Le Mystérieux Docteur Cornélius – Tome I

CHAPITRE VI – Les chevaliers duchloroforme

Depuis l’arrivée à New York d’Andrée deMaubreuil, de Frédérique et des fiancés des jeunes filles, le cœurd’Oscar Tournesol nageait dans la joie ; il y avait longtempsque le bossu ne s’était senti aussi heureux. Il se trouvait réuni àceux qui constituaient sa véritable ou, pour mieux dire, sa seulefamille, puis il était fermement persuadé que M. Bondonnat nepouvait manquer d’être bientôt retrouvé et délivré.

Ce soir-là, Andrée et Frédérique s’étaientretirées de bonne heure, encore mal reposées des fatigues d’un longvoyage ; l’ingénieur Paganot et le naturaliste Raveneln’avaient pas tardé à leur tour à regagner leur chambre.

Oscar ne se sentait nullement sommeil, il eutl’idée d’aller respirer le frais sur la terrasse de l’hôtel, qui,sans être aussi somptueusement aménagée que celle du Grizzly-Club,était décorée d’orangers et de lauriers en caisse, à l’ombredesquels des bancs de jardin avaient été disposés.

Dédaignant de faire usage d’un des ascenseurs,le bossu monta par l’escalier les trois étages qui le séparaient dela terrasse et se trouva bientôt dans ce parterre aérien qui étaitalors absolument désert.

Il s’installa sur un banc et se mit àcontempler tranquillement le panorama de la ville géante.

Il était à peine là depuis cinq minuteslorsqu’il entendit s’ouvrir la porte de l’ascenseur.

– Qui donc peut venir ici à pareilleheure ? se demanda-t-il anxieusement.

Et, d’un mouvement irréfléchi, il se dissimuladerrière une haute caisse où se trouvait planté un laurier-rose, etdemeura immobile. Deux hommes entièrement vêtus de blanc étaientsortis de l’ascenseur, c’étaient sans nul doute des employés del’hôtel, garçons de chambre ou stewards.

– Personne, dit l’un d’eux ; nousserons très bien pour causer à cette heure-ci, à moins qu’il nefasse de très fortes chaleurs, il n’y a pas un chat sur laterrasse, tous les voyageurs sont couchés.

L’autre, sans répondre, jeta autour de lui uncoup d’œil circonspect, puis rassuré par cet examen :

– Non, dit-il à son tour, il n’y apersonne, d’ailleurs j’ai surveillé l’ascenseur, il n’est pas montéun seul voyageur depuis une heure, tout le monde dort.

– Les Français aussi ?

– Oui, il y a longtemps qu’il n’y a plusde lumière dans leurs chambres.

Oscar dressa l’oreille, il savait qu’il n’yavait pas dans l’hôtel d’autres Français que les deux jeunesfilles, leurs fiancés et lui-même ; en quoi cela pouvait-ilintéresser ces deux employés de l’hôtel que les Français fussent ounon endormis ?

– Le bossu dort-il aussi ? reprit lepremier interlocuteur.

– Oh oui ! il doit dormir, il n’y apas de lumière chez lui et je l’ai entendu souhaiter le bonsoir auxautres. Ils sont tous chacun chez eux. Je crois que le momentserait bon.

– Alors, c’est pour ce soir ?demanda l’autre en baissant la voix.

– Oui, mon vieux Tom, j’ai reçu desinstructions des Lords de la Main Rouge, et j’ai l’instrument toutchargé.

Maintenant, Oscar était fixé, il savait qu’ilse trouvait en présence de deux bandits en train de comploterquelque sinistre dessein contre ses amis les plus chers et contrelui-même. Au risque d’être découvert, il avança la tête un peu endehors de sa cachette pour voir de quel genre était cet instrumenttout chargé que les deux coquins examinaient au clair de lune.

