Le Mystérieux Docteur Cornélius – Tome I

CHAPITRE II – Une colonie de savants

Quinze jours s’étaient écoulés, Baruch Jorgellétait maintenant complètement rétabli ; une grande faiblesse,un peu d’amaigrissement et de pâleur étaient les seules traces quisubsistaient de sa blessure. Dans l’intervalle,M. de Maubreuil s’était discrètement assuré, près del’ambassade des États-Unis, de la véritable identité de son hôtequi était bien, comme il l’avait affirmé, le fils du célèbremilliardaire Jorgell, le fondateur de la ville Jorgell-City. Enmême temps, par une suite de conversations, le vieux chimiste avaitpu se convaincre de la réelle science de son futurcollaborateur.

Il s’applaudissait chaque jour de l’heureuseidée qu’il avait eue : Baruch était instruit, intelligent, etd’une parfaite correction ; on n’eût pu lui reprocher que sonhumeur un peu misanthropique, mais, comme le faisait remarquerM. de Maubreuil à sa fille, il était bien naturel qu’unhomme qui avait éprouvé de si grands malheurs ne fût pas d’unegaieté folle.

Le jour où le convalescent put enfin sortir,le vieux savant et sa fille voulurent l’accompagner dans une longuepromenade et lui faire admirer les sites, les plus intéressants dela contrée.

Le manoir – le Manoir aux Diamants commel’appelaient les paysans – était bâti à mi-côte de la falaise etdominait la mer d’une de ses façades ; de l’autre côté,c’était un paysage verdoyant, à l’extrémité duquel apparaissait leclocher pointu de la petite église du village.

Après avoir suivi quelque temps l’avenue dechênes, M. de Maubreuil et sa fille guidèrent Baruch parun sentier en pente douce qui les conduisit au sommet de lafalaise, tapissé d’une herbe fine et veloutée comme de lamousse.

Là, tous trois se reposèrent quelquesinstants.

– Faisons halte à l’abri de ces genêtsaux fleurs d’or, dit M. de Maubreuil, il ne faut pasoutrepasser vos forces, master Baruch, et vous n’êtes pas encorebien solide sur vos jambes.

– Mais cela va très bien, je vous assure,protesta l’Américain, je suis maintenant tout à fait guéri.

– Nous ne pousserons pas trop loin notrepromenade, fit Andrée. Je propose d’aller seulement jusque chezM. Bondonnat, que nous n’avons pas vu depuis plusieursjours.

– Excellente idée, s’écria joyeusement levieux savant, je présenterai à Bondonnat mon nouveaucollaborateur.

Et se tournant vers Baruch, ilajouta :

– Je vous ai dit peut-être déjà qu’il y aici une vraie petite colonie scientifique. Mon ami Bondonnat, legrand naturaliste que vous connaissez certainement de nom, habiteune villa à cinq cents mètres du manoir, il s’y est installé unlaboratoire certainement unique en son genre, et il a fait venirprès de lui ses deux élèves les plus distingués, l’ingénieurPaganot et le botaniste Ravenel.

Baruch était devenu attentif.

– Je ne savais pas, dit-il, qu’il y eûtdans ce pays perdu une semblable pépinière d’inventeurs. Je seraicharmé de leur être présenté et d’être mis au courant de leurstravaux.

– Un peu de patience, master Baruch, nousserons chez M. Bondonnat dans un quart d’heure. Cette grandemasse blanche que vous apercevez à cinq cents mètres d’ici, commetapie dans une anfractuosité de la falaise, au milieu d’un fouillisde verdures, c’est la villa de notre ami.

Et M. de Maubreuil ajouta :

– Je crois, d’ailleurs, queMlle Andrée ne sera pas fâchée de rendre visite àson ami l’ingénieur.

La jeune fille baissa les yeux et devint rougecomme une cerise. L’ingénieur Antoine Paganot était presqueofficiellement le fiancé d’Andrée, et M. de Maubreuiln’était nullement hostile à ce projet d’union.

