de son chef, et baissant lavoix, l’attitude suppliante :

– Maître, il en est temps encore. Tu peuxdissuader ces hommes. L’autre tourna sur ses talons, avec ces seulsmots :

– Tu m’ennuies.

L’Égyptien devint pâle, sa main se crispa sursa poitrine. Puis d’un brusque effort de volonté, il se calma.

– Le camion est-il dehors ?demanda-t-il sans que rien dans sa physionomie trahît l’angoissequ’il venait d’éprouver.

– Il attend à la porte.

– Alors, frères, enlevez le colis.

S’arc-boutant, les assistants soulevèrent lalourde caisse, la firent passer dans le corridor sombre accédant àla rue Daguerre. Déserte était la voie. Le brouillard s’étaitépaissi. Il arrêtait la vue à quelques pas.

Au bord du trottoir un camion stationnait, seslanternes formant un halo de lumière rouge dans la brume.

La caisse fut chargée. L’un des hommes montasur le siège.

– Où allons-nous ? demanda-t-il.

Niari répondit :

– À la gare de Lyon. Enregistrez lacaisse pour Marseille, grande vitesse. Destinataire :capitaine du yacht Pharaon.

– Entendu !

La lourde voiture se mit en marche et disparutbientôt dans la brume.

Alors les personnages se dispersèrent, aprèsavoir échangé des signes bizarres avec Niari.

Celui-ci demeura seul auprès de l’homme qu’ilaccompagnait depuis le début de la soirée.

– Qu’ordonnez-vous maintenant,Seigneur ?

– Nous nous rendons nous-mêmes à la garede Lyon.

– Nous prenons le train de minuit45 ?

– Oui. À moins que cela ne tedéplaise ?

– Ne raillez pas, maître. Vous savez bienque mon plaisir n’est point mon conseiller.

– Alors quitte cet air tragique.

– Je tâcherai.

– Voilà une bonne parole. En route, bonNiari. Je crois que, ce soir, nous avons bien mérité del’Angleterre.

Et tous deux se dirigèrent d’un pas rapidevers l’avenue d’Orléans.

Soudain le chef s’arrêta :

– Un mot encore, Niari.

– Votre serviteur écoute, maître.

– Désormais, évite de m’appeler ainsi.Oublie que j’ai été moi. C’est celui que nous avons endormi quisera désormais ton chef.

– Mais vous-même ?

– Moi, je conserverai le nom sous lequelon me connaît à Paris. Je suis le prince hindou Radjpoor. Rien deplus, tu m’entends ?

– Soyez-en certain.

– C’est grâce à mon concours, à mesrelations, que tu as pu trouver celui que les conjurés t’avaientchargé de rechercher en Europe. Tu me ramènes en Égypte comme unami sûr, un allié courageux…

– Niari mentira autant que vousl’exigerez.

Le jeune homme qui avait adopté le nom deRadjpoor haussa les épaules, puis avec un sourirenarquois :

– Marchons donc. Allons rejoindre celuiqui dorénavant sera Moi.

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