Cousin de Lavarède !

Chapitre 7LA CRYPTE DE TEPURABOË

Luttant contre le courant, les rameurscontournèrent la pointe extrême de l’île, puis longèrent ses bergesescarpées, formées de rochers rougeâtres.

Une fissure étroite, aux parois à pic, sedécoupa dans la muraille rocheuse. On eût dit la coupure nette d’unsabre manié par un Titan. Lentement, la barque s’y engagea. Lesavirons touchaient presque le roc de chaque côté du canot. Aprèss’être frayé un passage à travers un léger rideau de lianes, dontles linéaments effleurèrent le visage des passagers, tous setrouvèrent brusquement plongés dans l’obscurité. La« coupée » devenait tunnel.

Cependant l’allure de l’esquif n’en fut pasralentie. Loin dans l’ombre, une lueur indécise vacillait, comme unphare indiquant la route aux navigateurs.

Un grincement fugitif, un choc léger seproduisirent ; la quille traînait sur le fond ; le canots’arrêta. D’un bond les rameurs s’élancèrent sur une étroitecorniche qui formait quai, et soutenus par eux, les Françaisdébarquèrent. À pied maintenant, la main frôlant les parois de laroche, ils continuèrent à avancer dans la direction de laclarté.

Au bout de cent pas, les guides les avertirentque l’eau finissait en cet endroit ; désormais toute lalargeur du corridor était praticable.

Le sol, couvert de sable fin, était doux sousles pieds. Sans doute, les habitants inconnus du souterrainl’entretenaient avec soin. Silencieux, le bruit de leurs pasassourdis résonnant seul sous la voûte, Robert et Ulysse allaienttoujours, ayant à la fois hâte et crainte d’arriver là, où on lesmenait.

Que verraient-ils ? Quel mystèreeffrayant les attendait au bout du chemin ? Ce mystère en faceduquel, selon l’expression concise et tragique de Radjpoor, lesilence était doré et la parole mortelle ?

Peu à peu, la lueur qui les dirigeaitaugmentait d’intensité, emplissant l’étroit boyau de lumièrediffuse, de scintillements arrêtés au passage par les facettes dela roche.

Enfin par une large baie, que fermait à demiune lourde draperie, la petite troupe pénétra dans une salle devastes dimensions.

Évidée dans le massif granitique, son plafondétait soutenu par six colonnes prises dans la masse de la couchegéologique.

Sur les murs s’étalaient des peintures, desbandelettes de fresques séparées par des lignes verticalesd’hiéroglyphes. Des formes d’éperviers, de scarabées aux élytresjaspées de vert se distinguaient tout d’abord. Sur les colonnes,des baris (barques) mystiques, des bœufs Apis portant des momiesétaient figurées en relief méplat. Juste en face des arrivants,deux personnages gravés et peints sur la pierre, coiffés de mitreset la main étendue sur un cercle jaune, semblaient deux sentinellesveillant à côté d’une porte trapézoïdale, dont le linteau étaitorné de deux cartouches tenus par des femmes ceintes de pagnesétroits, qui déployaient ainsi que des ailes leurs bras garnis deplumes.

– Ah ça ! dit Astéras, nous sommesdans un tombeau contemporain des Pharaons. Ceci ressemble à lapièce qui servait d’antichambre à la salle du sarcophage. Tous lespalais funèbres de l’Égypte ancienne sont creusés suivant le mêmemodèle… Les études des Champollion, des Belzoni, des Wilkinson, desLepsius, des Nauër et des Felistein ne laissent aucun doute sur cepoint. Et même, à la dimension de cette crypte, au soin qui aprésidé à son ornementation, il est à présumer que cette tombeétait celle d’un puissant personnage, peut-être même d’unsouverain.

Mais l’attention des jeunes gens est détournéepar des apparitions, bien vivantes celles-là.

Masqués jusqu’alors par les colonnes, deshommes se montrent. Tous ont la peau d’un brun rougeâtre, comme lesrameurs qui ont conduit les voyageurs. N’était leur costume, onreconnaîtrait en eux des fellahs ; mais leur accoutrementétrange fait écarter cette pensée.

