Joseph Balsamo – Tome IV (Les Mémoires d’un médecin)

Chapitre 16Les jeux de mots de M. de Richelieu

M. le duc de Richelieu, comme nous l’avons vu, s’était porté
sur Luciennes avec cette rapidité de décision et cette sûreté d’intelligence
qui caractérisaient l’ambassadeur à Vienne et le vainqueur de Mahon.

Il arriva l’air joyeux et dégagé, monta comme un jeune homme
les marches du perron, tira les oreilles de Zamore ainsi qu’aux beaux jours de
leur intelligence, et força pour ainsi dire la porte de ce fameux boudoir de
satin bleu où la pauvre Lorenza avait vu madame du Barry préparant son voyage
de la rue Saint-Claude.

La comtesse, couchée sur son sofa, donnait à M. d’Aiguillon
ses ordres du matin.

Tous deux se retournèrent au bruit et demeurèrent stupéfaits
en apercevant le maréchal.

– Ah ! M. le duc ! s’écria la comtesse.

– Ah ! mon oncle ! fit M. d’Aiguillon.

– Eh ! oui, madame ! eh ! oui, mon neveu.

– Comment, c’est vous ?

– C’est moi, moi-même, en personne.

– Mieux vaut tard que jamais, répliqua la comtesse.

– Madame, dit le maréchal, quand on vieillit, on devient
capricieux.

– Ce qui veut dire que vous êtes repris pour Luciennes…

– D’un grand amour qui ne m’avait quitté que par caprice.
C’est tout à fait cela, et vous achevez admirablement ma pensée.

– De sorte que vous revenez…

– De sorte que je reviens ; c’est cela, dit Richelieu
en s’installant dans le meilleur fauteuil qu’il avait distingué du premier
regard.

– Oh ! oh ! dit la comtesse, il y a peut-être bien
encore quelque autre chose que vous ne dites pas ; le caprice…ce n’est
guère pour un homme comme vous.

– Comtesse, vous auriez tort de m’accabler, je vaux mieux
que ma réputation, et, si je reviens, voyez-vous, c’est…

– C’est… ? interrogea la comtesse.

– De tout cœur.

M. d’Aiguillon et la comtesse éclatèrent de rire.

– Que nous sommes heureux d’avoir un peu d’esprit, dit la
comtesse, pour comprendre tout l’esprit que vous avez !

– Comment ?

– Oui, je vous jure que des imbéciles ne comprendraient pas,
resteraient tout ébahis, et chercheraient tout autre part la cause de ce
retour ; en vérité, foi de du Barry, il n’y a que vous, cher duc, pour
faire des entrées et des sorties ; Molé, Molé lui-même, est un acteur de
bois auprès de vous.

– Alors, vous ne croyez pas que c’est le cœur qui me
ramène ? s’écria Richelieu. Comtesse, comtesse, prenez garde ! vous
me donnerez de vous une mauvaise idée ; oh ! ne riez pas,mon neveu,
ou je vous appelle Pierre, et je ne bâtis rien sur vous.

– Pas même un petit ministère ? demanda la comtesse.

Et, pour la seconde fois, la comtesse éclata de rire avec
une franchise qu’elle ne cherchait point à déguiser.

– Bon ! frappez, frappez, fit Richelieu en faisant le
gros dos, je ne vous le rendrai pas, hélas ! je suis trop vieux, je n’ai
plus de défense ; abusez, comtesse, abusez, c’est maintenant un plaisir
sans danger.

– Prenez garde, au contraire, comtesse, dit
d’Aiguillon ; si mon oncle vous parle encore une fois de sa faiblesse,
nous sommes perdus. Non, monsieur le duc, nous ne vous battrons pas, car, tout
faible que vous êtes ou que vous prétendez être, vous nous rendriez les coups
avec usure ; non, voici toute la vérité, on vous voit revenir avec joie.

– Oui, dit la folle comtesse, et, en honneur de ce retour,
on tire les boîtes, les fusées ; et vous le savez, duc…

– Je ne sais rien, madame, dit le maréchal avec une naïveté
d’enfant.

– Eh bien, dans les feux d’artifice, il y a toujours quelque
perruque roussie par les étincelles, quelque chapeau crevé par les baguettes.

Le duc porta la main à sa perruque et regarda son chapeau.

– C’est cela, c’est cela, dit la comtesse ; mais vous
nous revenez, c’est au mieux ; quant à moi, je suis, comme vous le disait
M. d’Aiguillon, d’une gaieté folle ; savez-vous pourquoi ?

– Comtesse, comtesse, vous allez encore me dire quelque
méchanceté.

– Oui ; mais ce sera la dernière.

– Eh bien, dites.

– Je suis gaie, maréchal, parce que votre retour m’annonce
le beau temps.

Richelieu s’inclina.