Baruch jeta un regard étincelant de jalousiesur la jeune fille et son visage, déjà blême, devint plus blêmeencore, mais personne ne remarqua l’expression de haine qui s’étaitun instant reflétée sur ses traits.

On s’était remis en marche à travers leshautes bruyères de la lande ; après avoir traversé un hameauhabité par des pêcheurs et longé quelque temps la grève fleurie dechardons bleus, on atteignit la villa.

Sitôt la grille franchie, Baruch fut commegrisé par l’atmosphère embaumée et capiteuse qui émanait desjardins. On eût dit un subtil et puissant extrait des arômes detoutes les fleurs connues.

– Il me semble, murmura-t-il, que j’entredans une fabrique de parfums.

– Vous ne vous trompez pas, dit en riantMlle de Maubreuil, seulement ces parfums,c’est la nature même qui se charge de les distiller.

– Avec la collaboration de Bondonnat,ajouta le vieux savant… Mais le voici lui-même.

Autant M. de Maubreuil, avec seslongs cheveux gris et sa barbe en désordre, paraissaitmélancolique, autant M. Bondonnat était jovial, souriant etmême coquet. Le naturaliste offrait une de ces belles physionomiesde savant, empreintes de tant de bonhomie et de sérénité, que l’âgeet le souci ne semblent pas avoir de prise sur elles.

Son front très haut était ombragé par unechevelure d’un blanc de neige, ses yeux d’un bleu clair, pétillantsde jeunesse, donnaient un charme souriant à sa physionomie grave,régulière, sans rides, qu’encadraient de vastes favoris, blancscomme ses cheveux. Il était vêtu d’une longue blouse de laboratoired’une propreté immaculée et tenait en main un sécateur de nickel.Il fit aux visiteurs l’accueil le plus empressé.

Déjà au courant de l’aventure de Baruch, il lefélicita spirituellement de la tentative d’assassinat dont il avaitété victime « et sans laquelle il n’aurait pas eul’inestimable chance de devenir le collaborateur du grand chimisteMaubreuil ».

– Je suis ravi, conclut-il en se frottantles mains, notre petite colonie vient de faire en la personne deM. Jorgell une nouvelle et précieuse acquisition…

À ce moment, Frédérique, la fille unique dunaturaliste, l’amie d’enfance d’Andrée de Maubreuil, vint à sontour saluer les visiteurs.

Il eût été difficile de dire laquelle des deuxjeunes filles était la plus belle. Toutes deux offraient, quoiqueen un genre différent, la physionomie la plus attrayante et la plusgracieuse. Andrée avait les cheveux d’un blond cendré, elle étaitsvelte et élancée avec deux yeux d’un bleu pâle d’une expressionmélancolique et rêveuse. Frédérique, d’un blond ardent, presqueroux, offrait la riche carnation des beautés Scandinaves. D’uncaractère enjoué et même bruyant, elle était la gaieté de cettemaisonnée de savants toujours perdus dans quelque calculabstrait.

– Il faut que je vous fasse visiter lesjardins ! s’écria M. Bondonnat en se tournant versBaruch, je vous assure que cela vaut la peine d’être vu.

Baruch, qui pourtant, dans les palais desmilliardaires, avait été habitué au luxe le plus grandiose, ne puts’empêcher d’être émerveillé et stupéfait.

Entourés de tous côtés par les murailles deroc de la falaise, les jardins étaient divisés en terrasses oùpoussaient pêle-mêle des plantes et des arbres de tous les pays etde tous les climats, dans une luxuriance de végétation prodigieuse.Les bananiers, les cactus et les fougères arborescentes y étaientmélangés aux houx, aux ifs et aux sorbiers, et toutes ces plantesannonçaient une puissance et une robustesse de sève anormales etpresque miraculeuses. On eût dit un fourré magique, un coin deforêt vierge transporté dans cette anfractuosité du roc par la maindes génies.

