La Fin de Pardaillan

Chapitre 41L’ALGARADE DE LA RUE DE LA COSSONNERIE

Trois jours passèrent. Valvert avait réintégré son logis de larue de la Cossonnerie. Il va sans dire que Landry Coquenard l’yavait suivi. Tous les jours, Valvert venait voir Pardaillan.

Après cette visite qui se prolongeait plus ou moins, il partaitet faisait de longues courses dans Paris, soit seul, soit suivi deLandry.

Où allait-il ainsi ? Le plus souvent il allait rôder auxalentours du Louvre. Le Louvre, où se trouvait sa bien-aimée. Il lepensait du moins et Pardaillan le croyait aussi. C’était uneimprudence folle qu’il commettait là : à chaque instant, ilrisquait de se heurter à Concini et à ses spadassins. Il le savaitbien. Mais c’était plus fort que lui : il fallait qu’il s’envînt respirer un peu de l’air que respirait sa Florence. Encoreheureux que l’idée ne lui fût pas venue de pénétrer dans le Louvremême, pour tâcher d’approcher plus près encore d’elle, de la voir,de lui parler. Il n’aurait pas su résister à cette tentation.

Heureusement, il n’y pensa pas. Il ne pensa pas davantage qu’ileût été on ne peut plus facile d’entrer dans la royale demeure,puisque le roi lui avait donné l’assurance qu’il n’aurait qu’à direson nom, pour être aussitôt admis en présence de sa royalepersonne, « en quelque maison royale que ce fût ».

Pour l’instant, il se contentait de tourner autour du Louvre,dans l’espoir d’apercevoir à une fenêtre, ne fût-ce qu’une seconde,celle qu’il aimait. Espoir fallacieux qui, jusqu’à ce jour, nes’était pas réalisé.

Il convient de dire que, pour accomplir cette bravade folle quipouvait lui coûter cher, il avait tout de même consenti à prendrecertaines précautions, soit cacher son visage dans les plis dumanteau. Encore faut-il ajouter qu’il n’avait pris cette précautionque sur les instances pressantes de Landry Coquenard qui, en voyantoù son maître le conduisait, s’était mis à pousser des hurlementsde terreur. Maintenant, il en avait pris l’habitude et c’étaitmachinalement qu’il ramenait les pans du manteau sur le visage. Aureste, il s’était rendu compte que la précaution n’était pasinutile : à diverses reprises, il avait rencontré les gens deConcini se rendant au Louvre ou en sortant ; et ils avaientpassé près de lui sans le charger, ce qu’ils n’auraient pas manquéde faire, s’ils l’avaient reconnu.

Quant à Pardaillan, lui aussi, il passait son temps à battre lesquatre coins de Paris, tout seul. Il est évident qu’il cherchaitquelque chose ou quelqu’un. Cherchait-il la petite Loïse ?Nous pouvons dire non en toute assurance. Pardaillan avait dit àFausta qu’il ne la chercherait pas. On peut croire qu’il n’avaitpas parlé ainsi à la légère. Il savait très bien ce qu’ildisait.

D’autre part, nous savons qu’il tenait toujours sespromesses.

Et cela n’est pas aussi extraordinaire qu’on pourrait le croireau premier abord, pour cette excellente raison qu’il ne promettaitjamais que ce qu’il était absolument sûr de tenir. Pardaillan avaitpromis de ne pas chercher sa petite-fille ; donc il était sûrqu’il n’avait pas besoin de la chercher. Et s’il n’avait pas besoinde la chercher, il est clair qu’il ne perdait pas son temps à lefaire.

Alors, qui cherchait-il donc ? C’est ce que nous auronsl’occasion d’apprendre bientôt. Pour l’instant, il nous suffit dedire ceci.

Dans cette nouvelle et certainement dernière lutte qu’ilentreprenait contre Fausta, l’unique terreur (le mot ne nous paraîtpas trop fort) de Pardaillan était de voir son fils Jehan venir sejeter dans la mêlée.

Il savait très bien que son fils n’hésiterait pas un instant etviendrait se mettre à son côté.

