Joseph Balsamo – Tome IV (Les Mémoires d’un médecin)

Chapitre 21La consultation

Le plus profond silence régnait dehors.

Pas un souffle de vent ne passait dans l’air, pas une voix
humaine ne retentissait ; la nature était calme.

D’un autre côté, tout le service de Trianon était
terminé ; les gens des écuries et des remises avaient regagné leurs
chambres ; la petite cour était déserte.

Andrée sentait bien au fond de son cœur quelque émotion de
l’espèce d’importance que Philippe et le médecin donnaient à cette maladie.

Elle s’étonnait bien un peu de cette singularité du retour
du docteur Louis, qui, le matin même, avait déclaré la maladie insignifiante et
les remèdes inutiles ; mais, grâce à sa candeur profonde, le miroir
resplendissant de l’âme n’était pas même terni par le souffle de tous ces
soupçons divers.

Tout à coup, le médecin, qui n’avait cessé de la regarder,
après avoir dirigé sur elle la lumière de la lampe, lui prit la main comme un
ami ou un confesseur, et non plus le pouls comme un médecin.

Ce geste inattendu étonna beaucoup la susceptible
Andrée ; elle fut un moment près de retirer sa main.

– Mademoiselle, demanda le docteur, est-ce vous qui avez
désiré me voir, ou n’ai-je cédé, en revenant, qu’au désir de votre frère ?

– Monsieur, répondit Andrée, mon frère est rentré en
m’annonçant que vous alliez revenir ; mais, d’après ce que vous m’aviez
fait l’honneur de me dire ce matin du peu de gravité de ma maladie,je n’eusse
point pris la liberté de vous déranger de nouveau.

Le docteur s’inclina.

– Monsieur votre frère, continua-t-il, paraît très emporté,
jaloux de son honneur, et intraitable sur certaines matières ;voilà sans
doute pourquoi vous avez refusé de vous ouvrir à lui ?

Andrée regarda le docteur comme elle avait regardé Philippe.

– Vous aussi, monsieur ? dit-elle avec une suprême
hauteur.

– Pardon, mademoiselle, laissez-moi achever.

Andrée fit un geste qui indiquait la patience, ou plutôt la
résignation.

– Il est donc naturel, continua le docteur, qu’en voyant la
douleur et qu’en pressentant la colère de ce jeune homme, vous ayez obstinément
gardé votre secret ; mais vis-à-vis de moi, mademoiselle, de moi qui suis,
croyez-le bien, le médecin des âmes autant que celui du corps, de moi qui vois
et qui sais, de moi qui, par conséquent, vous épargne la moitié du pénible
chemin des révélations, j’ai le droit d’attendre que vous soyez plus franche.

– Monsieur, répondit Andrée, si je n’avais vu le visage de
mon frère s’assombrir et prendre le caractère d’une véritable douleur, si je ne
consultais votre extérieur vénérable et la réputation de gravité dont vous
jouissez, je croirais que vous vous entendez tous deux pour jouer une comédie à
mes dépens, et pour me faire prendre, à la suite de la consultation, par suite
de la peur que vous m’auriez faite, quelque médecine bien noire et bien amère.

Le docteur fronça le sourcil.

– Mademoiselle, dit-il, je vous en supplie, arrêtez-vous
dans cette voie de dissimulation.

– De dissimulation ! s’écria Andrée.

– Aimez-vous mieux que je dise d’hypocrisie ?

– Mais, monsieur, s’écria la jeune fille, vous
m’offensez !

– Dites que je vous devine.

– Monsieur !

Andrée se leva ; mais le docteur la força doucement à
se rasseoir.

– Non, continua-t-il, non, mon enfant, je ne vous offense
pas, je vous sers ; et, si je vous convaincs, je vous sauve !… Ainsi,
ni votre regard courroucé, ni l’indignation feinte qui vous anime,ne me feront
changer de résolution.

– Mais que voulez-vous, qu’exigez-vous, mon Dieu ?

– Avouez, ou, sur mon honneur, vous me donnerez de vous une
misérable opinion.