M. Bondonnat, enchanté, se frottait lesmains avec une vivacité fébrile ; c’était son tic.

– Que dites-vous de cela ?ricanait-il, mes plantes à moi ne craignent pas la rigueur dessaisons. Je leur crée une atmosphère spéciale, gorgée de gaznourriciers ; la terre où elles poussent est saturée d’acideformique, de manganèse et d’autres substances qui leur imprimentune puissance de végétation formidable. D’un jour à l’autre, lesfeuilles poussent, les fleurs éclosent, les fruits mûrissent. Lesracines, grâce à un dispositif spécial, sont baignées par uncourant électrique qui assure cet accroissement rapide et presquemonstrueux.

– Mais, demanda Baruch stupéfait, cesexpériences, assurément merveilleuses, vous conduiront-elles à unrésultat pratique ?

M. Bondonnat haussa les épaules.

– Voilà qui est bien américain, fit-il,time is money, vous voulez un résultat pratique ;moi, j’aime la science pour elle-même, nous n’avons pas la mêmefaçon de voir. D’ailleurs, d’ici peu, le résultat pratique obtenusera grandiose. Lorsqu’on pourra, avec une dépense insignifiante,faire produire aux champs et aux vergers quatre, cinq, six récoltespar année et même davantage, la pauvreté, la misère et la faimseront bannies de notre globe. Tout le monde sera heureux, puisquetoutes les choses nécessaires à la vie existeront avec uneabondance dont rien dans le présent ne peut donner la moindreidée !

Baruch demeurait silencieux, effaré devantcette perspective d’une humanité ramenée par le pouvoir de lascience aux époques légendaires de l’âge d’or.

Le naturaliste ne parut pas s’apercevoir de laconfusion de son interlocuteur et se dirigea vers les serres.

La visite des serres, l’explication dudispositif à thermo-siphon qui y maintenait une températureconstante demandèrent plus d’une heure. Baruch Jorgell allaitd’émerveillement en émerveillement, de stupeur, en stupeur :il lui semblait vivre un rêve fantastique.

Ce qui l’étonnait plus que tout le reste,c’était la bonhomie et la simplicité de ces savants, qui luidévoilaient en toute confiance des secrets qu’en Amérique on eûtvendus chacun un million de dollars à quelque trust.

Il allait demander à quoi servaient d’énormestubes métalliques qu’il voyait verticalement dressés au sommet dela falaise, lorsqu’un jeune homme, grand, maigre et sec, auquel unnez proéminent et busqué donnait une physionomie donquichottesque,sortit de la villa et se dirigea vers M. Bondonnat.

– Messieurs, dit le naturaliste,M. Roger Ravenel, un de mes collaborateurs les plusdévoués.

Les présentations terminées, Roger Ravenelannonça à M. Bondonnat que deux pêcheurs du hameau voisindemandaient à lui parler.

– Je me demande un peu, fit-il, ce queces gens-là peuvent me vouloir. Je sais qu’ils me tiennent enpiètre estime.

– Serait-il possible ? demandaBaruch.

– C’est comme j’ai l’honneur de vous ledire : cette villa – de même d’ailleurs que le Manoir auxDiamants – passe pour un repaire de détraqués, ou plutôt desorciers. On est persuadé, dans ce pays arriéré, que nous sommesdes suppôts de Satan, et ce qu’on raconte de nos petitesexpériences n’est pas fait pour modifier cette opinion.

– Eh bien ! père, dit Frédérique,que l’on fasse venir ces braves gens, je suis aussi curieuse quetoi de savoir ce qu’ils nous veulent.

Sur un signe de M. Bondonnat, RogerRavenel s’était éclipsé. Il revint une minute après, poussantdevant lui, presque de force, deux matelots chaussés de sabots etvêtus de cabans élimés et graisseux. C’étaient deux véritablesloups de mer, au visage tanné et rougi par les intempéries, auxmains noueuses et noircies de goudron.

Ils traversèrent le jardin enchanté enregardant autour d’eux d’un air de méfiance et de crainte.

Arrivés à deux pas de M. Bondonnat, ilss’arrêtèrent, leur béret à la main un sourire niais sur leursvieilles faces recuites par les vents du large.

– Messieurs, dit le naturaliste avec sacourtoisie habituelle, qu’est-ce qui me procure le plaisir de votrevisite ?