– Oui, continua la comtesse, vous êtes comme les oiseaux
poétiques qui prédisent le calme ; comment appelle-t-on ces oiseaux-là,
monsieur d’Aiguillon, vous qui faites des vers ?

– Des alcyons, madame.

– Justement ! Ah ! maréchal, vous ne vous fâcherez
pas, j’espère ; je vous compare à un oiseau qui a un bien joli nom.

– Je me fâcherai d’autant moins, madame, fit Richelieu avec
sa petite grimace qui annonçait la satisfaction, et la satisfaction de
Richelieu présageait toujours quelque bonne noirceur, je me fâcherai d’autant
moins que la comparaison est exacte.

– Voyez-vous !

– Oui, j’apporte de bonnes, d’excellentes nouvelles.

– Ah ! fit la comtesse.

– Lesquelles ? demanda d’Aiguillon.

– Que diable ! mon cher duc, vous êtes bien pressé, dit
la comtesse ; laissez donc le temps au maréchal de les faire.

– Non, le diable m’emporte ; je puis vous les dire tout
de suite ; elles sont toutes faites, et même elles sont déjà d’ancienne
date.

– Maréchal, si vous nous apportez des vieilleries…

– Dame ! fit le maréchal, c’est à prendre ou à laisser,
comtesse.

– Eh bien, soit ! prenons.

– Il paraît, comtesse, que le roi a donné dans le piège.

– Dans le piège ?

– Oui, complètement.

– Dans quel piège ?

– Dans celui que vous lui aviez tendu.

– Moi, fit la comtesse, j’avais tendu un piège au roi ?

– Parbleu ! vous le savez bien.

– Non, sur ma parole, je ne le sais pas.

– Ah ! comtesse, ce n’est pas aimable de me mystifier
ainsi.

– Vrai, maréchal, je n’y suis pas ; expliquez-vous
donc, je vous en supplie.

– Oui, mon oncle, expliquez-vous, dit d’Aiguillon, qui devinait
quelque méchant dessein sous le sourire ambigu du maréchal ;madame attend
et est tout inquiète.

Le vieux duc se retourna vers son neveu.

– Pardieu ! dit-il, il serait drôle que madame la
comtesse ne vous eût pas mis dans sa confidence, mon cher d’Aiguillon ;
ah ! dans ce cas, ce serait bien autrement profond encore que je ne
croyais.

– Moi, mon oncle ?

– Lui ?

– Sans doute, toi ; sans doute, lui ; voyons,
comtesse, de la franchise : l’avez-vous mis de moitié dans vos petites
conspirations contre Sa Majesté… ce pauvre duc, qui y a joué un si grand
rôle ?

Madame du Barry rougit. Il était si matin, qu’elle n’avait
encore ni rouge ni mouches ; rougir était donc possible.

Mais rougir était surtout dangereux.

– Vous me regardez tous deux avec vos grands beaux yeux
étonnés, dit Richelieu ; il faut donc que je vous instruise de vos propres
affaires ?

– Instruisez, instruisez, dirent à la fois le duc et la
comtesse.

– Eh bien, le roi aura pénétré tout, grâce à sa merveilleuse
sagacité, et il aura pris peur.

– Qu’aura-t-il pénétré ? Voyons, demanda la
comtesse ; car, en vérité, maréchal, vous me faites mourir d’impatience.

– Mais votre semblant d’intelligence avec mon beau neveu que
voici…

D’Aiguillon pâlit et sembla dire par son regard à la
comtesse : « Voyez vous, j’étais sûr d’une méchanceté. »

Les femmes sont braves, en pareil cas, beaucoup plus braves
que les hommes. La comtesse en vint tout de suite au combat.

– Duc, dit-elle, je crains les énigmes lorsque vous
remplissez le rôle de sphinx ; car alors, un peu plus tôt, un peu plus
tard, il me semble que je vais être immanquablement dévorée :tirez-moi
d’inquiétude, et, si c’est une plaisanterie, eh bien, permettez-moi de la
trouver mauvaise.

– Mauvaise, comtesse ! mais c’est qu’au contraire elle
est excellente, s’écria Richelieu ; pas la mienne, la vôtre,bien entendu.

– Je n’y suis aucunement, maréchal, fit madame du Barry en
pinçant ses lèvres avec une impatience que son petit pied mutin décelait plus
visiblement encore.

– Allons, allons, pas d’amour-propre, comtesse, continua
Richelieu. C’est bien ; vous avez redouté que le roi ne s’attachât à
mademoiselle de Taverney. Oh ! ne contestez pas, c’est démontré pour moi
jusqu’à l’évidence.

– Oh ! c’est vrai, je ne m’en cache point.

– Eh bien ! ayant redouté cela, vous avez voulu de
votre côté, autant que possible, piquer au jeu Sa Majesté.