À sa grande surprise, il vit un appareilmétallique assez semblable à une pompe de bicyclette et terminéd’un côté par une poignée de bois, de l’autre par une pointeaiguë.

– Tu vois, expliqua à son complice celuiqu’on avait appelé Tom, c’est simple et commode, voici la meilleuremanière d’opérer. Tu regardes d’abord s’il n’y a pas de lumièredans la chambre, tu écoutes au besoin pour t’assurer que lespersonnes sont endormies, puis tu introduis dans la serrure lapointe qui est percée d’un tas de petits trous, comme une pommed’arrosoir, puis tu pompes doucement, jusqu’à ce que le manque derésistance t’avertisse que le tube est vide.

– Et c’est tout ?

– Cela suffit, le tube est chargé d’unesorte de poison qui endort pour toujours ceux qui le respirent, etqui n’a pas d’odeur et ne laisse pas de traces.

– C’est merveilleux. Et c’est pour celaqu’on nous appelle les « chevaliers duchloroforme » ?

– Oui, avec cette différence que ceci estbien supérieur au chloroforme que l’on employait auparavant, et quia une odeur très violente sans posséder un effet aussi prompt. Ilparaît que c’est une invention des savants de la Main Rouge.

Et il ajouta d’un ton pénétré derespect :

– Ce sont des gens puissants, ceux-là, ilvaut mieux être avec eux que d’être contre eux.

– Pour sûr… Alors tous les Français vonty passer !

– Non, les deux jeunes filles seulement…c’est l’ordre. Par exemple, la Main Rouge tient beaucoup à ce qu’onait l’air d’avoir pillé la chambre, à ce que l’on ait fouillé dansles bagages, pour faire croire à un vol ordinaire.

Les deux bandits continuèrent quelque tempsleur conversation, réglant d’avance les moindres détails du crimequ’ils se préparaient à commettre, en gens habitués à de semblablesexpéditions. C’est ainsi qu’Oscar apprit que, sitôt leur forfaitaccompli, ils devaient sortir sans bruit de l’hôtel et gagner uneauto qui les attendait prête à tout événement dans une ruevoisine.

Derrière sa caisse, le bossu, plus mort quevif, se demandait comment il allait s’y prendre pour empêcherl’assassinat. Il eut bien la pensée de se jeter à l’improviste surles bandits et de les effrayer, mais il réfléchit qu’il était sansarme, et les deux scélérats étaient d’une stature herculéenne. Lepauvre Oscar était en proie à une inexprimable angoisse, il avaitle cœur serré, il étouffait ; chaque seconde qui s’écoulaitlui paraissait longue comme un siècle.

Enfin, les deux affidés de la Main Rouge, dontle plan était maintenant concerté, s’installèrent paisiblement dansl’ascenseur. Ils avaient à peine disparu qu’Oscar s’élança de sacachette et se précipita vers la porte de l’escalier.

Il poussa une exclamation de rage et dedésespoir, la porte était fermée à clef. Les bandits avaient-ilsentendu du bruit, ou était-ce de leur part une simple mesure deprudence ; mais le fait brutal était là. Pendant qu’onassassinerait Andrée et Frédérique, l’adolescent serait forcé dedemeurer sur cette terrasse d’où personne ne pourrait entendre sescris d’appel.

– Que vais-je devenir ? s’écria-t-ilavec fureur. Et il s’enfonçait les ongles dans la chair jusqu’ausang. J’aurais dû me faire tuer, mais ne pas laisser descendre cesmisérables… trouver un moyen de donner l’alarme.

Mais tout à coup une idée se fit jour dans soncerveau enfiévré. Il venait d’apercevoir, dans la pénombre, lamasse grise d’une tente de coutil où les clients de l’hôtelvenaient s’abriter contre l’ardeur du soleil. En un clin d’œil, ils’empara des cordes qui servaient à maintenir la tente, il les noual’une au bout de l’autre, et il allongea encore le câble ainsiimprovisé à l’aide d’une longue bande de coutil qu’il réussit àdéchirer.

