Nouveaux Mystères et aventures

Chapitre 1

 

Si je sais pourquoi l’on a qualifié TomDonahue de Tom le Chançard ?

Oui, je le sais, et c’est plus que ne peut endire un sur dix des gens qui l’appellent ainsi.

J’ai pas mal roulé le monde en mon temps, etvu maintes choses étranges, mais aucune qui le soit plus que lafaçon dont Tom gagna ce sobriquet, et avec cela sa fortune. Car jeme trouvais alors avec lui.

La raconter ?

Oh, certainement, mais c’est une histoire unpeu longue, et une histoire des plus étranges. Ainsi doncremplissez de nouveau votre verre, et allumez un autre cigare,pendant que je tâcherai de la dévider.

Oui, c’est une histoire fort étrange, et quilaisse bien loin certains contes de fées que j’ai entendus.

Et pourtant elle est vraie, Monsieur, vraied’un bout à l’autre.

Il y a dans la Colonie du Cap des gens quivivent encore, qui s’en souviennent et qui vous confirmeront ce queje dis.

Le récit a été fait bien des fois autour dufeu dans les chaumières des Boers depuis l’État d’Orange jusqu’auCriqualand, oui, et aussi dans la Brousse et aux Champs dediamants.

J’ai pris des manières assez rudes, Monsieur,mais j’ai été inscrit jadis à Middle Temple, et j’ai fait mesétudes pour le Barreau.

Tom – c’est tant pis pour moi – fut un de mescondisciples, et nous avons fait une rude noce pendant ce temps-làde sorte que nos finances allaient se trouver à sec.

Nous fûmes obligés de laisser là nosprétendues études, et de voir s’il n’y aurait point quelque partdans le monde un pays où deux jeunes gaillards aux bras vigoureux,à la constitution saine, pourraient faire leur chemin.

En ce temps-là, le courant de l’émigrationcommençait à peine à dévier du côté du l’Afrique.

Nous pensâmes donc que le meilleur parti àprendre était d’aller là-bas, dans la colonie du Cap.

Donc, pour couper au plus court, nous nousembarquâmes, et nous débarquâmes au Cap, avec un capital de moinsde cinq livres, et alors nous nous séparâmes.

On tenta la chance dans bien des directions,l’on eut des hauts et des bas, mais au bout du compte, quand lehasard, après trois ans, eut amené chacun de nous dans le hautpays, où l’on se rencontra de nouveau, j’ai le regret de dire quenous étions dans une situation aussi embarrassée qu’à notre pointde départ.

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