Sherlock Holmes

SCÈNE XII

LES MÊMES, ORLEBAR, suivi de MADGE

ORLEBAR. – Eh bien, vous lesavez ces fameuses lettres ? Et vous les emportez, tout fier devotre habileté ?

HOLMES. – Vous vous trompez,mon cher monsieur. Loin d’emporter ces lettres, je suis, vous levoyez, en train de les rendre à leur légitime propriétaire.

ORLEBAR, goguenard.– Oui da ! … Eh bien ! vous avez peut-être raison,monsieur Holmes, c’est préférable pour votre sûreté.

HOLMES, le regardant enface. – Vous vous méprenez encore, monsieur Orlebar. Si jequitte votre demeure sans les lettres que j’y étais venu chercher,ce n’est pas par crainte de ce que vous pourrez penser, dire oufaire. C’est uniquement parce que ma conscience me le conseille…Il se retourne tranquillement vers Alice. Miss Brent, jeremets ceci entre vos mains. Il lui donne le paquet de lettresqu’elle saisit avec empressement. Dès qu’elle le tient elle necesse d’avoir les yeux ardemment fixés sur Holmes. Si jamaisvous changiez d’avis, si votre générosité vous inspirait le désirde rendre ces lettres à celui qui les a écrites, vous avez monadresse… Maintenant je peux vous affirmer que c’en est fini pourvous, dans cette maison, des cruautés et des persécutionsauxquelles vous étiez en butte… Vous cesserez également d’êtreséquestrée, et si vous désirez un autre asile, je me charge de voustrouver un, car il y aura désormais auprès de vous, à toute heure,des yeux pour voir et des oreilles pour entendre… Miss Brent, j’ail’honneur de vous saluer.

Alice le regarde un instant comme hésitantsur ce qu’elle doit faire. Enfin elle semble prendre son parti, et,les yeux toujours fixés sur lui, elle remonte lentement l’escalier.Orlebar fait un pas de son côté, mais il est arrêté par un regardd’Holmes. Celui-ci attend sans bouger, les yeux fixes, que la jeunefille ait disparu. Puis il regarde encore du côté où elle estpartie, se retourne enfin, prend pour la seconde fois son pardessuset son chapeau, et s’adressant à Orlebar et à Madge.

HOLMES. – Vous m’avez biencompris, monsieur Orlebar et vous aussi, madame. Vous me répondezde cette jeune fille !… Et à la minute où elle aura besoin demoi je serai là. Il sort lentement et l’on entend bientôt lebruit de la porte extérieure se refermer derrière lui.

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