Mais cette idée de voir le fils lutter contre sa mère dans unelutte qui pouvait et qui devait être mortelle pour l’un des deuxadversaires, cette idée lui était insupportable.

La chance voulait que Jehan de Pardaillan se trouvât dans sesterres, à Saugis près de sa femme, Bertille, malade. La crainte dePardaillan était de voir Jehan tomber sur lui à l’improviste.

Pour parer à cette catastrophe, Pardaillan avait envoyéEscargasse à Saugis.

Escargasse était chargé de rassurer son maître et ami et de luiannoncer que M. le chevalier partait pour un lointain voyagedans lequel ils allaient, lui et Gringaille, l’accompagner, attenduqu’il était question de la petite demoiselle Loïse que M. lechevalier avait bon espoir de retrouver.

Escargasse, stylé par Pardaillan, s’était si adroitementacquitté de sa mission que Jehan n’avait rien soupçonné et étaitresté près de sa femme. Il était revenu le lendemain matin rendrecompte à M. le chevalier.

Maintenant, Pardaillan était tranquille : il était bien sûrque Jehan ne viendrait pas à Paris puisqu’il savait que son pèren’y était plus.

Après avoir rendu compte et reçu des compliments mérités,Escargasse avait déposé sur la table un sac ventru, qui avait renduun son argentin fort agréable, en disant :

– De la part de M. le marquis pour les frais de routede M. le chevalier. Et quand ces cinq cents pistoles serontmangées, il n’y aura qu’à faire signe pour en faire venird’autres.

Et avec orgueil :

– Ah ! vaï, nous sommes riches. Dieu merci !

Avec un sourire de satisfaction, Pardaillan avait raflé le sac,l’avait soupesé un instant et était allé incontinent l’enfermer aufond d’un coffre en murmurant :

– Voici un argent qui arrive fort à propos. Diantre soit demoi, je n’avais pas pensé à cette question d’argent qui a bien sonimportance, pourtant !… Heureusement que Jehan, qui me connaîtbien, y a pensé, lui.

Mais aussitôt après avoir enfoui le sac, il le tira de sacachette, en sortit un nombre assez respectable de pièces qu’ilenferma dans une bourse, et le remit ensuite à sa place. La boursepleine à la main, il revint s’asseoir en face d’Escargasse. Et desa voix brève :

– Prends ceci et écoute-moi, dit-il en lui tendant labourse. Escargasse obéit : il prit la bourse et écoutaPardaillan qui parla assez longtemps. Ensuite de quoi Escargasse seremit en selle et partit. Il sortit de Paris et, sans trop sepresser, en homme qui voyage pour son plaisir, il se lança sur laroute d’Orléans.

Nous ne savons pas au juste où se rendait ainsi Escargasse surl’ordre de Pardaillan. Mais nous savons que la route d’Orléansétait également la route du Midi… de l’Espagne. Or, Escargasse, ensa qualité de Méridional, n’était pas plus embarrassé de se fairecomprendre en espagnol ou en italien, qu’en provençal, en gascon ouen français.

Pour ce qui est de Gringaille, qui était Parisien, lui, pendantqu’Escargasse se rendait à Saugis, il s’était rendu rueSaint-Nicaise, où se trouvait l’hôtel de Sorrientès… la demeure deFausta. Tous les matins, il se rendait là, et tous les soirs ilvenait rendre compte à M. le chevalier de ce qu’il avait vu etentendu. Il s’y rendait sous des déguisements variés et il savaitsi bien se rendre méconnaissable que Valvert l’avait rencontréplusieurs fois et ne l’avait pas reconnu.

Ainsi, comme on le voit, Pardaillan ne demeurait pas inactif, etil est probable qu’il préparait un de ces coups que Faustasentirait quand il s’abattrait sur elle. On remarquera qu’iln’employait pas Valvert. C’est que le concours du jeune homme nelui était pas indispensable pour l’instant. Et puis, il le savaitamoureux, et Pardaillan, qui avait toutes les délicatesses ettoutes les indulgences, se faisait un scrupule de le distraire deses amours durant les quelques instants de répit que leurs ennemisleur laissaient.

