La Fin de Pardaillan

Chapitre 30ODET DE VALVERT

Pendant que Perrine venait crier à l’aide près de lui et ne letrouvait pas, où était Odet de Valvert et que faisait-il ?C’est ce que nous allons dire.

Nous rappelons que Valvert s’était résigné à laisser lechevalier de Pardaillan seul dans ce cabinet obscur où il l’avaitintroduit, parce que le chevalier lui avait fait comprendre qu’ildevait se garder libre pour lui venir en aide en cas de besoin.Nous rappelons ainsi que Pardaillan, en l’éloignant, n’avaitd’autre but que l’empêcher de prendre part à une lutte qu’il savaitdevoir être mortelle et dans laquelle il se faisait scrupule del’entraîner.

Valvert avait obéi. Mais il n’avait pas été aussi complètementdupe que l’avait cru Pardaillan. En s’éloignant, il sedisait :

« Il me paraît que M. de Pardaillan ne veut pasde moi pour second. Pourquoi ? Parce que, avec cettedélicatesse qui lui est particulière, il se reprocherait comme unemauvaise action de m’entraîner à sa suite dans une lutte contre laredoutable Mme Fausta. Assurément, il se dit ques’il m’arrivait malheur, ce serait de sa faute. Et il ne se lepardonnerait pas, parce qu’il m’a en grande affection. Il neréfléchit pas que j’étais engagé dans la lutte avant notrerencontre de tout à l’heure. Il est vrai que je l’ignorais, maisj’y étais bel et bien tout de même. Car enfin, d’après tout ce queje sais de Mme Fausta, il est certain qu’en meprenant à son service à des conditions fort au-dessus de monmérite, elle avait une arrière-pensée à mon sujet. Cettearrière-pensée, toujours d’après ce que je sais d’elle, ne doit pasêtre très honorable pour moi, et le conflit n’eût pas manquéd’éclater entre elle et moi, le jour où elle se serait démasquée.M. de Pardaillan ne m’a donc pas engagé dans cette lutte.J’y suis bien pour mon propre compte, qu’il le veuille ou non. Etcomme il n’est pas dans mes habitudes de fuir le combat, j’iraijusqu’au bout, quoi qu’il en doive résulter pour moi. Et pourcommencer, maintenant que je sais à quel formidable ennemi je vaisavoir à faire, il me paraît de très bonne guerre de profiter del’occasion qui se présente pour pénétrer les desseins secrets decet ennemi. Pour cela, je n’ai qu’à faire commeM. de Pardaillan : écouter ce queMme Fausta va dire à ce gentilhomme, qui sent songrand seigneur d’une lieue, qu’elle a ramené avec elle. »

Comme Pardaillan, Valvert avait une rapidité de décisionremarquable. Et comme chez lui – toujours comme chez Pardaillan –l’exécution suivait de très près la décision, il se trouva quelorsqu’il eut achevé les réflexions que nous venons de rapporter,il se tenait déjà aux écoutes dans cette même pièce où nous l’avonsvu à la tête d’une douzaine de gentilshommes.

Odet de Valvert entendit donc la première partie de l’entretiende Fausta avec d’Angoulême. Il l’entendit jusqu’au moment où sonnom fut prononcé comme celui du nouveau Ravaillac qui se chargeaitde faire subir au jeune roi Louis XIII le sort de son père, HenriIV.

Il n’en entendit pas davantage, parce que d’Albaran quicherchait Pardaillan entra à ce moment dans la pièce où il setenait aux écoutes. Il s’en fallut même de bien peu qu’il ne se fîtprendre sur le fait. Il eut tout juste le temps de s’écarter dedeux pas de la porte. D’Albaran n’avait aucune raison de se méfierde lui. Il crut qu’il était là sur l’ordre de leur maîtresse et, entoute confiance, il lui fit part de l’événement qui se produisaitet des dispositions qu’il comptait prendre pour s’emparer del’intrus.