– Je n’en disconviens pas. Après ?

– Nous arrivons, comtesse nous arrivons. Mais, pour piquer
Sa Majesté, dont l’épiderme est un peu coriace, il fallait quelque aiguillon bien
fin… Ah ! ah ! ah ! voila, ma foi ! un méchant jeu de mots
qui m’est échappé. Comprenez-vous ?

Et le maréchal se mit à rire ou à feindre de rire aux
éclats, pour observer mieux, dans les convulsions de cette hilarité, la
physionomie tout anxieuse de ses deux victimes.

– Quel jeu de mots voyez-vous donc là, mon oncle ?
demanda d’Aiguillon, remis le premier et jouant la naïveté.

– Tu ne l’as pas compris ? dit le maréchal. Ah !
tant mieux ! il était exécrable. Eh bien, je voulais dire que madame la
comtesse avait voulu donner de la jalousie au roi, et qu’elle avait choisi pour
cela un seigneur de bonne mine, d’esprit, une merveille de la nature enfin.

– Qui dit cela ? s’écria la comtesse, furieuse comme
tous ceux qui sont puissants et qui ont tort.

– Qui dit cela ?… Mais tout le monde, madame.

– Tout le monde, ce n’est personne. vous le savez bien, duc.

– Au contraire, madame ; tout le monde, c’est cent
mille âmes pour Versailles seulement ; c’est six cent mille pour
Paris ; c’est vingt-cinq millions pour la France ! et remarquez bien
que je ne compte pas La Haye, Hambourg, Rotterdam, Londres, Berlin,où il se
fait autant de gazettes qu’il se fait de propos à Paris.

– Et l’on dit à Versailles, à Paris, en France, à La Haye, à
Hambourg, à Rotterdam, à Londres et à Berlin ?…

– Eh bien, on dit que vous êtes la plus spirituelle, la plus
charmante femme de l’Europe ; on dit que, grâce à cet ingénieux stratagème
de paraître avoir pris un amant…

– Un amant ! et sur quoi fonde-t-on, je vous prie,
cette stupide accusation ?

– Accusation ! que dites-vous, comtesse ?
admiration ! On sait qu’au fond il n’en est rien ; maison admire le
stratagème. Sur quoi on fonde cette admiration, cet enthousiasme ? On le
fonde sur votre conduite étincelante d’esprit, sur votre tactique
savante ; on le fonde sur ce que vous avez feint, avec un art miraculeux,
de rester seule la nuit, vous savez, la nuit où j’étais chez vous,où le roi
était chez vous, et où M. d’Aiguillon était chez vous, la nuit où je suis sorti
le premier, où le roi est sorti le second, et M. d’Aiguillon le troisième…

– Eh bien, achevez.

– Sur ce que vous avez feint de rester seule avec
d’Aiguillon, comme s’il était votre amant ; de le faire sortir à petit
bruit, le matin, de Luciennes, toujours comme s’il était votre amant ; et
cela de façon que deux ou trois imbéciles, deux ou trois gobe-mouches, comme
moi, par exemple, le vissent pour l’aller crier sur les toits ; de sorte
que le roi l’aura su, aura pris peur, et vite, vite, pour ne pas vous perdre,
aura quitté la petite Taverney.

Madame du Barry et d’Aiguillon ne savaient plus quelle
contenance tenir.

Richelieu ne les gênait cependant ni par ses regards, ni par
ses gestes ; sa tabatière et son jabot paraissaient, au contraire,
absorber tout son attention.

– Car enfin, continua le maréchal tout en chiquenaudant son
jabot, il paraît certain que le roi a quitté cette petite.

– Duc, reprit madame du Barry, je vous déclare que je ne
comprends pas un mot à toutes vos imaginations ; et je suis certaine d’une
chose, c’est que le roi, si on lui en parlait, n’y comprendrait pas davantage.

– Vraiment ! fit le duc.

– Oui, vraiment ; et vous m’attribuez, et le monde
m’attribue beaucoup plus d’imagination que je n’en ai ; jamais je n’ai
voulu piquer la jalousie de Sa Majesté par les moyens que vous dites.

– Comtesse !

– Je vous jure.

– Comtesse, la parfaite diplomatie, et il n’y a pas de
meilleurs diplomates que les femmes, la parfaite diplomatie n’avoue jamais
qu’elle a rusé en vain ; car il y a un axiome en politique, je le sais, moi
qui fus ambassadeur, un axiome qui dit : « Ne donnez à personne le
moyen qui vous a réussi une fois, car il peut vous réussir deux fois. »

– Mais, duc…

– Le moyen a réussi, voilà tout. Et le roi est au plus mal
avec tous les Taverney.

– Mais, en vérité, duc, s’écria madame du Barry, vous avez
une façon de supposer les choses qui n’appartient qu’à vous.

