Nouveaux Mystères et aventures

Chapitre 4

 

Ce mois de mai, nous eûmes à Hatherley Houseune véritable troupe.

C’était Bob, et Sol, et Jack Hawthorne, etmaster Nicolas Cronin. C’était, d’autre part, miss Maberly, etElsie, et maman, et moi.

En cas de nécessité, nous pouvions recruterdans les résidences des environs une demi-douzaine d’invités, demanière à pouvoir former un auditoire quand on produisait descharades ou des pièces, de notre cru.

Master Nicolas Cronin, jeune étudiantd’Oxford, adonné aux sports et plein de complaisance, fut, del’avis de tous, une acquisition utile, car il était doué d’unétonnant talent pour l’organisation et l’exécution.

Jack ne montrait pas, tant s’en faut, autantd’entrain qu’autrefois.

En fait, nous fûmes unanimes à l’accuserd’être amoureux, ce qui lui fit prendre cet air nigaud qu’ont lesjeunes gens en pareille circonstance, mais il n’essaya point de sedisculper de cette charmante imputation.

– Qu’allons-nous faire aujourd’hui ?dit un matin Bob. Quelqu’un de vous a-t-il une idée ?

– Vider l’étang, dit master Cronin.

– Nous n’avons pas assez d’hommes, ditBob. Passons à autre chose.

– Il faut organiser une cagnotte pour leDerby, dit Jack.

– Oh ! on a du temps de reste pourcela : les courses n’auront lieu que dans la seconde semaine.Voyons, autre chose ?

– Le Lawn-tennis, suggéra Sol, avechésitation.

– Du Lawn-tennis, il n’en faut pas.

– Vous pourriez organiser une dînette àl’Abbaye d’Hatherley, dis-je.

– Superbe, s’écria master Nicolas Cronin,c’est bien cela. Qu’en dites-vous, Bob ?

– Une idée de première classe, dit monfrère, adoptant la proposition avec empressement.

Les repas sur l’herbe sont très aimés de ceuxqui en sont à la première phase de la tendre passion.

– Eh bien, comment nous y rendrons-nous,Nell ? dit Elsie.

– Je n’irai pas du tout, dis-je. J’ytiendrais énormément, mais j’ai à planter ces fougères que Sol estallé me chercher. Vous feriez mieux d’aller à pied. Ce n’est qu’àtrois milles, et on pourrait envoyer d’avance le petit Bayliss avecle panier de provisions.

Il surgit alors un autre obstacle.

Le lieutenant s’était donné une entorse laveille. Il n’en avait jusqu’alors parlé à personne, mais à présent,ça commençait à lui faire mal.

– Vraiment, pourrais pas, dit Jack, troismilles à l’aller, trois au retour.

– Allons, venez, ne faites pas lefainéant, dit Bob.

– Mon cher garçon, dit le lieutenant,j’ai fait assez de marches pour le reste de ma vie. Si vous aviezvu avec quelle ardeur notre énergique général me poussait de Kaboulà Kandahar, vous auriez pitié de moi.

– Laissons le vétéran tranquille, ditmaster Nicolas Cronin.

– Ayons pitié de ce soldat blanchi sousle harnais, remarqua Bob.

– Assez blagué comme cela ! fitJack. Je vais vous dire ce que je compte faire, reprit-il en seranimant. Vous me donnerez la charrette anglaise, Bob, et je laconduirai en compagnie de Nell, dès qu’elle aura fini de planterses fougères. Nous pourrons nous charger du panier. Vous venez,n’est-ce pas, Nell ?

– C’est entendu, dis-je.

Bob donna son approbation à cet arrangement,et tout le monde fut content, à l’exception de master SalomonBarker, qui jeta sur le militaire un regard imprégné d’uneindulgente malice.

L’affaire définitivement convenue, toute latroupe alla faire les préparatifs, et ensuite on partit parl’avenue.

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