Valvert, comprenant de quelle utilité il pouvait être àPardaillan, offrit spontanément de prendre le commandement de latroupe qui devait être apostée en cette pièce. D’Albaran, qui nepouvait être partout à la fois, s’empressa d’accepter. Ainsi setrouve expliquée la présence de Valvert à la tête des douzegentilhommes chargés d’expédier le chevalier.

Lorsque Pardaillan était apparu avec Fausta et Charlesd’Angoulême, Valvert et ses hommes savaient déjà qu’ils n’auraientpas à intervenir, tout au moins pour l’instant. Ils l’avaientappris de la manière la plus simple et la plus naturelle : onse souvient que, dès que Fausta lui avait donné l’ordre de leséclairer jusqu’au cabinet où ils allaient se rendre, d’Albarans’était empressé d’entrouvrir une porte. C’était la porte del’antichambre où se tenait Valvert. Par cette porte entrouverte,lui et ses hommes avaient entendu les dernières paroles échangéesentre Fausta et Pardaillan.

Valvert avait donc vu sans inquiétude aucune Pardaillans’éloigner avec Fausta. Il connaissait ce cabinet de la tour rondepour avoir eu l’occasion d’y entrer plusieurs fois. Il leconnaissait, mais il était loin de soupçonner que cette pièce étaitmachinée de telle sorte qu’il suffisait d’un geste pour sedébarrasser à tout jamais de l’imprudent qui y avait été attiré.L’idée ne lui était pas venue que Fausta pouvait méditer un coup detraîtrise. On a vu qu’elle n’était pas venue non plus à Pardaillanqui, lui, était pourtant payé pour connaître Fausta.

Valvert était donc à peu près tranquille sur le sort dePardaillan. La bataille étant momentanément écartée, il se disait,non sans raison, que tout dépendait des explications qui allaientêtre échangées entre les deux ennemis. De deux choses l’une :ou ils se mettraient d’accord, et alors Pardaillan pourrait seretirer librement, ou ils ne parviendraient pas à s’entendre, etalors, comme c’était lui qui était chargé d’expédier la besogne, ilfaudrait bien qu’on vînt le chercher. Il n’avait donc qu’à attendresans inquiétude le résultat de cet entretien. C’est ce qu’ilfit.

D’Albaran, investi de toute la confiance de sa maîtresse,connaissait à merveille les mystères du cabinet de la tour du coin.De même, il connaissait tous les mystères de la redoutable demeure.Dès qu’il avait entendu l’ordre de Fausta, il avait été fixé :Pardaillan était condamné. Rien ne pouvait le sauver… à moins qu’ilne finît par se mettre d’accord avec celle qui, sans qu’il s’endoutât, tenait sa vie dans sa main. Ceci n’était guèreprobable.

Il avait donc agi en conséquence. Il était revenu dansl’antichambre et avait dit à ceux qui s’y trouvaient qu’ilspouvaient regagner leurs appartements, qu’on n’aurait plus besoind’eux pour cette nuit. Les gentilshommes, Espagnols pour laplupart, dressés, comme d’Albaran, à l’obéissance passive,s’étaient retirés aussitôt sans se permettre de demander desexplications qu’on ne leur donnait pas.

La nouvelle avait apporté un véritable soulagement à Valvert.Malgré tout, il ne s’était pas contenté de l’ordre bref du colosse.Et comme il pouvait, lui, se permettre de demander de plus amplesexplications, il ne s’était pas gêné pour le faire.

Nous avons dit que d’Albaran n’avait aucune raison de se méfierde Valvert. Cependant, il savait très bien qu’il y avait des chosesqu’on cachait soigneusement au jeune homme. Et il n’était pas hommeà trahir les secrets de ses maîtres. Il se contenta derépondre :

– Son Altesse m’a dit qu’elle avait changé d’idée au sujetde ce gentilhomme. Je n’en sais pas plus.

Et il s’était éclipsé.