Sans vouloir songer un instant à lavertigineuse hauteur à laquelle il se trouvait, il attacha soncâble à la balustrade de la terrasse.

Il savait que les chambres situées à troisétages au-dessous étaient munies de balcons assez spacieux, et sonprojet, hardi jusqu’à la témérité la plus insensée, était de selaisser glisser jusqu’à l’un de ces balcons, au risque de se romprevingt fois le cou.

– Une fois sur un des balcons, se dit-il,je frapperai à la fenêtre et il faudra bien que celui ou celle quioccupe la chambre vienne m’ouvrir !… Le pis qui puissem’arriver est d’être pris moi-même pour un malfaiteur et d’attraperquelques balles de browning ! Tant pis, je n’ai pas le choixdes moyens…

Haletant d’anxiété, tremblant d’arriver troptard, Oscar essaya une dernière fois la solidité du nœud quirattachait son câble à la balustrade et se laissa glisser, non sanss’écorcher cruellement les mains et les cuisses. Enfin il mit piedà terre sur un balcon.

– Pourvu que cette chambre soit habitée,se dit-il repris d’inquiétude, ce serait le comble de la guigned’avoir accompli un pareil tour de force pour atteindre une chambrevide !…

Les volets n’étaient heureusement pas poussés,il frappa rudement au carreau. L’habitant de la chambre, sans doutepeu soucieux d’une visite à pareille heure, étant donné surtout quecette visite lui arrivait par la fenêtre, protesta avec la plusgrande énergie, et, tournant rapidement le commutateur del’électricité, apparut à Oscar en simple caleçon et en chemise dehuit, le browning au poing.

Oscar poussa un cri de joie ; sa bonneétoile ne l’avait décidément pas tout à fait, abandonné. Dans levoyageur qui s’avançait vêtu ainsi sommairement, il avait reconnul’ingénieur Antoine Paganot, le fiancé deMlle de Maubreuil.

À la vue d’Oscar, l’ingénieur manifesta unevive surprise, mais, comprenant, aux gestes impérieux du bossu,qu’il se passait quelque chose d’extraordinaire, il se hâtad’ouvrir la fenêtre.

– Qu’y a-t-il donc ? demanda-t-ildès qu’Oscar eut pénétré dans la pièce.

– Vite, hâtons-nous, donnez-moi unrevolver, une arme quelconque, on est en train de tuerMlle Andrée et son amie !…

En trois phrases rapides il expliqua lasituation à l’ingénieur, dont le visage se couvrit d’une sueurfroide.

L’instant d’après, ils ouvraient la porte ets’élançaient dans le couloir le browning au poing, en appelant ausecours de toute la force de leurs poumons.

Dérangés au milieu même de leur criminelleopération, les deux bandits, déchargeant leurs brownings au hasard,se précipitèrent vers l’ascenseur et disparurent.

Déjà, au bruit des cris et des détonations,les portes s’ouvraient, les clients du Preston-Hotel, arrachésbrusquement à leur sommeil, apparaissaient, les uns furieux, lesautres effrayés. Roger Ravenel, le fiancé de Frédérique, accourutaussitôt vers Oscar, dont il avait reconnu la voix, et celui-ci eutvite fait de le mettre au courant.

– Tenez, lui dit-il d’une voix haletanted’émotion en montrant un bizarre instrument, une sorte de pompe àbicyclette qu’il venait d’arracher à la serrure de la chambre oùreposaient les deux jeunes filles, voilà l’outil meurtrier dont seservent les « chevaliers du chloroforme » !

Cependant, les trois Français ne perdaient pasun instant. Ils avaient rudement frappé à la porte de la chambre etn’avaient reçu aucune réponse ; maintenant ils essayaient deforcer la porte.

– Je tremble que nous arrivions troptard, balbutiait l’ingénieur dont tous les membres étaient agitésd’un tremblement convulsif.

