La Reine Sanglante

Chapitre 13LAISSEZ PASSER (suite)

Vers cinq heures du matin, Buridan fut prévenuqu’un mouvement de troupes royales se dessinait vers lesbarricades, c’est-à-dire vers la rue Saint-Sauveur et la rue auxPiètres, tandis que la rue des Francs-Archers demeuraitparfaitement paisible.

« Auraient-ils éventé lepiège ? » se demanda Buridan.

Il monta dans la chambre de Myrtille et trouvala jeune fille devant la porte ouverte, écoutant et guettant.

« C’est l’heure, n’est-ce pas ?demanda-t-elle.

– Oui », fit Buridan.

Une indicible émotion l’étreignit alors àcette minute où il allait se séparer de celle qu’il aimait –séparation éternelle peut-être, cette fois.

Quant à elle, pâle comme une morte, ellegardait ce sourire qui électrisait Buridan. Et ce fut elle quiparla :

« Si tu revenais vainqueur, et si lemalheur avait voulu qu’Enguerrand de Marigny soit tombé sous tescoups, c’est alors, mon bien-aimé, que nous serions à tout jamaisséparés par le sang. Jure-moi, Buridan, jure-moi que, si tu tetrouves face à face avec lui, dans la mêlée, ton épée se détournerade lui… »

Buridan se mit à genoux et dit :

« Je jure que je n’ai plus aucune hainecontre Enguerrand de Marigny. Je jure que, si le hasard de la mêléefaisait se croiser l’épée du seigneur de Marigny et la rapière deJean Buridan, la rapière s’abaissera, dût l’épée me percer lapoitrine. Es-tu contente, Myrtille ?

– Je te bénis pour la preuve d’amour quetu me donnes. Je te bénis, mon cher amant, puisque tu aimes mieuxêtre uni dans la mort à Myrtille que d’être à jamais séparé d’ellepar le sang versé. »

Myrtille avait perdu connaissance.

Buridan la souleva dans ses bras, l’emportasur le lit.

« Ohé ! seigneurcapitaine ! » cria à ce moment une voix.

Buridan reconnut la voix de Bigorne et il sedit que, si Bigorne l’appelait, c’est que l’attaque étaitimminente.

« Adieu, Myrtille ! »murmura-t-il dans un sanglot.

Il se baissa et, déposant sur ce frontvirginal un long baiser, il se jeta hors de la chambre sans tournerla tête.

À ce moment, il était terrible.

La voix de Bigorne, une deuxième fois,retentit alors.

« Ohé ! seigneur capitaine, nousavons un prisonnier ! »

Buridan était arrivé en bas.

« Un prisonnier ? demanda-t-il.

– Ou plutôt une prisonnière ! fitBigorne d’une voix qui parut à Buridan étrangement vibrante. Elleest là », ajouta-t-il, en désignant la grande salle durez-de-chaussée.

Buridan marcha vers la porte.

« Que veux-tu ? dit Buridan, qui,dans l’exaltation où il se trouvait, redouta une catastropheinconnue.

– Maître, dit Bigorne, rappelez-vous cemoment solennel où vous avez levé l’épée sur un homme que vousteniez sous vos genoux. L’épée allait frapper. L’homme allaitmourir. Alors, je vous ai saisi le bras comme je viens de le saisiret je vous ai dit : « Ne tuez pas le comte de Valois, carle comte de Valois, c’est votre père. »

– Et, maintenant, qu’as-tu à medire ?

– Rappelez-vous, répondit Bigorne, ce queje vous ai dit ensuite. Je vous ai parlé d’une femme…

– Tu m’as dit, Lancelot, que cette femmec’était… »

Le mot s’étrangla dans la gorge deBuridan.

« Je vous ai dit que c’était votremère ! dit Bigorne, et maintenant, Jean Buridan, etmaintenant, fils du comte de Valois et d’Anne de Dramans, vouspouvez entrer !

– Ma mère ! » balbutiaBuridan.

Et il entra.

Mabel était seule dans la grande salle.

