SCÈNE XIII
ORLEBAR, MADGE, BRIBB
BRIBB, entrant rapidementpar la fenêtre. – Il est parti ?
ORLEBAR, d’une voixsourde. – Oui.
BRIBB. – Il n’a pas leslettres puisque tu n’as pas sifflé ? Orlebar fait signeque non d’un geste abattu. Bribb le regarde d’un air un peu ahuriet se tourne vers Madge. Pourquoi James fait-il cette tête, siSherlock Holmes a manqué son coup ?
MADGE. – Il avait réussi,Bribb. Il tenait les lettres. Mais il les a rendues à cettefille.
BRIBB. – Pas possible !Madge fait un signe affirmatif. Alors, c’est elle qui lesa ? … Même signe de Madge. Eh bien, qu’est-ce quevous attendez ?… Dépêchons-nous de les lui reprendre avantqu’elle ait eu le temps de les cacher encore. Il fait un pasvers l’escalier.
MADGE. – Impossible !Sherlock Holmes la protège… Il a dit qu’il nous verrait, qu’il nousentendrait.
BRIBB, haussant lesépaules. – Quelle bêtise ! Se tournant versOrlebar. Voyons, vas-tu prendre une occasion commecelle-là !
ORLEBAR, prenantbrusquement son parti. – Non ! Tu as raison ! Cegaillard-là ne se paiera pas ma tête… Viens !
MADGE. – N’y va pas,Jim !
ORLEBAR. – Laisse-moitranquille ! Bribb a raison; c’est la seule chance qu’il nousreste.
BRIBB. – Parbleu !
Au moment où Bribb et Orlebar vonts’engager dans l’escalier, trois coups retentissants, solennels,séparés par un assez long intervalle, semblant frapper sous leplancher même du salon, ébranlent toute la maison. Les troispersonnages s’arrêtent interdits et effarés, surtout en voyantsurgir devant eux, sur le palier du premier étage, Sherlock Holmesqui descend lentement l’escalier.
HOLMES, répétant lesparoles prononcées par lui en sortant. -… À la minute où elleaura besoin de moi, je serai là… Il s’éloigne lentement par ladroite.
RIDEAU