Mais les deux loups de mer se regardèrent avecle même sourire embarrassé et ne soufflèrent mot. C’était à croirequ’ils étaient muets.

Frédérique s’était avancée, s’efforçant deprendre une mine sévère, quoiqu’elle eût grande envie de rire.

– Allons, père Yvon, dit-elle ens’adressant au plus vieux des pêcheurs, est-ce que vous avez peurde moi et de mon père ? Cessez de faire tourner votre béretentre vos doigts et expliquez ce qui vous amène.

Le vieil Yvon, ainsi apostrophé, surmontaenfin sa timidité et commença non sans avoir fait entendre une touxpréalable :

– Mam’zelle me connaît bien, elle m’asouvent acheté des bars et des langoustes.

– Eh bien ? demanda lenaturaliste.

– Voilà, quand je ne pêche pas, jecultive la terre, j’ai un clos à moi. Mon blé est mûr, et dame, ilva faire un gros orage avant qu’il soit longtemps. C’est pour çaque nous sommes venus vous trouver…

– Je ne vois pas du tout ce qu’ilsveulent, murmura M. Bondonnat avec découragement.

M. de Maubreuil intervint :

– C’est cependant très clair, fit-il. Cesbraves gens sont persuadés que vous êtes sorcier, que vous faites àvolonté la pluie et le beau temps ; on les a délégués pourvous supplier de sauver leur moisson en écartant l’orage.

– C’est ça même, approuva le vieil Yvon,enchanté de se voir si bien compris.

M. Bondonnat parut se divertir beaucoupde la requête des pêcheurs, puis regardant le ciel où la chaleurd’une lourde après-midi avait amassé de gros nuages noirs qui peu àpeu envahissaient le bleu du ciel :

– Hum ! fit-il, je crois que d’icipeu, en effet, il va tomber une fameuse averse. Je veux bien,bonnes gens, essayer de rejeter vers la mer ces grosnimbus couleur de suie, mais je ne vous garantis pas queje réussirai…

– Et ça coûtera cher ? demanda Yvonavec un reste de méfiance.

– Pas un sou, mais que tout le monde mesuive. Je suis enchanté de cette occasion de vous faire assister àune expérience qui promet d’être intéressante.

M. Bondonnat s’était dirigé vers un angledes jardins, d’où s’élançait, accotée au rocher, une sveltetourelle d’aluminium et de cristal qui n’était autre que la caged’un ascenseur électrique.

Tout le monde y prit place et l’on atteignitainsi le sommet de la falaise dont le sol aplani formait toutautour de la propriété un spacieux chemin de ronde qu’entourait unemuraille solide.

C’est sur ce chemin qu’étaient installés lestubes gigantesques qui avaient attiré l’attention de Baruch.

De ce point on dominait tout le paysage,subitement enténébré par un amoncellement de sombres nuées, couleurde suie et de plomb.

– Je vois, dit le naturaliste, qu’il n’ya pas de temps à perdre, mais où est donc M. Paganot ?C’est lui que cette affaire regarde spécialement.

L’ingénieur, le second collaborateur dunaturaliste, sortit à ce moment même d’une cabine vitrée, placée àl’autre extrémité du chemin de ronde et fut rapidement mis aucourant de la situation.

– Nous sommes encore à temps,déclara-t-il, après avoir examiné l’état du ciel, mais il faudraque ces deux braves marins m’aident à passer les gargousses.

– Nous avons tous deux servi dans laflotte, déclara le vieil Yvon.

– Alors, tout va bien.

– De quoi s’agit-il donc ? demandaBaruch très intrigué par ces préparatifs.

– C’est tout simplement, expliquaFrédérique, une bataille que nous allons livrer à la tempête. Cestubes sont des canons paragrêles inventés par mon père et dont lapuissance et le rayon d’action sont énormes. Ils sont chargés debombes à la mélinite qui produisent un ébranlement considérable descouches d’air. Les appareils que l’on emploie en Champagne et dansle Bordelais ne sont, en comparaison de ceux-ci, que des jouetsd’enfant.