Valvert avait fait comme les autres ; il était rentré dansson appartement. Une fois qu’il y fut, il se souvint à propos quecet appartement était situé précisément sur le chemin du fameuxcabinet rond. Pardaillan, pour gagner la sortie de l’hôtel, étaitforcé de passer devant la porte de Valvert. Si tranquille qu’ilfût, le jeune homme se dit qu’il le serait davantage encore quandil aurait vu de ses propres yeux Pardaillan passer devant sa porte.Cette idée fit que, au lieu de se coucher, il vint se mettre auxaguets derrière la porte.

Une heure s’écoula dans cette fastidieuse faction qu’ils’imposait sans trop savoir pourquoi. Dans le couloir qui passaitdevant sa porte, il ne perçut aucun bruit. Il se dit :

« Malepeste, il paraît qu’ils en ont long à seraconter !… »

Une autre heure passa, et rien de nouveau ne se produisit. Cettefois, il commença à s’agiter. Il trouvait que l’entretien seprolongeait d’une manière anormale. Il sentit une inquiétude vagues’insinuer en lui. Il flairait d’instinct quelque chose de louche.Il lui semblait que, raisonnablement, cet entretien devait êtreterminé depuis longtemps. Et cependant il était sûr que personnen’était passé devant sa porte. Alors, pour la première fois, cetteidée très simple lui vint :

« Pardieu, il doit y avoir un chemin secret, plus court,probablement, par où on aura fait sortirM. de Pardaillan ! »

Ayant trouvé cette explication rassurante, il voulut en avoir lecœur net. Il ouvrit sans bruit sa porte, et se glissa dans lecouloir. Dans l’obscurité, étouffant le bruit de ses pas, il alladroit au cabinet. Il s’arrêta devant la porte de la pièce quiprécédait ce cabinet et il hésita :

« M. d’Albaran doit se tenir de garde derrière cetteporte. Que lui dirai-je pour expliquer ma venue ici, à pareilleheure ? »

Cette hésitation ne dura pas longtemps. Il ouvrit résolument laporte et entra. La porte du cabinet rond était entrouverte. Leslumières brûlaient encore dans ce cabinet et leur reflet éclairaitsuffisamment l’espèce d’antichambre dans laquelle il venait depénétrer. D’abord Valvert constata avec satisfaction quel’antichambre était déserte. Ensuite, il découvrit du premier coupd’œil une étroite petite porte ouverte dont il n’avait jamaissoupçonné l’existence. Il fut fixé.

« J’en étais sûr ! se dit-il.M. de Pardaillan est sorti par là. »

Il se sentait rassuré maintenant. Il souriait. Machinalement sesyeux se portèrent sur ce rai lumineux qui jaillissait del’entrebâillement de la porte. Il tendit l’oreille de ce côté.Aucun bruit ne sortait du cabinet qui, assurément, étaitdésert.

Les craintes vagues de Valvert s’étaient dissipées. Il étaitsûr, absolument sûr, que Pardaillan était sorti par cette portesecrète qu’il venait de découvrir. Il devait même être loinmaintenant. Il aurait pu se retirer tout à fait rassuré. C’étaitbien son intention en effet. Et cependant, obéissant à uneimpulsion irraisonnée, il alla à cette porte entrebâillée et jetaun coup d’œil à l’intérieur de la pièce.

Et il demeura cloué sur place, livide, sentant ses cheveux sedresser sur sa tête. Le cabinet rond était désert cependant. Maisvers le milieu du plancher béait un trou rond, de la dimension àpeu près d’un puits ordinaire. C’était ce trou rond que Valvertconsidérait avec des yeux hagards. D’un bond, il fut sur le bord,se pencha, écouta, regarda.