Car Pardaillan savait très bien que cette tranquillité quidurait depuis trois jours ne pouvait plus durer longtempsmaintenant. Et c’est ce qu’il disait à Odet de Valvert quis’étonnait de cette inaction prolongée de Fausta et de Concini.

– Tenez pour certain, lui disait-il, qu’ils ne nousoublient pas et ne s’endorment pas. Ils machinent leur petiteaffaire et quand ils seront prêts, bientôt, je pense, ilsfrapperont. À nous d’être prêts à parer le coup quand il nous seraporté.

– On tâchera de parer, avait répondu Valvert de son petitair tranquille qui ne trompait pas Pardaillan, lequel leconnaissait à merveille, puisque c’était lui qui l’avait formé.

Nous devons dire que Pardaillan ne se trompait pas. Fausta etConcini ne demeuraient pas plus inactifs que lui. Fausta avait mêmeeu cette idée de s’allier momentanément avec Concini contrePardaillan. Et elle était allée voir le favori.

Elle n’avait pas eu trop de peine à le décider, Concini étantpresque plus enragé contre Pardaillan que contre Valvert. Et cen’est pas peu dire. De cette entente tout à fait provisoire – il nepouvait en être autrement, puisque chacune des deux parties gardaitson arrière-pensée qu’elle s’était efforcée de dissimuler à l’autre–, de cette entente, il était résulté que Fausta, Léonora (quiavait assisté à l’entretien) et Concini paraissaient maintenant lesmeilleurs amis du monde.

Il en était résulté aussi que Concini et Léonora avaientaussitôt conduit Fausta au Louvre et lui avaient fait obtenirséance tenante une audience particulière de la reine régente,audience à laquelle ils avaient assisté, comme de juste.

Marie de Médicis, comme Léonora, avait une grande admiration,qui n’allait pas sans un vague sentiment de crainte, pour sacompatriote, la princesse Fausta. Elle l’avait très bienaccueillie. D’autant mieux accueillie que, laissée dans l’ignorancedes dessous secrets de cette alliance, elle croyait que Faustavenait lui rendre un service appréciable et purementdésintéressé.

Fausta tenait à plaire. Elle se mit en frais. Elle déployatoutes les ressources de sa puissance de séduction qui étaitirrésistible quand elle le voulait bien. Et elle fit la conquête decette femme superficielle et – disons-le – d’esprit plutôt borné,qu’était Marie de Médicis. Elle la subjugua d’autant mieux queLéonora et Concini qui avaient besoin d’elle, qui se croyaientassez forts pour l’évincer quand elle les aurait servis, Léonora etConcini la laissèrent faire, l’appuyèrent même de leur mieux.

Il en résulta ce que Fausta avait voulu : ce fut elle quiprit la direction de cette espèce de conseil secret qu’ils tenaientà eux quatre, et ce fut elle qui dicta les mesures qu’il luiconvenait de voir prendre. Et elle le fit avec tant d’habileté etde délicatesse que Léonora – qui était la seule qui fût de force àlui tenir tête –, Léonora elle-même fut dupe. Elle put croire queces mesures avaient été prises par eux, alors qu’elles leur avaientété suggérées par Fausta.

En sorte que lorsqu’ils se séparèrent, ils étaient tous lesquatre enchantés les uns des autres et, ce qui n’était pas pourdéplaire à Fausta, bien au contraire, Marie de Médicis ne voyaitplus que par les yeux de la duchesse de Sorrientès. Car,officiellement, Fausta n’avait pas d’autre nom.

Donc, pour revenir à notre point de départ, trois jourss’étaient écoulés pendant lesquels ni Fausta, ni Concini n’avaientdonné signe de vie. Le quatrième jour, en rentrant d’une de cesmystérieuses courses qu’il faisait dans Paris, Pardaillan trouvachez lui un billet qu’il ouvrit en toute hâte, ayant reconnul’écriture de Valvert.