– Monsieur, encore une fois, mon frère n’est point là pour
me défendre, et je vous dis que vous m’insultez, et que je ne comprends pas, et
que je vous somme de vous expliquer clairement, nettement, à propos de cette
prétendue maladie.

– Pour la dernière fois, mademoiselle, reprit le docteur
étonné, voulez-vous m’épargner la douleur de vous faire rougir ?

– Je ne vous comprends pas ! je ne vous comprends
pas ! je ne vous comprends pas ! répéta trois fois Andrée regardant
le docteur avec des yeux étincelants d’interrogation, de défi et presque de
menace.

– Eh bien, moi, je vous comprends, mademoiselle : vous
doutez de la science, et vous espérez cacher votre état à tout le monde ;
mais, détrompez vous, d’un seul mot j’abattrai tout votre orgueil : vous
êtes enceinte !…

Andrée poussa un cri terrible et tomba renversée sur le
sofa.

Ce cri fut suivi d’un bruit de porte violemment poussée, et
Philippe bondit au milieu de la chambre, l’épée au poing, l’œil sanglant, les
lèvres tremblantes.

– Misérable ! dit-il au docteur, vous mentez.

Le docteur se tourna lentement vers le jeune homme, sans
avoir quitté le pouls d’Andrée, qui palpitait demi-morte.

– J’ai dit ce que j’ai dit, monsieur, répliqua le docteur
avec mépris, et ce n’est point votre épée, nue ou au fourreau, qui me fera
mentir.

– Docteur ! murmura Philippe en laissant tomber son
épée.

– Vous avez désiré que je contrôlasse, par une seconde
épreuve, mon premier examen ; je l’ai fait : maintenant,la certitude
est fondée, acquise, rien ne me l’arrachera du cœur. Je le regrette vivement,
jeune homme ; car vous m’avez inspiré autant de sympathie que cette jeune
fille m’inspire d’aversion par sa persévérance dans le mensonge.

Andrée demeurait immobile ; mais Philippe fit un
mouvement.

– Je suis père de famille, monsieur, continua le docteur, et
je comprends tout ce que vous pouvez, tout ce que vous devez souffrir. Je vous
offre donc mes services, comme je vous promets ma discrétion. Ma parole est
sacrée, monsieur, et tout le monde vous dira que je tiens plus à ma parole qu’à
ma vie.

– Oh ! mais, monsieur, c’est impossible !

– Je ne sais si c’est impossible, mais c’est vrai. Adieu,
monsieur de Taverney.

Et le docteur s’en retourna du même pas calme et lent, après
avoir affectueusement regardé le jeune homme, qui se tordait de douleur et qui,
au moment où se refermait la porte, tombait abîmé de douleur sur un fauteuil, à
deux pas d’Andrée.

Le médecin parti, Philippe se leva, alla fermer la porte du
corridor, celle de la chambre, les fenêtres, et, s’approchant d’Andrée, qui le
regardait avec stupeur faire ces sinistres préparatifs :

– Vous m’avez lâchement et stupidement trompé, dit-il en se
croisant les bras ; lâchement, parce que je suis votre frère,parce que
j’ai eu la faiblesse de vous aimer, de vous préférer à tout, de vous estimer
plus que tout, et que cette confiance de ma part devait au moins provoquer la
vôtre à défaut de tendresse ; stupidement, parce qu’aujourd’hui l’infâme
secret qui nous déshonore est au pouvoir d’un tiers ; parce que, malgré
votre discrétion, peut-être il a éclaté à d’autres yeux ;parce que enfin,
si vous m’eussiez avoué à moi tout d’abord la situation où vous vous trouvez,
je vous eusse sauvée de la honte, sinon par affection, du moins par
égoïsme ; car, enfin, je m’épargnais en vous sauvant. Voilà comment et en
quoi vous avez failli surtout. Votre honneur, tant que vous n’êtes pas mariée,
appartient en commun à tous ceux dont vous portez, c’est-à-dire dont vous
souillez le nom. Or, maintenant, je ne suis plus votre frère,puisque vous
m’avez dénié ce titre ; maintenant, je suis un homme intéressé à vous
arracher par tous les moyens possibles le secret tout entier, afin que, de cet
aveu, il jaillisse pour moi une réparation quelconque. Je viens donc à vous
plein de colère et de résolution, et je vous dis : Puisque vous avez été
assez lâche pour espérer en un mensonge, vous serez punie comme on punit les
lâches. Avouez-moi donc votre crime, ou…

– Des menaces ! s’écria la fière Andrée, des menaces à
une femme !