Buridan la vit tout de suite dans lademi-obscurité. Il la vit si pâle, avec un visage si douloureux etsi rayonnant à la fois, qu’il sentit fléchir ses genoux et s’arrêtacontre la porte fermée. Seulement, il éclata en sanglots, ses brasse tendirent dans un geste vague et il répéta :

« Ma mère ! »

… Et tout à coup, il eut cette sensationque deux bras de femme, deux bras frénétiques et tendres lesaisissaient avec une violente douceur… Il eut cette sensation,inconnue de lui, que sa tête éperdue se reposait sur un sein defemme qui battait sourdement… Il eut cette sensation de rêve qu’ilredevenait enfant et qu’il s’endormait en une délicieuse sécuritésur le sein maternel… Il sentit sur son front une pluie tiède,abondante, précipitée, la pluie des larmes de sa mère… etvaguement, en s’évanouissant, il entendit ces mots :

« Mon Jehan ! mon fils ! jet’ai enfin ! »

Les deux heures qui suivirent furent pourMabel et Buridan, c’est-à-dire pour la mère et le fils, des heuresinoubliables, de ces moments auxquels l’homme, parvenu à la plusextrême vieillesse, reporte encore son souvenir attendri, pour ychercher l’illusion et y trouver encore un dernier rayon, avant des’enfoncer dans les ténèbres de la mort.

Elle dévorait son fils du regard et le tenaitpar la main comme pour bien s’assurer que, réellement, ellel’avait. Mais surtout, maintenant que s’était accompli le miracle,elle voulait de toutes ses forces sauver Buridan.

« Maintenant, reprit-elle donc,maintenant, il faut que tu partes…

– Que je parte ?…

– Il faut fuir, te dis-je !…

– Fuir ! Mais même si je le voulais,ma mère, même si je voulais épargner par une lâcheté une douleurque je tremble de vous infliger, comment lepourrais-je ? »

Mabel sortit un parchemin de son sein.

C’était le laissez-passer signé et scellé dela signature royale que Marguerite avait remis à Juana.

Quant au message destiné à Buridan, Mabel ledéchira en petits morceaux qu’elle jeta.

Buridan poussa un cri de joie.

« Tu vois ! s’écria Mabel, haletanted’espoir.

– Venez ! ma mère !venez ! » répondit Buridan qui, entraînant Mabel, lui fitmonter l’escalier jusqu’en haut et la poussa dans la chambre deMyrtille.

Buridan désigna la jeune fille, à demiprostrée encore.

« Ma mère, dit-il, si vous voulez que jevive, si vous voulez me donner la force de passer avec mescompagnons à travers toute une armée, voilà celle qu’il fautsauver !… »

*

**

Une heure plus tard, Mabel et Myrtillefranchissaient l’une des barricades élevées par les truands etentraient dans la rue aux Piètres.

Mabel avait le visage aussi calme etindifférent que lorsqu’elle se trouvait près de Marguerite dans leLouvre ; il eût été impossible de saisir chez Myrtille unindice de crainte ou d’émotion. Elle allait comme en rêve… ellesétaient en présence de la première ligne d’archers.

« Holà, ribaudes ! ricana le chef duposte. Halte !… »

Mabel marcha à l’officier qui venait de parlerainsi.

« Vous venez d’insulter deux femmesappartenant à la reine. Votre nom ?

– Ça, fit l’officier, interloqué, es-tufolle, femme ?… Holà, qu’on arrête…

– Votre nom ? » répéta Mabel enmettant sous les yeux de l’officier le parchemin royal.

L’officier pâlit… Il s’inclina, se courba etbalbutia :

« Je ne savais pas… Par grâce, n’exigezpas mon nom et pardonnez-moi…

– C’est bien. Je pardonne. Faites-moiescorter jusque hors des lignes…

– Dix hommes d’escorte ! crial’officier en respirant. Et qu’on veille à ce que pas un mot, pasun regard ne déplaise à ces deux femmes jusqu’à ce qu’elles soienthors des lignes ! Sans quoi, les fers !… »

Tout à coup, Mabel, à l’un des nombreuxdétours de la rue, comprit qu’elle se trouvait dans le voisinaged’un chef important. Et, en effet, là, bien que les hommes d’armesfussent plus nombreux, un grand silence régnait dans la rue.