Le billet disait ceci :

« Je vous attends chez moi. Venez, monsieur, de touteurgence. »

Pardaillan avait au côté sa bonne rapière. Il glissa un solidepoignard dans son pourpoint, prit, à tout hasard, une bourseconvenablement garnie, et partit aussitôt pour la rue de laCossonnerie.

Cette rue de la Cossonnerie que, nous croyons l’avoir dit, lesvieux plans de Paris désignent sous le nom de la Cochonnerie, commepresque toutes les rues qui avoisinaient les Halles, tirait son nomdu genre de commerce qui y dominait.

La rue de la Cossonnerie était, en majeure partie, habitée pardes cossonniers qui y tenaient leur marché. Qu’était-ce qu’un« cossonnier » ? Un marchand de volailles.

Au moment où Pardaillan y arriva, il faut croire que ce marchédes « cossonniers » battait son plein, car la foule desacheteurs y était considérable. Si Pardaillan avait été moinspréoccupé par le billet laconique et quelque peu inquiétant deValvert, il n’aurait pas manqué d’être frappé des allures loucheset des mines patibulaires de nombre de ces amateurs de volaille quiencombraient la rue. Cela n’eût pas manqué de lui donner àréfléchir.

Et nul doute qu’il n’eût fait demi-tour, séance tenante, quitteà envoyer un garçon de son auberge s’informer au logis deValvert.

Mais Pardaillan était préoccupé, il ne fit pas attention à cemarché qu’il connaissait trop bien puisqu’il habitait à deux pas delà. Il s’engouffra dans l’allée et grimpa lestement les étages. Laclé était sur la porte du logement de Valvert. Cela n’était paspour le surprendre puisqu’il était mandé « de touteurgence ».

Il tourna la clé et se précipita à l’intérieur.

Valvert se trouvait là. Il était seul. Il se promenait avecagitation, allant de la porte à la lucarne. Dès qu’il aperçut lechevalier, il s’écria :

– Enfin, monsieur, vous voilà ! Depuis deux heures jeme ronge les sangs d’impatience et d’inquiétude à vousattendre !

– Que se passe-t-il donc ? demanda Pardaillan.

– Comment-ce qui se passe ! s’éberlua Valvert, mais,monsieur, j’attends que vous me le disiez !…

Pardaillan le fixa de son œil étincelant.

Il vit qu’il avait l’air de tomber de la lune. Il fronça lesourcil, et de cet air froid qu’il prenait quand il sentait que labataille était imminente :

– Voilà qui est particulier ! fit-il. Vous me mandez,j’accours en toute hâte, je vous demande ce qu’il y a et vous meretournez la question !

– Je ne vous ai pas mandé, monsieur, protesta Valvert deplus en plus ébahi. C’est vous, au contraire, qui m’avez ordonné devous attendre ici et de n’en plus bouger que vous ne soyez venu mevoir.

Si Valvert semblait aller d’ébahissement en stupéfaction,Pardaillan, par contre, avait déjà retrouvé ce sang-froid spécialqui ne l’abandonnait jamais dans l’action. Il commençait àentrevoir la vérité, lui. Il comprît d’instinct que ce n’était pasle moment de s’attarder. Très calme, très maître de lui, ilinterrogea :

– Répondez-moi brièvement. Et répondez sans questionnervous-même : Où, quand, comment vous ai-je ordonné dem’attendre chez vous et de n’en pas bouger que je ne sois venu vousvoir ?

– Ici. Il y a deux heures environ. Par un billet que j’aitrouvé sur ma table, répondit laconiquement Valvert.

– Montez-moi ce billet.

– Le voici.

Et Valvert alla chercher sur le meuble où il l’avait déposé lebillet qu’il tendit à Pardaillan. Celui-ci le prit et le parcourutdes yeux.

– C’est si bien mon écriture, dit-il, que je m’y seraislaissé prendre moi-même. Mais écoutez bien ceci, Odet : je nesuis pas venu ici en votre absence, comme le dit ce billet. Cebillet, ce n’est pas moi qui l’ai écrit. Pas plus que vous n’avezécrit, vous, cet autre billet que j’ai reçu, moi.