L’un porte sur la cuisse un tambour au ventrebombé tendu de peau d’onagre. Nu jusqu’à la ceinture, il a pourvêtement une jupe courte plissée ornée de serpents bleus. Sonvoisin emprisonne son torse dans une tunique, serrée par uneceinture à palmettes d’or, dont les extrémités retombent jusqu’àses pieds. Un troisième porte une enseigne représentant un chacalsacré. Les deux suivants, la tête couverte d’un léger casquesurmonté d’une plume d’autruche, les reins enveloppés d’un pagne àplis raides, la targe ou épée d’airain suspendue à un baudrierd’azur, reproduisent avec exactitude la tenue des oëris ou chefsmilitaires de la légende pharaonienne.

Et parmi ces gens, qui semblent descendus desfresques funéraires des nécropoles d’autrefois, un grand gaillardau teint basané, coiffé d’un tarbouch, couvert de la vesteétriquée, du long jupon plissé des derviches tourneursd’aujourd’hui, fait l’effet d’un anachronisme animé, d’un Égyptienfin de dix-neuvième siècle jeté par une facétie osirienne en pleinecour d’un souverain de Thèbes.

– Qu’est-ce que c’est que cela, commenceLavarède ?

Mais Radjpoor, avec un regard expressif, poseun doigt sur ses lèvres, et le jeune homme renfonce sasurprise.

Quant aux personnages bizarrement costumés,ils viennent au caissier, s’agenouillent comme ont fait lesrameurs, puis l’un d’eux se relève et d’une voix lente :

– Maître, dit-il, permets à tesserviteurs de te guider dans ton palais. Les poussières de la routeont terni ta beauté. Le bain parfumé t’attend. Abandonne-toi à nossoins, avant de revêtir la tunique de lin et de ceindre ton frontdu pschent.

– Le pschent, mais c’est le bandeauroyal, murmure l’astronome !

– Vrai, réplique Robert sur le mêmeton ; alors cela devient amusant et puis… le silence étantd’or, je n’ai qu’à obéir.

D’une voix plus haute, il continue :

– Je remercie mes serviteurs et suis prêtà les suivre.

À cette déclaration, les singulierspersonnages s’inclinèrent derechef, et processionnellement sedirigèrent vers la porte située au fond de la salle.

Derrière eux, Lavarède la franchit, parcourutdes corridors aux murs couverts de peintures hiéroglyphiques etéclairés par des lampes de cuivre. Il descendit un escalier dequinze marches hautes et raides, et enfin pénétra dans une pièce,dont les parois était colorées d’une teinte lilas tendre querehaussait une corniche enluminée de tons éclatants et de motifsdorés. Sur les panneaux, des gerbes de fleurs, des oiseaux, desdamiers aux couleurs alternées. Et sur le sol revêtu d’un carrelageblanc, où des arabesques d’ocre rouge figuraient un tapis, unebaignoire de marbre affectant la forme curieuse d’un bœufagenouillé, courbant son dos pour recevoir le baigneur, gonflantses flancs tachetés de noir comme l’Apis. Auprès de cetanimal-meuble, un escabeau de cèdre et une table de marqueterieprécieuse supportant un miroir à pied d’ivoire, des buires d’agaterubanée contenant des eaux de senteur, des spatules à parfums, desciseaux, des limes, mille objets de toilette aux formes contournéeset gracieuses.

À l’entrée de ce cabinet de toilette, calquésur ceux des élégantes d’il y a quarante siècles, Robert s’arrêtaun moment. Barbare moderne, accoutumé au confort industriel, ilressentait son infériorité devant cet art exquis, prodigue etprodigieux de l’Égypte, qui ruisselait à profusion sur touteschoses, depuis la pyramide géante jusqu’à la lime minuscule à polirles ongles.

L’escorte de Lavarède s’était retirée.

Comme des statues de bronze, deux Éthiopiens àla face simiesque, couverts seulement d’un caleçon court,montraient leurs torses noirs, à la peau brillante, sous laquellesaillaient les muscles.

Ils s’emparèrent du caissier, le dépouillèrentde ses vêtements, le plongèrent dans la baignoire emplie d’eautiède et parfumée. Puis ils le massèrent, enduisirent ses membresd’huiles aromatiques.