– Il faut entrer à tout prix, rugit lenaturaliste.

Et d’un formidable coup d’épaule il enfonça laporte dont les ais craquèrent lamentablement et il pénétra dansl’intérieur de la pièce.

La rosace électrique du plafond montra lesdeux jeunes filles, dont le visage apparaissait d’une pâleurlivide, étendues immobiles, les yeux clos, dans leur lit.

– Elles sont mortes ! s’écria lebossu avec un sanglot.

– Ouvre la fenêtre, ordonna l’ingénieur,la première chose à faire est de renouveler cette atmosphèreempoisonnée ! Hâte-toi ! Si nous respirions cinq minutesde plus cet air vicié, nous serions nous-mêmes intoxiqués.

Oscar s’empressa d’obéir, puis il courutchercher le médecin de l’hôtel. Pendant ce temps, l’ingénieurhumectait d’eau froide les tempes deMlle de Maubreuil et lui faisait respirer dessels, et Roger Ravenel prodiguait les mêmes soins àFrédérique ; mais ces révulsifs, ordinairement très efficaces,ne produisaient aucun effet. Les deux jeunes filles, dont le poulsne battait plus que d’une façon imperceptible, gardaient leurimmobilité et leur alarmante pâleur.

– C’est à devenir fou ! grommelal’ingénieur, rien n’y fait ! Le cœur bat de moins en moinsfort !…

– Le temps passe et le médecin ne vientpas, ajouta Roger Ravenel en réprimant avec peine un sanglot…

– Si nous l’attendons, ajouta-t-il, ellessont perdues, nous ne devons compter que sur nous-mêmes.

– Vous avez raison, dit l’ingénieur quidéjà avait arraché une feuille de son carnet et griffonnait uneordonnance. Tenez, Roger, courez vite, ne perdez pas uneseconde.

Antoine Paganot, nous avons omis de le dire,avait terminé de façon brillante ses études médicales et ce n’estque depuis peu qu’il avait abandonné la pratique pour la sciencepure.

Le naturaliste s’était élancé au-dehors.

Il venait de sortir lorsque le bossu revint,accompagné d’un personnage à la mine cauteleuse qui n’était autreque le médecin. Ce personnage avait fait preuve d’une évidentemauvaise volonté ; Oscar avait dû employer presque la menacepour le décider à se lever et à venir.

– Il n’y a pas eu d’empoisonnement,déclara-t-il d’abord d’un ton péremptoire, je ne constate iciaucune odeur de chloroforme, nous sommes en présence d’une syncopetoute naturelle et qui se dissipera d’elle-même.

– Ce que vous dites n’a pas le senscommun ! s’écria l’ingénieur avec emportement.

– Je vous ai dit mon opinion, répliqua leYankee avec insolence, il ne me reste plus qu’à me retirer.

– Oui, allez-vous-en ! repritl’ingénieur en serrant les poings. Je ne sais ce qui me retient devous infliger une verte correction ; car de deux chosesl’une : ou vous ne savez pas votre métier et vous êtes unignorant, ou vous êtes complice des « chevaliers duchloroforme » !

Cette dernière phrase, que l’ingénieur avaitprononcée au hasard dans le feu de la colère, parut produire unegrande impression sur le médecin.

– Je ne sais pas ce que c’est que leschevaliers du chloroforme, balbutia-t-il en changeant de visage,mais je suis prêt à essayer de quelque révulsif pour faire revenirà elles ces charmantes misses.

– Inutile, monsieur, retirez-vous, jen’ai plus besoin de vos services, mais prenez garde que demain jene porte plainte contre vous.

Le Yankee s’éclipsa sans mot dire, au momentmême où Roger Ravenel rentrait chargé de flacons et de boîtes depharmacie.