« Hâtez le pas, dit-elle au chef del’escorte, car la reine attend la réponse que je dois luiapporter. »

À ce moment, des trompettes sonnèrent.

Plusieurs officiers sortirent et, parmi eux,un homme de haute stature, à la physionomie rude, aux yeuxsombres.

« Marigny !… murmura Mabel.

– Quelles sont ces deux femmes ?demanda-t-il. Pourquoi ont-elles une escorte et d’oùviennent-elles ? »

D’un geste prompt comme l’éclair, Mabel remitau chef de l’escorte le parchemin royal et lui glissa àl’oreille :

« Répondez. Cinquante écus d’or pour voussi ce chef ne vous retient pas longtemps. C’est de la part de lareine.

– Monseigneur, dit le soldat en déployantle parchemin, ces femmes ont un laissez-passer et elles sontattendues au Louvre dans un instant. »

Marigny jeta un coup d’œil sur le parchemin etordonna qu’on laissât passer les deux inconnues.

Dans le même instant, ses yeux se reportèrentsur le visage de Mabel. Il tressaillit. Son visage devint trèspâle. Il fit deux ou trois pas rapides.

« Mabel ! » fit-il,sourdement.

Dans ce moment, un soupir désespéré gonfla lesein de Myrtille. Elle se renversa dans les bras de Mabel. Sacapuche retomba légèrement…

« Damnation ! gronda Enguerrand deMarigny, c’est Myrtille ! »

En même temps, dans la foule des archers,stupéfaits, avec une sorte de cri où il y avait une joie furieuseet un défi suprême, il saisit sa fille dans ses bras puissants, lasouleva et l’emporta évanouie dans l’intérieur du logis.

« Malédiction ! » rugitMabel.

Et elle-même se jeta d’un bond à la suite deMarigny.

Celui-ci avait déposé Myrtille sur une sortede large canapé rembourré de coussins, et, sans plus s’occuperd’elle, au bruit que fit Mabel en entrant, il se retourna et,lançant à celle-ci un regard foudroyant, marcha sur elle, terrible,presque auguste, car, dans cette minute, il portait sur saphysionomie le double sentiment de la joie et de la douleurpaternelles à leur suprême degré.

« Marigny, dit Mabel, regarde derrièretoi. »

Marigny se retourna d’instinct et vit Myrtillequi, à pas chancelants, les mains jointes, marchait vers lui.

« Marigny, reprit Mabel, demande à tafille si elle veut rester près de son père ou suivre Mabel lamaudite. »

Le poing retomba lentement et Marigny, hagard,balbutia :

« Qu’est-ce à dire ?… Elle net’entraîne donc pas de force ? Tu la suis doncvolontairement ?… Parle !… Je comprends, ajouta-t-il toutà coup en se frappant le front, Marguerite de Bourgogne, c’est tamère ! et, pauvre enfant, tu veux rejoindre ta mère !…Myrtille, mon enfant chérie, oublie un instant que c’est le premierministre qui te parle. Rappelle-toi seulement que je suis encorepour toi Claude Lescot, que tu as tant aimé. Rappelle-toi comme tuentourais mon cou de tes deux bras et comme avec tendresse tu medisais : « Père, quand serez-vous pour toujours près devotre fille ?… » Et maintenant, Myrtille, dis-moi, est-ceà Marguerite de Bourgogne que tu veux aller ? Ou bien veux-tuaccorder à mon cœur meurtri un peu de ta pitié ?… Myrtille,demeures-tu près de ton père, ou suis-tu Mabel, la détestableexécutrice des ordres de ta mère ?… »

Myrtille se mit à genoux, saisit une main deMabel, et prononça simplement :

« Père, c’est la mère deBuridan… »

Enguerrand de Marigny chancela. Il porta lamain à son front et dans sa gorge râla un sanglot qui se terminapar un éclat de rire effrayant.