– Jusqu’à présent, se confia le jeunehomme, l’aventure n’est pas désagréable. S’il suffit de se laisserdorloter pour arriver à la fortune, je serais bien bête derésister.

Et sur cette réflexion, il revêtit docilementune tunique de lin bordée d’un large galon d’or, sur lequel sedessinaient en arabesques des croissants isiaques et des serpentsazurés. Sur sa chevelure lissée et parfumée, il permit aux nègresde poser le pschent, dont les barbes cannelées tremblottaient lelong de ses joues.

Un des noirs lui présenta le miroir. Il seregarda et eut peine à retenir un cri de surprise. Celui dont laglace lui renvoyait l’image n’était plus le Robert qu’ilconnaissait, mais bien un être nouveau, tel que ces Pharaonsreproduits par le ciseau patient des sculpteurs Égyptiens sur lespages de granit des temples.

Il était prince d’une dynastie oubliée. Safigure brune prenait une étrange majesté sous le pschent dont lebandeau était troué, juste au milieu du front, par l’œil osirien àla prunelle rouge. Et comme il restait là, hypnotisé par sa brusquetransformation, ceux qui l’avaient accompagné naguère reparurent,et l’oëri qui déjà lui avait adressé la parole, reprit :

– Maître, Yacoub, fils de Hador, et leconseil des Sages attendent ton bon plaisir.

– Eh bien, répliqua gaiement Lavarède, neles faisons pas languir. Après tout, l’exactitude est la politessedes rois ; guide ton maître vers Yacoub et les Sages dont tuparles.

On quitta la salle de bain. De nouveau onparcourut des corridors étroits, puis l’on arriva devant une portemassive encadrée de globes verts, qui semblaient soutenus par desailes d’or déployées.

Celui qui paraissait être le chef de l’escortefrappa l’huis de plusieurs coups espacés de façon particulière. Lebattant tourna lentement sur ses gonds, et une exclamationadmirative s’échappa des lèvres du caissier.

Il était sur le seuil d’une salle immense,dont la voûte teintée en bleu, ornée de palmettes jaunes,s’arrondissait en dôme à trente pieds de haut. Sur les murs despeintures aux couleurs éclatantes, des globes symboliques ailés,des cartouches royaux, des serpents gonflant leurs gorges rouges,carminées, vertes, des dieux à têtes d’animaux, des scarabéesprenant leur vol, Isis et Nephtis secouant leurs brasempennés ; toute la mythologie égyptienne enfin s’agitant enun dessin intense, en une peinture éclatante.

À l’une des extrémités de la salle, uneestrade était dressée, gardée par des oëris, le sabre nu au poing,et entourée de flabellifères agitant au bout de hampes dorées deséventails de plumes. Trois fauteuils, dont l’un plus élevé que lesautres, figuraient des lions d’or dressés et supportant les siègesformés de couronnes de lotus bleus et roses recouvertes de coussinsde pourpre.

Le trône le plus haut était inoccupé. Sur lesiège placé à la droite de celui-ci était assis un vieillard à lalongue barbe blanche, la tête rasée, le corps couvert d’une peau depanthère, les pieds chaussés de sandales de biblos, et portant à lamain une canne d’airain.

Sur celui de gauche, immobile, comme absente,se tenait une jeune fille d’une merveilleuse beauté. Ses traitsoffraient l’idéal du type égyptien le plus pur. Des tons d’ambre etde rose coloraient sa pâleur ; ses grands yeux noirs, allongésd’antimoine suivant l’usage des femmes de la vallée du Nil,regardaient dans le vide avec une indicible tristesse que l’ons’étonnait de remarquer sur un visage si jeune, à la boucheenfantine, au nez d’un exquis modelé. Une pintade, dont les aileséployées retombaient sur les oreilles de la jeune fille, lacoiffait d’une sorte de casque constellé de points blancs ; degrands disques d’or luisaient à ses oreilles, et sur sa poitrine,cachant la robe blanche terminée par une large bordure bleue, unpectoral entrechoquait au moindre mouvement, avec un cliquetisharmonieux, les émaux, les perles, les figurines d’or dont il étaitcomposé.