– Ah ! vous ne croyez pas le roi brouillé avec les
Taverney ? fit Richelieu en éludant la querelle.

– Ce n’est pas cela que je veux dire.

Richelieu essaya de prendre la main de la comtesse.

– Vous êtes un oiseau, dit-il.

– Et vous, un serpent.

– Ah ! c’est bien ; une autre fois, on
s’empressera de vous apporter de bonnes nouvelles pour être récompensé ainsi.

– Mon oncle, détrompez-vous, dit vivement d’Aiguillon, qui
avait senti toute la portée de la manœuvre de Richelieu, nul ne vous apprécie
autant que madame la comtesse, et elle me le disait encore au moment où l’on
vous a annoncé.

– Le fait est, dit le maréchal, que j’aime fort mes
amis ; aussi ai-je voulu le premier vous apporter l’assurance de votre
triomphe, comtesse. Savez-vous que Taverney le père voulait vendre sa fille au
roi ?

– Mais c’est fait, je pense, dit madame du Barry.

– Oh ! comtesse, que cet homme est adroit ! C’est
lui qui est un serpent ; figurez-vous que, moi, je m’étais laissé endormir
à ses contes d’amitié, de vieille fraternité d’armes. On me prend toujours par
le cœur, moi ; et puis comment croire que cet Aristide de province viendra
exprès à Paris pour essayer de couper l’herbe sous le pied à Jean du Barry,
c’est-à-dire au plus spirituel des hommes ? Il a, en vérité,fallu tout
mon dévouement à vos intérêts, comtesse, pour me rendre un peu de bon sens et
de clairvoyance : d’honneur, j’étais aveugle…

– Et c’est fini, à ce que vous dites du moins ? demanda
madame du Barry.

– Oh ! tout à fait fini, je vous en réponds. J’ai tancé
si vertement ce digne pourvoyeur, qu’il doit avoir pris son parti maintenant,
et que nous sommes maîtres du terrain.

– Mais le roi ?

– Le roi ?

– Oui.

– Sur trois points, j’ai confessé Sa Majesté.

– Le premier ?

– Le père.

– Le second ?

– La fille.

– Et le troisième ?

– Le fils… Or, Sa Majesté a daigné nommer le père un…
complaisant ; sa fille, une pimbêche ; et quant au fils,Sa Majesté
ne l’a pas nommé du tout, car elle ne s’en est pas même souvenue.

– Très bien ; nous voilà débarrassés de la race tout
entière.

– Je le crois.

– Est-ce la peine de faire renvoyer cela dans son
trou ?

– Je ne le pense pas : ils en sont aux expédients.

– Et vous dites que ce fils, à qui le roi avait promis un
régiment… ?

– Ah ! vous avez meilleure mémoire que le roi,
comtesse. Il est vrai que messire Philippe est un fort joli garçon qui vous
envoyait force œillades, et des plus assassines, même. Dame !il n’est
plus ni colonel, ni capitaine, ni frère de favorite ; mais il lui reste
d’avoir été distingué par vous.

En disant cela, le vieux duc essayait d’égratigner le cœur
de son neveu avec les ongles de la jalousie.

Mais M. d’Aiguillon ne songeait pas à la jalousie pour le
moment.

Il cherchait à se rendre compte de la démarche du vieux
maréchal et à distinguer le véritable motif de son retour.

Après quelques réflexions, il espéra que le vent de la
faveur avait seul poussé Richelieu à Luciennes.

Il fit à madame du Barry un signe que le vieux duc aperçut
dans un trumeau, tout en ajustant sa perruque, et aussitôt la comtesse invita
Richelieu à prendre le chocolat avec elle.

D’Aiguillon prit congé avec mille caresses faites à son oncle
et rendues par Richelieu.

Ce dernier resta seul avec la comtesse devant le guéridon
que venait de charger Zamore.

Le vieux maréchal regardait tout ce manège de la favorite en
murmurant tout bas :

– Il y a vingt ans, j’eusse regardé la pendule en disant :
« Dans une heure, il faut que je sois ministre », et je l’eusse été.
Quelle sotte chose que la vie, continua-t-il, toujours se parlant à
lui-même : pendant la première partie, on met le corps au service de
l’esprit ; pendant la seconde, l’esprit, qui seul a survécu,devient le
valet du corps : c’est absurde.

– Cher maréchal, dit la comtesse interrompant le monologue
intérieur de son hôte, maintenant que nous sommes bien amis, et surtout
maintenant que nous ne sommes plus que deux, dites-moi pourquoi vous vous êtes
donné tant de mal à pousser cette petite mijaurée dans le lit du roi ?

– Ma foi, comtesse, répondit Richelieu en effleurant sa
tasse de chocolat du bout de ses lèvres, c’est ce que je me demandais à
moi-même : je n’en sais rien.

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