Dans le trou, c’était le noir opaque. Impossible devoir la profondeur que pouvait avoir ce puits ; peut-être yavait-il là un abîme sans fond, peut-être n’y avait-il pas plus dequelques toises, on ne pouvait pas savoir. C’était le noir à couperau couteau et le silence absolu, angoissant. Valvert comprit tout,en un temps qui n’eut pas la durée d’un éclair. Il rugit dans sonesprit :

« M. de Pardaillan a été précipité dans ce trou…C’est le duc d’Angoulême qui est sorti par la porte secrète… Etd’Albaran, qui a laissé la porte ouverte de ce maudit cabinetéclairé, va revenir sûrement, dans un instant, remettre touteschoses en place… Si M. de Pardaillan n’est pas encoremort, tout n’est pas dit… je suis là, moi… S’ils l’ont tué,malheur !… »

Un sanglot rauque, déchirant, s’étrangla dans sa gorge. Uninstant la douleur le terrassa : une douleur poignante, commeil ne se souvenait pas d’en avoir jamais éprouvée de pareille.Cette sorte d’anéantissement fut très bref. Tout de suite ladouleur se changea en un accès de colère qui se déchaîna en luiavec une violence inouïe. Et il gronda sourdement :

– Ah ! les scélérats, ils me le payeront !…

D’un geste terrible, il assujettit le ceinturon. Et convulsé,hérissé, effrayant, d’un pas rude, sans la moindre précaution, ilmarcha droit à la porte secrète. Que voulait-il ? Savoir siPardaillan était mort ou vivant. S’il était vivant, le sauver àtout prix. S’il était mort, le venger. Voilà ce qu’il voulait. Etcela, il le savait très bien. Comment s’y prendrait-il pouratteindre son but ? Cela, il n’en savait absolument rien.

Il allait au-devant de d’Albaran sans réfléchir, uniquementparce qu’il sentait que d’Albaran savait, lui, et qu’il fallait lefaire parler. Puisqu’il pensait que d’Albaran allait venir remettretout en place – et il ne se trompait pas d’ailleurs –, il auraitaussi bien pu l’attendre où il était. Cela eût infiniment mieuxvalu pour toutes sortes de raisons. Mais il ne raisonnait pas en cemoment. Il éprouvait l’irrésistible besoin d’agir, et il allait del’avant.

Dès qu’il se fut mis en mouvement, le sang-froid lui revint.Alors il put raisonner. Il avait descendu plusieurs marches d’unescalier très étroit, construit dans l’épaisseur de la maçonnerie.Il les avait descendues dans l’obscurité, sans songer à étouffer lebruit de ses pas. Dès qu’il se mit à raisonner, il s’arrêta. Iltendit l’oreille, se pencha dans le noir. Il demeura ainsiimmobile, un assez long moment, regardant, écoutant,réfléchissant.

Le résultat de ses réflexions fut qu’il esquissa un mouvement deretraite. À ce moment, il aperçut au-dessous de lui un pointlumineux qui montait : évidemment, c’était d’Albaran quiremontait. Dans l’ombre, il eut un sourire menaçant, et tout desuite, le plan d’action se dressa dans son esprit :

« Je remonte là-haut, se dit-il, je l’attends derrière laporte, je l’étourdis d’un coup de poing… et il faudra bien,ensuite, qu’il parle, qu’il me conduise au fond de ce puits où ilsont précipité M. de Pardaillan. »

À reculons, il se mit à remonter, suivant des yeux la faiblelueur qui, au-dessous de lui, s’élevait lentement. Et tout à coup,la lueur s’arrêta. Un murmure de chuchotements parvintdistinctement jusqu’à lui. Il étouffa un cri de joie :

« C’est la voix de Mme Fausta !…Ah ! ventrebleu, à nous deux, Faustad’enfer !… »

Il redescendit avec précaution les marches qu’il venait deremonter. Au fur et à mesure qu’il descendait, les voix luiparvenaient plus nettes. Il put entendre très bien. Et voici cequ’il entendit :

– Le duc ? interrogeait Fausta.

– Parti, madame, répondait d’Albaran.

– Seul ?

– Oui. Il a refusé l’escorte que je lui offrais.

– Il est brave… comme tous les Valois… Cependant sonexistence m’est infiniment précieuse, à moi, et les rues ne sontpas sûres, la nuit surtout. J’espère que tu as pris tesprécautions ?

– Quatre hommes à moi le suivent pas à pas et veillerontsur lui sans qu’il s’en doute.