Vis-à-vis de ces deux personnages, des bancsétaient rangés supportant une assemblée de guerriers, de prêtres,dont les costumes empruntés aux temps de la grandeur égyptiennecoudoyaient les burnous, les vestes soutachées, les larges grègueset les cnémides ou guêtres d’Arabes et de derviches soudanais denotre temps.

En arrière, Astéras, Radjpoor, Niari et lamuette Maïva se tenaient debout, adossés au mur.

À l’apparition de Lavarède, nul ne bougea. Oneût dit une assemblée de statues ; mais Niari, suivi deRadjpoor, s’avança d’un pas lent vers l’estrade. Parvenu à troispas du vieillard à la barbe blanche, il s’arrêta, croisa les brassur sa poitrine, et la tête courbée, l’émotion du mensonge imposépar le faux Hindou faisant grelotter sa voix, il dit :

– Yacoub, chef et initiateur desNeo-Égyptiens, tu as confié une mission à ton esclave Niari. Grâceà Osiris et à Radjpoor-Sahib ici présent, ennemi juré de ceux quenous haïssons, j’ai pu la mener à bonne fin.

Son interlocuteur ainsi que la jeune filleavaient levé la tête au son de sa voix. Une flamme joyeuse s’étaitallumée dans les yeux de Yacoub, tandis que les regards del’Égyptienne exprimaient la terreur, et que ses joues se couvraientd’une rougeur ardente.

– Tu as réussi, mon fidèle, réponditenfin le vieillard. Celui que nous attendons est avectoi ?

Niari désigna Robert et prononça ces seulsmots :

– Le voici !

Il n’avait pas achevé que, soulevé comme parune commotion électrique, Yacoub était debout.

D’un pas assuré, il descendit de l’estrade,vint à Robert et se prosterna devant lui, frappant du front lesdalles qui recouvraient le sol. Le caissier ne broncha pas. Ilcommençait à s’accoutumer à ces marques de respect, et il coula unregard vers Radjpoor, comme pour le prendre à témoin de sa bellecontenance.

Il vit l’Hindou, un doigt sur ses lèvres, unemain sur le manche de son poignard, double geste qui rappelait auFrançais l’opportunité du silence.

Cependant Yacoub se relevait, et d’un accentchevrotant il parlait en excellent français :

– Sois béni, toi qui as répondu à notreappel. Les haines de races, de familles s’apaisent aujourd’hui pourla résurrection de la patrie opprimée. Mets ta main dans la mienne.Que mon exemple serve à tous ; que tous t’obéissent comme moi,Yacoub fils des Hadors, dont le sol d’Égypte a bu le sang, commemoi qui t’aide à gravir les marches du trône.

Entre ses doigts maigres, aux veinesbleuâtres, il avait saisi la dextre du voyageur. Irrésistiblementil l’entraînait vers l’estrade, lui faisait gravir les degrés, leconduisait au trône, et lui mettait en main un long sceptre d’orterminé par un bouton de lotus.

Et tandis que le jeune homme, quelque peuempêtré de sa grandeur, murmurait à part lui :

– C’est aussi cocasse qu’une féerie auChâtelet de Paris, ou à l’Alhambra de Londres !

Yacoub, dressé sur la pointe des pieds, lesbras étendus, clamait d’une voix sonore dont vibrait la vastesalle :

– Frères ! c’est lui que nousattendions. Et vous, derviches, guerriers du noir Soudan, dont nousavons sollicité l’appui contre l’ennemi commun, nous lerefuserez-vous ? Celui qui fut annoncé est au milieu de nous.Il vient conquérir le diamant d’Osiris et faire revivre les gloiresdisparues.

Un rugissement sauvage répondit. Toutel’assistance était debout, les épées, yatagans, poignards tirés dufourreau, brandis frénétiquement par des bras fauves, croisaientleurs éclairs sous la lueur jaune des lampes :

– Le reconnaissez-vous pour roi, demandaencore Yacoub ?

Il y eut un seul cri, vibrant comme unefanfare, éclatant comme un coup de tonnerre :

– Oui, oui… qu’il soit notreroi !