– C’est grâce à cette artilleriepacifique, ajouta M. de Maubreuil, que l’ami Bondonnatmaintient dans ces jardins un climat spécial.

Pendant que ces propos s’échangeaient,l’ingénieur Paganot – vrai type de savant classique avec son visagerasé et sa mine naïve – remplissait de cartouches à lamélinite, avec l’aide des deux marins, les chargeurs automatiquesdes huit canons qui dressaient vers le ciel leurs gueulesévasées.

Les visiteurs avaient pris place sur un bancde pierre, à une certaine distance des canons.

– Tout est prêt, déclara l’ingénieur,nous pouvons tirer dix minutes sans interruption.

– Feu ! s’écria gravement lenaturaliste.

L’ingénieur pressa la manette nickelée ducommutateur installé dans la cabine vitrée.

Une formidable détonation retentit.

Des gerbes de flammes jaillirent de la gueuledes canons. Le sommet de la falaise s’était couronné d’un nuage defumée et les échos du rocher répercutaient au loin les grondementsde la canonnade.

Dans la région jusqu’à plusieurs lieues dedistance, l’alarme était générale. Les uns croyaient à l’explosionde quelque poudrerie, d’autres à de grandes manœuvresd’escadre ; quelques-uns enfin, en voyant les bombes à lamélinite éclater au sein des nuages éventrés, se figuraientassister à un simulacre de guerre aérienne.

Bientôt pourtant, on constata que lesdétonations partaient de la falaise auréolée de langues de feu etcouronnée d’un panache de fumées blanches. Effrayés, les gens severrouillaient dans leurs maisons et répétaient en hochant la têted’un air peu rassuré :

– Ce sont encore ces maudits sorciers dela villa qui font leurs diableries ! Ils finiront par attirerquelque calamité sur la contrée. Quel malheur que le gouvernementprotège de pareils coquins !

Enfin la canonnade cessa. Quand la brise eutdissipé la fumée des explosions, le ciel apparut presquecomplètement nettoyé des nuages qui l’obstruaient auparavant.

Nimbus et cumulus fuyaienten pleine déroute vers le grand large. La boule noire que l’onhisse au-dessus des sémaphores pour annoncer les tempêtes avaitdisparu. Les gens du village voisin entassaient sur des charrettesles gerbes de leur moisson si miraculeusement préservée.

– Bravo, cher père, dit Frédérique enmettant un baiser sur le front du vieux savant, nous avons gagné labataille !

– Et cela sans nous donner beaucoup demal, répondit-il gaiement. Je suis très content de mon artillerie…de campagne !

Se tournant alors vers les deux pêcheurs,tellement ébahis qu’ils ne trouvaient pas un mot à dire :

– Mes amis, ajouta-t-il, rappelez-vousune chose, c’est qu’il n’y a aucune espèce de diablerie dans toutce que vous venez de voir. Je n’ai employé d’autre moyen pourmettre en fuite les nuages que l’ébranlement causé par le choc desdétonations. La véritable sorcellerie, c’est la connaissance desphénomènes de la nature.

Les deux marins balbutièrent de vaguesremerciements, mais il était visible à leur allure craintive, à larapidité avec laquelle ils se retirèrent, qu’ils n’avaient perduaucune de leurs préventions.

M. Bondonnat fut alors chaudementfélicité par ses amis et l’on rentra dans l’intérieur de la villaoù un lunch avait été préparé.

Baruch demeurait pensif ; il se rendaitcompte de quelle chance extraordinaire il avait bénéficié enpénétrant dans une société de savants dont la moindre découvertereprésentait une fortune. Mais, au lieu d’être touché de laconfiance qu’on lui témoignait, il se promettait d’exploiter sansle moindre scrupule tous les secrets qu’il pourrait surprendre.

Cependant l’après-midi tirait à sa fin. Aprèsle lunch, M. de Maubreuil prit congé de ses amis etreprit en compagnie d’Andrée et de Baruch Jorgell le chemin duManoir aux Diamants.

C’était le lendemain que l’Américain devaitentrer en fonctions et commencer ses travaux dans le laboratoire dechimie.

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