Nouveaux Mystères et aventures

Chapitre 5

 

Après avoir enveloppé notre trésor, nousreprîmes à travers les collines la route de la maison. Cheminfaisant, Tom me conta qu’au temps où il étudiait le droit àMiddle-Temple, il avait trouvé dans la bibliothèque une brochurepoudreuse d’un certain Jans Van Hounym, qui racontait une aventurefort semblable à la nôtre, et qui était arrivée à ce braveHollandais vers la fin du XVIIe siècle, aventure quiavait abouti à la découverte d’un diamant lumineux.

Ce récit s’était représenté à l’esprit de Tompendant qu’il écoutait l’histoire de fantôme de l’honnête DickWharton.

Quant aux moyens inventés pour vérifier lasupposition, ils étaient sortis de son fertile cerveaud’Irlandais.

Nous le porterons au Cap, dit Tom, et si nousne pouvons nous en défaire avantageusement dans cette ville, nousgagnerons bien notre voyage en nous embarquant pour Londres. Toutde même allons d’abord chez Madison ; il se connaît un peu ences choses, et peut-être nous donnera quelque idée de ce que nouspouvons regarder comme un prix équitable pour notre trésor.

En conséquence, nous quittâmes notre route, aulieu de retourner à notre hutte, pour prendre le sentier étroit quiconduisait à la ferme de Madison,

Nous le trouvâmes en train de déjeuner.

Une minute après, nous étions assis à satable, grâce à l’hospitalité sud-africaine.

– Eh bien, dit-il, quand les domestiquesfurent partis, qu’y a-t-il sous roche ? Vous avez quelquechose à me dire, je le vois. Qu’est-ce que c’est ?

Tom tira son paquet, dénoua d’un air solennelles mouchoirs qui l’enveloppaient.

– Voilà, dit-il, en posant le cristal surla table, quel prix vous paraîtrait-il honnête d’offrir pourceci ?

Madison prit l’objet et l’examina d’un air deconnaisseur.

– Eh bien, dit-il, en le remettant sur latable, à l’état brut, cela vaudrait douze shillings la tonne.

– Douze shillings, s’écria Tom, en sedressant d’un bond. Ne voyez-vous pas ce que c’est ?

– Du sel gemme.

– Au diable le sel gemme ! C’est dudiamant.

– Goûtez-y, dit Madison.

Tom le porta à ses lèvres, le jeta à terre enpoussant un juron terrible, et sortit aussitôt de la chambre.

Je me sentais moi-même attristé, déçu, mais merappelant ce que Tom avait dit au sujet du révolver, je sortisaussi et retournai à la hutte, plantant là Madison, muet,abasourdi.

Quand j’entrai, je trouvai Tom couché dans sacaisse, la figure tournée vers le mur, et l’air trop découragé pouraccepter mes paroles de consolation.

Maudissant Dick et Madison, le démon deSasassa et tout le reste, j’allai faire un tour hors de la hutte etme réconfortai de notre pénible mésaventure en fumant une pipe.

J’étais arrivé à cinquante pas de la huttequand j’en entendis partir le bruit auquel je m’attendais le moinsde ce côté-là.

Si ce son avait été un gémissement ou unjuron, je l’aurais trouvé tout naturel, mais celui qui me fitm’arrêter et retirer ma pipe de ma bouche était un bruyant éclat derire.

L’instant d’après, Tom en personne sortait dela hutte, la figure toute rayonnante de joie.

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