« C’est dans l’ordre, fille de Margueritede Bourgogne ! Ah ! c’est là la mère du truand !ajouta-t-il avec un éclat de rire. Eh bien, j’aurais dû ledeviner ! À tel fils, telle mère ! La mère s’est faitel’infamie ! le fils s’est fait le vol ! La mère estl’humble et ignoble servante d’une ribaude couronnée, le filsguette les passants aux détours des chemins pour les détrousser etles filles au fond des courtilles pour les enjôler !… Eh bien,par les plaies du Christ, je ne suis plus ici le père qui pleure etsupplie, je suis le ministre qui ordonne et fait justice !Mère de Buridan, je t’arrête ! Et ton crime, c’est d’avoirpour fils le chef des truands. Fille de Marguerite de Bourgogne, jet’arrête ! Et ton crime, c’est… »

À ce moment, et tandis que Marigny, ivre derage, balbutiait et levait ses deux mains crispées, comme poursaisir à la fois Mabel et Myrtille, à ce moment, disons-nous, unbruit d’éclatante fanfare monta dans la rue.

Une rumeur lointaine grandit et s’approcharapidement, apportant jusqu’à Mabel les cris mille fois répétésde : « Vive le roi ! »

Marigny n’entendait rien. Mais Mabel avaitentendu.

D’un bond, elle fut à la fenêtre.

« Eh bien, cria-t-elle, puisqu’on arrêtela fille de Marguerite de Bourgogne, il faut que le mondesache ! Il faut que le monde épouvanté apprenne que la reinede France a été la maîtresse d’Enguerrand de Marigny ! Il fautque le roi sache que son premier ministre arrête la fille de sonépouse ! »

Marigny demeura hébété, comme frappé de lafoudre.

« Le roi !… »

Dans l’escalier retentit le pas de Louis Hutinet de son escorte.

« Voici le roi, dit Mabel à haute voix.Eh bien, monseigneur, faut-il que je demande à l’époux deMarguerite la grâce de la fille d’Enguerrand de Marigny ?

– Silence, femme ! rugitMarigny.

– Laissez passer, monseigneur, ou, par leDieu que vous invoquiez tout à l’heure, le roi va savoir.

– Silence ! bégaya Marigny, dont lescheveux se dressaient sur la tête.

– Sommes-nous libres ? Je me tais.Sinon… »

Marigny courut à la porte, l’ouvrit, ou plutôtla défonça d’un coup de pied.

Et, d’une voix pareille à un gémissement, ilcria :

« Ordre du roi ! laissezpasser… »

Mabel avait saisi, empoigné Myrtille dans sesbras, et, farouche, terrible, flamboyante, toute droite, elledescendait l’escalier, emportant la fiancée de son fils…

« Le roi ! » annonça une voixéclatante à l’autre porte.

Marigny, le visage décomposé, la démarchechancelante, alla à la rencontre de Louis Hutin.

« Sire, balbutia-t-il en se courbantplutôt comme un homme accablé sous le poids d’un malheur que commeun seigneur qui salue le roi.

– Eh bien, Marigny, fit Louis Hutin de savoix joyeuse, vous avez entendu, n’est-ce pas ? que mes bravesdemandent bataille. Sommes-nous prêts ?

– Oui, Sire, nous le sommes !répondit Marigny en se redressant et, cette fois, d’un accent siterrible que chacun songea qu’il allait y avoir une fameusecapilotade de truands. Nous sommes prêts, et malheur auxrebelles !…

– Bataille, donc ! » cria LouisHutin.

Mabel et Myrtille étaient parvenues au logisdu cimetière des Innocents. Le premier soin de la mère de Buridanfut de barricader la porte d’entrée. Puis elle vint s’asseoir prèsde la jeune fille, que cette scène avait brisée.

« Je n’avais pas de mère, murmura-t-elleenfin, et je n’ai plus de père…

– Cet homme est dans la main de Dieu, ditMabel avec solennité. Où va-t-il ? À quellecatastrophe ?… Je ne sais… mais il est marqué, compté,pesé…

– Ô mon père…

– Il faut t’habituer à cette pensée queton père est mort le jour où, pour la dernière fois, tu as vuClaude Lescot… Et quant à Enguerrand de Marigny, tu l’asentendu !… Et quant à celle qui est ta mère… tout à l’heure, àmidi, quelqu’un va venir ici qui pourra t’en parler.