– Bien… T’a-t-il parlé de Pardaillan ?

– Oui, madame. Il le croit mort. Et je dois dire qu’ilparaît très affecté de cette mort.

– Cela passera… Tu n’as rien dit qui soit de nature à ledétromper ?

– Je m’en suis bien gardé ! D’autant plus que si lesire de Pardaillan n’est pas encore mort, il le sera bientôt.

Ici, il y eut un silence. Fausta réfléchissait sans doute. Surles marches de l’escalier, Valvert s’était arrêté. Ilrayonnait :

« Il n’est pas mort ! Tout va bien !… Si je nesuis pas le dernier des pleutres et des ânes bâtés, il ne mourrapas bientôt comme le dit ce d’Albaran de malheur, que la peste lemange, il sortira d’ici avec moi, bien vivant… »

Fausta reprit :

– Tu remontes là-haut ?

– Oui, madame, répondit d’Albaran. Après j’irai ouvrirl’écluse qui permet d’inonder le caveau où se trouveM. de Pardaillan.

Il y eut un nouveau silence. Souple, léger, silencieux, Valvertse remit à descendre en mâchonnant furieusement entre lesdents :

« Comment, il veut le noyer !… Ah !sacripant ! Attends un peu je vais te l’ouvrir, moi,l’écluse !… Je vais te l’ouvrir à coups de poignard dans tonénorme bedaine d’outre d’Espagne !… »

– Non, prononça brusquement Fausta, je ne veux pas de cettemort hideuse pour lui… Pardaillan mérite mieux vraiment.

« Tiens, tiens, s’émerveilla Valvert, est-ce que latigresse songerait à lâcher sa proie ?… » Non, Fausta n’ysongeait pas. Déjà elle continuait :

– La mort qui convient à un brave comme lui, c’est la mortpar le fer : un bon coup de pointe en plein cœur, voilà ce quiconvient à un preux comme lui.

« À la bonne heure, railla Valvert,Mme Fausta vous assassine, c’est vrai. Du moins,n’est-ce pas sans vous couvrir de fleurs et sans vous pleurer… Car,le diable m’emporte si on ne dirait pas qu’il y a des sanglots danssa voix. »

Et c’était exact : la voix de Fausta semblait mouillée delarmes pendant qu’elle achevait :

– Ce coup, droit au cœur, c’est toi qui iras le lui donner,d’Albaran…

– Bien, madame.

– Mais Pardaillan est armé… Quelle que soit ta force,vois-tu, d’Albaran, je ne voudrais pas te voir te mesurer avec lui.Pardaillan est le seul homme au monde qui soit plus fort que toi…Tais-toi, d’Albaran, tu ne connais pas Pardaillan… Moi, je leconnais. Et si je te dis qu’il est plus fort que toi, c’est qu’ill’est.

– Que faudra-t-il faire alors ?

– Demain matin, tu descendras un déjeuner à Pardaillan…J’entends qu’il soit traité magnifiquement, comme il mérite del’être… Je veux pour lui un repas copieux et délicat. Les mets lesplus choisis, avec les vins les plus vénérables. Tu m’entends,d’Albaran ?

– J’entends, madame.

– Tu mélangeras un narcotique à son vin… Et quand ildormira… Tu iras faire en sorte qu’il ne se réveille jamaisplus.

Maintenant Valvert s’était arrêté encore une fois. Et cettefois, il ne redescendit plus. Au contraire, il remonta tout à fait,et prit le chemin de son appartement. Il ne se coucha pas tout desuite cependant. Il se tint aux écoutes derrière sa porte. Au boutd’une dizaine de minutes, il entendit un pas lourd dans le couloir.Il entrebâilla légèrement sa porte. Il reconnut d’Albaran quivenait de passer et qui, son flambeau à la main, s’éloignait de sonpas pesant et tranquille.

Alors seulement, il se déshabilla en un tour de main et seglissa entre les draps de son lit. Quelques minutes plus tard, ildormait à poings fermés, de ce sommeil robuste que l’on a à vingtans.

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