Le vieillard se retourna vers Lavarède auquel,il faut bien l’avouer, tous ces gens apparaissaient ainsi que desmaniaques agités par un transport de folie.

– Et toi, fils de Chléphrem, veux-tu nouscommander ?

Robert hasarda un regard dans la direction deRadjpoor. Par un signe imperceptible, l’Hindou lui conseillad’accepter :

– Très volontiers, répondit alors lecaissier.

– Frères, vous l’entendez, il consent.Salut, ô roi. Tu sais ce que nous attendons de toi ?

– Oh ! certainement, balbutia à touthasard l’ami d’Astéras.

– Tu iras chercher le diamantd’Osiris ?

– Sans doute, acquiesça Robert avec plusd’énergie. Et pour lui-même il ajouta : Un diamant, celadevient clair, c’est le commencement de la fortune annoncée.

– Et tu le conserveras toujours.

– Cela ne se demande pas.

Puis continuant son monologue intérieur, lejeune homme conclut :

– Je t’écoute que je le conserverai. Undiamant ! Vous pouvez m’en offrir plusieurs. Pas de danger queje vous dise : « n’en jetez plus ! »

Mais ses réponses, bien simples et biennaturelles à son idée, avaient sur les assistants une influenceincompréhensible. Ils se serraient les mains, s’entretenaient avecde grands gestes, et soudain, une voix grave entonna un chant largeet terrible dans sa simplicité. Les paroles étaient d’une langueinconnue, mais la musique révélait le chant de guerre.

L’attitude de l’assemblée ne permettait pas dedoute. On heurtait les épées les unes contre les autres, et lecliquetis de l’acier semblable à l’écho d’une bataille engagéerythmait de façon saisissante l’hymne guerrier.

Tous s’étaient découverts. Mû par une habitudeinvétérée de politesse, Lavarède oublia qu’il n’avait plus dechapeau, et instinctivement il arracha le pschent de son front. Cegeste inconscient lui valut un triomphe. Un hourrah retentit.

– Le bandeau royal lui-même rend hommageau chant de liberté.

Comme une meute, les guerriers, prêtres,derviches se ruèrent vers l’estrade, et Robert, assis dans sonfauteuil, fut enlevé par vingt bras vigoureux, promené autour de lasalle, tandis que l’hymne, non plus chanté, mais rugi, formait unebasse formidable aux clameurs frénétiques de : Vive leRoi ! Gloire au Roi !

Enfin Lavarède amusé d’abord, bientôt inquietd’être ainsi ballotté au-dessus des têtes de l’assistance, fitsigne que l’on le déposât à terre. On lui obéit. Alors souriant,ravi de ces ovations sur lesquelles il n’était pas blasé, maisguidé par son sens pratique, il s’écria :

– Mes amis, certes, je suis obligé devotre accueil. Jamais nulle part je n’ai été reçu comme cela. Maisje pense, et votre amabilité pensera probablement de même, qu’ilserait bon de ne pas oublier le diamant d’Osiris.

Il n’avait pas fini, que les hurrahsrecommençaient, bien qu’une partie de l’assistance seule eût pucomprendre le sens de ses paroles. Un peu surpris, ilmurmura :

– Sapristi ! Voilà de braves gens.Sont-ils heureux de me bourrer de diamants.

Mais Yacoub, agitant la main, rétablit lesilence.

– Notre roi a bien parlé, fit-il, je vaisle conduire à son appartement et lui apprendre ce qu’il lui reste àfaire. Vous, frères, songez aussi à l’avenir !

Au milieu des vivats que soulevait sa courteharangue, le vieillard entraîna Lavarède, et, précédés par deuxguerriers armés de l’épée, ils quittèrent la salle, non sans queYacoub eût jeté à la jeune fille qui, silencieuse et désolée, avaitassisté à la scène, ces paroles énigmatiques :

– Lotia, l’heure espérée est venue.Chasse tes pensées funèbres, que ton visage prenne l’expression del’allégresse, la seule qui se marie avec les vêtements de fête.Souviens-toi !

Une porte retomba sur Robert et son guide,étouffant le bourdonnement confus de l’assemblée.

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