– Quelqu’un ? » demandaMyrtille.

Mabel ne répondit pas. Elle s’absorbait en sarêverie.

À midi, celui qu’elle attendait ne vintpas : le malheureux Roller n’avait garde de venir ; ilavait, comme on dit, reçu son compte. S’il était mort ou s’il luirestait chance de vie, c’est ce que nous verrons en temps etlieu.

Mabel sortait des ténèbres de la haine.

Elle venait de retrouver son fils. Elle tenaitdans sa main la main de celle pour qui son fils vivait : elleentrait dans la lumière.

Dans sa rêverie, elle s’interrogeait avecétonnement : elle constatait que cette haine, qui jusqu’alorsavait été sa raison d’être, passait à l’arrière-plan de sespréoccupations. Elle se surprenait à penser que la reine étaitpeut-être moins criminelle que ne la faisaient les apparences.

Une sorte d’indifférence lui venait.

La question vitale, chez elle, n’était plus lavengeance.

Que Marguerite de Bourgogne reçût sonchâtiment ou continuât à vivre dans la puissance et la gloire,Mabel comprenait que ce n’était plus là pour elle-même une questionde vie ou de mort.

Pendant les deux jours qu’elle passa au logisdu cimetière, elle songea à ces choses sans prendre de résolution.Myrtille reprenait courage. Elle aussi renaissait à la vie.

Le soir du deuxième jour, Mabel sortit :sans doute elle allait aux renseignements. Lorsqu’elle rentra, sesyeux brillaient. Et comme Myrtille l’interrogeait, elle se contentade lui dire :

« Je crois maintenant que nous pouvonsaller attendre à Montmartre, où Buridan ne tardera pas à nousrejoindre… C’est ce que nous ferons demain matin.

À l’aube, les deux femmes étaient prêtes àpartir.

Mabel songeait à Wilhelm Roller, qui n’avaitpas reparu.

« C’est donc que je ne dois plusm’occuper du sort de Marguerite… se dit-elle. Les papiers sont là…Les papiers accusateurs qui prouveront au roi l’infamie deMarguerite. Dois-je les détruire ? Pourquoi ? Dois-je lesemporter ?… Non ! Ce que je dois faire, c’est de ne pasm’en mêler !… Les papiers resteront où ils sont ! SiRoller vient et qu’il les trouve… eh bien, Marguerite serapunie ! S’il ne vient pas, ou si, étant venu, il ne les trouvepas, eh bien, c’est que Marguerite est pardonnée par Dieu commeelle l’est peut-être par moi ! Laissons-la dans la main deDieu ! »

Mabel et Myrtille se mirent donc en route.Mabel avait acheté la veille un âne qu’elle couvrit elle-même deson double bât avec beaucoup de dextérité. Elle prit Myrtille dansses bras et l’assit sur un des côtés du bât ; sur l’autrecôté, elle plaça un sac contenant divers objets et notamment unecassette très lourde.

La cassette était pleine d’écus d’or.

Ce fut ainsi que Myrtille sortit de Paris.

Deux heures plus tard, la mère et la fiancéede Buridan arrivaient au village de Montmartre, composé de quelquesmisérables chaumières agenouillées autour d’une chapelle. Ce futdans une de ces chaumières qu’elles s’installèrent. Et comme,par-dessus la cime des bois qui couvraient les pentes, onapercevait au loin les remparts et les tours de Paris, Myrtillechercha des yeux le point probable où se trouvait Buridan.

Mais elle ne vit qu’un hérissement de toitsaigus, et, au loin, les grosses tours du Louvre, et plus loinencore une tour isolée qui semblait s’estomper dans une buée grisecomme un fantôme du fond d’un rêve.

« Mère, quelle est cette tour étrange etsolitaire ? »

Mabel tressaillit et répondit :

« La Tour de Nesle ! »

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