Avec une hâte fébrile, l’ingénieur pratiquaaussitôt sur les deux malades une piqûre de caféine dont l’effetfut immédiat ; elles ouvrirent les yeux presque aussitôt, enregardant autour d’elles avec stupeur, mais elles n’avaient pasencore conscience de ce qui se passait autour d’elles, ellesn’étaient qu’à demi échappées à l’emprise du mystérieux poison.

Ce ne fut qu’après des inhalations d’oxygènepur et de nouvelles piqûres qu’elles reprirent enfin complètementconnaissance. Alors elles rougirent et se troublèrent en setrouvant en simple toilette de nuit et couchées dans leurs lits enprésence de leurs fiancés.

– Mesdemoiselles, expliqua Roger Ravenelen souriant, vous excuserez notre intrusion, mais vous couriez ungrave danger, et sans le sang-froid et le courage de notre amiOscar, je n’ose penser à ce qui serait arrivé.

– Que s’est-il donc passé ? demandaAndrée avec une ardente curiosité.

– Nous vous raconterons cela quand vousirez mieux, quand vous serez tout à fait remises de cettealerte.

– Nous sommes prêtes à tout entendre,répliqua Frédérique ; je devine déjà qu’il ne s’agit pas d’unaccident ordinaire, nous avons dû être victimes de quelquetentative criminelle.

– Cela n’a d’ailleurs riend’extraordinaire, ajouta Andrée ; notre présence doitcertainement alarmer les misérables qui ont enlevéM. Bondonnat et les pousser à de nouveaux crimes. Parlez,monsieur Ravenel, nous sommes prêtes à tout entendre…

Avec des phrases prudentes, de façon à ne pastrop inquiéter Andrée et Frédérique, le naturaliste raconta ledrame de la nuit, en insistant sur l’héroïsme réel qu’avait déployéOscar Tournesol en cette occasion.

– Savez-vous, monsieur Ravenel, ditFrédérique, une fois que le récit fut terminé et que le bossu eutreçu sa juste part de remerciements et d’éloges, que ce qui nousarrive est plutôt encourageant.

– Comment cela ?

– Mais oui, si les ravisseurs de mon pèrene tremblaient pas d’être découverts, ils n’auraient rien entrepriscontre nous. Ils veulent se débarrasser de nos personnes, c’estdonc que nos recherches les gênent, les inquiètent, et que noussommes bien près, peut-être, d’aboutir à un résultat.

– Mais qui nous dit, objecta Andrée, quenous n’avons pas eu affaire à des vulgaires malfaiteurs ?

– Non, ma chère Andrée, ce que notrebrave Oscar a entendu sur la terrasse est, je crois, assezexplicite.

– Remarquez, d’ailleurs, ajoutal’ingénieur, qu’il n’y a pas longtemps, mistress Griffton – lapropriétaire du family-house où Baruch fut arrêté – a été, elleaussi, victime des chevaliers du chloroforme ; lerapprochement de ces faits est, ce me semble, assez significatif.Il se pourrait bien que nous ayons d’ici peu l’explication dusanglant mystère qui nous entoure…

L’ingénieur Paganot, qui jusqu’alors étaitdemeuré silencieux, se leva brusquement.

– Je crois aussi, s’écria-t-il, que noussommes près d’aboutir à une solution… Mais avant toutes choses, ilfaut que j’analyse le redoutable liquide contenu dans l’enginqu’ont abandonné, dans leur fuite, les chevaliers duchloroforme.

– Je l’ai déposé là, sur le guéridon, ditOscar.

– Il n’y est plus.

On chercha dans tous les recoins de la pièce,l’engin avait disparu.

Évidemment, les bandits possédaient, dansl’hôtel même, d’étranges complicités. L’ingénieur secrètementépouvanté eut la sensation que les bandits étaient là, lesentourant et assistant invisibles à toutes les conversations.

D’ailleurs, il est à peine besoin de le dire,toutes les recherches faites pour retrouver les deux malfaiteursdemeurèrent sans résultat.

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