Et elle se leva pâle et menaçante elle-même.

– Oui, des menaces, non pas à une femme, mais à une créature
sans foi, sans honneur.

– Des menaces ! continua Andrée en s’exaspérant peu à
peu ; des menaces à moi qui ne sais rien, qui ne comprends rien, qui vous
regarde tous comme des fous sanguinaires ligués pour me faire mourir de
chagrin, sinon de honte !

– Eh bien, oui ! s’écria Philippe, meurs donc !
meurs donc, si tu n’avoues ; meurs à l’instant même. Dieu te juge, et je
vais te frapper.

Et le jeune homme ramassa convulsivement son épée, et,
prompt comme l’éclair, en appuya la pointe sur la poitrine de sa sœur.

– Bien, bien, tuez-moi ! s’écria celle-ci sans s’effrayer
de l’éclair qui jaillit de la lame, sans chercher à éviter la douleur de la
piqûre.

Et elle s’élança en avant, pleine de douleur et de démence,
et son élan fut si vif, que l’épée lui eût traversé la poitrine sans la subite
terreur de Philippe et la vue de quelques gouttes de sang qui tachèrent la
mousseline jetée autour du cou de sa sœur.

Le jeune homme était au bout de sa force et de sa
colère : il recula, laissa échapper le fer de ses mains et,tombant à
genoux avec des sanglots, il entoura de ses bras le corps de la jeune fille.

– Andrée ! Andrée ! s’écria-t-il, non !
non ! c’est moi qui mourrai. Tu ne m’aimes plus, tu ne me connais plus, je
n’ai plus rien à faire en ce monde. Oh ! tu aimes quelqu’un à ce point,
Andrée, que tu préfères la mort à un aveu versé dans mon sein ? O
Andrée ! ce n’est pas toi qui dois mourir, c’est moi qui mourrai.

Et il fit un mouvement pour fuir ; mais déjà Andrée
l’avait saisi par le cou avec ses deux mains, égarée, le couvrant de baisers,
le baignant de larmes.

– Non, non, dit-elle, tu avais raison d’abord. Tue-moi,
Philippe ; car on dit que je suis coupable. Mais toi, si noble, si pur, si
bon, toi que personne n’accuse, vis, et seulement plains-moi au lieu de me
maudire.

– Eh bien, ma sœur, reprit le jeune homme, au nom du ciel,
au nom de notre amitié d’autrefois, voyons, ne crains rien, ni pour toi, ni
pour celui que tu aimes ; celui-là, quel qu’il soit, me sera sacré, fût-il
mon plus grand ennemi, fût-il le dernier des hommes. Mais je n’ai pas d’ennemi,
Andrée ; mais tu es si noble de cœur et de pensée, que tu dois avoir bien
choisi ton amant. Eh bien, celui que tu as choisi, je vais l’aller trouver, je
vais l’appeler mon frère. Tu ne dis rien ; mais un mariage entre toi et
lui est donc impossible ? Est-ce cela que tu veux dire ?Eh bien,
soit ! je me résignerai, je garderai toute ma douleur pour moi,
j’étoufferai cette voix impérieuse de l’honneur qui demande du sang. Je n’exige
plus rien de toi, pas même le nom de cet homme. Soit, cet homme t’a plu, il
m’est cher… Seulement, nous quitterons la France, nous fuirons ensemble. Le roi
t’a fait don d’une riche parure, à ce qu’on m’a dit : eh bien,nous la
vendrons ; nous enverrons la moitié du prix à notre père ; puis, avec
l’autre, nous vivrons ignorés ; je serai tout pour toi,Andrée. Tu seras
tout pour moi. Moi, moi, je n’aime personne ; tu vois bien que je te suis
dévoué. Andrée, tu vois ce que je fais ; tu vois que tu peux compter sur
mon amitié ; voyons, me refuseras-tu encore ta confiance,après ce que je
viens de dire ? Voyons, voyons, ne m’appelleras-tu pas ton frère ?