En disant ces mots, Pardaillan sortait de sa poche le billetqu’on lui avait remis au Grand Passe-Partout et le tendità Valvert. Et, comme Pardaillan, le jeune homme s’écria :

– C’est tout à fait mon écriture.

– Parbleu ! puisque je n’ai pas eu l’ombre d’unsoupçon.

– Mais je ne vous ai pas écrit, monsieur ! Qu’est-ceque cela signifie ?

– Cela signifie, expliqua froidement Pardaillan, qu’onvoulait nous voir réunis tous les deux ici ! Cela signifiequ’il y a de la Fausta là-dessous !

Et assujettissant la rapière d’un geste vif, de sa voix debataille :

– Déguerpissons, Odet. Le plafond va s’écrouler sur nostêtes, le plancher va s’effondrer et nous engloutir, la maison vasauter ou flamber, que sais-je !… Déguerpissons au plus vite,et fasse le ciel qu’il ne soit pas trop tard déjà !…

Ils se ruèrent dans l’escalier qu’ils dégringolèrent en trombe.Valvert, dès l’instant où il s’était trouvé lancé dans l’action,avait instantanément retrouvé ce sang-froid qui le faisait toutpareil à Pardaillan… Pardaillan à vingt ans. Ils descendirent doncen tempête. Mais comme ils avaient leur sang-froid tous les deux,ils mesuraient leurs bonds de manière à faire le moins de bruitpossible. Malgré tout, cela n’allait pas aussi silencieusementqu’ils l’eussent voulu. Quelqu’un, au-dessous d’eux, les avaitentendus. Une voix essoufflée cria, hurla plutôt :

– Ne sortez pas, par le tonnerre de Dieu !

Ils s’arrêtèrent net.

– C’est toi, Landry ? cria Valvert en se penchant surla rampe.

– Oui, monsieur, répondit Landry Coquenard, car c’étaitbien lui. Et il ajouta :

– Remontez, monsieur, remontez. Il est trop tard.Pardaillan avait étudié Landry Coquenard de son coup d’œil sûr. Etil faut croire que cette étude n’avait pas été à son désavantage,car il n’eut pas une seconde d’hésitation :

– Remontons, dit-il.

– Et faites vite, ventre de Dieu ! recommanda Landry,comme s’il avait entendu.

Ils remontèrent les marches quatre à quatre et, cette fois sansse soucier de faire du bruit. Ils arrivèrent sur le palier. LandryCoquenard les rejoignit. Ils rentrèrent dans le logement.

Mais Pardaillan, qui pensait à tout, avant d’entrer, sortit laclef de la serrure, la mit à l’intérieur et ferma la porte à doubletour. Après quoi il étudia la porte. Un coup d’œil lui suffit.

– Elle ne supportera pas quatre coups, se dit-il enétouffant un soupir de regret.

Il ne s’en occupa plus. Il écouta ce que disait Landry Coquenardrépondant à une question de Valvert.

– Monsieur, jusqu’à la rue du Marché-aux-Poirées[8] , la rue est barrée par les archerscommandés par le grand prévôt en personne, M. Louis Séguier.La rue Saint-Denis est barrée par d’autres archers commandés parles deux lieutenants du prévôt, MM. Ferraud et Lefour. Ilssont bien une cinquantaine de chaque côté. Essayer de passer seraitpure folie. Nous n’avons pas d’autre ressource que de fuir par lafenêtre, quitte à nous rompre les os si nous trébuchons où si nousavons le vertige.

– Voyons cette fenêtre, dit Pardaillan.

Il alla à la lucarne, qui était ouverte. Odet et Landry lesuivirent. Tous les trois regardèrent en évitant de se montrer. EtPardaillan fit entendre un long sifflement d’admiration.

– Concini… et Rospignac !… devant la porte de lamaison !… indiqua Valvert.

– Roquetaille et Longval, et toute la meute des ordinaires,désigna Landry Coquenard dont la rancune féroce ne désarmaitpas.

– Le comte d’Albaran, qui représente ici Fausta, dit à sontour Pardaillan avec un rire silencieux. C’était vrai, parmalheur.

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