Andrée avait écouté en silence tout ce que venait de dire le
jeune homme éperdu.

Le battement de son cœur indiquait seul la vie ; son
regard seul indiquait la raison.

– Philippe, dit-elle après un long silence, tu as pensé que
je ne t’aimais plus, pauvre frère ! tu as pensé que j’avais aimé un autre
homme ; tu as pensé que j’avais oublié la loi de l’honneur,moi qui suis
fille noble et qui comprends tous les devoirs que ce mot m’impose !… Mon
ami, je te le pardonne ; oui, oui, en vain m’as-tu crue infâme, en vain
m’as-tu appelée lâche ; oui, oui, je te pardonne, mais je ne te
pardonnerai pas si tu me crois assez impie, assez vile pour te faire un faux
serment. Je te jure, Philippe, par le Dieu qui m’entend, par l’âme de ma mère,
qui ne m’a point assez protégée, hélas ! à ce qu’il paraît ; je te
jure, par mon ardent amour pour toi, que jamais une pensée d’amour n’a distrait
ma raison ; que jamais homme ne m’a dit : « Je t’aime », que
jamais bouche ne m’a baisé la main ; que je suis pure d’esprit, vierge de
désirs, et cela comme au jour de ma naissance. Maintenant,Philippe, maintenant
Dieu ait mon âme, tu tiens mon corps entre tes mains.

– C’est bien, dit Philippe après un long silence ;
c’est bien, Andrée, je te remercie. À présent, je vois clair jusqu’au fond de
ton cœur. Oui, tu es pure, innocente, chère victime ; mais il est des
boissons magiques, des philtres empoisonnés ; quelqu’un t’a tendu un piège
infâme : ce que, vivante, nul n’eût pu t’arracher avec la vie,eh bien, on
te l’aura dérobé pendant ton sommeil. Tu es tombée dans quelque piège,
Andrée ; mais maintenant nous voilà unis ; par conséquent,
maintenant, nous voilà forts. Tu me confies le soin de ton honneur,n’est-ce pas,
et celui de ta vengeance ?

– Oh ! oui, oui, dit vivement Andrée avec un sombre
éclat ; oui, car, si tu me venges, ce sera d’un crime.

– Eh bien, continua Philippe, voyons, aide-moi,
soutiens-moi. Cherchons ensemble, remontons heure à heure les jours écoulés ;
suivons le fil secourable du souvenir et, au premier nœud de cette trame
obscure…

– Oh ! je le veux ! je le veux ! dit
Andrée ; cherchons.

– Voyons, as-tu remarqué que quelqu’un te suivit, te
guettât ?

– Non.

– Personne ne t’a écrit ?

– Personne.

– Pas un homme ne t’a dit qu’il t’aimait ?

– Pas un.

– Les femmes ont pour cela un instinct remarquable ; à
défaut de lettres, à défaut d’aveu, as-tu jamais remarqué que quelqu’un te…
désirât ?

– Je n’ai jamais rien remarqué de pareil.

– Chère sœur, cherche dans les circonstances de ta vie, dans
les détails intimes.

– Guide-moi.

– As-tu fait quelque promenade seule ?

– Jamais, que je me rappelle, si ce n’est pour aller chez
madame la dauphine.

– Quand tu t’éloignais dans le parc, dans la forêt ?

– Nicole m’accompagnait toujours.

– À propos, Nicole, elle t’a quittée ?

– Oui.

– Quel jour ?

– Le jour même de ton départ, à ce que je crois.

– C’était une fille de mœurs suspectes. As-tu connu les
détails de sa fuite ? Cherche bien.

– Non ; je sais seulement qu’elle est partie avec un
jeune homme qu’elle aimait.

– Quels sont tes derniers rapports avec cette fille ?

– Oh ! mon Dieu, vers neuf heures, elle est entrée,
comme d’habitude, dans ma chambre, m’a déshabillée, m’a préparé mon verre d’eau
et est sortie.

– Tu n’as point remarqué qu’elle mêlât une liqueur
quelconque dans cette eau ?

– Non ; d’ailleurs, cette circonstance n’aurait aucune
importance, car je me rappelle qu’au moment où je portais le verre à ma bouche,
j’ai éprouvé une sensation étrange.

– Laquelle ?

– La même que j’avais éprouvée un jour à Taverney.

– À Taverney ?

– Oui, lors du passage de cet étranger.

– De quel étranger ?

– Du comte de Balsamo.

– Du comte de Balsamo ? Et quelle était cette
sensation ?

– Oh ! quelque chose comme un vertige, comme un
éblouissement, puis la perte de toutes mes facultés.

– Et tu avais éprouvé cette impression à Taverney,
dis-tu ?

– Oui.

– Dans quelle circonstance ?

– J’étais à mon piano, je me sentis défaillir : je
regardai devant moi, j’aperçus le comte dans une glace. À partir de ce moment,
je ne me souviens plus de rien, si ce n’est que je me réveillai à mon piano
sans pouvoir mesurer le temps que j’avais dormi.

– C’est la seule fois, dis-tu, que tu as éprouvé cette
singulière sensation ?

– Et une fois encore, le jour ou plutôt la nuit du feu
d’artifice. J’étais entraînée par toute cette foule, sur le point d’être
broyée, anéantie ; je réunissais toutes mes forces pour lutter ; tout
à coup, mes bras raidis se détendirent, un nuage enveloppa mes yeux ;
mais, à travers ce nuage, j’eus encore le temps de voir ce même homme.

– Le comte de Balsamo ?

– Oui.

– Et tu t’endormis ?

– Je m’endormis ou m’évanouis, je ne puis dire. Tu sais
comment il m’emporta et comment il me ramena chez mon père.

– Oui, oui ; et cette nuit, cette nuit du départ de
Nicole, tu l’as revu ?

– Non ; mais j’ai éprouvé tous les symptômes qui
annonçaient sa présence : la même sensation étrange, le même éblouissement
nerveux, le même engourdissement, le même sommeil.

– Le même sommeil ?

– Oui, sommeil plein de vertiges, dont, tout en luttant, je
reconnaissais l’influence mystérieuse, et auquel j’ai succombé.

– Grand Dieu ! s’écria Philippe, continue, continue.

– Je m’endormis.

– Où cela ?

– Sur mon lit, j’en suis bien sûre, et je me retrouvai à
terre, sur le tapis, seule, souffrante et glacée comme une morte qui
ressuscite ; en me réveillant, j’appelai Nicole, mais en vain :
Nicole avait disparu.

– Et ce sommeil, c’était bien le même ?

– Oui.

– Le même qu’à Taverney ? le même que le jour des
fêtes ?

– Oui, oui.

– Les deux premières fois, avant de succomber, tu avais vu
ce Joseph Balsamo, ce comte de Fœnix ?

– Parfaitement.

– Et la troisième fois, tu ne le revis pas ?

– Non, dit Andrée avec effroi, car elle commençait à
comprendre, non ; mais je le devinai.

– Bien ! s’écria Philippe, maintenant, sois tranquille,
sois rassurée, sois fière, Andrée, je sais le secret. Merci, chère sœur,
merci ! Ah ! nous sommes sauvés !

Philippe prit Andrée entre ses bras, la pressa tendrement
sur son cœur et, emporté par la fougue de la résolution, il s’élança hors de la
chambre sans vouloir attendre ni entendre.

Il courut à l’écurie, sella lui-même son cheval, s’élança
sur son dos et prit, en toute hâte, le chemin de Paris.

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